LA FEMME LÉOPARD
En 1946, par une soirée
caniculaire, deux golems cyclopes massifs et noirs ébène poursuivent une jeune
femme noire agile et revêtue d’une peau de léopard, sur les toits de Bruxelles.
Avec sa souplesse, la femme-léopard parvient à se cacher derrière des cheminée,
à bondir de gouttières en pignons, jusqu’à parvenir à la lucarne de la suite du
colonel Van Praag au sein de Moustic Hôtel, un véritable musée de pièces
africaines. Au téléphone, ce vétéran de la guerre en Afrique réclame en râlant
la bouteille de whisky qu’il a commandé il y a une demi-heure. Dans le hall de
l’établissement, Spirou se fait houspiller par son chef : il pue l’alcool et il
traine. Le groom est alcoolique depuis la mort d’Audrey et il s’exécute sans
grande motivation. Il monte les étages avec un plateau et la bouteille, profite
d’un palier désert et engloutit en douce une rasade de whisky. Or une fois
arrivé chez Van Praag, il découvre ce vétéran agressé par la femme-léopard, qui
lui réclame le « koso », un fétiche
sacré. L’ivresse de Spirou le rend peu efficient… il est assommé par un trophée
de rhinocéros. Son intervention permet néanmoins au colonel de mettre en fuite
la femme-léopard, après l’avoir blessée à la jambe. Quand Spirou revient à lui,
le colonel s’est mis en chasse sur les toits. Spirou les rattrape et retrouve
la femme blessée et inconsciente. A son tour poursuivi par les golems, il la
porte et la met en sûreté dans l’appartement de Fantasio…
La Femme Léopard
Scénario : Yann
Dessins : Olivier
Schwartz
Couleurs : Laurence
Croix
Genre : Aventure,
Action, Fantastique, Etrange, Humour
Editeur : Dupuis
Pays d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution : 02
mai 2014
Nombre de pages : 64
Mon
avis : Il y a de cela cinq ans (déjà, comme le
temps passe vite), je vous proposais sur ce blog la critique d’une œuvre qui
avait fait énormément parler d’elle lors de sa sortie, un certain Le
Groom vert-de-gris, une aventure du célébrissime Spirou, mais en dehors de la série habituelle, cette BD faisant
partie d’une saga un peu à part, plus adulte et intitulé Une aventure de Spirou et Fantasio par… Se déroulant pendant la
seconde guerre mondiale, à Bruxelles, en pleine occupation allemande, Le Groom vert-de-gris m’avait énormément
plu, ne serait-ce que pour son ton plus sérieux, son ambiance, ses très
nombreuses références au Spirou
original mais aussi à Hergé, son humour et, mine de rien, son histoire
franchement bonne. Bref, une œuvre marquante, même cinq ans après. Du coup, il
y a quelques mois, en apprenant la sortie d’un nouvel opus de Spirou, toujours avec le même duo d’auteurs
– Yann et Schwartz – je m’étais naturellement dit que je ne pouvais décidément
pas passer à côté de cet album ; après tout, s’il était du même acabit que
son prédécesseur, je pouvais m’attendre à une fort bonne BD. Et, ma foi, cela commença
plutôt bien : ainsi, dès le départ, dans un Bruxelles de l’immédiat
après-guerre, nous retrouvons un Spirou alcoolique notoire et qui ne peut
oublier son amour pour une jeune fille juive, disparue dans les camps de la
mort. Pendant ce temps-là, une femme panthère, superbe et féline, vole de toit
en toit en quête d’un fétiche tout en étant poursuivie par de biens singuliers
gorilles/cyclopes. Un bon début, donc, surtout qu’assez rapidement, entre des
références toujours présentes, un humour au rendez-vous et une intrigue qui démarre
en trombe, on se dit que cette Femme
Léopard va faire aussi bien, et ce serait déjà pas mal, que Le Groom vert-de-gris. Or, arrivé
sensiblement à la moitié du récit, patatras, le scénario, jusque-là excellent,
part un peu en eau de boudin, l’auteur, Yann donc, se croit obliger de nous
pondre des pages et des pages sur la faune de Saint-Germain-des-Prés avec
Sartre, Beauvoir et toute la clique, passage on ne peut plus inutile et qui n’apporte
strictement rien à l’intrigue, si ce n’est un sentiment d’ennuie absolu. Du
coup, après avoir perdu tellement de temps avec l’intelligentsia parisienne de
l’époque, Yann, faute de temps et de place, bâcle un peu la fin, forcément
expédiée, ce qui, et c’est le comble, et plutôt pas mal pensée quand a ses
implications futures puisque, vous l’avez compris, La Femme Léopard n’est que le premier volet et qu’une suite, Le maître des hosties noires, est en
préparation. Espérons juste que celle-ci soit à la hauteur d’une intrigue
pourtant excellente au départ car même si après coup, La Femme Léopard peut apparaitre un peu bancal dans sa structure,
tout n’est pas à jeter, loin de là… mais bon, pour ce qu’il en est de sa
comparaison avec Le Groom vert-de-gris,
alors là, il n’y a pas photo, mais pas le moins du monde…
Points Positifs :
- Le plaisir d’avoir une suite à l’excellent
Groom vert-de-gris, surtout que celui-ci
avait mis la barre assez haut. Retrouver les protagonistes de celui-ci, l’univers,
est, forcément, un véritable régal pour ceux et celles qui avaient apprécié cet
album il y a cinq ans.
- Un bon synopsis de départ avec un
nouveau personnage, la fameuse Femme Panthère, plutôt réussi.
- Graphiquement, ce n’est pas une
surprise mais reconnaissons que Olivier Schwartz fait un travail remarquable.
- Ce Spirou est bien entendu plus adulte (alcoolisme du héros, sexualité
non dissimulée, etc.) mais force est de constater que point de vu humour et
diverses situations cocasses, on est servi.
- Nouvelles références pour les
amateurs, quoi qu’en nombre moins important que dans le précédent album, avec,
en tête de liste, un certain Alan bien connu des amoureux de Tintin.
Points Négatifs :
- Ca commence bien, très bien même,
mais arrivé plus ou moins à la moitié de l’album, ça baisse nettement d’un ton
et sincèrement, toute la partie se déroulant à Paris et non seulement d’un
ennui abyssal mais, qui plus est, franchement un peu inutile…
- Du coup, c’est la fin qui en pâtie,
trop rapidement expédiée à mon gout.
- Comparativement, au vu de ce que
fut Le Groom vert-de-gris, il y avait
de quoi s’attendre a beaucoup mieux…
- Et hop, une suite au programme et
on va devoir patienter combien de temps maintenant ?!
Ma note : 6,5/10
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