vendredi 21 janvier 2022

LES HÉRÉTIQUES DE DUNE


LES HÉRÉTIQUES DE DUNE
 
Leto II, le Tyran, l'Empereur-Dieu, est mort depuis des milliers d'années, mais son souvenir est dans toutes les mémoires. Sa disparition a entraîné la Grande Famine et la Dispersion de l'humanité à travers l’univers. Pourtant ces désordres ont assuré la survie de l'humanité conformément aux plans du Tyran et ses Prêtres en tirent argument pour justifier leurs ambitions. Mais la Révérende Mère Taraza sait bien que le pouvoir vient de l'Épice, source de la prescience. La planète Dune, devenue Rakis, restera-t-elle le centre de toutes les intrigues alors que le Bene Tleilax a appris à produire l'Épice sans le secours des vers géants ? Les forces qui se mesurent dans l'ombre sont à l'affût du moindre signe.
 

Les Hérétiques de Dune
Auteur : Frank Herbert
Type d'ouvrage : Science-Fiction
Première Parution : 30 juin 1984
Edition Française : 22 novembre 2012
Titre en vo : Heretics of Dune
Pays d’origine : États-Unis
Langue d’origine : anglais
Traduction : Guy Abadia
Editeur : Pocket
Nombre de pages : 504
 
Mon avis :
 Bien évidement, je vais encore me répéter mais bon, quelque part, je ne sais pas trop comment faire autrement et débuter la critique de ce cinquième volet du Cycle de Dune, chef d’œuvre absolu de Frank Herbert, en rappelant que celui-ci est, indéniablement et sans aucune contestation possible, une des plus grandes sagas de science-fiction de tous les temps, à égalité avec deux autres monuments du genre, Fondation et Les Cantos d’Hypérion. Une entrée en matière peu originale, j’en conviens, mais qui rappelle comment le cycle du sieur Herbert est un véritable monument de la SF et qui nous fait comprendre tout de suite que, une nouvelle fois, ce nouveau volet de la saga est un incontournable qui confirme tout le bien que l’on peut penser de Dune depuis ses débuts… Bien entendu, ici, nous avons affaire à un nouveau tournant au sein de la saga : ainsi, après les 3500 ans qui s’étaient écoulés entre Les Enfants de Dune et L’Empereur-Dieu de Dune, cette fois ci, 1500 années sont passées et ce nouveau bond dans le temps, loin d’être anodin, nous permet de faire l’impasse sur les anciens protagonistes – sauf Duncan Idaho, encore et toujours présent – pour nous présenter de nouvelles têtes d’affiches. Cependant, pour la toute première fois, on peut affirmer qu’aucun de ces derniers ne peut être considérer comme étant le véritable héros de l’histoire – comme avait put l’être Paul Atréides dans Dune et Le Messie de Dune puis son fils, Leto II, dans les deux volets suivants. Non, place plutôt, dans Les Hérétiques de Dune, a une flopée de protagonistes hauts en couleurs, plus ou moins importants mais qui ne se démarquent pas vraiment les uns des autres : ainsi, nous avons ici le charismatique Miles Teg, Bashar suprême du Bene Gesserit, les Révérendes Mères Taraza et Darwi Odrade, l’Imprégnatrice Lucille, Tylwyth Waff, le Maître des maîtres Tleilaxu, Sheana une étrange adolescente qui a le pouvoir de contrôler les vers, sans oublier, donc, un énième Ghola de Duncan Idaho, personnage récurant de la saga… Tous ces protagonistes ont leur importance, sont plutôt charismatiques mais on ne peut pas vraiment dire que, ici, un véritable héros se détache du lot – et si c’était le cas, ce serait probablement Miles Teg et Darwi Odrade – Herbert préférant, dans ce cinquième volet de sa saga, multiplier les sous intrigues plutôt que de phagocyter son récit par la présence d’un personnage trop important. Un choix acceptable et qui fonctionne plutôt bien, surtout que, dans Les Hérétiques de Dune, en plus des transformations qui ont eue lieue en 1500 ans, de nouvelles menaces se font jour, principalement celle de ces bien singulières Honorées Matriarches qui reviennent du fin fond de l’espace et qui sont dotées de pouvoirs pour le moins terrifiants. Une fois de plus, Frank Herbert use de son récit pour nous livrer moult réflexions sur la religion mais également sur la manipulation des masses, celle-ci prenant moult formes. Le lecteur, familier du Cycle de Dune, sera naturellement en terrain pour le moins familier et sera, je n’en doute pas, à nouveau conquis par ce cinquième tome qui, une fois de plus, confirme tout le bien que l’on peut penser de la saga. Dommage tout de même que le final soit trop court, beaucoup trop court en comparaison du reste de l’ouvrage – qui est plutôt long – car celui-ci aurait mérité un autre développement, mais bon, en dehors de ce défaut, le reste est parfait, alors, si vous êtes fans de Dune, vous avez compris que vous ne pouvez pas passer à coté de ce nouveau volet de la saga !
 

Points Positifs
 :
- Nouveau saut temporel dans la saga et nouveau tournant pour celle-ci, cependant, la réussite est toujours au rendez vous et le sieur Herbert réussit, une fois de plus, à renouveler son œuvre maitresse tout en faisant table rase de l’ancien casting et en nous proposant de nouveaux enjeux et problématiques oh combien importants qui vont nous faire tenir en haleine tout au long de ce cinquième volet du Cycle de Dune.
- Pas de héros à proprement parler ici mais une foule de protagonistes qui méritent le détour : Miles Teg, le Bashar suprême du Bene Gesserit, les Révérendes Mères Taraza et Darwi Odrade, l’Imprégnatrice Lucille, Tylwyth Waff, le Maître des maîtres Tleilaxu, Sheana une étrange adolescente qui a le pouvoir de contrôler les vers. A ce petit monde, on ajoutera, naturellement, un certain Duncan Idaho, figure récurrente du cycle et, quelque part, véritable héros de celui-ci…
- La nouvelle menace représentée par les singulières et dangereuses Honorées Matriarches est plutôt bien trouvée.
- Réflexions sur la religion, la manipulation des masses, l’utilisation du sexe comme moyen de contrôle… Herbert, une fois de plus, ne se contente pas de nous livrer un simple récit de SF.
- Un cinquième volet qui confirme, une fois de plus, tout le bien que l’on pouvait penser de cette saga.
 
Points Négatifs :
- Un final beaucoup trop court et qui gâche, selon moi, l’impression que l’on peut avoir sur ce cinquième volet de la saga. Il faut dire que, après avoir développer ses multiples intrigues tout au long de ce long récit, Frank Herbert, dans les toutes dernières pages, expédie tout cela par le biais d’une conclusion trop rapide et qui nous laisse sur la faim.
Le Cycle de Dune n’est pas une œuvre simple d’accès et il se peut que certains aient un peu de mal à se plonger dans cette quête mystique et cet univers si vaste…
 
Ma note : 7,5/10

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