LES
30 DENIERS – GARDER LE SILENCE
A
Kaboul, en 1979, le très jeune Yann est attiré par un groupe de jeunes
militants progressistes pour une séance de prise de parole sous des affiches de
Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir. Il apprendra quelques jours plus tard
lorsqu'il sera exfiltré par « Le Moine »,
juste après l'invasion soviétique, que la jeune Cathy est la fille de
l'ambassadeur. Trente ans plus tard il dépose sa fille Laureline chez son vieux
père dans sa maison isolée au cœur de la forêt de Brocéliande. Les souvenirs et
les regrets sont évoqués par les deux hommes, Yann sentant la tension qui le
sépare de son père, sans pouvoir réellement l'expliquer. Pendant ce temps, dans
les eaux du Bosphore, des pêcheurs remontent dans leur filet un petit coffret
avec, à l'intérieur, une très vieille pièce de monnaie. L'antiquaire arménien
d'un quartier d'Istanbul, qui examine leur butin pour leur proposer un prix,
sait très bien de quoi il s'agit. C'est un des trente deniers, il ne peut
déterminer duquel il s'agit, et craint de voir se manifester un pouvoir
inconnu. Très vite prévenus par le vieil homme, les régents vont dépêcher une
équipe pour mettre la main sur la précieuse relique. Pendant qu'Ali, envoyé par
Constantin, va chercher Yann pour mettre la main sur ce denier qui pourrait
permettre de transformer les hommes sous son influence en marionnettes dociles.
Les 30 Deniers – Garder le Silence
Scénario
: Jean-Pierre Pécau
Dessins
: Igor
Kordey
Couleurs : Len
O'Grady
Couverture : Manchu,
Igor Kordey
Editeur
: Delcourt
Genre : Fantastique,
Action, Esotérisme
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution : 03
décembre 2014
Nombre
de pages : 58
Mon
avis : Il aura fallut attendre le troisième
tome pour que, enfin, Les
30 Deniers, énième série du duo Jean-Pierre Pécau/Igor Kordey, atteigne
enfin un niveau que l’on peut qualifier d’acceptable. Bien évidement, en disant
cela, il faut savoir relativiser les choses, c’est-à-dire, que dans l’ensemble,
la série a les défauts et les qualités de ses auteurs, Pécau étant toujours
aussi a l’aise pour multiplier les nombreuses références a l’Histoire – avec un
H majuscule – au point même que, par moments, c’est un peu trop, Kordey et son
célèbre style qui ne plaira pas a tout le monde, capable de nous pondre des
planches sublimes et d’autres tout simplement catastrophiques. Ajoutons à cela
l’impression que Les 30 Deniers est
un sous L’Histoire
Secrète – même si les différences sont nombreuses – et vous comprendrez
que si cette bande dessinée peut se lire, en aucune façon, elle ne restera dans
les annales. La preuve, évidente, est bien évidement ce quatrième tome :
ainsi, faisant suite a son prédécesseur immédiat qui, lui, comme je l’avais
dit, était franchement bon, on alterne dans ces pages entre bonnes idées et
passages plutôt bof, scènes marquantes et d’autres dont on se serait bien passé,
et si, au final, il apparait que ce quatrième volume de la saga est dans la moyenne
haute de celle-ci et que, par ailleurs, la partie a Istanbul est plutôt réussie,
il est clair qu’a aucun moment, on est emballé par un scénario qui, dans l’ensemble,
a énormément de mal a décollé, voir même, a véritablement marqué les esprits. Bref,
comme je l’ai compris depuis longtemps : Les 30 Deniers est une BD qui se lit bien mais qui souffre de
beaucoup trop de défauts pour vraiment plaire, y compris aux fans des sieurs
Pécau et Kordey…
Points
Positifs :
-
Scénaristiquement, ce quatrième tome n’est pas mauvais et toute la partie qui a
lieue à Istanbul, sur les traces de Caballe, est plutôt bonne. La course
poursuite est réussie et au vu des pouvoirs de l’individu, le lecteur n’a guère
le temps de s’ennuyer.
-
Le plaisir, pour les amateurs de cette série, de suivre la suite des
pérégrinations de Yann et des autres protagonistes, surtout que, quelques
révélations sont faites sur le passé et la famille de notre héros.
-
Les très nombreuses références de Jean-Pierre Pécau : comme a son
habitude, celui-ci prend un grand plaisir a parsemer ses récits de nombreux
clins d’œil historiques, souvent bien trouvés par ailleurs.
-
Un Igor Kordey en très bonne forme et qui, dans l’ensemble, livre une
prestation qui ravira ses fans.
-
Un exemple, un seul : la danseuse dessinée par Kordey, cela mérite le coup
d’œil !
Points
Négatifs :
- Une
intrigue qui fourmille de bonnes idées, certes, qui se lit bien mais qui,
malheureusement, n’est pas exempt de quelques passages a vides dans le scénario :
ainsi, certains passages se trainent en longueur et quelques rebondissements
tombent un peu a plat.
-
Les 30 Deniers est une BD plus ou
moins sympathique mais qui souffre de beaucoup trop de défauts pour être un
incontournable. D’ailleurs, j’irais même plus loin : Pécau et Kordey ont
déjà fait bien mieux par ailleurs…
-
Comme d’habitude – ou presque – avec cette série, on a droit a une couverture
qui ne donne pas vraiment envie de découvrir le contenu.
Ma
note : 7/10
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