L’HISTOIRE
SECRÈTE – L'AMIRAL DU DIABLE
Le
15 février 1990, l'administration Bush déclare publiquement la guerre aux
cartels colombiens. Vues les sommes en jeu, les « joueurs » de la planète s'apprêtent à devoir redistribuer les
cartes... ou contre-attaquer. L'agent O'Neill est envoyé sur place, à Medellin,
afin de poser la première pierre de cette politique intransigeante. Il est
accueilli par un guet-apens de grande ampleur orchestré par Reka. A grands
renforts de lance-rocket et d'une pluie de plomb, son escorte est décimée. Il
ne doit sa survie qu'à une carte de protection que lui a confiée Erlin. O'Neill
repart aux USA indemne, mais porteur d'un message clair... 3 jours plus tard,
de retour à Washington, il est convoqué par Roy Cohn, le dernier ami intime de
Hoover encore vivant. Plus très frais physiquement, mais l'esprit toujours
alerte, Cohn le questionne avec insistance sur son passage à Medellin. Il lui
relate également une curieuse circonstance de sa rencontre avec Bush, alors
qu'ils servaient ensemble dans la Navy. En novembre de l'année suivante, c'est
le magnat de la presse Robert Maxwell qui disparaît dans de mystérieuse
circonstance, alors qu'il était à bord de son yacht, le Lady Ghislaine. Le monde entier ignorera qu'il a reçu cette nuit
là, sur le pont, la visite de deux moine bouddhiste sortis d'on ne sait où.
Quand il l'apprendra, Erlin prendra quelques mesures, don celle de déplacer sur
le front de la guerre serbo-croate l'agent de la CIA Bob Wheels, alors en poste
au Tadjikistan...
L'Histoire Secrète – L'Amiral du Diable
Editeur
: Delcourt
Scénario
: Jean-Pierre Pécau
Dessins
: Igor
Kordey
Couleurs : Len
O'Grady
Couverture : Manchu,
Igor Kordey
Genre : Fantastique,
Etrange, Historique, Mondes décalés
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution : 23
mai 2012
Nombre
de pages : 54
Mon avis :
Comme vous le savez peut-être, au cas où vous seriez un lecteur plus ou moins
régulier du Journal de Feanor, en ce
début d’année, j’ai repris la lecture de L’Histoire Secrète,
très longue saga du duo Jean-Pierre Pécau et Igor Kordey et que j’avais laissé
en suspens bien trop longtemps – plus de trois ans pour être précis, voir Absinthe.
Ainsi, après être replongé dans la saga avec La Guerre Inconnue,
j’avais poursuivis avec le vingt-cinquième tome de la série, L’Ange Paon ;
un retour en grâce, donc, pour une œuvre qui, tout au long de la parution de
ses trente-deux tomes, aura fait couler beaucoup d’encre et aura connu bien des
détracteurs. Il faut dire, en toute objectivité, que L’Histoire Secrète n’est pas exempt de défauts et que, malgré une
nette amélioration de l’intrigue au fur et a mesure que l’histoire approchait
de notre époque actuelle, de temps en temps, il y avait toujours soit un album
un peu en-deçà, soit, pour certains lecteurs, la complexité du scénario et des
protagonistes faisait que le plaisir n’était pas au rendez vous. Et justement,
quelque part, cet Amiral du Diable
est un bel exemple des quelques errements de la série. Pourtant, une fois de
plus, on ne peut nier que Jean-Pierre Pécau fait preuve d’une maitrise
impressionnante de l’Histoire moderne, liant les moindres événements – parfois
les plus incongrus – a son intrigue générale d’Archontes et de Jeux. De même,
pour les vieux de la vieille, ceux qui, comme moi, suivent la série depuis ses
débuts, découvrir, au fil des tomes, les avancées de l’intrigue n’est pas
déplaisant. Et puis, ne l’oublions pas, il y a pas mal de bonnes idées dans cet
album : la guerre des Etats-Unis contre les narcotrafiquants, les débuts
du conflit dans l’ex-Yougoslavie et, surtout, les nombreuses références a un
certain Piri Reis, amiral turc qui devint célèbre pour sa fameuse carte
controversée qui a fait, depuis quelques décennies, les beaux jours des
amateurs de Paléocontact et des amoureux de l’Atlantide. Et justement, notre
bon vieux Piri Reis est au centre de ce tome puisque, selon Pécau, ses cartes
(il en aurait réalisé plusieurs) représenteraient un monde parallèle ;
cartes qui, bien entendu, sont recherchées par Erlin et ses alliés mais aussi,
par ces étranges et inquiétants Moines Noirs qui ont fait leur apparition
depuis quelques volumes… Hélas, ce qui fait la force de cet album en fait aussi
sa faiblesse, c’est-à-dire que, la plupart du temps, on passe d’un thème a l’autre
sans qu’il y ait de véritable lien, de même, en lisant ce tome, on a une bien
singulière impression de se retrouver devant une histoire parfois bancale, les
personnages apparaissant et disparaissant au fil des pages. Dommage, fort
dommage d’ailleurs même puisque, comme vous pouvez le constater en lisant mes précédentes
critiques de la série, les derniers tomes étaient franchement bons et la série
avait franchit un palier rarement atteint depuis les débuts de celle-ci ;
mais bon, quelque part, et malgré une certaine déception que je ne peux nier,
je ne m’inquiètes guère pour la suite et la fin de L’Histoire Secrète : malgré mes propos, j’ai connu des tomes
bien plus moyens et, après une vingtaine de tomes, cela fait bien longtemps que
j’ai compris que cette série est faite de hauts, mais aussi… de bas… Alors,
rien ne dit que dès le prochain, ma critique ne soit bien plus positive ?!
Points
Positifs :
- L’idée
qu’a eu Jean-Pierre Pécau de lier la fameuse Carte de Piri Reis a son univers
est plutôt une bonne idée ; controversée, celle-ci n’en reste pas moins
troublante et, dans le cas présent, Pécau n’en fait pas une carte impossible,
en avance sur son temps, mais carrément celle d’un monde parallèle, a lié, bien
entendu, avec la ville de Kor et la direction prise par la saga depuis pas mal
de temps.
-
Le vieux fan de la série retrouvera avec plaisir l’univers, les personnages et
la suite d’une intrigue dont, bien entendu, il attend la fin.
-
L’incontestable fait que Jean-Pierre Pécau est un parfait connaisseur de l’Histoire,
surtout du vingtième siècle, et qu’en plus, vu que l’on arrive a une époque fort
récente – là, nous sommes au début des années 90 – visages et événements sont
on ne peut plus familiers pour le public – du moins, pour ceux de ma
génération.
Points
Négatifs :
-
L’Amiral du Diable apparait, après
coup, un peu bancal par moments : certes, il y a de bonnes idées, certes,
l’ensemble n’est pas inintéressant mais, on a du mal à lier certains événements
entre eux et on a connu des scénarii un peu plus inspirés…
-
J’aimerais tellement en apprendre plus sur les Moines Noirs que je n’en peux
plus d’attendre quelques nouvelles révélations, d’où, pour le moment, une
certaine frustration.
-
Igor Kordey livre, selon moi, une prestation un peu inférieure à ce qu’il nous
avait habitués depuis quelques albums : dans l’ensemble, cela reste
correct mais quelques planches sont un peu limites.
Ma note : 6,5/10
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