mercredi 3 octobre 2018

ARAWN – BRAN LE MAUDIT


ARAWN – BRAN LE MAUDIT

Sur son trône, le Dieu des enfers se morfond. Il maudit les humains, autrefois ses frères, pour ne rien savoir ou comprendre du Bien comme du Mal. Les humains le craignent et ils ont raison. Lui ne connaît à présent que la haine. La haine d’un genre qui l’a trahi, meurtri jusqu’au plus profond de sa chaire, de son âme. De son fidèle compagnon Owen, le seigneur d’outre-tombe n’a laissé qu’une tête afin qu’elle écoute ses cris. Son histoire commence par une froide journée, une femme brave alors l’hiver à cheval. Attaquée au détour d’une crête par un troll sauvage, la guerrière fait face, terrorisée mais fière. Elle défend crânement sa vie et s’apprête pourtant à la perdre lorsqu’un étranger vient à son secours. Dag le colosse sauve ainsi Siamh l’orgueilleuse qui en tombe amoureuse. De leur couple naît d’abord des jumeaux, Math et Kern, jusqu’à l’arrivée du noir Bran qui, après avoir pris la vie de Dag dans son sommeil, viole sa compagne. Si Siamh réussit à se venger et vaincre le Maudit, grandissent en elle les fruits de cette engeance coupable. La guerrière décide de garder les deux nouveaux jumeaux à venir : les osselets lui ont prédit la haine, le néant mais aussi la divinité pour le premier de ses fils. Ainsi naquît Arawn, châtré de naissance, répudiée pour cette raison un temps par sa propre mère, nourri aux mamelles d’une louve et promis à l’enfer…


Arawn – Bran le Maudit
Scénario : Ronan Le Breton
Dessins : Sébastien Grenier
Couleurs : Sébastien Grenier
Couverture : Sébastien Grenier
Editeur : Soleil
Genre : Heroic-Fantasy
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 23 janvier 2008
Nombre de pages : 46

Mon avis : Sans être d’une originalité pour le moins époustouflante, ce premier tome de Arawn commence d’une manière plutôt acceptable et tous les ingrédients d’une grande épopée y sont réunis : ainsi, entre un héros maudit assez charismatique, une contrée peuplée de monstres terrifiants, une ambiance celtique du plus bel effet, les prémices d’une romance tragique, une histoire de destinée entre quatre frères, qui forcement, ne pourra pas bien se finir, mais aussi et surtout, des protagonistes hauts en couleurs, ce premier tome de Arawn avait tout pour me plaire. Bien évidement, l’on pourra me rétorquer que tout cela n’est pas forcement original, que des héros tourmentés, on est habitué a force tellement ils sont nombreux, mais bon, la grande force d’un scénariste, selon moi, ce n’est pas uniquement de réaliser une œuvre originale en tout points mais également, chose ardue en soit, de réussir la gageure d’intéresser le lecteur avec un matériel de base archi connue et de renouveler, voir de sublimer celui-ci, chose qui, bien évidement, est parfaitement réussie par le sieur Le Breton. Quant aux dessins, je ne peux que m’incliner devant le travail de Sébastien Grenier : personnellement, j’apprécie énormément de dessinateurs et ce, de styles différents, mais là, chapeau bas pour ce premier tome car en toute sincérité, certaines pages m’auront donné l’impression de contempler de véritables tableaux dépeignant un monde rude, sauvage, mais également féerique. Que ce soit les premières pages, dans l’antre infernal du sombre Arawn qui donnent froid dans le dos, celles qui suivent, ces contrées enneigée où se déroule le combat entre la guerrière et le géant et, plus particulièrement, la scène de la foret, où l’un des fils rencontre le Seigneur des lieux (quel magnifique Cerf a demi-humain, celui-ci justifia a lui seul l’achat de cette BD) et qui, de part ses couleurs et son ambiance restera comme le grand moment, selon moi, de ce premier tome, Sébastien Grenier réalise là un presque sans faute, ce qui est notable. Ainsi donc, pour moi, Arawn débute sous les meilleurs auspices, que ce soit de part sa qualité scénaristique, ses protagonistes, son ambiance qui ravira les amateurs de légendes celtes (et oui, Arawn est une figure légendaire et pas uniquement un personnage de BD) mais aussi, ne l’oublions pas, la qualité graphique de celui-ci. Bref, une série fort prometteuse, pour peu que vous soyez fan de ce genre d’œuvres de Fantasy celtique…


Points Positifs :
- Un premier tome qui nous fait commencer cette œuvre de fantasy de fort belle manière. Il faut dire qu’entre ce personnage principal oh combien tourmentée, ses frères, sa mère auquel on comprend très rapidement qu’il va s’opposer, sans oublier la trame générale avec cette histoire de malédiction et de destin entremêlés annonce une suite haute en couleur.
- Les dessins de Sébastien Grenier. Il ne faut pas se leurrer, ceux-ci sont pour beaucoup pour la réussite de ce premier tome de Arawn. Il faut dire que les peintures de l’artiste sont superbes et certaines planches sont un véritable régal pour les yeux.
- Une ambiance celtique du plus bel effet, des protagonistes charismatiques, des créatures qui marquent les esprits et quelques scènes d’anthologies comme cet affrontement de l’un des frères d’Arawn face au Dieu-Cerf de la forêt.
- Une couverture tout simplement magnifique !

Points Négatifs :
- Bon, il faut savoir raison garder car il faut reconnaitre que Arawn n’est pas non plus l’œuvre la plus originale qui soit. Certes, elle ravira les amateurs du genre mais certains pourront lui trouver quelques facilitées scénaristiques : ainsi, on connait le destin du héros d’entrée de jeu, il y a un certain sentiment de déjà-vu par moments et il manque peut-être un petit quelque chose qui en aurait fait un incontournable absolu.

Ma note : 7,5/10

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