dimanche 7 avril 2019

ELIZABETH – L’ÂGE D’OR


ELIZABETH – L’ÂGE D’OR

En 1585, Elizabeth Ière règne sur l'Angleterre depuis près de trente ans. Le vent destructeur du catholicisme fondamentaliste souffle sur l'Europe, sous la conduite de Philippe II d'Espagne. Soutenu par l'Eglise de Rome, le roi dispose d'une armée puissante et d'une Armada qui domine les mers. Philippe II est déterminé à renverser la reine hérétique et à ramener l'Angleterre au sein de l'Église romaine catholique. Elizabeth se prépare à la guerre contre l'Espagne mais doit aussi mener un combat plus intime contre ses sentiments pour Walter Raleigh, pirate au service de Sa Majesté. L'amour étant interdit à une souveraine vouée corps et âme à son pays, la reine encourage sa dame d'honneur préférée, Bess, à se rapprocher de Raleigh. Elizabeth observe l'idylle naissante. Tôt ou tard, elle le sait, elle devra choisir entre les aspirations de son cœur et ses devoirs de monarque si elle veut éviter le destin de sa cousine Marie Stuart, reine d'Ecosse, dont le nom semble lié au nouveau complot tout juste découvert par Sir Francis Walsingham.


Elizabeth – L’Âge d’Or
Réalisation : Shekhar Kapur
Scénario : William Nicholson et Michael Hirst
Musique : Craig Armstrong et A.R. Rahman
Production : Working Title Films, Studio Canal, Motion Picture ZETA Produktionsgesellschaft
Genre : Biographie, Historique
Titre en vo : Elizabeth – The Golden Age
Pays d'origine : Royaume-Uni, France, Allemagne
Langue d'origine : anglais, espagnol
Date de sortie : 12 octobre 2007
Durée : 114 mn

Casting :
Cate Blanchett : Élisabeth Ire
Clive Owen : Sir Walter Raleigh
Geoffrey Rush : Sir Francis Walsingham
Tom Hollander : Sir Amias Paulet
Samantha Morton : Marie Stuart
Abbie Cornish : Bess Throckmorton
Eddie Redmayne : Thomas Babington
Jordi Mollà : Philippe II d'Espagne
Rhys Ifans : le Jésuite
Aimee King : l'Infante Isabelle d'Espagne
Laurence Fox : Sir Christopher Hatton
John Shrapnel : Lord Howard
Emily Mortimer : Kate
William Houston : Don Guerau De Spes
Susan Lynch : Annette
Penelope McGhie : Margaret
Stuart McLoughlin : Savage
Steven Robertson : Francis Throckmorton
Adam Godley : William Walsingham
Sam Spruell : le bourreau

Mon avis : En novembre dernier, je vous avais proposé la critique de Elizabeth, œuvre du sieur Shekhar Kapur et sympathique reconstitution historique du début du règne de la Reine Elizabeth, formidablement bien interprété par une Cate Blanchett alors toute jeune. Cependant, presque une décennie plus tard, le réalisateur était de retour pour un second volet, intitulé Elizabeth – L’Âge d’Or et qui, dans les grandes lignes, allait nous narrer le destin de la Reine Vierge a l’époque de la trahison de la Reine Marie Tudor et de l’invasion espagnole par le biais de la célèbre Invincible Armada. Bon, mettons les choses au clair tout de suite : mes sentiments a l’égard de cet Elizabeth – L’Âge d’Oraprès coup, sont mitigés. Certes, comme dans le premier volet, le spectateur se trouve devant une fort belle reconstitution historique, avec des costumes splendides, des décors de bonne facture et quelques scènes tout bonnement époustouflantes comme, forcement, cette célèbre et impressionnante Invincible Armada qui, si elle n’avait pas échouée, aurait put bouleverser la face du monde. De même, il est indéniable que Cate Blanchett endosse, une fois de plus, à merveille le rôle de la Reine Vierge, a la fois fragile et forte, douce et implacable, emmêlé dans ses sentiments et son devoir envers son peuple. Bien évidement, l’on pourra toujours trouver a redire quand a la véracité de la reconstituions, des attitudes et des relations entre les personnages historiques qui apparaissent dans le film, cependant, pour ce qui fut de mon plus gros doute, c’est-à-dire, la relation entre Elisabeth et Walter Raleigh que je pensais a première vue exagérée voir inventée de toute pièces, celle-ci se trouva, après vérification de ma part, exacte. Certes, pas de la manière dont elle est présentée dans ce film, mais bon, finalement, je ne connais aucune œuvre cinématographique qui soit totalement fidèle à la réalité... Cependant, je vous disais plus haut que mes sentiments étaient mitigés à l’encontre de cet Elizabeth – L’Âge d’Oret, en regardant ce film, je dois reconnaitre que j’ai eu davantage l’impression de me trouver devant un énième soap, entre les hésitations et les valses amoureuses d’une Reine, de sa dame de compagnie et du beau et ténébreux pirate, au point que le coté historique de la chose (qui était, selon moi, important) fut relégué au second plan, ce qui forcement, ne peut qu’être problématique dans ce genre de productions. Marie Stuart était là ? Dix secondes par-ci, dix seconde par la et hop, on a droit a son exécution, cela fait un peu léger au vu de son importance dans le conflit en cour. Mais le problème, c’est que je n’ai pas put m’empêcher de ressentir un certain malaise en regardant ce long métrage… Ainsi, la trame repose sur le conflit religieux entre catholiques et protestants qui battait alors son plein en Europe, cependant, dans Elizabeth – L’Âge d’Oron ne peut s’empêcher de constater que les premiers sont présentés en quelque sorte comme des méchants, fanatiques de surcroit, et, qui plus est, pas vraiment beaux (il suffit de voir les tronches des espagnols, présentés comme étant fourbes, cruels pour ne pas dire sadiques), tandis que les protestants, eux, sont plus gentils, beaux, errant dans des décors lumineux et tellement plus sympathiques que les fous de Dieu et leur Inquisition. Certes, le réalisateur se défendit d’un tel parti pris, pourtant, force est de constater qu’il est bel et bien là. Le plus amusant dans l’histoire, c’est que je me retrouve presque pour une fois à défendre un parti, la religion catholique, la papauté et l’Inquisition que j’ai l’habitude de pourfendre allégrement en temps normal. Mais là, que l’on ne vienne pas me dire que les protestants étaient des saints, qu’ils n’étaient pas du tout fanatiques dans leurs croyances où que chez eux, les buchers aux sorcières n’existèrent pas, car cela ne fut absolument pas le cas, bien au contraire. Et quand en plus, on ajoute a cela quelques travers habituels du cinéma, avec un héroïsme exacerbé d’un Walter Raleigh dans ce qui restera comme étant la scène la plus absurde du film, où celui-ci jette, seul, son navire en flammes au beau milieu de la flotte espagnole, il y a de quoi être dubitatif. Au final, il ressort indéniablement que malgré quelques qualités énoncées plus haut, des acteurs motivés voir excellents comme Cate Blanchett, je ne peux considérer cet Elizabeth – L’Âge d’Or comme étant un bon film. Bien plus soap et fleur bleu que reconstitutions historique a proprement parlée, il souffre en plus d’un parti pris partisan que l’on aurait put parfaitement comprendre – après tout, le spectateur suit l’intrigue du point de vue d’Elisabeth – si les traits et les défauts du camp d’en face, l’Espagne, alors le pays le plus puissant au monde, et la papauté n’étaient tellement mis en avant, amplifiés tandis que l’on pourrait presque prendre les protestants anglais pour de gentils bisounours. Bref, vous l’avez compris, du coup, toutes ces raisons ont joué énormément, à mes yeux, et ce, en la défaveur de cet Elizabeth – L’Âge d’Orce qui, au final, est fort dommageable au vu de mes attentes…


Points Positifs :
- Comme cela avait déjà été le cas dans le premier volet, quelques années auparavant, Elizabeth – L’Âge d’Or est une fort belle reconstitution historique : décors, costumes sont tout simplement superbes. De plus, pour ce qui est de la véracité historique en elle-même, si pas mal de libertés ont été prises, force est de constater que, dans les grandes lignes, une bonne partie est exacte.
- Une Cate Blanchett une nouvelle fois superbe en Reine Elizabeth et qui en impose de par un charisme flamboyant.
- Le reste du casting est à la hauteur de nos espérances et ce n’est pas de ce coté là que le film est critiquable, bien au contraire.

Points Négatifs :
- Un parti pris anticatholique tellement omniprésent qu’il en devient grotesque : il faut dire que, dans ce film, l’Espagne est presque présentée comme le Mordor dans Le Seigneur des Anneaux, c’est-à-dire, l’Empire du Mal, rien que ça ! Quant à la manière dont est présenté le clergé catholique, on dirait une bande de fanatiques sataniques…
- De l’autre coté, l’Angleterre protestante est présentée comme étant lumineuse, un lieu de liberté de conscience et de paix ; ah, si le ridicule tuait !
- Un film historique ? Oh que non ! Ici, c’est davantage un soap qu’autre chose.
- La scène où Walter Raleigh jette, seul, son navire en flammes contre l’armada espagnole, plongeant au dernier moment et échappant a la mort est une des plus ridicules qu’il m’a été donné de voir dans un film.
- Il aurait été judicieux de préciser que l’Invincible Armada a, principalement, été dévastée par les tempêtes plutôt que par les navires britanniques.
- Historiquement, on n’échappe naturellement pas à de nombreuses inexactitudes, comme c’est souvent le cas dans ce genre de films.

Ma note : 5/10

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