AGORA
Au IVe siècle de notre ère, à une
époque où le christianisme gagne en importance, Hypatie d'Alexandrie est une
philosophe agnostique attachée au progrès du savoir. Fille de Théon, gardien de
la Bibliothèque, elle dirige l'école platonicienne d'Alexandrie dans le
Sérapéum qui la jouxte. Elle enseigne les théories d'Euclide, et tente
d'approfondir le modèle géocentrique de Ptolémée pour déterminer les lois
exactes qui régissent l'univers. L'esclave égyptien Davus est à son service et
l'assiste dans ses cours. Secrètement amoureux d'Hypatie, Davus fabrique une
maquette du système de Ptolémée pour l'impressionner. Mais sa condition
d'esclave lui rend Hypatie inaccessible, et le rend sensible à l’influence du
prêcheur chrétien Ammonius, suite à quoi il se convertit au christianisme. Hypatie
compte parmi ses élèves le païen Oreste et le chrétien Synésios, issus de
familles aisées et promis à des postes élevés. Prétendant officiel d'Hypatie,
Oreste lui déclare sa flamme en public, mais elle refuse d’être inféodée à un
homme, préférant se consacrer à l’étude. Peu à peu, les chrétiens d'Alexandrie
gagnent en puissance, et des escarmouches éclatent entre païens et chrétiens.
Inquiète d'une montée aux extrêmes, Hypatie veut convaincre ses élèves que leur
appartenance commune à la philosophie doit l'emporter sur le camp religieux
auquel chacun appartient.
Agora
Réalisation : Alejandro
Amenábar
Scénario : Alejandro
Amenábar, Mateo Gil
Musique : Dario
Marianelli
Production : Mod
Producciones, Himenóptero, Telecinco Cinema, Canal+ España, Cinebiss
Genre : Péplum,
Historique
Titre en vo : Agora
Pays d’origine : Espagne,
Malte
Parution : 17
mai 2009
Langue d'origine
: anglais
Durée : 126
min
Casting :
Rachel Weisz : Hypatie
Max Minghella : Davus
Oscar Isaac : Oreste, préfet d’Alexandrie
Ashraf Barhom : Ammonius
Michael Lonsdale : Théon, père d’Hypatie, directeur du musée de la
Bibliothèque d'Alexandrie
Rupert Evans : Synesius, élève et ami d’Hypatie devenu évêque de
Ptolémaïs en Cyrénaïque
Richard Durden : Olympius
Sami Samir : Cyrille, patriarche d'Alexandrie, neveu et
successeur de Théophile
Manuel Cauchi : Théophile, patriarche d’Alexandrie
Homayoun Ershadi : Aspasius, le vieil esclave
Charles Thake : Hésychios le grammairien
Omar Mostafa : Isidorus
Oshri Cohen : Medorus, assistant chrétien de Théon
Harry Borg : le préfet Evagrius
Yousef « Joe » Sweid : Pierre, meneur chrétien fanatique
Mon
avis : Il y a de cela sensiblement deux ans et
demi, je vous proposais sur ce blog un billet consacré à une figure célèbre des
premiers siècles de notre ère, la philosophe
Hypatie d’Alexandrie, une figure dont le nom sera restée dans l’histoire
mais dont on connait fort mal sa vie et son œuvre, ses travaux n’ayant pas été
conservés, ce qui aura permis à beaucoups, au fil des siècles, de broder à son
sujet, sa mort ayant été particulièrement atroce ce qui fit beaucoup pour sa
légende personnelle. Du coup, ayant été intéressé par la vie de cette femme
savante (mais dans le bon sens du terme) et ayant pris connaissance qu’un film,
Agora, existait, je m’étais dit qu’a
l’occasion, il me faudrait le regarder. Il aura fallu deux ans et demi pour
cela, certes, mais bon, comme dirait l’autre, mieux vaut tard que jamais !
Mais au fait, en dehors du fait de retrouver une adaptation romancée (forcément,
surtout quand on connait si mal la vie de la personne concernée) d’Hypatie,
quid de ce long métrage en lui-même ? Mérite-t-il réellement le coup où
bien le réalisateur, Alejandro Amenábar, s’est-il contenté de s’inspirer d’une
figure historique pour nous pondre un simple péplum ? Eh ben en fait, il
est difficile de trancher véritablement, surtout que cela pourra dépendre de ce
que tout a chacun attend de ce genre de films. Dans mon cas, c’était dans l’idée
de voir une version de la vie de la célèbre Hypatie que je me suis lancé dans
cet Agora et sur ce point, on ne peut
pas vraiment dire que j’ai été déçu : certes, l’amateur éclairé ou le
connaisseur pourront tiquer sur quelques points historiques non respectés mais
dans l’ensemble, ce long métrage se laisse plutôt bien regarder pour peu que l’on
accepte la version moderne d’Hypatie qui n’a pas grand-chose à voir avec les
multiples versions d’elle au fil de l’Histoire. Cependant, celui qui ne
connaissait pas la figure historique et qui s’attendait à voir un bon péplum
pourra indéniablement etre déçu, Agora
étant avant tout un biopic qu’un péplum pur et dur. Mais bon, dans l’ensemble,
reconnaissons que les décors sont plutôt réussis, les acteurs font leur boulot
et que cela reste un agréable divertissement. Reste tout de même au final au
sentiment mitigé, où l’on ne peut s’empêcher de se dire que quelques points
auraient pu etre améliorés, quoi que, d’un point de vue personnel, pour la
figure Hypatie ainsi que les tensions religieuses de l’époque (qui ont bien des
points communs avec ce qui se passe de nos jours), Agora fut selon moi un bon film, pas exceptionnel certes, mais bon…
Points Positifs :
- Un biopic plutôt sympathique qui
est certes romancée mais vu que l’on connait fort mal la vie d’Hypatie d’Alexandrie,
la chose n’est pas trop gênante en soi.
- Décors, costumes, ambiance
générale : l’Alexandrie de l’époque est plutôt crédible et on évite le
syndrome de bien des péplums, c’est-à-dire, les décors en carton-pâte et les
jupettes style Gay-Pride.
- L’un des points positifs du film
est que celui-ci montre plutôt bien les tensions religieuses importantes de l’époque,
surtout avec la montée en puissance de la communauté chrétienne. Les plus
attentifs, bien entendu, y trouveront bien des points communs avec les
problèmes posés par l’intégrisme musulman actuel.
- Bien aimé les passages sur les
recherches d’Hypatie et cela ne m’a pas spécialement gêné que dans le film, celle-ci
découvre le système copernicien des siècles avant celui-ci ; après tout,
les avancées scientifiques ne se firent pas en ligne droite et les retours en
arrière furent nombreux au cours de l’Histoire, surtout quand cela était fait
de chercheurs isolés et/ou quand leurs travaux étaient perdus.
Points Négatifs :
- Bon film, certes, mais il manque
un petit quelque chose qui aurait amélioré la qualité générale de l’ensemble ;
Agora se regarde, certes, mais par
moments, on n’est pas vraiment emballés par certains passages un peu en-deçà et
qui auraient mérités d’être un peu plus approfondis.
- Hypatie en figure héroïque de la laïcité,
mouais, bof, il faut tout de même remettre un peu les choses dans leur contexte
de l’époque.
- Mais qu’elle idée tous ses
passages où l’on voit la Terre vue de l’espace !?
- Ah, la petite histoire d’amour
impossible d’un esclave pour sa maitresse, que c’est mignon… au passage, la
véritable mort d’Hypatie fut bien plus cruelle, malheureusement…
Ma note : 6,5/10
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