ROSEMARY'S BABY
ROSEMARY'S
BABY
Rosemary
Woodhouse est une jeune maîtresse de maison, épouse d'un acteur de théâtre, Guy
Woodhouse. Le couple s'installe dans un appartement de la célèbre maison
Bramford, un vieux bâtiment de Manhattan assez inquiétant du fait de la
réputation sinistre de certains résidents d'autrefois. Rosemary est une femme
jeune et heureuse, qui se consacre totalement à sa maison et à son mari dont
elle souhaiterait vivement avoir un bébé. Guy, de son côté, voudrait devenir
une star. À la suite de circonstances bizarres, les Woodhouse nouent une amitié
avec Roman et Minnie Castevet, un ménage d'âge avancé, qui vit au même étage et
qui se transforme en parents de substitution à l'égard du jeune couple.
Bientôt, Guy accède au désir de Rosemary d'avoir l'enfant qu'elle souhaite tant
et ils envisagent la date idéale pour que Rosemary soit enceinte. Cette
nuit-là, Rosemary a des hallucinations et des cauchemars, au cours desquels
elle a l'impression d'être violée par le diable en personne. Quand elle se
réveille, Guy s'excuse d'avoir fait l'amour avec elle pendant qu'elle était
inconsciente. Elle découvre qu'elle est enceinte.
Rosemary's Baby
Réalisation
: Roman Polanski
Scénario
: Roman Polanski, d'après le roman d'Ira Levin
Musique : Krzysztof
Komeda
Production : Paramount
Pictures
Genre : Thriller,
Fantastique, Horreur, Drame
Titre
en vo : Rosemary's Baby
Pays
d’origine : États-Unis
Parution
: 12
juin 1968
Langue
d'origine : anglais
Durée
: 136
min
Casting :
Mia
Farrow : Rosemary Woodhouse
John
Cassavetes : Guy Woodhouse
Ruth
Gordon : Minnie Castevet
Sidney
Blackmer : Roman Castevet
Maurice
Evans : Hutch
Ralph
Bellamy : le Dr Sapirstein
Angela
Dorian : Terry
Patsy
Kelly : Laura-Louise
Elisha
Cook Jr. : M. Nicklas
Emmaline
Henry : Elise Dunstan
Charles
Grodin : le Dr Hill
Hanna
Landy : Grace Cardiff
Philip
Leeds : le Dr Shand
D'Urville
Martin : Diego
Hope
Summers : Mme Gilmore
Marianne
Gordon : une amie de
Rosemary
Wende
Wagner : une amie de Rosemary
Tony
Curtis : Donald Baumgart
Almira
Sessions : Mme Sabatini
Clay
Tanner : le Diable
Mon
avis : Indéniablement, je ne pense pas
que les jeunes générations puissent apprécier à sa juste valeur un film
comme Rosemary’s Baby : non pas que je veuille dire par là que
les plus jeunes d’entre nous soient des idiots
– même si c’est le cas pour certains, il ne faut le nier – mais que, habitués
qu’ils sont aux films d’horreurs modernes, s’ils ne possèdent pas une certaine
culture cinématographique ainsi que l’habitude de regarder de vieux films –
avec d’autres codes cinématographiques, par exemple – nul doute qu’ils ne
pourront que trouver celui-ci franchement ennuyeux, voir même, ringard. Car
si Rosemary’s Baby est considéré depuis sa sortie comme étant
l’un des plus grands films d’horreurs de tous les temps, il faut savoir
remettre un peu les choses dans leurs contextes : lors de sa sortie, en
1968, et préfigurant d’autres chef d’œuvres comme, pour ne citer que le plus
connu, L’Exorciste, l’œuvre de Roman Polanski brisait littéralement
les cadenas du genre puisque, ici, tout est suggéré, subtil… En effet, exit les
vieux manoirs brumeux, les vampires et autres loups garous, place à la
réflexion, au doute – après tout, Mia Farrow est-elle véritablement enceinte du
démon ou bien, tout cela n’est-il que les délires mentaux d’une femme qui vit
visiblement une grossesse plus que difficile ? – à l’introspection et à la
paranoïa. Mais ce qui fait aussi la différence avec les codes des anciens films
de la Hammer, c’est que l’intrigue de ce Rosemary’s Baby se
déroule dans un cadre familier : grande ville, New-York, appartement a
priori banal, des voisins, certes excentriques mais bon, cela arrive, télévision,
voitures, téléphone. Bref, tous les éléments nous poussant à l’identification
avec les protagonistes sont présents et, justement, c’est cette normalité qui
est dérangeante. En effet, lorsque l’on regarde un film sur Dracula,
on sait tout de suite que tout cela n’est qu’un divertissement, dans Rosemary’s
Baby, c’est beaucoup plus insidieux et plus les minutes s’écoulent, plus
Mia Farrow, au début tellement ingénue qu’elle en est presque énervante, se
rend compte que quelque chose cloche dans son entourage et plus la tension
éprouvée par le spectateur est à son comble. Et ce, jusqu’à la scène finale,
terrible, non pas pour ce que l’on voit – car non, on ne voit rien de spécial
en soit, et surtout pas le fameux bébé – mais surtout pour ce qu’on ne voit pas :
la réaction finale de la mère étant, de mon point de vu, la petite cerise sur
le gâteau finale d’une œuvre décidément grandiose. Bien évidemment, depuis, on
pourra me dire qu’on a fait aussi bien voir mieux, cependant, il fallait un
début à ce genre – l’horreur psychologique – et cette première, ce film qui a
tout bouleverser, c’est Rosemary’s Baby. Tant de par son synopsis,
le cadrage des scènes, la façon de filmer le quotidien pour mieux pointer du
doigt la non normalité de ce qui va arriver, la bande originale, tout bonnement
parfaite ainsi que pour ses acteurs principaux, Mia Farrow, bien sûr, mais
aussi John Cassavetes, trop souvent mésestimer dans ce film et qui pourtant,
dans ce rôle de mari complice accompli là une excellente performance, Rosemary’s
Baby est un grand film. Un film qui mérite largement tous les
qualificatifs positifs qui on put être dits à son sujet depuis une cinquantaine
d’années et qui rappelle, une fois de plus que, quoi que l’on pense de Roman
Polanski – et force est de constater que le personnage est discutable – celui-ci
est tout de même un grand réalisateur.
Points
Positifs :
-
Un des plus grands films d’horreur de tous les temps, rien que ça ! Il
faut dire que, depuis sa sortie, en 1968, Rosemary’s Baby se sera
démarquer de la concurrence en raison de son excellence, bien entendu, mais
aussi pour avoir, quasiment à lui tout seul, créer un sous-genre : le film
d’horreur psychologique. Un chef d’œuvre du Septième Art, tout simplement !
-
Un scénario diabolique – c’est le cas de le dire – où le spectateur oscille,
quasiment tout au long du film, entre deux hypothèses : l’héroïne est-elle
bel et bien enceinte du Diable ou bien, tout cela n’est-il pas dut à son esprit
visiblement dérangé ? Bien entendu, vers la fin, la conclusion est
évidente, mais il y a de quoi avoir des doutes par moments…
-
Pour ce qui est du casting, bien évidement, la toute jeune – alors – Mia Farrow
est tout simplement parfaite dans le rôle de cette femme enceinte pas comme les
autres et marque grandement les esprits. Petite mention, tout de même, au grand
John Cassavetes que l’on a un peu trop tendance à oublier.
-
Je ne suis pas fan de Roman Polanski et oui, le bougre a put commettre des
actes ignobles, cependant, comment ne pas reconnaitre son immense talent de
réalisateur et de metteur en scène, Rosemary’s Baby étant, de mon
point de vu, un des meilleurs exemples de ce constat…
-
Mise en scène superbe pour l’époque et bourrée d’idées audacieuses, jeux de
caméras, ambiance paranoïaque du plus bel effet, bande originale discrète et
angoissante. Que dire de plus si ce n’est que l’on frôle la perfection !?
Points
Négatifs :
-
Bien entendu, les plus jeunes d’entre nous, ceux qui ne jurent que par le
cinéma moderne, avec davantage de moyens en effets spéciaux et où, dans le
genre horrifique, tout est montré plutôt que suggéré, seront probablement
dubitatifs devant ce film d’une autre époque qui risque fort de les ennuyer…
-
Un rythme peut-être un peu lent dans le premier tiers du film ?
-
Il faut reconnaitre que le personnage interprété par Mia Farrow est tellement
niaise, au début, qu’elle en devient presque insupportable.
Ma
note : 8,5/10
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire