SALEM
Après
une histoire d'amour malheureuse, Ben Mears, écrivain à succès, revient dans sa
ville natale pour écrire son prochain roman. En passant devant une vieille
maison abandonnée, Marsten House, il envisage de s'installer. Mais le vieux
manoir vient d'être vendu à un mystérieux monsieur Straker. Dans le parc, Ben
rencontre une belle jeune femme, Susan Norton. Il s'installe dans une chambre
en ville et se met à écrire, sans pouvoir se dégager d'un étrange sentiment que
les choses ne sont pas tout à fait à leur place. Quand le petit Ralphie Glick
disparaît et que son frère sombre dans un coma inexplicable, le regard de Ben
se tourne de nouveau vers Marsten House et ses étranges habitants, Straker et
Barlow. Mais il ne parvient pas à retrouver confiance, et l'horreur se
poursuit.
Salem
Auteur
: Stephen
King
Type
d'ouvrage : Horreur
Première
Parution : 17 octobre 1975
Edition
Française : 25 février 2009
Titre en
vo : Salem's
Lot
Pays
d’origine : Etats-Unis
Langue
d’origine : Anglais
Traduction : Christiane
Thiollier
Editeur : Le
Livre de Poche
Nombre
de pages : 827
Mon avis :
En juin dernier, dans ma critique de La
quête onirique de Kadath l’inconnue, j’annonçais fièrement mon envie de
me replonger dans l’intégralité des œuvres de HP Lovecraft, pourtant, en cet
automne 2015, c’est un tout autre auteur qui est à l’honneur sur ce blog,
Stephen King. Ainsi, après la relecture de Simetierre
puis celle de Charlie,
aujourd’hui, c’est un roman du maitre de l’horreur moderne qui a droit de citer
sur ce blog, Salem. Pour la petite
histoire, celui-ci est le second ouvrage de Stephen King qui venait tout juste
de connaitre le succès avec un certain Carrie,
œuvre qui, je le pense, il est inutile de présenter. Ceci étant dit, car cela a
son importance, c’est le postulat de départ de Salem qui annonce de fort belle manière la couleur :
formidable hommage a un certain Dracula
de Bran Stocker, Salem possède bien des points communs avec le plus grand roman
vampirique de tous les temps. En effet, ici, Stephen King pose la question, ma
foi, intéressante, de savoir ce qui se passerait si Dracula choisirait, plutôt que
le Londres victorien, de faire son retour dans une petite ville paumée du Maine ;
ici, point de science triomphante de la fin du dix-neuvième siècle, point de
personnages surs d’eux et de leur supériorité scientifique mais tout juste des
habitants d’une banalité affligeante vivant dans une petite ville sans intérêt,
et ce, dans l’Amérique des années 70, c’est-à-dire, une Amérique post-Vietnam,
post-Watergate et où ni Dieu ni science n’a plus vraiment droit de citer. Bref,
d’entrée de jeu, Stephen King part du postulat que dans le cas présent,
Dracula, enfin, son équivalent du moment, un certain Barlow, a toutes les chances
de l’emporter, les habitants de Jerusalem’s Lot n’étant que du bétail, mais,
bien sur, les choses ne se passeront pas forcément comme prévues et résistance
il y aura. Bien entendu, je ne compte pas faire de révélations quand au
déroulement de l’intrigue et encore moins sur sa conclusion, disons juste que Salem est un fort bon Stephen King, qu’on
y retrouve déjà tout ce qui fera les qualités et les défauts de l’auteur, c’est-à-dire,
un sens narratif captivant et une montée en puissance de l’horreur indéniable
mais aussi un peu trop de tergiversations au départ quand aux trop nombreuses
descriptions de la vie quotidienne des personnages. Ceux qui auront lu Dracula se plairont a reconnaitre les
nombreux points communs entre les deux œuvres et ne perdront pas une miette de
ce fort bon roman qui, sans être excellent, n’en reste pas moins fort bon,
surtout que cette édition, plus récente, comporte aussi deux courtes nouvelles
liées a l’histoire principale et de nombreuses scènes coupées dont certaines
sont plutôt intéressantes. Bref, un incontournable pour tout fan de Stephen
King qui se respecte !
Points
Positifs :
- Un
fort bon hommage à Dracula et, dans
un sens plus large, a toutes les œuvres de vampires en général. Les amateurs de
l’œuvre de Stocker reconnaitront bien des points communs entre les deux romans,
quand aux fans de vieux films de vampires, ils souriront devant les nombreux
clins d’œil a ceux-ci.
-
Déjà ici, on trouve la patte de Stephen King : longues descriptions de la vie
quotidienne des habitants d’une bourgade paumée et sans intérêt de la cote
nord-est des Etats-Unis, lente montée en puissance de l’élément horrifique jusqu’à
l’explosion finale qui, souvent, laisse la plupart des protagonistes sur le
carreau.
-
Si l’hommage a Dracula est évidant,
celui aux maisons hantées l’est également, Marsten House étant quasiment un
personnage a part entière. Accessoirement, la ville de Jerusalem’s Lot est
souvent décrite comme s’il s’agissait d’un être vivant.
-
Cette édition est agrémentée de scènes coupées que l’auteur à souhaiter nous
proposer ainsi que de deux nouvelles liées a Jerusalem’s Lot et qui,
franchement, méritent le détour, particulièrement la seconde, excellente, et
qui a de faux airs de Lovecraft.
Points
Négatifs :
- Le
principal défaut de Salem est le fait
que Stephen King perd beaucoup trop de temps a s’attarder en nombreuses
descriptions qui, parfois, sont un peu inutiles ; certes, son style est
ainsi et ce n’est pas inintéressant si on y pense bien, mais bon, présenter la
vie quotidienne des habitants d’une ville, c’est une chose, surtout quand on y immisce
petit a petit les éléments horrifiques qui bouleverseront tout cela, mais quand
ceux-ci prennent le pas sur le reste, quand ils ralentissent l’intrigue, cela
devient problématique.
-
Surtout qu’il y a énormément de personnages et que la plupart n’ont pas un
grand rôle, du coup, il est facile de s’y perdre par moments.
Ma
note : 8/10
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