BABEL
En
plein désert marocain, un coup de feu retentit. Il va déclencher toute une
série d'événements qui impliqueront un couple de touristes américains au bord
du naufrage, deux jeunes Marocains auteurs d'un crime accidentel, une nourrice
qui voyage illégalement avec deux enfants américains, et une adolescente
japonaise rebelle dont le père est recherché par la police à Tokyo. Séparés par
leurs cultures et leurs modes de vie, chacun de ces quatre groupes de personnes
va cependant connaître une même destinée d'isolement et de douleur...
Babel
Réalisation : Alejandro
González Iñárritu
Scénario : Alejandro
González Iñárritu, Guillermo Arriaga
Musique : Gustavo
Santaolalla
Production : Anonymous
Content, Zeta Film, Central Films, Media Rights Capital
Genre : Drame
Titre
en vo : Babel
Pays
d'origine : Etats-Unis, Mexique, France
Langue
d'origine : anglais, espagnol, arabe,
japonais, français, berbère
Date
de sortie : 27 octobre 2006
Durée : 143
mn
Casting :
Brad
Pitt : Richard Jones
Cate
Blanchett : Susan Jones
Adriana
Barraza : Amelia
Hernández
Gael
García Bernal : Santiago
Rinko
Kikuchi : Chieko Wataya
Kōji
Yakusho : Yasujiro
Wataya
Satoshi
Nikaido : Detective
Kenji Mamiya
Boubker
Ait El Caid : Yussef
Said
Tarchani : Ahmed
Elle
Fanning : Debbie Jones
Nathan
Gamble : Mike Jones
Mohamed
Akhzam : Anwar
Driss
Roukhe : Alarid
Mustapha
Rachidi : Abdullah
Abdelkader
Bara : Hassan
Wahiba
Sahmi : Zohra
Peter
Wight : Tom
Harriet
Walter : Lilly
Michael
Maloney : James
Clifton
Collins, Jr. : Officier de la
douane
Michael
Peña : Officier John
Yuko
Murata : Mitsu
Shigemitsu
Ogi : le dentiste
Ayaka
Komatsu : le top model
en bikini
Mon
avis : Il existe plusieurs catégories de
films, mais en gros, on pourrait, après moult regroupements et simplifications,
en choisir deux : celles au scénario simple et destiné au grand public, puis,
les autres, nettement plus complexes et, soit disant, réservées à une
quelconque élite. Bien évidement, on pourrait remettre en question cette
classification on ne peut plus simpliste : après tout, dans la première,
il existe d’excellentes œuvres, voir de véritables monuments du cinéma alors
que dans la seconde catégorie, sous couvert de ce que les bobos appelleront l’art,
l’on trouve parfois d’indicibles horreurs irregardables, voir carrément de
belles bouses. Quant à ceux qui prétendent que l’on ne peut passer de l’un à
l’autre genre, sincèrement, c’est ridicule : après tout, l’ont peut
parfaitement aimer la filmographie de Bergman et rigoler devant Fantomas. Bref, tout ceci pour vous dire
que Babel, malgré la présence accrocheuse d’un Brad Pitt et d’une
Cate Blanchett – ces deux-là étant plutôt synonymes de grosses productions
américaines – rentre plutôt dans la deuxième catégorie citée précédemment, ce,
en raison de la complexité de son scénario, de ses multiples intrigues qui
défilent en parallèle sous nos yeux, mais aussi, de par son coté mélancolique
qui nous amène à réfléchir… Bref, voilà une œuvre qui, je n’en doute pas, en
fera fuir plus d’un, ce qui, selon moi est fort dommage tant je considère Babel comme étant une pure
merveille ! Mais bon, je plaide dans le désert et j’en suis conscient :
les amateurs de bourrinages tout azimut n’apprécieront pas Babel et
l’on n’y changera rien… Mais alors, quid, donc, de ces fameuses qualités qui
ont fait que j’ai été tellement enthousiasmé par ce film ? Disons que
après les pures merveilles qu’avaient été Amours Chiennes
et 21 Grammes,
on retrouve un Alejandro González Iñárritu fidèle à lui-même et qui, une fois
de plus, utilise a nouveau les mêmes procédés qui ont fait de lui un des
meilleurs réalisateurs actuels : plusieurs sous-intrigues sans lien apparents
entre elles, individus marqués par la vie et réunis par le destin a la suite
d’un événement, véritable nœud gordien de l’intrigue qui, le plus souvent, ne
se révèle que vers la fin. Ainsi, dans Babel, l’élément déclencheur,
c’est une simple balle tirée par un petit berger marocain par vantardise et qui
va lier, aussi incroyable que cela puisse paraître, son sort et celui de sa
famille, mais aussi celui d’un couple de touristes américains, d’une nounou
mexicaine se rendant au mariage de son fils en compagnie des deux enfants dont
elle à la garde et, pour finir, d’une jeune japonaise sourde muette, visiblement
perturbée après la mort de sa mère et dont les relations avec les autres ne
sont pas simples. Et c’est là qu’est tout le génie de Babel : ces différentes destins croisés, qui, a priori, n’ont pas
grand-chose a voir – franchement, bien malin celui qui devinera ce que la jeune
japonaise à a voir avec le reste – entre elles vont se mêler, au fur et à
mesure de l’avancée de l’intrigue jusqu’au dénouement final, ou plutôt devrais
je dire, les dénouements, car, malgré le fait qu’un lien existe entre les divers
récits, ceux-ci gardent toujours leurs particularités et leur fil conducteur… A
la fois dramatiques, sombres et pessimistes, ces multiples intrigues avec,
chacune, ses protagonistes franchement marquants, sauront transporter le
spectateur dans une œuvre franchement réussie et captivante, qui restera
longtemps dans les annales, et qui fait de Babel, un superbe film à
voir absolument… quelque part, comme chaque œuvre d’Alejandro González Iñárritu,
mais, sur ce point, ce n’est plus vraiment une surprise…
Points
Positifs :
-
On pourrait croire que Alejandro González Iñárritu peine à se renouveler puisqu’il
use, pour la troisième fois, des mêmes procédés narratifs, cependant, malgré
cela, le réalisateur mexicain réussi la gageure de nous livrer, une fois de
plus, une œuvre que l’on peut qualifier sans exagération aucune d’exceptionnelle,
Babel étant, peut-être, le film le
plus aboutit de sa trilogie…
-
Comme il est de coutume dans les premiers films de Iñárritu, nous avons droit a
plusieurs intrigues qui semblent, a priori, ne rien avoir les unes avec les
autres, ce, jusqu’au moment où l’on se rend compte que celles-ci sont bien
évidement liées entre elles. Au demeurant, ici, bien malin est celui qui
devinera comment tout cela est lié !
-
Un casting qui mélange fort habillement têtes d’affiches hollywoodiennes,
acteurs mexicains, japonais, marocains et pas mal d’inconnus du grand public
qui, ma foi, ne dénotent absolument pas dans l’ensemble. Il faut dire que tout
ce petit monde est fort inspiré et apporte une touche de crédibilité aux
diverses intrigues.
-
Babel est, bien entendu, une œuvre qui
nous amène à réfléchir : ici, le propos est plus universitaliste que d’habitude
mais cela fonctionne toujours aussi bien. A coté de cela, on retrouve des
thématiques plus terres à terre comme l’amour, la perte d’un enfant, la difficulté
de communication, etc.
-
La bande originale, magnifique, de Gustavo Santaolalla.
Points
Négatifs :
-
Comme cela avait déjà été le cas avec Amour Chiennes et 21
Grammes, Babel est une œuvre qui
n’est absolument pas faite pour le grand public, ce, pour de multiples raisons
qui, accessoirement, en font sa force et tout son intérêt. Un film pour un
certain public cultivé ? Quelque part, et c’est malheureux à dire, oui…
Ma
note : 8,5/10
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