dimanche 9 avril 2017

LE CYCLE D’ELRIC – ELRIC Á LA FIN DES TEMPS


LE CYCLE D’ELRIC – ELRIC Á LA FIN DES TEMPS

Vous voulez suivre Elric dans sa quête éternellement recommencée à la pointe de Stormbringer, son infidèle épée ? C'est l'occasion : le voici englouti dans une fracture du continuum, affrontant les habitants de la fin des temps... ou les derniers Danseurs, qui sont assez puissants pour changer leur univers à volonté (ce qui peut devenir lassant)... ou même les Seigneurs du Chaos qui, raillant les lois de la vérité, mettent les intrus au défi de les distraire par leurs bons mots. Car au terme du temps, au bout de l'univers, au-delà des plus lointaines limites, il y a la dérision ! Elle vous suivra jusqu'à une courte aventure que l'empereur déchu, porteur d'une épée affamée, n'aurait jamais osé illustrer : ce héros bien composite sera-t-il capable de donner le bonheur à sa dulcinée par la force de tous ses membres ? Et vous refermerez le volume, marqué à jamais par la Chose de Pierre.


Le Cycle d’Elric – Elric à la fin des temps
Auteur : Michael Moorcock
Type d'ouvrage : Dark Fantasy
Première Parution : 12 juin 1981
Edition Française : 03 avril 2006
Titre en vo : Elric at the End of Time
Pays d’origine : Royaume-Uni
Langue d’origine : anglais
Traduction : Bénédicte Lombardo
Editeur : Pocket
Nombre de pages : 192

Mon avis : Je dois reconnaître que j’étais plus que perplexe avant de me lancer dans la lecture de ce neuvième tome du Cycle d’Elric, après tout, la saga ne s’était elle pas achevée par la mort de celui-ci dans Stormbringer ? Une fin parfaite pour une œuvre inoubliable dont on pouvait douter de l’intérêt de prolonger celle-ci par un neuvième volume pas forcement indispensable et qui ressemblait plus à un fourre tout hétéroclite qu’à un véritable ouvrage. Bref, la méfiance était de rigueur de prime abord mais bon, d’un autre coté, je me disais que les nouvelles proposées dans cet Elric à la fin des temps pouvaient être de bonne facture et permettraient, à défaut d’être indispensable, au minimum, de passer un agréable moment en compagnie du Prince albinos. Forcement, ce fut loin d’être le cas, et, en toute objectivité, et avant de développer mes arguments, le lecteur qui se sera passionner pour la saga dans son intégralité pourra faire l’impasse sur ce volume, plus que dispensable même si tout n’est pas à jeter, non plus. Ne tournons pas autour du pot, Elric à la fin des temps est ce que l’on appelle un bon moyen pour un éditeur de se faire un peu d’argent en prolongeant de façon pas forcement utile, un cycle déjà conséquent à la base (huit volumes avant celui-ci) ; mais bon, d’un autre coté, le lecteur averti ne pourra pas crier au loup et se renseignera avant de l’acheter, après tout, je savais pertinemment où je mettais les pieds : deux nouvelles avec Elric, et deux autres, dont un gros pavé, et un pastiche, sans lui. Voila ! Pourtant, ça commençais bien avec la première nouvelle, Elric à la fin des temps, qui donna son nom à l’ouvrage, et où l’on voit le dernier descendant des Empereurs de Melniboné projeté à la fin des temps dans un univers décrit par Moorcock dans un autre de ses cycles : Les danseurs de la fin des temps, une œuvre que, pour la petite histoire, je n’ai jamais lu. Le contraste entre ces fameux habitants de la fin des temps qui, tels des Dieux enfantins, ne pensent qu’à l’amusement et Elric, est saisissant, mais pas à l’avantage de celui-ci qui apparaît plutôt ridicule et primaire devant ceux-ci en ne pensant que par la dualité Loi/Chaos et son sérieux habituel. Une bonne nouvelle, plutôt amusante et qui mérite à elle seule l’achat de ce neuvième tome, ne serait ce que pour voir Elric passer un peu pour un imbécile. Malheureusement la suite est d’un autre niveau, bien moins intéressant d’ailleurs. Le Dernier Enchantement, écrite au tout début du cycle pour être, à la base, la toute dernière aventure d’Elric est tout simplement l’histoire la plus mauvaise qu’il m’est été donné de lire à son sujet ; a vite oublier donc. De même, le gros pavé de l’œuvre, Sojan, est très loin d’être indispensable : ici, nul Elric, mais un mercenaire louant ses services et vivant des aventures dans un monde médiéval fantastique où l’on retrouve des éléments semi-Steampunk, mais dont le style d’écriture et de narration, plus que daté (l’une des toutes premières œuvres de Moorcock, datant de 1957/58) nuit beaucoup à l’intérêt de la chose. D’un point de vu historique, cela pourra intéresser les fanatiques de l’écrivain britannique qui voudront tout lire de lui, mais d’un point de vu littéraire, autant passer son chemin, Moorcock à fait beaucoup mieux par la suite. Quand à la fin, la très courte nouvelle, La Chose de pierre, disons que l’auteur se parodie lui-même, ce qui est plutôt amusant d’ailleurs. D’ailleurs, sur ce point, je la connaissais pour l’avoir découvert pour la première fois dans l’un des premiers numéros de Dragon Magazine et plus précisément le septième numéro, datant de septembre/octobre 1992, page 39 à 41. Ainsi, ce fut une agréable surprise de la redécouvrir quelques années plus tard, de façon inattendue… Bref, vous l’avez compris, Elric à la fin des temps, est plus que dispensable, et le lecteur qui souhaitera s’en tenir au cycle en lui-même pourra s’arrêter à Stormbringer, véritable fin de la saga. Maintenant, ceux qui voudront aller plus loin ne perdront pas forcement leurs temps à la lecture de cet ouvrage, tout en ayant conscience que l’on est très loin, cette fois ci, de la qualité intrinsèque du cycle lui-même. Attendons maintenant de savoir ce que vaut Les Buveurs d’âmes, dernière œuvre en date des aventures du Prince albinos, bouquin que je n’ai jamais lu encore et dont je suis curieux de savoir ce qu’il a dans le ventre ?!


Points Positifs :
- La nouvelle Elric à la fin des temps est la plus intéressante – la seule – du lot. Mêlant son héros fétiche à son univers des Danseurs de la fin des temps, Moorcock s’en sort plutôt bien, surtout qu’Elric y est plutôt tourné en dérision avec son coté obstiné et obtus.
- La chose de pierre, très courte nouvelle où l’auteur se parodie totalement et qui rappellera quelques souvenirs aux vieux lecteurs de Dragon Magazine.

Points Négatifs :
- Force est de constater que Elric à la fin des temps est tout sauf un indispensable et qu’il ne plaira qu’aux fanatiques absolus de Moorcock, et encore…
- Sojan, qui est pour notre malheur la nouvelle la plus longue du lot, est une véritable purge. Bon, certes, on reconnaitra que Moorcock n’avait que 17 ans lorsqu’il l’écrivit et qu’il fit beaucoup mieux par la suite. Par contre, on peut se demander pourquoi celle-ci a été publiée dans un soit disant tome du Cycle d’Elric ? Ah, oui, histoire de se faire de l’argent bien sur…
- Le dernier enchantement devait être, à la base, la dernière aventure d’Elric. Heureusement que ce ne fut pas le cas, car bon, comment dire, elle n’est franchement pas terrible…
- La certitude d’avoir été pris pour des pigeons.

Ma note : 3,5/10

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