AMOURS
CHIENNES
Mexico,
un terrible accident de voiture. Trois vies entrent en collision et nous
révèlent le côté le plus chien de la nature humaine. Octavio, un adolescent,
décide de s'enfuir avec Susana, la femme de son frère. Il fait alors de Cofi,
son chien, l'instrument qui lui permettra de réunir l'argent nécessaire au
périple. C'est sans se douter que ce bouleversant triangle passionnel peut se
terminer en un voyage sans retour. Au même moment, Daniel, un homme de 42 ans,
quitte sa femme et ses filles pour aller vivre avec Valeria, un superbe top
model. Le jour où ils fêtent ensemble le début de leur nouvelle vie, le destin
va brutalement frapper Valeria en la plaçant sur les lieux mêmes de l'accident.
Enfin, au carrefour de cette terrible collision, se trouve El Chivo un
ex-guérillero communiste. Cet homme âgé, qui n'attend plus rien de la vie et
qui officie comme tueur à gages, trouve Cofi, le chien d'Octavio, mourant dans
l'une des voitures et le prend pour tenter de le sauver. Paradoxalement, cette
rencontre va lui permettre de se réconcilier avec lui-même et son passé
douloureux.
Amours Chiennes
Réalisation : Alejandro
González Iñárritu
Scénario : Guillermo
Arriaga
Musique : Gustavo
Santaolalla et Antonio Vega
Production : Altavista
Films, Zeta Film
Genre : Drame,
Thriller
Titre
en vo : Amores Perros
Pays
d'origine : Mexique
Langue
d'origine : espagnol
Date
de sortie : 16 juin 2000
Durée : 153
mn
Casting :
Emilio Echevarría
: El Chivo
Gael García
Bernal : Octavio
Goya Toledo : Valeria
Álvaro Guerrero :
Daniel
Vanessa Bauche :
Susana
Jorge Salinas : Luis
Marco Pérez : Ramiro
Rodrigo Murray :
Gustavo
Humberto Busto :
Jorge
Gerardo Campbell
: Mauricio
Gustavo Sanchez
Parra : Jarocho
Rosa María
Bianchi : Tante Luisa
Dunia Saldívar :
la mère de Susana
Adriana Barraza :
la mère d'Octavio
José Sefami : Leonardo
Lourdes
Echevarría : Maru
Mon
avis : Indéniablement, avec Amours
Chiennes, premier long métrage du sieur Alejandro González Iñárritu, nous
abordons sans aucun doute possible ce qui peut être considéré comme étant un
bon, que dis-je, un très bon film qui, au passage, laisse entrevoir toutes ses
créations futures… Cependant, comme il fallait s’y attendre pour les habitués
qui ont déjà vu d’autres œuvres du réalisateur, ce film n’est absolument fait
pour le grand public. Je m’explique : tant par la construction peu commune –
trois intrigues principales entremêlées – les nombreux flashbacks mais aussi
les thèmes abordés, les sentiments qui en découlent et le rythme, les longs
métrages d’Alejandro González Iñárritu ne sont pas à mettre entre toutes les
mains. Certes, dans un monde idéal, où cinéma ne rimerait pas uniquement, pour
la plupart, avec grand spectacle, niaiserie, courses poursuites et effets
spéciaux a gogo, une œuvre comme Amours Chiennes ne poserait
pas de problème, mais comme nous ne vivons pas dans un monde idéal, j’imagine
très bien la déception qu’un tel film a put poser a certains qui – croyant
probablement regarder un long métrage sur les gangs mexicains – ont vite
déchanté. Car oui, pour apprécier a sa juste valeur Amours Chiennes,
comme les autres œuvres d’Alejandro González Iñárritu, il faut, je pense,
posséder une certaine sensibilité, un certain gout pour la réflexion mais il
faut aussi aimer réfléchir a ce que l’on voit, et pas ne se contenter de rester
bêtement – comme les vaches regardant passer les trains – devant son écran, il
faut apprécier s’accrocher, aimer ce genre de mises en scènes, ses va et viens
incessants entre les protagonistes, les allers retours dans le temps etc. Bien
évidement, au vu de ce que je viens de dire, l’on me rétorquera que tout cela
n’est qu’un truc pour intellos, que cela doit être chiant a mourir, pourtant –
et même si cela doit être le cas pour certains – il n’en est rien : a
aucun moment, pendant les deux heures et demi que dure ce film, je ne me suis
ennuyé, ni longueurs, ni temps morts, j’ai été captiver de la première a la
toute dernière minute, chose qui, je l’avoue, est rare par les temps qui
courent, au point que je n’ai pas put m’empêcher de me dire que ce genre de
films ne plaisent pas plus au grand public, mais bon, comme on ne refera pas le
monde et comme, bien évidement, tous les gouts sont dans la nature, inutile
d’aller a contre courant. Pourtant, que j’aimerais crier sur tous les toits que
cet Amours Chiennes est un grand, que dis-je, un très grand
film, que j’aimerais convaincre tout le monde que ce film est tout bonnement
l’un des tous meilleurs du début des années 2000, que j’aimerais vous parler de
ses thèmes abordés, son coté biblique avec cette opposition, parmi les
intrigues, pour ne pas dire cette haine, entre frères – Caïn et Abel – qui peut
pousser jusqu’au meurtre, mais aussi, cet amour entre les différents
protagonistes – que ce soit celui du jeune Octavio pour la femme de son frère,
maltraitée par celui-ci mais qui se moque de lui, ou celui de cet homme, qui
quitte sa famille pour vivre avec sa maitresse, une mannequin célèbre qui va
bien dérouiller, sans oublier celui de ce vieil homme, cet ancien guérillero,
pour sa fille, qu’il a abandonner pour un idéal et qui, désabusé de tout, n’ose
même pas reprendre contact avec elle – un amour bien évidement voué a l’échec,
et puis, cette mélancolie, cette souffrance, tout au long des deux heures et
demi du film, sentiment primordial de celui-ci, où, bien évidement, rien
ne finira bien pour les protagonistes. Et forcement, comme le titre l’indique,
n’oublions pas les chiens, personnages tout aussi importants que leurs maitres,
chacun en symbiose total avec eux et qui eux aussi dérouilleront grave : du
brave Cofi, devenu par les forces des choses, un tueur dans les arènes de
combat, aux nombreux chiens qui accompagnent le vieux El Chivo et qui finiront
mal, sans oublier bien sur le « coquet » Richie, bien a
l’image de sa maitresse et qui lui aussi connaitra bien des ennuis, dans ce
film, les chiens occupent une place aussi importante que celle des
protagonistes humains, et leur destin ne sera pas meilleur. De même, ce final,
dans un décor dévasté, presque post-apocalyptique, vient renforcer la noirceur
d’un film où si l’espoir n’en est pas complètement absent, force est de
constater qu’il en est bien loin. Oui, tout cela, j’aurais aimé le partager
avec tout le monde, car se sont ces éléments qui font que cet Amour
Chiennes est un très grand film, qui mérite indéniablement d’être vu.
Marquant, fort, parfois insoutenable, d’une indicible mélancolie, cette œuvre
d’Alejandro González Iñárritu ne laisse pas le spectateur indifférent. Après,
comme je l’ai dit précédemment, tous les gouts sont dans la nature, mais pour
moi, franchement, je n’irais pas par quatre chemins et pour conclure, je ne
dirais qu’une chose : Amour Chiennes est un chef
d’œuvre !
Points
Positifs :
- Un
film magnifique que cet Amour Chiennes
et, au demeurant, peut-être le meilleur du sieur Alejandro González Iñárritu
qui, au demeurant, en aura pondu de très bons. Il faut dire que, ici, pour peu
que l’on apprécie le genre, tout est parfait, ou presque, ainsi, entre les
destins croisés de tous ces protagonistes, les événements dramatiques qu’ils
subissent et le coté désespéré de l’ensemble, il y a vraiment de quoi nous
amener dans cette vision oh combien pessimiste du réalisateur.
-
Trois intrigues principales, apparemment sans liens entre elles en dehors de
l’accident, bien entendu. Cependant, celles-ci sont tout aussi captivantes les
unes que les autres et participent, à merveille, a la cohérence de l’ensemble.
-
Pour ce qui est des acteurs, par la force des choses, ceux-ci sont peu connus
sous nos latitudes, cependant, il faut reconnaitre que ceux-ci sont bons, très
bons mêmes avec, au passage, une petite mention pour Emilio Echevarría en vieil
guérillero désabusé.
-
Les chiens, bien entendu, occupent une place majeure au sein des diverses intrigues
de ce film et, accessoirement, leur sort n’est guère enviable, comme celui des
humains…
Points
Négatifs :
-
Un film qui n’est absolument pas fait pour le grand public, ce, pour de
multiples raisons qui, accessoirement, en font sa force et tout son intérêt. Un
petit peu intellectuel Amours Chiennes ?
Oui et non, disons juste que c’est une œuvre qui amène le spectateur à
réfléchir sur le sens de la vie, chose qui, il faut le reconnaitre, est de plus
en plus absent dans le septième art…
Ma
note : 8,5/10
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