vendredi 28 avril 2017

LA LÉGENDE DE HAWKMOON – L’ÉPÉE DE L’AURORE


LA LÉGENDE DE HAWKMOON – L’ÉPÉE DE L’AURORE

Les hordes noires du Ténébreux Empire de Granbretanne ont balayé l'Europe. Seul le peuple de Kamarg a pu se réfugier dans une autre dimension grâce au pouvoir de l'antique machine du Peuple des Ombres. Pour combien de temps ? Les savants fous du Roi-Empereur ne restent pas inactifs; un jour, ils réussiront à détruire la machine de cristal, qui a recourbé l'espace-temps, et alors... Mieux vaut prévenir que guérir : Dorian Hawkmoon et Huillam d'Averc sans hésiter partent pour Londra, au cœur du pays ennemi. Ils ne manquent pas d'audace : le sinistre Meliadus a juré de se venger. Et s'ils lui échappent, c'est pour tomber au pouvoir de l'Epée de l'Aurore, qui rend les morts à la vie. Ce qu'ils ne savent pas, c'est que Meliadus a juré sur le Bâton Runique. Les dés sont jetés. Les événements s'enchaînent inexorablement. Bientôt la vérité brillera d'un éclat insoutenable, et nul ne pourra y échapper.


La Légende de Hawkmoon – L’épée de l’Aurore
Auteur : Michael Moorcock
Type d'ouvrage : Fantasy, Dystopie
Première Parution : 20 septembre 1968
Edition Française : 09 octobre 2007
Titre en vo : The Sword of the Dawn
Pays d’origine : Royaume-Uni
Langue d’origine : anglais
Traduction : Jean-Luc Fromental
Editeur : Pocket
Nombre de pages : 248

Mon avis : Il me semble évidant, avec ce troisième tome de La Légende de Hawkmoon, qu’une vérité s’impose et je ne peux pas la nier plus longtemps : incontestablement, mais cela avait été plus ou moins dit déjà, ce cycle, malgré toutes ces qualités est très loin de tenir la comparaison avec celui d’Elric. Certes, il faut savoir relativiser et comparer ce qui est comparable, après tout, nous avons d’un coté l’un des héros les plus cultes de toute la production d’Heroic Fantasy, un personnage charismatique en diable, tourmenté, fataliste et inoubliable tandis qu’en face, le sympathique Duc Dorian Hawkmoon parait bien trop fade, ne possédant pas de grands arguments pour espérer rivaliser avec son illustre prédécesseur. Cela me peine de dire ca mais franchement, j’ai été déçu par ce personnage, qui possédait pourtant un potentiel certain mais qui ne se démarque pas le moins du monde du héros type des productions du genre. D’ailleurs, jusqu'à ce troisième tome (il sera toujours temps de revenir dessus par la suite), il n’aura été intéressant qu’au tout début du cycle, lorsque, vaincu et abattu par le ténébreux Empire de Granbretanne, son coté désabusé et cynique laissait entrevoir un potentiel qui disparut bien trop rapidement. De plus, pour son malheur, mais pour notre bonheur, Dorian Hawkmoon est littéralement écrasé par les personnages secondaires qu’il côtoie, en particulier le Comte Airain, bien évidement, dans un rôle bourru et assez classique mais qui fonctionne toujours et surtout le fascinant Huillam d'Averc, son antithèse totale, cynique, coureur, égocentrique, antihéros par excellence que l’on préfère largement de part sa classe naturelle. D’ailleurs, j’ai put remarquer au fil du temps que ce phénomène arrive bien souvent, dans bon nombre d’œuvres et dans La Légende de Hawkmoon, incontestablement, D’Averc est mon personnage préféré. C’en est tant mieux puisque celui-ci tient un rôle important dans L’épée de l’Aurore, troisième tome du cycle, où le français et Hawkmoon partent tout deux en territoire ennemi, afin d’enquêter sur les plans de leurs adversaires, qui n’ont pas abandonner tout espoir de faire payer la Kamarg, exilée dans une autre dimension depuis la fin du volume précédant, en particulier leurs adversaires de toujours, le Grand Connétable de l’Ordre du Loup, le charismatique Baron Meliadus. D’ailleurs, ce tome se décompose en deux parties assez distinctes : une première, qui m’a franchement emballé et qui à lieu à Londra principalement et sur le territoire Grandbreton, où l’on suit Hawkmoon et D’Averc, bien entendu, mais surtout, et c’est bien plus intéressant, les intrigues de la Cour du Roi Huon, où certains personnages font leurs apparitions, comme la Comtesse Fiona ou l’extraordinaire Taragorn, le Maître du temps, mais où l’on voit aussi que les ambitions de tout à chacun, et surtout, la quête de vengeance de Meliadus risque de provoquer des dissensions futures. Une première partie excellente, donc, de part son contexte et quelques rebondissements imprévus mais la suite, malheureusement est loin d’être aussi passionnante. Pourtant, les péripéties de nos deux héros par delà l’Océan Atlantique, en Amarekh sont nombreuses, mais le tout est desservie par l’un des gros travers de la série : la rapidité flagrante a laquelle celle-ci fut écrite. Du coup, au lieu de s’attarder sut tel événement qui aurait mériter un traitement plus long, le lecteur aura la désagréable surprise de voir filer les événements, ceux-ci s’enchaînant assez rapidement, sans grandes surprises et avec, comme un peu trop souvent, des interventions désormais plus ennuyeuses qu’autre chose, du fameux Guerrier d’Or et de Jais, véritable Deus-Ex-Machina de la saga que Moorcock aurait mieux fait de nommer L’Homme qui tombe a pic (les connaisseurs savent de quoi je parle). Et puis, pour couronner le tout, si vous contiez sur un quelconque dépaysement en arrivant en Amarekh, détrompez vous ; je sais que je vous en dis un peu trop peut être mais au moins, vous ne vous ferez pas d’illusions inutiles comme moi. Enfin, malgré tout, L’épée de l’Aurore, malgré des défauts intrinsèques à la série, se lit plutôt bien, et contient quelques moments agréables voir mêmes excellents. Mais pour cela, ne vous leurrez pas, ils sont tous dans la première partie, du coté de Londra, ou bien, grâce aux interventions d’un Huillam d'Averc en grande forme. Le reste s’apparente de plus en plus à une quête au nouvel artefact magique, en attendant le suivant ; bref, rien de bien transcendant et l’on attend surtout, en arrivant aux dernières pages de ce troisième tome, de passer rapidement au suivant, en espérant que celui-ci, qui clôturera la première partie de la saga, remonte un peu un niveau qui, sincèrement, est loin d’être a la hauteur de celui d’Elric


Points Positifs :
- La première partie de L’épée de l’Aurore est une pure merveille et fait partie de ce que Moorcock a fait de mieux dans ce cycle : il faut dire que, dans celle-ci, l’auteur s’intéresse aux intrigues de cour de l’Empire Grandbreton, met en avant tout un tas de protagonistes plutôt intéressants – Meliadus, Fiona, Taragorn – et comme en plus, Hawkmoon et d’Averc sont plongées dans l’antre de leurs ennemis, l’intrigue est oh combien passionnante !
- Huillam d'Averc, sans nul doute l’un des personnages les plus charismatiques de la saga et qui, en tous cas, est bien plus plaisant à suivre que le sympathique mais limité Hawkmoon. Fort heureusement, il tient un rôle important dans ce tome !
- Même si la seconde partie est moins bonne, il y a quelques passages plutôt réussis et celle-ci reste supérieure a ce que l’on avait eu droit dans Le Dieu fou.

Points Négatifs :
- Malheureusement, la seconde partie, si elle n’est pas mauvaise et malgré les efforts de l’auteur, retombe par moments dans les travers de la série, surtout vers la fin, avec cette succession d’événements a n’en plus finir.
- Je n’en peux plus du Guerrier d’Or et de Jais, véritable Deux ex Machina bien pratique dont use et abuse Moorcock sans arrêt…
- Je l’aime bien Dorian Hawkmoon, mais coté charisme, il est a mille lieux d’un Elric. Et puis, qu’est ce qu’il est gnangnan par moments !

Ma note : 7,5/10

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