KILL
BILL – VOLUME 2
Cinq
ans après avoir été laissé pour morte par ses anciens complices, Black Mamba,
alias la Mariée, poursuit sa vengeance. Elle a déjà éliminé deux de ses
anciennes collègues, Vernita Green et O-Ren Ishii, membres comme elle de la
brigade des Vipères assassines. Il lui reste à tuer trois personnes pour
accomplir sa quête de justice : Budd, Elle et Bill, fondateur et redoutable
chef de la brigade. Mais, avertis de sa démarche, tous se préparent à
l'affronter. La Mariée se rend tout d'abord chez Budd, qui vit reclus dans une
caravane posée dans le désert et travaille dans un bar miteux. Après l'avoir épié,
elle se prépare à passer à l'action...
Kill Bill – Volume 2
Réalisation : Quentin
Tarantino
Scénario : Quentin
Tarantino
Musique : RZA
Production : Miramax
Films, A Band Apart
Genre : Action,
Thriller, Arts Martiaux, Western Spaghetti
Titre
en vo : Kill Bill – Volume 2
Pays
d'origine : États-Unis
Langue
d'origine : anglais
Date
de sortie : 16 avril 2004
Durée : 136
mn
Casting
:
Uma
Thurman : Beatrix Kiddo, alias La Mariée alias
Black Mamba
David
Carradine : Bill, alias Snake Charmer
Michael
Madsen : Budd alias Sidewinder
Daryl
Hannah : Elle Driver alias California Mountain
Snake
Gordon
Liu : Pai Mei
Michael
Parks : Esteban Vihaio
Perla
Haney-Jardine : BB
Helen
Kim : Karen
Larry
Bishop : Larry Gomez
Samuel
L. Jackson : Rufus
Christopher
Allen Nelson : Tommy Plympton
Bo
Svenson : le révérend Harmony
Mon
avis : A la fin du premier volet de Kill
Bill, nous avions donc laissée la Mariée, Uma Thurman, qui venait tout
juste de tuer, et de quelle manière, O-Ren Ishii, magnifique Lucy Liu,
poursuivre sa vengeance tandis que le fameux Bill, David Carradine – dont on ne
voyait jamais le visage dans le premier film – apprenait, par le biais de Sofie
Fatale, Julie Dreyfus, en bien mauvais état, que son ancienne protégée et
amante était bien décidée à se venger de celui-ci. Et donc, Kill Bill –
Volume 2 débute sur les chapeaux de roues avec la fameuse scène du
massacre de la Chapelle où avait lieu la répétition du mariage de… bip…, oui,
on ne connait le nom qu’un peu plus tard au fil de l’intrigue ; bref, dès
le départ, on rentre dans le bain avec l’un des moments les plus importants des
deux films, la scène primordiale, l’élément déclencheur de tout ce qui suivra
et, sincèrement, celle-ci vaut le détour : tourné en noir et blanc, dans
un ton calme, aux antipodes du trépidant premier volume qui se déroulait a cent
à l’heures, cette première scène – dont on n’avait, jusque-là, entraperçue que
quelques flashbacks – annonce bien la couleur puisque, cette fois ci,
l’ambiance sera radicalement différente. Et comme je vous le disais dans ma
critique précédente, si le premier Kill Bill était un
formidable hommage au cinéma asiatique, et plus particulièrement au cinéma
hongkongais d'arts martiaux et au chanbara japonais, ici, ce qui prime avant
tout, c’est le western spaghetti de la grande époque, celui de Sergio
Leone principalement, que ce soit par l’ambiance générale qui s’en dégage, les
plans de caméras, la musique avec certains passages du grand Ennio Morricone,
mais aussi, un rythme infiniment plus lent, plus posé et une attention accrue
sur les protagonistes, choses quasiment absentes du premier volume qui se
déroulait à grande vitesse tandis que sa suite prend le temps de construire
l’intrigue et de s’attarder sur les relations entre personnages, voir même, de
nous présenter leurs vies de tous les jours. Et du coup, la première chose qui
saute aux yeux lorsque l’on compare ces deux films, c’est que, finalement, le
choix de présenter Kill Bill en deux parties apparait assez
judicieux car, si le fil conducteur de l’intrigue – la vengeance de la Mariée –
reste, force est de constater qu’avec deux parties presque aux antipodes l’une
de l’autre, nous avons bel et bien deux films ; pas forcement distincts
dans le fond, mais pour ce qui est de la forme… quel changement, que de
différences ! Bien évidemment, il n’y aurait aucun problème à regarder Kill
Bill d’une traite, d’ailleurs, cela devrait être une expérience assez
agréable à faire, mais bon, après coup, j’ai finalement compris – en dehors de
l’aspect financier et de la volonté des décideurs – la justesse que l’on se
soit retrouver avec deux films au lieu d’un seul. Et, bien évidemment, si
j’avais déjà fortement apprécié et pris un pied d’enfer en regardant le
premier, je dois reconnaitre que cette suite, pourtant dans un genre
complètement différant, est toute aussi bonne. Forcément, comme je vous l’avais
dit précédemment, Kill Bill étant avant tout un film de fan
pour les fans, être un amoureux de ces genres – films d’arts martiaux, cinéma
d’exploitation, western spaghetti – en devient presque primordial pour
apprécier cette œuvre à sa juste valeur mais également, ne l’oublions pas, pour
noter les innombrables clins d’œil et divers hommages qui la parsèment. Ici,
comme je vous l’ai dit, on se croirait presque dans un film de Sergio Leone –
et alors quand la musique s’en mêle et que la caméra s’attarde sur les visages
en gros plans des protagonistes, c’est tellement flagrant que cela en devient
troublant – et franchement, quel plaisir : mine de rien, et malgré tout le
mal que j’ai pu dire à son sujet, ce renard de Tarantino est tout de même sacrément
doué sur ce coup et n’hésite pas à oser l’impossible – comme de mélanger des
genres tellement différents, de lorgner allègrement sur le kitch et le coté
rétro, d’user et d’abuser de grosses ficelles et, surtout, de tout exagérer,
mais à des niveaux tels que mêmes les originaux apparaissent, après coup,
crédibles – et le pire, c’est que cela marche ! Un exemple, un seul ?
La scène où la Mariée suit l’enseignement de Pai Mei, archétype du vieux maitre
d’arts martiaux chinois poussé à son paroxysme a un tel point qu’il en est plus
caricatural que les caricatures habituelles : tant le personnage que ses
réactions, son look, sa toute-puissance ont été vues des milliers de fois, au
point d’en devenir ridicule a force, mais ici, et contre toute attente, ça marche !
L’effet Tarantino ? Il y a de cela, bien évidemment, mais aussi, ne
l’oublions pas, que quelque part, dans un film aussi extrême que Kill
Bill, un vieux maitre d’arts martiaux chinois ne pouvait ressembler qu’à
ça, tout simplement ! Mais ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres dans
ce film. Alors bien sur, ce second volet de Kill Bill aura
magnifiquement complété tout le bien que je pensais de son prédécesseur :
après toute l’adrénaline du premier volume, ce côté « a cent à
l’heures », le fait que la suite soit plus calme, plus posée, soit,
finalement, bien plus intimiste relève presque du génie ; ainsi, là où les
scènes de combats occupaient une bonne partie du premier film et s’avéraient
grandioses de par leur démesures, ici, si celles-ci sont toujours aussi
excellentes, leur rareté et surtout, leur extrême rapidité, modifient
totalement la donne au point de surprendre. Et puis, pour un vieil amoureux des
films de Sergio Leone et plus particulièrement de Mon nom est personne et
de Le bon, la brute et le truand, comment ne pas apprécier ce
formidable hommage à un genre aujourd’hui disparu ? Quant au final, à la
fois étonnant et prévisible, ce long face à face entre la Mariée et Bill, avec
les révélations qui vont avec et un combat qui se joue en quelques secondes,
comment, après toute cette débauche d’hémoglobine versée, de membres découpés,
arrachés, tous ses morts, ne pas apprécier ces longues minutes de calme,
intimiste, tellement troublantes et où l’on croirait presque assister à une
soirée de n’importe quelle famille ordinaire ? Dernier coup de génie de
Tarantino, ce final clôt (pour le moment du moins puisque, à en croire
Tarantino en personne, il se pourrait qu’une suite voit le jour dans les années
à venir, affaire à suivre donc) magnifiquement, non pas uniquement de second
film, mais une œuvre, en deux parties donc, mais tout bonnement magistrale, une
œuvre décriée par certains pour son extrême violence et son scénario qui tient,
il faut l’avouer, sur un timbre-poste, une œuvre culte pour d’autres, une œuvre
que, comme tant d’autres, je n’aurais découvert que sur le tard, mais une œuvre
qui, selon moi et avec le recul nécessaire, est probablement l’une des plus
importantes de la décennie écoulée, tous genres confondus. Oui, Kill
Bill est peut être un film de fan pour les fans, mais c’est aussi, ne
l’oublions pas, un putain de chef d’œuvre comme on n’on voit pas suffisamment
selon moi.
Points
Positifs :
- Probablement
l’œuvre la plus abouti de Tarantino et, accessoirement, celle où le crédo « un
film de fan pour les fans » sonne le plus juste tant Kill
Bill fourmille de multiples hommages a tout un tas de longs métrages
et a un certain cinéma aujourd’hui un peu tombé en désuétude – dans ce second
volet, principalement, le western spaghetti.
-
Le contre-pied parfait du premier volet puisque, autant celui-ci se déroulait a
cent a l’heure, ici, tout est plus calme, plus posé, on s’attarde davantage sur
les dialogues, les relations entre les personnages tandis que les scènes
d’actions, elles, se règlent en quelques secondes. Ce changement radical
étonne, certes, mais n’en reste pas moins parfait !
-
Accessoirement, ce changement de ton fait que je trouve ce second volet
supérieur au premier.
-
Une fois de plus, comment ne pas mettre en avant le casting et, bien entendu,
Uma Thurman, au sommet de son art ; n’oublions pas non plus David
Carradine, égal à lui-même.
-
Encore une fois, nous avons là un film qui ravira les amateurs des genres
abordés – le Western Spaghetti, les films d’arts martiaux – qui seront en
terrain familier.
-
Tarantino va tellement loin dans ses exagérations que cela passe
parfaitement : exemple, le maitre d’arts martiaux, tellement stéréotypé
qu’il en devient génial !
-
Comme a chaque fois avec Tarantino, une bande son excellente.
Points
Négatifs :
-
Comme je le disais pour le premier volet de Kill Bill, nous
avons là une œuvre qu’on adore ou qu’on déteste, il ne peut pas y avoir de
demi-mesure avec ce film. Bien sur, tout cela est une affaire de gouts
personnels, mais bon, reconnaissons qu’il est normal que certains n’adhèrent
pas…
-
Une fois de plus, je pense qu’il faut posséder une certaine culture
cinématographique pour apprécier à sa juste valeur une telle œuvre, ne
serais-ce que pour toutes ses références…
Ma note : 9,5/10
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