dimanche 26 janvier 2020

LAYLA M.


LAYLA M.

Faisant face à l'islamophobie alors qu'elle vivait à Amsterdam, Layla, une jeune hollandaise musulmane, épouse un jeune homme qu'elle a rencontré en ligne. Tombant rapidement sous les influences djihadistes, les deux jeunes échappent à la police en Europe et déménagent en Jordanie. Le radicalisme de Layla est mis à l'épreuve alors qu'elle lutte pour s'adapter à une société patriarcale et commence à découvrir l'hypocrisie de l'extrémisme.


Layla M.
Réalisation : Mijke de Jong
Scénario : Mijke de Jong
Musique : Dorith Vinken
Production : Cinemien
Genre : Drame
Titre en vo : Layla M.
Pays d'origine : Pays-Bas
Langue d'origine : néerlandais, arabe, anglais
Date de sortie : 10 septembre 2016
Durée : 98 mn

Casting :
Nora El Koussour : Layla
Ilias Addab : Abdel
Hassan Akkouch : Zine
Yasemin Cetinkaya : Oum Osama
Husam Chadat : Sheikh Abdullah Al Sabin
Mohammed Azaay : le père de Layla
Esma Abouzahra : la mère de Layla
Bilal Wahib : Younes
Ayisha Siddiqi : Meryem
Sachli Gholamalizad : Senna

Mon avis : Je dois reconnaitre que, au départ, je n’étais pas franchement emballer par ce Layla M. Sincèrement, un film sur la radicalisation, sur une jeune fille intelligente qui, par esprit de rébellion, devient intégriste, abandonne ses études, ses parents, épouse un autre jeune fondamentaliste avant de partir, tous deux, pour le Proche-Orient où les choses, bien entendu, ne se passeront nullement comme elle l’espérait, ma foi, disons que tout cela ne m’emballait guère… Non pas que le sujet ne soit pas intéressant, loin de là, non pas que le sujet ne soit pas d’actualité, bien au contraire puisque, malheureusement, depuis quelques années, force est de constater que de milliers de jeunes, seuls ou en couples, ont effectivement franchis la Méditerranée, rejoignant le tristement fameux califat établit par Daesh et, pour certains, essayant de revenir, après bien des déboires, dans cet Occident détestée, la queue entre les jambes, bien conscients qu’il est toujours préférable de se faire juger par la justice des mécréants que par celle des irakiens ou des syriens… Oui, quitte à m’intéresser au sujet, autant regarder un bon vieux documentaire. Pourtant, malgré mes réticences, j’ai tout de même apprécier, dans l’ensemble, ce Layla M. Certes, il y aurait de quoi pointer du doigt, quelques défauts dans ce film comme le fait que, au vu du parcours de cette jeune fille, tout cela est beaucoup trop court, trop rapidement expédié. Cependant, en dehors de ce fait, incontestable, comment ne pas reconnaitre que tout cela est plutôt bien tourné, que l’on finit par se prendre au jeu, a suivre, un peu désolés, le parcours de cette adolescente, de plus en plus extrême dans ses choix, au grand désarroi de sa famille et des amis, mais malgré tout convaincue – et c’est probablement cela le pire – qu’elle est dans son bon droit. Bien évidement, le petit séjour dans le califat ne se passera pas comme est l’escomptais et, comme beaucoup d’autres, le retour sera sa seule solution et, quelque part, c’est peut-être cela l’une des choses les plus intéressantes de ce film, nous montrer, finalement, le sort d’une partie de notre jeunesse actuelle qui, privé de grands idéaux politiques depuis longtemps – le communisme, c’est mort depuis la chute du Mur de Berlin – a finit par se jeter dans la religion – pourquoi pas – et, plus particulièrement, dans l’extrémisme – plus problématique. Bref, rien que pour cela, Layla M. peut mériter le détour, car bon, vous l’avez compris, des Layla, il en existe des milliers et toutes, forcément, n’étaient pas de cruels terroristes qui ont décapités des innocents…


Points Positifs :
- Un film plutôt intelligent qui se contente de nous montrer la banalité d’une radicalisation chez une jeune fille mais qui le fait fort bien. Ainsi, cette Layla qui vit aux Pays-Bas, qui a une famille parfaitement intégrée tout en maintenant ses croyances, tombera dans l’extrémisme, fuira les siens, partira au Proche-Orient avant de, suite a bien des désillusions, revenir la queue entre les jambes. Un parcours, malheureusement, terriblement banal depuis quelques années.
- Une œuvre qui, non seulement fait réfléchir, mais aussi, et surtout, nous amène à nous poser des questions sur le retour en Occident des djihadistes…
- Pour ce qui est des acteurs, si Nora El Koussour s’impose tout naturellement, Ilias Addab, qui interprète son mari dans le film est plutôt pas mal.

Points Négatifs :
- Quel dommage que Layla M. ne soit pas plus long. Sincèrement, au vu du sujet abordé, une bonne demi-heure de plus n’aurait pas été de trop. Du coup, on en ressort avec l’impression que l’intrigue a été trop rapidement expédiée alors qu’il y avait bien des choses à dire…
- Le film est assez plaisant, intéressant, je ne le nie pas, mais bon, il est peut-être un peu trop caricatural par moments, ou trop simpliste. Après, c’est peut-être toujours le problème qu’il n’est pas très long et que certains passages sont expédiés a la va-vite, ce qui n’aide pas à approfondir l’intrigue.
- Le sujet est intéressant, d’actualité, certes, mais il faut reconnaitre que cela ne vaut pas un bon documentaire…

Ma note : 6/10

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