LA
PART DE L'AUTRE
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octobre 1908 : Adolf Hitler est recalé. Que se serait-il passé si l'École des
beaux-arts de Vienne en avait décidé autrement ? Que serait-il arrivé si, cette
minute là, le jury avait accepté et non refusé Adolf Hitler, flatté puis
épanoui ses ambitions d'artiste ? Cette minute-là aurait changé le cours d'une
vie, celle du jeune, timide et passionné Adolf Hitler, mais elle aurait aussi changé
le cours du monde...
La Part de l'autre
Auteur
: Éric-Emmanuel
Schmitt
Type
d'ouvrage : Historique, Uchronie
Première
Parution : 16 novembre 2001
Edition
Poche : 10 septembre 2003
Titre en
vo : La Part
de l'autre
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : Français
Traduction : Néant
Editeur : Le
Livre de Poche
Nombre
de pages : 503
Mon avis :
Tous les romans ne sont pas aussi simples d’accès que peuvent l’être, par
exemple, ceux de David Gemmell, très présent sur ce blog depuis un an – et je
dis cela alors que je suis un inconditionnel du regretté auteur britannique –
et justement, histoire de faire une pause dans le long Cycle de Drenaï, j’eu envie de me replonger dans la lecture d’un
ouvrage qui m’avait énormément marqué il y a de cela plus d’une décennie :
La Part de l’autre de Éric-Emmanuel
Schmitt. Roman oh combien controversé de part sa thématique qui nous présentait
les existences, en parallèle, de deux Adolf Hitler, celui que tout le monde
connait, de bien triste mémoire, et un autre, imaginer par l’auteur, et qui, reçut
a l’Académie des Beaux-arts de Vienne, ne devint jamais le dictateur qui mis le
monde a feu et a sang, ouvrage a la fois historique et uchronique, ce qui ne
pouvait que me plaire au vu de mes propres gouts personnels, La Part de l’autre, s’il peut choquer un
certain public, s’il ose ce que peux d’auteurs ont essayer auparavant – bref,
nous présenter un Hitler plus humain – n’en reste pas moins un excellent essai
uchronique, une prise de risque formidable qui, avant toute chose, essai moins
de nous faire croire que Hitler aurait put être un type bien mais surtout, qu’en
fait, n’importe qui aurait put être Hitler, et ce point de détail, au cœur de l’ouvrage,
change tout. Car en effet, qui ne possède pas une part d’ombre, qui, au gré des
aléas de sa vie et des difficultés rencontrées, ne pourrait pas, en accédant au
pouvoir, agir comme le dernier des salauds ? Sincèrement, parfois, il
suffit de regarder autour de soi, d’entendre certaines paroles, certains
comportements pour se dire que tout est possible chez l’humain, surtout le
pire, et que oui, finalement, souvent, il suffit de bien peu de choses pour que
la vie d’un homme prenne des chemins bien différents… Bien entendu, il a
toujours été plus simple, depuis longtemps, de faire de Hitler un monstre, un névrosé
en-dehors de l’humanité, pourtant, malgré ses crimes, innommables et nombreux,
et quoi qu’on en pense, Hitler n’était qu’un homme, un salaud, certes, mais un
homme… et cela, tout le monde n’est pas prêt de l’accepter, bien au contraire,
ce qui explique que ce roman ne peut plaire a tout le monde, qu’ici, les avis
seront aux antipodes les uns des autres. Alors bien sur, connaissant le
personnage historique, La Part de l’autre
n’est jamais simple d’accès mais, quelque part, tant mieux, après tout, il y a
des lectures qui se méritent, ce qui, de mon point de vu, est le cas ici et je
dois reconnaitre que l’auteur a réaliser un excellent travail sur la
psychologie de ses deux personnages, Adolf Hitler et Adolf H., bref, l’historique
et l’imaginaire. Bien entendu, on ne pourra pas passer sous silence le fait que
la première moitié du roman – celle qui va des résultats de l’Académie des
Beaux-arts jusqu’à la fin de la Première Guerre Mondiale – est non seulement
plus intéressante mais aussi plus réussie, de même, il est, selon moi, un peu
de facile de faire de Adolf H. un grand ami des juifs ; pas impossible
puisqu’il n’était pas antisémite au départ mais bon… Mais quoi qu’il en soit,
et malgré quelques imperfections ici ou la, force est de constater que La Part de l’autre est un excellent
roman, courageux, original (bien plus qu’on ne le croit) et, accessoirement,
captivant : Adolf Hitler commis des actes monstrueux, sans nul doute les
pires de l’histoire de l’humanité mais oui, les choses auraient put se dérouler
autrement et, ne l’oublions pas, si Hitler aurait put être un peintre, tout le
monde aurait put être Adolf Hitler… il suffit parfois de bien peu de choses…
Points
Positifs :
- Ici,
ce n’est pas qu’une simple uchronie qui nous est présenté mais deux récits qui
se suivent en parallèle et qui voient le même homme, a la base, Adolf Hitler,
connaitre des vies et des destins complètement différents suite au fameux point
de divergence uchronique : les résultats de l’Académie des Beaux-arts de
Viennes. Un choix osé de l’auteur mais qui fonctionne parfaitement, les deux
récits étant réussis.
-
Bien entendu, découvrir ce qu’aurait put devenir Hitler – et le monde – s’il s’était
contenter d’être un peintre est plutôt intéressant ; après, on peut être d’accord
ou pas sur la partie uchronique du roman mais c’est un choix de l’auteur comme
un autre.
-
Ne croyez pas que la partie historique ne soit pas dénuée d’intérêt : bien
au contraire, Éric-Emmanuel Schmitt captive le lecteur en nous présentant la
vie de ce véritable paumé qu’était Hitler et sa lente descente aux enfers qui
en fera le triste sire que l’on sait.
-
N’oublions pas que le propos principal de cet ouvrage est que n’importe qui,
finalement, peut devenir un Adolf Hitler en puissance ; après tout, l’humanité
ne l’a pas attendu pour connaitre de sacrés beaux salauds en son sein… et cela
continu depuis.
-
La première partie de l’œuvre, jusqu’à la fin de la Première Guerre Mondiale,
est tout bonnement excellente.
-
Là, c’est mon coté fleur-bleu qui joue à fond mais j’ai apprécié le personnage
de Onze-Heures-Trente…
-
L’histoire parallèle sur le sort de l’Allemagne qui devient la première
puissance mondiale, l’absence de Seconde Guerre Mondiale, la non création de l’état
d’Israël et la chute du communisme en Russie est plutôt logique.
Points
Négatifs :
- Adolf
H. et ses amis étant autrichiens, étais-ce normal qu’ils se retrouvent sur le
front en France au cours de la guerre ? N’auraient-ils pas dut plutôt se
retrouver face aux russes, aux serbes ? Bon, je peux me tromper mais j’ai
un doute…
-
Adolf Hitler détestait les juifs, Adolf H. les aimait… mouais, un peu facile,
non ?
-
Je pense que cet ouvrage aurait mérité une bonne centaine de pages supplémentaires,
la partie sur la Seconde Guerre Mondiale étant rapidement expédiée a mon gout.
Ma note : 8,5/10
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