SOLEIL VERT
SOLEIL
VERT
2022.
New York baigne alors dans une étrange lumière jaune, qui a détruit la faune et
la flore. Très peu de terres sont encore cultivables et les habitants qui n'ont
pas les moyens d'acheter des aliments naturels, à cause de prix exorbitants,
mangent un aliment de synthèse, produit par la multinationale Soylent :
le Soleil Vert. Des
émeutes de citoyens affamés sont fréquentes et sévèrement réprimées. Thorn, un
policier de premier ordre,
vit avec son ami Sol Roth, un vieillard, dans un petit appartement new-yorkais.
Sol peste contre l'état du monde et à la nostalgie du passé tandis que Thorn se
contente des seules choses qu'il a connues, à savoir la nourriture synthétique
et la canicule perpétuelle. Dans le même temps, William Simonson, un des dirigeants
de la société agroalimentaire Soylent, est tué chez lui ; Thorn est chargé de
l'enquête et découvre que ce meurtre qui semblait passer pour un crime
crapuleux se révèle en fait être un assassinat pour l'empêcher de révéler un
terrible secret. Thorn va découvrir que le garde du corps de Simonson, Tab
Fielding, est complice car il était absent au moment du meurtre.
Soleil Vert
Réalisation
: Richard Fleischer
Scénario
: Stanley R. Greenberg, d'après le roman d’Harry
Harrison
Musique : Fred
Myrow
Production : Metro-Goldwyn-Mayer
Genre : Science-Fiction,
Anticipation
Titre
en vo : Soylent Green
Pays
d’origine : États-Unis
Parution
: 09
mai 1973
Langue
d'origine : Anglais
Durée
: 93
min
Casting :
Charlton
Heston : le détective Frank Thorn
Leigh
Taylor-Young : Shirl
Edward
G. Robinson : Solomon « Sol » Roth
Chuck
Connors : Tab Fielding
Joseph
Cotten : William R. Simonson
Brock
Peters : le lieutenant Hatcher
Lincoln
Kilpatrick : le père Paul
Leonard
Stone : Charles
Whit
Bissell : le gouverneur Santini
Paula
Kelly : Martha Phillipson
Stephen
Young : Gilbert
Mike
Henry : le sergent Kulozik
Roy
Jenson : Donovan, le chef de la
sécurité de l'État
Celia
Lovsky : le leader de l'Échange
Cyril
Delevanti : un lecteur de
l'Échange
Morgan
Farley : un lecteur de
l'Échange
Belle
Mitchell : un lecteur de
l'Échange
Dick
Van Patten : le premier
huissier
Mon
avis : Œuvre de Richard Fleischer datant
de 1973 et inspiré du roman d’Harry Harrison, d’où il reprend le synopsis de la
surpopulation humaine dans le futur, et, avec le grand Charlton Heston au
sommet de son art, mais aussi Edward G. Robinson qui décédera peu de temps
après la fin du tournage, Soleil Vert était à mes yeux, l’un
de ces films mythiques que j’avais vu étant enfant, et que, aussi curieusement
que cela puisse paraitre, je n’avais jamais revu depuis. Ainsi, quand j’ai eu
enfin l’opportunité de le revoir, je n’ai pas hésité une seule seconde, enthousiasmé
que j’étais de me replonger dans ce classique de la SF d’anticipation… Bien
évidemment, la problématique qui se pose souvent avec ces œuvres qui ont pu
marquer notre jeunesse et que l’on n’a pas revu depuis un bail, c’est que l’on
a souvent tendance à les glorifier, a les poser sur un piédestal et a en occulter,
de façon volontaire ou pas – car le temps qui passe n’est pas tendre avec notre
mémoire – ses éventuels défauts. Et, quelque part, par bien des points, Soleil
Vert n’échappe pas à la règle. Cependant, cet état de fait n’est pas
tant dû au film lui-même, qui, ma fois, s’en sort plutôt pas mal, même presque
cinquante ans après sa sortie, mais davantage a certain vieillissement
d’œuvres, jugés avant gardistes à l’époque, mais qui ont pas mal vieillies de
nos jours : manière de filmer complètement différente, scénario plus posé
et moins tape a l’œil que les productions modernes, ambiance fortement teinté,
même pour un film de science-fiction, de son époque, Soleil Vert,
comme n’importe quelle œuvre de SF datant du début des années 70 accuse, je ne
le caches pas, son âge. Cependant, si cela peut indéniablement être fort
problématique pour un adolescent ou un jeune adulte en 2021, habitués qu’ils
sont à un autre cinéma, personnellement, et en le comparant a d’autres films du
même genre, je trouve que Soleil Vert ne s’en sort pas trop
mal, bien au contraire. Oui, il est ancien, oui l’univers futuriste qu’il nous
présente est aux antipodes du notre, oui les acteurs prennent le temps de
discuter au lieu de sauter, courir et survivre a des explosions toutes les cinq
secondes, mais bon, quelque part, est-ce un mal ? Je ne le pense pas.
D’ailleurs, en toute sincérité, comment croyez-vous que vos enfants jugeront
les films actuels que vous trouvez tellement extraordinaires ? Bah ils les
trouveront ringards, tout simplement. Mais pour en revenir à Soleil
Vert, sujet qui nous préoccupe aujourd’hui, comment ne pas, avant toute
chose, louer sa modernité flagrante : en effet, alors que depuis quelques
années, nous sommes familiarisés avec l’écologie et l’avenir de notre planète, cela
n’était pas vraiment le cas il y a cinq décennies, le peu d’écologistes
existant, étant, tout au plus, comparés a de joyeux hippies amateurs de LSD.
Pourtant, dans le synopsis de cette œuvre, comment ne pas voir un message
écologiste fort ? L’évolution de l’industrie humaine ayant atteint de
telles proportions que la nature elle-même, irrémédiablement atteinte, a
quasiment disparue, l’humanité, elle, surpeuplée, vivant les uns sur les autres
dans des mégalopoles polluées et où la seule nourriture existante est ce fameux
Soleil Vert, de petites tablettes vertes nutritives censées être fabriquées à
base de plancton alors que celui-ci a disparu et que la vérité, est bien plus
horrible. Et c’est donc dans cet univers, sombre et post-apocalyptique, en
regard de la société humaine actuelle, que se déroule donc l’intrigue : à
la base, une simple enquête policière comme il en existe tant, mais qui prend
très rapidement des proportions bien plus importantes au vu des personnes
engagées dans le meurtre. Corruption, secrets d’états que l’on souhaite
étouffer à tout prix, omniprésence de multinationales surpuissantes et prêtes à
tout, désespoir et manque de perspective pour la quasi-totalité de la
population mondiale qui se meurt à petit feu, le peu de personnes qui s’en
sortent sont les puissants, suffisamment aisés pour vivre convenablement et se
nourrir du peu de légumes, fruits ou viande encore existant. Pour les autres,
la rue, les cages d’escalier, ou, pour certaines femmes, le rôle de meubles
dans des villas pour riches. Hautement corrosif et visionnaire à l’époque, le
scénario de Soleil Vert l’est bien moins de nos jours, moult
autres œuvres étant depuis passées par là, mais, même ainsi, il n’a absolument
pas perdu de sa force initiale, du moins, selon moi. Bien entendu, tous ne
seront pas de cet avis, et d’ailleurs, j’ai pu trouver ici et là, sur le net,
bien des critiques négatives à l’encontre de ce film ; cependant, et même
si, cela va de soi, les gouts et les couleurs ne se discutent pas, comment ne
pas m’insurger devant-elles ? Soleil Vert, de par son synopsis
oh combien visionnaire, son univers sombre et désespéré à souhait, ses acteurs,
tous bonnement parfaits, mais aussi et surtout, de par ses révélations finales :
les tablettes de Soleil Vert sont faites a base des corps des personnes âgées
que l’on euthanise a tout va – ou comment régler deux problèmes en un, la
surpopulation et le manque de ressources. Bien entendu, les révélations de
celle-ci ne changeront rien au problème et si la fin est ouverte, on se doute
bien que notre brave Charlton Heston finira tranquillement en petites pastilles
vertes et que son supérieur ne va pas risquer de trop parler s’il ne veut pas
connaitre le même sort. Mais de par son ambiance, la description d’une société
au bout du rouleau mais aussi des scènes tout bonnement magnifiques comme celle
où le vieux Sol, juste avant de mourir, regarde des images d’une nature qui
n’existe plus – accessoirement, encore plus touchant de par le fait que
l’acteur, Edward G. Robinson, atteint d’un cancer en phase terminal, décéda
quelques temps après – il me parait évidant que ce Soleil Vert est
ce que l’on peut appeler un grand film, où tout, peut-être, n’est pas aussi
parfait que l’on pourrait l’espérer, mais ce qui ne l’empêche pas d’être un
classique du genre à voir et à revoir.
Points
Positifs :
-
Un classique incontestable de la SF d’anticipation qui, ma foi, presque
cinquante ans après sa sortie au cinéma n’a rien perdu de sa force et marque
toujours autant les esprits. Il faut dire que le synopsis de Soleil Vert est presque en adéquation
avec notre époque où l’écologisme a pris une place nettement plus importante que
dans les années 70 et où l’on peut se dire que, finalement, nous ne sommes pas
très loin de l’univers proposé dans ce film.
-
Pour ce qui est du casting, Charlton Heston occupe naturellement le devant de
la scène mais comment ne pas rendre hommage à Edward G. Robinson qui joua ici
dans son tout dernier film puisque, pendant le tournage, il était alors en
phase terminale d’un cancer…
-
Justement, la scène de l’euthanasie où
ce dernier revoit des images du passé est terriblement touchante lorsque l’on
connait le contexte.
-
Un film plus prémonitoire que l’on pourrait le penser : en effet, en
septembre 2019, un scientifique suédois, Magnus Soderlund, professeur et
chercheur à l'école des sciences économiques de Stockholm, préconisa, contre le
réchauffement climatique, de manger de la chair humaine. De quoi nous laisser
pour le moins perplexes…
Points
Négatifs :
-
Malheureusement, Soleil Vert est un
film qui accuse fortement son âge et qui apparait comme étant plutôt daté, ce
qui risque de déplaire à un public plus jeune ou qui n’est pas habitué à ce
genre de longs métrages plus anciens. Cela est dommage mais on ne peut pas
occulter la chose.
-
Sur ce point, les scènes d’actions, peu nombreuses heureusement, ne sont pas
terribles et entre les bruitages ridicules et les cris des individus qui se
prennent une balle, il y a de quoi être dubitatif par moments…
Ma
note : 7,5/10
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