ELIZABETH
– L’ÂGE D’OR
En
1585, Elizabeth Ière règne sur l'Angleterre depuis près de trente ans. Le vent
destructeur du catholicisme fondamentaliste souffle sur l'Europe, sous la
conduite de Philippe II d'Espagne. Soutenu par l'Eglise de Rome, le roi dispose
d'une armée puissante et d'une Armada qui domine les mers. Philippe II est déterminé
à renverser la reine hérétique et à ramener l'Angleterre au sein de l'Église
romaine catholique. Elizabeth se prépare à la guerre contre l'Espagne mais doit
aussi mener un combat plus intime contre ses sentiments pour Walter Raleigh,
pirate au service de Sa Majesté. L'amour étant interdit à une souveraine vouée
corps et âme à son pays, la reine encourage sa dame d'honneur préférée, Bess, à
se rapprocher de Raleigh. Elizabeth observe l'idylle naissante. Tôt ou tard,
elle le sait, elle devra choisir entre les aspirations de son cœur et ses devoirs
de monarque si elle veut éviter le destin de sa cousine Marie Stuart, reine
d'Ecosse, dont le nom semble lié au nouveau complot tout juste découvert par
Sir Francis Walsingham.
Elizabeth – L’Âge d’Or
Réalisation : Shekhar
Kapur
Scénario : William
Nicholson et Michael Hirst
Musique : Craig
Armstrong et A.R. Rahman
Production : Working
Title Films, Studio Canal, Motion Picture ZETA Produktionsgesellschaft
Genre : Biographie,
Historique
Titre
en vo : Elizabeth – The Golden Age
Pays
d'origine : Royaume-Uni, France, Allemagne
Langue
d'origine : anglais, espagnol
Date
de sortie : 12 octobre 2007
Durée : 114
mn
Casting :
Cate
Blanchett : Élisabeth Ire
Clive
Owen : Sir Walter Raleigh
Geoffrey
Rush : Sir Francis Walsingham
Tom
Hollander : Sir Amias
Paulet
Samantha
Morton : Marie Stuart
Abbie
Cornish : Bess Throckmorton
Eddie
Redmayne : Thomas
Babington
Jordi
Mollà : Philippe II d'Espagne
Rhys
Ifans : le Jésuite
Aimee
King : l'Infante Isabelle
d'Espagne
Laurence
Fox : Sir Christopher Hatton
John
Shrapnel : Lord Howard
Emily
Mortimer : Kate
William
Houston : Don Guerau De Spes
Susan
Lynch : Annette
Penelope
McGhie : Margaret
Stuart
McLoughlin : Savage
Steven
Robertson : Francis
Throckmorton
Adam
Godley : William Walsingham
Sam
Spruell : le bourreau
Mon
avis : En novembre dernier, je vous avais
proposé la critique de Elizabeth,
œuvre du sieur Shekhar Kapur et sympathique reconstitution historique du début
du règne de la Reine Elizabeth, formidablement bien interprété par une Cate
Blanchett alors toute jeune. Cependant, presque une décennie plus tard, le
réalisateur était de retour pour un second volet, intitulé Elizabeth – L’Âge d’Or et qui, dans les grandes lignes, allait nous
narrer le destin de la Reine Vierge a l’époque de la trahison de la Reine Marie
Tudor et de l’invasion espagnole par le biais de la célèbre Invincible Armada. Bon,
mettons les choses au clair tout de suite : mes sentiments a l’égard de
cet Elizabeth – L’Âge d’Or, après coup, sont mitigés.
Certes, comme dans le premier volet, le spectateur se trouve devant une fort
belle reconstitution historique, avec des costumes splendides, des décors de
bonne facture et quelques scènes tout bonnement époustouflantes comme,
forcement, cette célèbre et impressionnante Invincible Armada qui, si elle
n’avait pas échouée, aurait put bouleverser la face du monde. De même, il est
indéniable que Cate Blanchett endosse, une fois de plus, à merveille le rôle de
la Reine Vierge, a la fois fragile et forte, douce et implacable, emmêlé dans
ses sentiments et son devoir envers son peuple. Bien évidement, l’on pourra
toujours trouver a redire quand a la véracité de la reconstituions, des
attitudes et des relations entre les personnages historiques qui apparaissent
dans le film, cependant, pour ce qui fut de mon plus gros doute, c’est-à-dire, la
relation entre Elisabeth et Walter Raleigh que je pensais a première vue
exagérée voir inventée de toute pièces, celle-ci se trouva, après vérification de
ma part, exacte. Certes, pas de la manière dont elle est présentée dans ce film,
mais bon, finalement, je ne connais aucune œuvre cinématographique qui soit
totalement fidèle à la réalité... Cependant, je vous disais plus haut que mes
sentiments étaient mitigés à l’encontre de cet Elizabeth – L’Âge d’Or, et,
en regardant ce film, je dois reconnaitre que j’ai eu davantage l’impression de
me trouver devant un énième soap, entre les hésitations et les valses
amoureuses d’une Reine, de sa dame de compagnie et du beau et ténébreux pirate,
au point que le coté historique de la chose (qui était, selon moi, important)
fut relégué au second plan, ce qui forcement, ne peut qu’être problématique
dans ce genre de productions. Marie Stuart était là ? Dix secondes par-ci, dix
seconde par la et hop, on a droit a son exécution, cela fait un peu léger au vu
de son importance dans le conflit en cour. Mais le problème, c’est que je n’ai
pas put m’empêcher de ressentir un certain malaise en regardant ce long métrage…
Ainsi, la trame repose sur le conflit religieux entre catholiques et
protestants qui battait alors son plein en Europe, cependant, dans Elizabeth – L’Âge d’Or, on ne peut s’empêcher de
constater que les premiers sont présentés en quelque sorte comme des méchants,
fanatiques de surcroit, et, qui plus est, pas vraiment beaux (il suffit de voir
les tronches des espagnols, présentés comme étant fourbes, cruels pour ne pas
dire sadiques), tandis que les protestants, eux, sont plus gentils, beaux,
errant dans des décors lumineux et tellement plus sympathiques que les fous de
Dieu et leur Inquisition. Certes, le réalisateur se défendit d’un tel parti
pris, pourtant, force est de constater qu’il est bel et bien là. Le plus amusant
dans l’histoire, c’est que je me retrouve presque pour une fois à défendre un
parti, la religion catholique, la papauté et l’Inquisition que j’ai l’habitude
de pourfendre allégrement en temps normal. Mais là, que l’on ne vienne pas me
dire que les protestants étaient des saints, qu’ils n’étaient pas du tout
fanatiques dans leurs croyances où que chez eux, les buchers aux sorcières
n’existèrent pas, car cela ne fut absolument pas le cas, bien au contraire. Et
quand en plus, on ajoute a cela quelques travers habituels du cinéma, avec un
héroïsme exacerbé d’un Walter Raleigh dans ce qui restera comme étant la scène
la plus absurde du film, où celui-ci jette, seul, son navire en flammes au beau
milieu de la flotte espagnole, il y a de quoi être dubitatif. Au final, il
ressort indéniablement que malgré quelques qualités énoncées plus haut, des
acteurs motivés voir excellents comme Cate Blanchett, je ne peux considérer
cet Elizabeth – L’Âge d’Or comme étant un bon film. Bien
plus soap et fleur bleu que reconstitutions historique a proprement parlée, il
souffre en plus d’un parti pris partisan que l’on aurait put parfaitement
comprendre – après tout, le spectateur suit l’intrigue du point de vue
d’Elisabeth – si les traits et les défauts du camp d’en face, l’Espagne, alors
le pays le plus puissant au monde, et la papauté n’étaient tellement mis en
avant, amplifiés tandis que l’on pourrait presque prendre les protestants
anglais pour de gentils bisounours. Bref, vous l’avez compris, du coup, toutes
ces raisons ont joué énormément, à mes yeux, et ce, en la défaveur de cet Elizabeth – L’Âge d’Or, ce qui, au final, est fort
dommageable au vu de mes attentes…
Points
Positifs :
-
Comme cela avait déjà été le cas dans le premier volet, quelques années auparavant,
Elizabeth – L’Âge d’Or est une fort
belle reconstitution historique : décors, costumes sont tout simplement
superbes. De plus, pour ce qui est de la véracité historique en elle-même, si
pas mal de libertés ont été prises, force est de constater que, dans les
grandes lignes, une bonne partie est exacte.
-
Une Cate Blanchett une nouvelle fois superbe en Reine Elizabeth et qui en
impose de par un charisme flamboyant.
-
Le reste du casting est à la hauteur de nos espérances et ce n’est pas de ce
coté là que le film est critiquable, bien au contraire.
Points
Négatifs :
-
Un parti pris anticatholique tellement omniprésent qu’il en devient grotesque :
il faut dire que, dans ce film, l’Espagne est presque présentée comme le Mordor
dans Le
Seigneur des Anneaux, c’est-à-dire, l’Empire du Mal, rien que ça !
Quant à la manière dont est présenté le clergé catholique, on dirait une bande
de fanatiques sataniques…
-
De l’autre coté, l’Angleterre protestante est présentée comme étant lumineuse,
un lieu de liberté de conscience et de paix ; ah, si le ridicule tuait !
-
Un film historique ? Oh que non ! Ici, c’est davantage un soap qu’autre
chose.
-
La scène où Walter Raleigh jette, seul, son navire en flammes contre l’armada
espagnole, plongeant au dernier moment et échappant a la mort est une des plus
ridicules qu’il m’a été donné de voir dans un film.
-
Il aurait été judicieux de préciser que l’Invincible Armada a, principalement,
été dévastée par les tempêtes plutôt que par les navires britanniques.
-
Historiquement, on n’échappe naturellement pas à de nombreuses inexactitudes,
comme c’est souvent le cas dans ce genre de films.
Ma
note : 5/10
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