LE
CYCLE DES ROBOTS – LES ROBOTS
Susan
Calvin est robopsychologue à l'United States Robots, Inc. Née en 1982, elle a
aujourd'hui 75 ans. Ce livre relate ses souvenirs sur l'évolution du robot dans
l'histoire humaine, depuis Robbie qui, en 1996, fut vendu comme bonne d'enfants
jusqu'à Byerley qui devient Président de la Fédération Mondiale Terrestre en
2044. A travers ces récits, on voit comment le robot, d'abord esclave soumis à
l'homme, parvient peu à peu à être son égal, avant de devenir son maître. Les
souvenirs du Dr Calvin forment un livre au charme désuet qui fait revivre
l'aube du XXIème siècle, époque où l'homme existait encore indépendamment de
son compagnon de métal, le robot.
Le Cycle des Robots – Les Robots
Auteur
: Isaac
Asimov
Type
d'ouvrage : Science-Fiction
Première
Parution : 20 septembre 1950
Edition
Française : 23 juin 2012
Titre en
vo : I,
Robot
Pays
d’origine : Etats-Unis
Langue
d’origine : Anglais
Traduction : Pierre
Billon
Editeur : Folio
SF
Nombre
de pages : 284
Liste
des Nouvelles :
Robbie
Cercle
vicieux
Raison
Attrapez-moi
ce lapin
Menteur !
Le
Petit Robot perdu
Évasion
!
La
Preuve
Conflit
évitable
Mon
avis : Forcement, il était logique que suite
au Cycle
de Fondation, je poursuive sur l’autre cycle majeur d’Isaac Asimov,
celui qui le rendit célèbre, même pour les non amateurs de littérature
fantastique, je veux bien évidement parlé du Cycle des Robots. En
toute franchise, qui n’a jamais entendu parler des Robots, de la
robotique dont le nom fut utilisé pour la première fois, et, bien évidement,
des Trois Lois de la Robotique ? Quelques uns peut être, mais dans la grande
majorité des cas, et ne serais ce que pour ce qui est du mot robotique, la plupart
des gens, sans avoir lu ne serais ce qu’une seule ligne d’Asimov en ont déjà
entendu parler, au moins une fois dans leur vie. Et tenez, prenez un exemple
concret de l’importance qu’eut Les Robots, non seulement dans le
petit monde de la SF, mais également, dans le monde réel avec les fameuses Lois
de la Robotique, car bon, après tout, le jour où l’homme créera des robots
véritablement perfectionnés, et non des automates – mais nous n’en sommes pas
forcement si loin que ca, regardez donc ce qui se passe au Japon – pensez vous
donc que de telles lois ne seront pas utilisées en tant que soupape de sureté
vis-à-vis des humains ? Que pourrait-on ajouter d’autre ? Pas grand-chose tant
elles sont parfaites, et là, indéniablement, l’on sort du simple cadre de la
science fiction, non ? Mais au-delà de l’importance non négligeable des Robots dans
l’histoire de la science fiction, que peut-on dire véritablement de celui-ci,
en tant qu’œuvre ? Certes, cela fait longtemps que celle-ci est louée pour ses
innombrables qualités mais combien de soit disant chef d’œuvres, que cela soit
dans le domaine de la littérature, du cinéma ou de la musique, sont reconnus en
tant que tel mais sont, soit difficiles d’accès, soient, après coup, laisse des
impressions mitigées du genre « ah, finalement, ce n’était que ca ? ».
Alors forcement, une question semble s’imposer d’elle-même : que vaut pour le
lecteur moderne, c'est-à-dire, celui de 2020, les Robots ? Tout
d’abord, il est bon de rappeler que ce premier volume du cycle est en fait un
recueil de neuf nouvelles, plus ou moins longues et, par le biais de celles-ci,
pas forcement écrites dans l’ordre proposé, Asimov nous montre l’évolution des
robots au sein de la société humaine, des premiers modèles, tout juste bon a
servir de nounous pour enfants dans « Robbie », a Byerley qui
deviendra coordinateur de la fédération planétaire et que l’on retrouve
dans « La preuve » et « Conflit évitable ». Ces
mêmes nouvelles sont à séparer en deux catégories : celles où intervient
directement le docteur Suzan Calvin, la robopsychologue, et les autres, où sont
mis en avant deux ingénieurs de l’US
Robot, Powell et Donovan. Mais dans un cas comme dans l’autre, Asimov
utilise, en plus de son fil conducteur qu’est l’interview du docteur Calvin, le
même procédé : un problème survient sur un ou plusieurs robots et les protagonistes
essayent d’y remédier par la réflexion et la logique, en sachant qu’a chaque
fois, l’un des aspects des lois de la robotique sont mis en cause par tel
événement qui les contredit et rend, en quelque sorte, un peu détraquer le
robot en cause qui ne sachant plus quoi faire, se met a agir bizarrement au
regard de sa programmation. Le fait que ce procédé revienne sans arrêt peut, a
première vu, rebuter les plus dubitatifs d’entre nous, qui pourraient craindre d’être
lasser, or, dans l’ensemble, ce n’est pas vraiment le cas même s’il faut
reconnaitre que toutes ne se valent pas, comme on pouvait s’en douter… Bref,
ceci étant dit, l’on pourrait croire que l’on pourrait se jeter les yeux fermés
dans la lecture des Robots, pourtant, quelques petits
avertissements me semblent s’imposer : tout d’abord, il faut se remémorer que
ces nouvelles ont été écrites il y a près de soixante-dix ans et que le style a
forcement vieilli. Certes, cela reste largement lisible, mais les lecteurs
modernes, peu habitués de la chose, pourront y trouver à redire. De même, ne
vous attendez pas a des personnages fouillés, charismatiques et travaillés au
possible, ceux-ci sont a peine esquivés, voir, pour certains, stéréotypés, mais
bon, sachons se remettre dans le contexte de l’époque : on n’allait droit au
but dans les années 40 et 50 et l’on ne perdait pas de temps en délires
descriptifs et autres états d’âmes. Ainsi, si vous êtes un adolescent mordu de
cycles de 10 volumes composés de tomes de 700 pages chacun, vous risquer de
tiquer légèrement avec Les Robots. Mais cela serait dommage de ne
pas découvrir une telle œuvre, qui elle, accessoirement, restera dans
l’histoire. Alors, si vous n’avez pas peur de lire de la SF old-school, je ne
saurais trop que vous conseiller la lecture des Robots, tant par
son coté historique, son importance, mais aussi, et surtout, pour ses qualités,
ce qui reste tout de même le plus important.
Points
Positifs :
- Le
premier volume de l’autre grand cycle de chez Asimov – avec Fondation – et, accessoirement, un des
plus importants de l’histoire de la SF, tout simplement ! Œuvre maitresse
du genre, elle est, tout simplement, un incontournable pour tout amateur digne
de ce nom et il serait dommage de passer à coter de celle-ci.
-
Les Trois Lois de la Robotique : « Un
robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, en restant passif,
permettre qu'un être humain soit exposé au danger. Un robot doit obéir aux
ordres qui lui sont donnés par un être humain, sauf si de tels ordres entrent
en conflit avec la première loi. Un robot doit protéger son existence tant que
cette protection n'entre pas en conflit avec la première ou la deuxième loi. »
Concept génial, bien entendu, et qui vont même plus loin qu’un simple artifice littéraire
pour devenir, pourquoi pas, des lois qui pourraient parfaitement convenir aux intelligences
artificielles qui seront crées dans l’avenir.
-
Si, bien entendu, toutes les nouvelles ne sont pas des chefs d’œuvres absolues,
loin de là, il faut reconnaitre que, dans l’ensemble, elles sont plutôt bonnes
et que le tout est plutôt intéressant. Il faut dire qu’Asimov nous tient en
haleine en multipliant les cas où les robots agissent singulièrement et que
chaque résolution de ces diverses énigmes sont de véritables polars.
-
Intéressant de voir l’évolution de ces fameux robots puisque nous commençons
par une nounou et l’on finit par un président de la confédération mondiale !
Points
Négatifs :
- Il
faut reconnaitre que ces nouvelles accusent un peu leur âge – sensiblement sept
décennies – et que les lecteurs modernes risquent de tiquer devant ces récits
très courts, ce manque de description, ces personnages peu charismatiques et un
coté old-school par moments curieux. Après, il faut remettre les choses dans
leur contexte, bien entendu, mais bon, du coup, cet ouvrage risque de ne pas
plaire a tout le monde…
-
Au bout d’un moment, le concept principal – pourquoi un robot agit singulièrement,
comment faire pour découvrir ce qui ne va pas – peut finir par lasser. De ce
coté, les nouvelles avec Donovan et Powell tournent un peu rapidement en rond et comme ces deux
protagonistes sont stéréotypés et peu charismatiques, cela n’arrange pas les
choses…
Ma
note : 7,5/10
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire