LES
MONADES URBAINES
En
2381, l'humanité a trouvé une solution à la surpopulation : c'est en se développant
verticalement dans des Monades urbaines, des tours de mille étages, qu'elle
continue de croître. L'altitude détermine le niveau social des habitants, qui
quittent rarement leur étage. Au sein de cette société, pandémonium sexuel sans
tabou, les hommes semblent nager en plein bonheur. Toutefois, la création,
l'imagination et l'individualité y sont considérées comme des notions
dangereusement subversives. C'est dans ce monde étrange que vont se croiser les
destins de Micael, un électronicien qui rêve d'un monde antérieur, Jason, un
historien qui découvre les affres de la jalousie, et Siegmund, un citoyen
modèle. Tout se précipite quand Siegmund connaît une défaillance suite à une
descente dans les bas étages. Bientôt, la situation vire au tragique.
Les Monades Urbaines
Auteur
: Robert
Silverberg
Type
d'ouvrage : Science-Fiction
Première
Parution : 1971
Edition
Poche : 27 octobre 2016
Titre en vo : The World Inside
Pays
d’origine : États-Unis
Langue
d’origine : Anglais
Traduction : Michel
Rivelin
Editeur : Robert
Laffont
Nombre
de pages : 352
Mon
avis : Il est
indéniable que, depuis sa parution, Les
Monades Urbaines est considéré comme étant un des incontournables du sieur
Robert Silverberg, sans nul doute un des plus grands noms de la SF
nord-américaine de ces cinq dernières décennies. Ainsi, avant même de le lire,
j’en avais entendu le plus grand bien, ce, même si j’étais tombé sur quelques
voix plutôt discordantes, ici et là. Alors, chef d’œuvre ou pas ? Disons,
après coup, que si je devais choisir une œuvre de Silverberg, pour ce que j’ai
lu de lui, mon choix se porterait sur L’Homme
dans le Labyrinthe, autrement plus réussi, ne serais-ce que dans la
psychologie de ses personnages, quand aux Monades
Urbaines ? Eh bien, disons que si nous avons bel et bien affaire à un
bon roman du maitre, quelques défauts l’empêchent d’atteindre l’excellence…
Pourtant, le postulat de départ est franchement bon : ainsi, cette idée d’une
société humaine qui, dans le futur, ne cesse de croitre – jusqu’à atteindre les
75 milliards d’habitants sur la planète, lorsque débute l’intrigue – encore et
encore, et qui vie cloitrée dans de gigantesques tours de 3000 mètres de haut,
ce postulat, donc, a de quoi fasciner. Surtout que, comme a son habitude,
Silverberg décrit a merveille une société aux apparences parfaites mais qui, en
fait, ne l’est pas tant que ça : ainsi, dans ce roman, tout devient
rapidement obligation, que ce soit d’avoir des enfants, de ne pas sortir de la
norme, de ne rien avoir à cacher – surtout son corps – et, bien entendu, de ne
jamais refuser un rapport sexuel. Ce dernier point, qui ravira les libertins de
tout poils est en fait une belle hypocrisie, les femmes étant, de fait, a
disposition de tout homme qui souhaiterait les prendre – comme il est si
joliment dit dans le texte. Et c’est donc par le biais de plusieurs nouvelles –
mais où l’on retrouve souvent les mêmes protagonistes – que le lecteur, va
rapidement s’apercevoir que tout n’est pas rose dans ce soit disant meilleur
des mondes, comme il fallait s’en douter. Bref, sur l’idée générale de ce
roman, Robert Silverberg réussit nettement son paris et nous livre une fort
bonne dystopie, cependant, là où il échoue un peu, c’est dans l’écriture en elle-même,
l’ensemble souffrant de quelques redondances voir même, vers la fin, de
quelques facilitées narratives un peu navrantes. Dommage car, sans cela, Les Nomades Urbaines serait incontestablement
un incontournable, mais bon, malgré ces quelques défauts d’écriture, si vous
apprécier les dystopies et la SF intelligente – sans tomber dans la
hard-science – alors, n’hésitez pas, ce roman ne vous laissera pas indifférent !
Points
Positifs :
- Un
postulat de départ pour le moins réussit et franchement original. Il faut dire
que ce futur où 75 milliards d’être humains vivent cloitrés dans des milliers
de tours géantes de 3000 mètres est franchement bonne. De même que la société,
telle qu’elle est décrite et qui s’avère être une excellente dystopie.
-
Comme il fallait s’y attendre, derrière ce vernis de liberté à tout va –
principalement sexuel – Silverberg nous dévoile un futur qui n’est fait que de
contraintes et d’obligations : procréation, sexualité, etc.
-
Si toutes les nouvelles ne se valent pas, certaines méritent le détour – même si
l’ensemble est fortement lié, surtout qu’on y retrouve souvent les mêmes
personnages – est la lecture est non seulement plaisante mais également captivante.
-
Une belle petite charge contre le libertinage a tout va et la déconstruction
familiale.
Points
Négatifs :
- La
nouvelle sur le musicien est la pire du lot. Il faut dire que les descriptions
musicales et métaphysiques sont tellement chiantes que j’en suis ressortit avec
un mal de crane horrible !
-
Au bout d’un moment, Silverberg tourne un peu en rond et on tombe dans quelques
redondances et autres facilitées scénaristiques.
-
Qu’est-il advenu du visiteur de Vénus de la première nouvelle ? On n’entend
plus parler de lui par la suite ?!
Ma
note : 7,5/10
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