NEW
X-MEN – PLANÈTE X
Lors
d'une intervention dans l'espace, Wolverine reste sur le carreau. Alors que
Cyclope et Fantomex ne savent plus où chercher, Jean est prête à partir de
l'école des mutants pour le sauver. Seulement, quelque chose ne se passe pas
comme prévu. Le professeur Xavier est en train d'utiliser Cerebra lorsque Xorn
rentre et détruit la machine. Il ne s'arrête pas là et utilise son pouvoir pour
que Charles retrouve son handicap, perdant ainsi ses jambes. Xorn n'est pas le
professeur qu'il disait être. Sous la tête du robot se cache en réalité Magneto
qui tient là l'occasion parfaite de prendre la tête du mouvement mutant.
Simultanément, dans l'espace, Jean retrouve Wolverine coincé dans un astéroïde.
Tous deux ignorent que sur Terre, la situation se détériore très vite et que
Magneto est en train de vouloir faire un nouveau Génosha. Il est en train de
réunir de plus en plus de monde autour de lui, car l'Humanité est sa cible...
New X-Men – Planète X
Scénario
: Grant Morrison
Dessins
: Phil Jimenez, Marc Silvestri
Encrage : Andy
Lanning, Simon Coleby, Batt, Joe Weems, Billy Tan, Eric Basaldua, Tim Townsend
Couleurs : Chris
Chuckry, Steve Firchow, John Starr, Matt Milla, Beth Sotelo, Brian Buccelato,
Frank D’Armata
Genre : Super-héros
Editeur
: Marvel
Titre
en vo : New X-Men – Planet X
Pays
d’origine : Etats-Unis
Parution
: Novembre
2003 – Mai 2004
Langue
d’origine : anglais
Editeur
français : Panini Comics
Date
de parution : 11 juin 2014
Nombre
de pages : 224
Liste
des épisodes
Planet
X – New X-Men 146-150
Here Comes Tomorrow
– New X-Men 151-154
Mon avis : Quatrième
et dernier volet de l’intégrale du cultissime run de Grant Morrison chez les X-Men – alors appelé New X-Men – ce Planète X conclu magistralement une série qui, depuis le départ du
scénariste britannique, n’a plus jamais connu les sommets qui furent alors les
siens. Il faut dire que la faute en incombe énormément à Marvel, les têtes pensantes de la Maison des Idées ayant tout fait,
ensuite, pour saboter le travail de Morrison chez les X-Men ; ainsi, entre le retour au statu-quo qui suivit,
l’abandon de pas mal de personnages ou leurs dénaturations, sans oublier, de
façon accessoire, la mise en avant des Avengers
et des séries qui leur sont liées par la suite, il est clair que depuis plus de
dix ans, nos enfants de l’atome n’ont pas eu la tache aisée pour retrouver les
sommets. La chose, bien sur, est fort dommageable, mais bon, heureusement qu’il
existe de tels albums pour pouvoir se replonger dans une saga qui,
indéniablement, aura marqué son époque… Et si jusque là, tout au long du run de
Morrison, on frôlait par moments la perfection, ici, dans ce quatrième tome, le
britannique va encore plus loin, poussant à la fois nos mutants et ses lecteurs
dans leurs tous derniers retranchements, et je pèse mes mots. Car oui, d’entrée
de jeu, en partant d’un postulat mille fois utilisé dans la série – une
opposition X-Men/Magnéto – ce diable de Morrison réussi l’exploit de, non
seulement, renouveler celle-ci, mais, qui plus est, de nous offrir ce qui restera comme étant le
plus aboutie, la plus marquante, la plus… réussie ! Alors bien sur, on
sait, après coup, que ce n’était pas vraiment Magneto mais Xorn (les têtes
pensantes de Marvel sont passés par
la), d’ailleurs, le premier nommé se porte comme un charme ses temps ci et a
même rejoint l’équipe de Cyclope, mais si l’on doit être totalement objectif,
si l’on souhaite lire ce récit, ce fameux Planète
X tel que Morrison l’a créer, alors oui, il s’agit bel et bien du Maitre du
Magnétisme, d’un Erik Lehnsherr vieillissant, accessoirement drogué,
potentiellement fou et – c’est là le coup de génie de Morrison – complètement
décrédibiliser par une jeunesse mutante qui le vénère mais qui le préférait,
finalement, mort. Bien entendu, Planète X
est bourré de scènes fortes : Wolverine se doit de tuer Jean Grey pour que
celle-ci ne souffre pas alors qu’ils foncent vers le Soleil, Magneto,
complètement cintré, s’en prend a ses propres troupes et finit par tuer Jean
Grey (encore) après un affrontement épique face aux X-Men, et, au final, finit
décapiter par un Wolverine fou de douleur. Formidable hommage a la saga du Phénix Noir et a l’Age d’Or des
X-Men, Planète X aura fait couler
beaucoup d’encre lors de sa parution mais sincèrement, s’il y a bien une chose
que l’on ne peut lui reprocher, c’est son immense qualité – et c’est quelqu’un
qui estime que Magnéto aurait dut rejoindre les X-Men depuis des lustres qui le
dit, bref, quelqu’un qui, a priori, ne partage pas la même vision du personnage
que Morrison… Les choses, bien sur, auraient put en rester là or, Grant
Morrison n’en avait pas tout à fait finit avec les X-Men puisque, avec Here
Comes Tomorrow, voilà que non seulement, le britannique livre son hommage
personnel a une autre saga culte des X-Men,
Days of Future Past, mais aussi, en
profite enfin pour tout expliquer sur les tenants et les aboutissements de son
run. Quatre petits épisodes dessinés de main de maitre par un ancien taulier de
la série, Marc Silvestri qui fut le dessinateur des X-Men période Claremont au court des années 80, quatre épisodes qui
se déroulent dans le futur, et où
Morrison abat ses cartes, dévoilant l’identité de celui qui était derrière tous
les événements de son run… Sublime ! C’est bien entendu fichtrement
intéressant puisque tout est dévoilé – qui est Sublime, comment a-t-il fait
pour que surviennent tous les événements subits par les X-Men, qu’est devenu
Cassandra Nova, qui étaient les sœurs Cuckoos, quid du sort de Jean
Grey/Phénix – mais, il faut le reconnaitre, pas évidant a lire tellement
c’est complexe par moments… Quoi qu’il en soit, avec Planète X et Here Comes
Tomorrow, Grant Morrison tire sa révérence de fort belle manière ;
bien évidement, tout cela n’est pas toujours évidant a saisir et oui, on peut
être d’accord ou pas sur certains choix du scénariste, mais s’il y a bien une
chose que l’on ne peut lui enlever, c’est que son travail sur les X-Men aura marquer la série durablement,
au point même que, depuis, celle-ci ne s’en soit jamais véritablement remis…
dommage juste que Marvel ait tout
fait, ensuite, pour saboter ce qu’il faut bel et bien appeler un chef d’œuvre.
Points
Positifs :
- La
double conclusion du run de Morrison chez les X-Men aura été à la hauteur de nos espérances et oui, si jusque là,
on frôlait par moments la perfection scénaristique, ici, on atteint des sommets
rarement atteints dans les comics de super-héros. Le britannique, fidèle a
lui-même, bouscule les conventions, ose tuer des personnages majeurs, et
réponde finalement a toutes les questions que l’on pouvait se poser depuis ses
débuts dans la série. Du grand art !
-
Planète X est sans contexte le plus
grand affrontement entre les X-Men et Magneto, surtout en raison de la
personnalité de celui-ci : vieillissant, visiblement hors du coup et
incompris par une jeune génération qui le préférait mort (un beau symbole),
drogué et sombrant peu à peu dans la folie. On peut ne pas être d’accord avec
Morrison quand a sa vision du personnage qu’il a toujours estimé être du coté
du mal, ce qui est mon cas (perso, j’ai toujours estimé que Magneto devait être
du coté des bons), mais on peut malgré tout reconnaitre que son idée est
géniale et que ce Magneto, a la fois grandiloquent et pathétique, marque les
esprits.
-
Que de scènes marquantes dans Planète X :
entre Wolverine qui tue sa bien aimée Jean Grey afin de lui éviter de souffrir,
Magneto qui s’en prend a ses propres troupes avant de tuer Jean Grey entretemps
revenue a la vie, Wolverine, fou de rage, qui décapite celui-ci… Oui, on n’en
sort pas indemne de cet affrontement apocalyptique.
-
Here Comes Tomorrow est la conclusion
parfaite du run de Morrison : se déroulant dans le futur, apparemment sans
conséquences quand au reste, en fait, cette saga permet au scénariste de
répondre a toutes les questions que l’on pouvait se poser depuis le début. Qui
est véritablement Sublime ? Quel est sa responsabilité dans tout
cela ? Qu’est devenue Cassandra Nova ? Qui étaient vraiment les Cuckoos ?
On apprend pas mal de choses a la lecture de ces quatre épisodes et l’on est
souvent surpris.
-
Point de vu dessins, on est plus que bien servis avec Phil Jimenez sur Planète X et Marc Silvestri sur Here Comes Tomorrow.
Points
Négatifs :
- Le
principal reproche que l’on peut faire a Morrison, c’est que par moments, c’est
un peu complexe et qu’il faut lire et relire certains dialogues pour tout
saisir, surtout que souvent, il est fait références a des épisodes parus
longtemps auparavant. D’ailleurs, quand on arrive a Here Comes Tomorrow, la difficulté monte d’un niveau et tout cela
est parfois peu évidant a saisir.
-
Quel dommage que Frank Quitely soit totalement absent aux dessins dans ce
quatrième tome.
-
Phil Jimenez est un bon dessinateur, j’en conviens, mais suivant l’encreur du
moment, certaines cases sont un peu brouillonnes… ce qui est fort dommageable
et, accessoirement, pas de sa faute.
-
Un certain gout amer dans la bouche de se dire que Marvel, ensuite, a saboter le run de Morrison.
Ma
note : 8,5/10
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