mercredi 16 mai 2018

L’ÂGE DE LA DÉRAISON – LES OMBRES DE DIEU


L’ÂGE DE LA DÉRAISON – LES OMBRES DE DIEU

Tandis que les forces du Prétendant continuent d’étendre leur mainmise sur les colonies anglaises du Nouveau Monde, l’armée russe poursuit sa marche inexorable en provenance de l’Ouest, rejointe au fur et à mesure par les peuples qu’elle rencontre. Seul un endroit échappe encore à la menace d’invasion, New Paris, en Louisiane, où Philippe d’Orléans s’efforce de faire survivre le souvenir du vieux royaume de France. C’est là qu’arrive enfin Benjamin Franklin en compagnie de ses amis de la Junte, contraint de rallier Philippe à sa cause pour sauver l’ébauche de démocratie qu’il a eu tant de mal à mettre en place. Le tsar Pierre, de son côté, ne pense qu’à se venger de ceux qui ont tué sa femme et l’ont dépossédé de son pays et de son armée. Décidé lui aussi à demander l’appui de la Nouvelle France, il poursuit sa route vers la Louisiane, mais désormais sans Red Shoes, le chaman choctaw qui lui a sauvé la vie, celui-ci étant sujet à des crises de folie meurtrière depuis sa victoire sur un esprit puissant. Quant à Adrienne de Montchevreuil, elle est en passe de rattraper Nicolas, le fils qu’on lui a pris alors qu’il n’était encore qu’un bébé – un enfant devenu, malgré lui, le prophète de l’armée qui déferle sur le Nouveau Monde. Tous vont se retrouver à New Paris pour en découdre. Ils devront cependant oublier leurs nombreuses querelles personnelles s’ils veulent avoir une chance contre leur seul véritable ennemi, les Malakims, dans la formidable bataille qui les attend.


L’Âge de la Déraison – Les Ombres de Dieu
Auteur : Gregory Keyes
Type d'ouvrage : Fantasy, Uchronie
Première Parution : 01 octobre 2002
Edition Française : 12 avril 2007
Titre en vo : The Age of Unreason – The Shadows of God
Pays d’origine : États-Unis
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Jacques Chambon
Editeur : Pocket
Nombre de pages : 437

Mon avis : Ma précédente critique du troisième tome de L’Âge de la Déraison, je veux bien évidement parler de L’Empire de la Déraison, avait put paraître assez dure et effectivement, après coup, je m’en étais fait moi-même la remarque, constatant que celle-ci avait été plutôt « a charge ». Cependant, selon moi, cela ne remet absolument pas en question, comme je l’avais précisé, la qualité intrinsèque de cette œuvre, qui, et je vais me répéter mérite amplement que l’on la découvre, mais il me semblait nécessaire qu’a un moment donné, je pointe du doigt les faiblesses de celui-ci. Et pour cela, le moment me semblait plus judicieux lors du troisième volume, ce, pour deux raisons : tout d’abord, je n’avais plus qu’a abordé les points positifs pour finir mais aussi, de vous parler de mon ressenti de l’intégralité de l’œuvre, deuxièmement, vu que les deux derniers tomes pourraient parfaitement n’en faire qu’un seul, tant ils sont liés, quelque part, une critique commune pourrait presque se faire, d’où mon choix. Car ce qui ressort de prime abord des les premières pages des Ombres de Dieu, c’est que l’on a l’impression immédiate de poursuivre la lecture du tome précédant, puisque sans aucune transition, sans aucun saut dans le temps comme il y en avait eu dans les autres volumes, cette fois ci, l’intrigue reprend exactement là où on l’avait laissé et de plus, les coups de théâtre et rebondissements a foisons sur lesquels s’était achevé L’Empire de la Déraison se prolongeront tout au long de ce quatrième volume, donnant un peu l’impression que celui-ci n’est que la conclusion de son prédécesseur qui se prolongerait encore et encore sur près de quatre cents pages. Du coup, forcement, ceux qui n’auraient pas apprécié cette surenchère trouveront une fois de plus à redire, et quelque part, il ne serait pas foncièrement faux d’affirmer que Greg Keyes, dans son style narratif, s’est un peu loupé, on en faisant un peu trop. Cependant, et même, devrais-je dire heureusement, tout cela est largement compensé par une intrigue tout bonnement excellente, qui, des premières pages du premier tome aux toutes dernières de celui-ci, aura su captiver l’attention du lecteur. Car si celui-ci tombe sous le charme des péripéties de Benjamin Franklin et d’Adrienne de Montchevreuil, ainsi que de cette formidable lute entre l’espèce humaine et les Malakims, ces mystérieux anges, fées, esprits, fantômes de nos légendes depuis la nuit des temps, ce cycle sera une véritable jouissance pour lui, incontestablement. Alors bien sur, Les Ombres de Dieu sont le parfait exemple de ce qu’est une fin de cycle puisque, forcement, est venu le temps des réponses a toutes les questions que l’on se posait, que l’on connaît enfin le sort de la bataille contre les Malakims mais aussi, et surtout, celui des très nombreux protagonistes de cette longue histoire et là, attention, nous allons avoir droit a un massacre et pas mal de têtes vont tomber (du coup, en en tremblerait presque pour certains). Après coup, cette relecture du final m’a même davantage plu que lors de la première fois, il y a de cela quelques années... Cependant, ce qui n’a pas changé, et cela, je le regrette, c’est que cette fin, correcte dans l’ensemble, manque un peu, malgré le panache de la bataille finale, d’une certaine cohérence et aurait gagnée a être un peu développée : Greg Keyes, a force de nous avoir pondu je ne sais plus combien de protagonistes, en a tout bonnement oublié un bon nombre a la fin et, du coup, le lecteur ne pourra que s’interroger sur le sort de pas mal de protagonistes plus ou moins importants, ce qui est tout de même dommage et viens un peu gâcher le plaisir. Enfin bon, malgré toutes les petites critiques que j’ai put émettre tout au long des quatre tomes, vous l’avez compris, je considère le cycle de L’Âge de la Déraison comme étant un des cycles de Fantasy les plus plaisant a lire de ces dernières années, incontestablement. Tant par ces excellentes idées, son originalité étonnante de part les temps qui courent, ses personnages (certains historiques, d’autres imaginaires, a vous de trouver qui est qui) et son mélange des genres réussie (pour rappel, entre roman de cape et épée, Uchronie, Steampunk, Fantasy etc.), Greg Keyes a réussi une œuvre fort sympathique, dont je ne nie ni n’occulte les défauts de style ou narratifs, mais qui restera dans les annales de la littérature fantastique de ce début de millénaire. Une œuvre à découvrir de toute urgence.


Points Positifs :
- La conclusion tant attendue d’un cycle fort captivant et qui aura, particulièrement, briller de par son originalité et son habile mélange des genres, et ce, depuis ses débuts.
- Un dernier volume qui se lit presque d’une traite. Il faut dire qu’entre les diverses batailles, les morts de protagonistes majeurs, les derniers retournements de situations et les ultimes révélations, le lecteur aura droit a une conclusion qui le tiendra en haleine jusqu’au bout.
- Même si cela peut sembler un peu tirer par les cheveux, après coup, la manière dont Adrienne de Montchevreuil réussi a sauvé la mise et a sauver l’humanité des Malakims est plutôt bien trouvée et, accessoirement, en accord avec tout le reste.
- La rencontre entre Benjamin et Adrienne : depuis le temps qu’on l’attendait !
- La charge héroïque et suicidaire de Charles XII et de Pierre le Grand. Grandiose !

Points Négatifs :
- Comme dans le volume précédent, Greg Keyes à tendance à tomber un peu trop dans l’exagération a tout va. Dommage, ce coté grand spectacle nuit énormément à l’ensemble, surtout si on se souvient des débuts du cycle, bien plus réussis.
- Euh, l’auteur a créer tellement de personnages pour son cycle que, du coup, vers la fin, il en oublie une bonne partie dont on ne sait même pas s’ils ont survécus ou pas ? Ainsi, l’exemple le plus flagrant est, bien entendu, celui de Karevna, personnage loin d’être mineur…
- Un dernier volume plus court et qui, je pense, aurait gagné a posséder quelques dizaines de pages supplémentaires.

Ma note : 7,5/10

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