jeudi 23 décembre 2021

AU PAYS DES HABITUDES


AU PAYS DES HABITUDES
 
Trader marié et père d'un enfant, Anders a le sentiment d'être tellement prisonnier des fils de son existence qu'il choisit tout simplement de tous les couper pour retrouver un semblant de liberté. Six mois plus tard, désormais divorcé et jeune retraité, l'homme subit le contrecoup des choix de cette crise de la cinquantaine bien trop subite en réalisant que ce nouveau départ ne se dessine pas aussi vite qu'il l'avait espéré. Errant entre des relations sans lendemain et une nouvelle maison qu'il peine à décorer à son image elle-même encore indéfinie, Anders ne parvient pas réellement à détacher son regard de son ancienne vie...
 

Au Pays des Habitudes
Réalisation : Nicole Holofcener
Scénario : Nicole Holofcener
Musique : Marcelo Zarvos
Production : Likely Story, Netflix
Genre : Drame
Titre en vo : The Land of Steady Habits
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : 12 septembre 2018
Langue d'origine : Anglais
Durée : 98 min
 
Casting :
Ben Mendelsohn : Anders Harris
Edie Falco : Helene Harris
Thomas Mann : Preston Harris
Elizabeth Marvel : Sophie Ashford
Michael Gaston : Mitchell Ashford
Charlie Tahan : Charlie Ashford
Bill Camp : Donny O’Connell
Josh Pais : Larry Eastwood
Connie Britton : Barbara
Natalie Gold : Dana
Victor Slezak : Wes Thompsan
Victor Williams : Howard
 
Mon avis :
 Si l'on excepte un Ben Mendelsohn épatant dans le rôle principal et un casting en or de seconds rôles – Edie Falco, Thomas Mann, Connie Britton – cette adaptation du roman de Ted Thompson par Nicole Holofcener prend la forme d'une espèce d'archétype parfait de comédie dramatique US sur les tourments existentiels d'un cinquantenaire paumé comme il nous en arrive une ou deux fois par an. Évidemment, dès le départ, l'entourage du personnage d'Anders ne représente en réalité que des facettes de lui-même et des directions qu'il pourrait ou aurait pu suivre : une ex-femme vite passée à autre chose avec un autre trader à succès, un fils immature qui stagne face à son futur, un adolescent dépendant à la drogue en pleine fuite en avant ou encore un nouvel amour synonyme d'avenir... Ensuite, Au Pays des Habitudes déroule la structure de son moule scénaristique archi-connu où, dans un premier temps, Anders va bien sûr faire tous les mauvais choix possibles en refoulant sans cesse ses émotions et en choisissant les solutions de facilité, arrivera plus tard un événement qui le remettra en cause avant de venir crever l'abcès avec ses proches pour ensuite envisager un avenir plus serein. Le film n'est pas dénué de jolis moments ou dialogues et, comme on l'a dit, Ben Mendelsohn arrive parfois à donner le change mais, bon sang, à moins que ce soit votre premier film sur le sujet, comment peut-on espérer créer la moindre surprise avec un déroulement aussi prévisible et qui emprunte à peu près tout ce qu'il s'est fait dans le genre depuis des années ? D'autant plus que, quand Nicole Holofcener choisit de s'en écarter quelque peu, c'est pour parfois délaisser son personnage principal, le point fort du film, dans le but de s'intéresser au sort pas forcément très passionnant de ceux qui gravitent autour de lui – ils ne sont que des pions dans l'évolution du héros après tout – ce qui n'arrange pas le peu de pertinence émanant de cette énième variation autour de cette thématique. Au Pays des Habitudes n'est cependant pas un calvaire à suivre pour autant, l'ennui ne s'y fait jamais vraiment sentir mais, à part la volonté d'offrir un rôle au génial Ben Mendelsohn éloigné de ses prestations récentes de grand vilain de blockbuster, on ne voit pas trop comment considérer cette comédie dramatique autrement que futile et mineure. Dans un sens, le long-métrage ne pouvait pas avoir un meilleur titre car on a constamment l'impression de se retrouver propulsé au pays des habitudes des films de cinquantenaires en crise…
 

Points Positifs
 :
- Un film sympathique, certes loin d’être original, mais qui se laisse regarder et peut, éventuellement, faire passer un bon moment au spectateur pour peu qu’il soit respectif au genre ou qu’il ne soit pas familier de ce genre de longs métrages traditionnels consacrés à la crise de la cinquantaine.
- Ben Mendelsohn porte à lui tout seul, ou presque, l’intérêt de ce film tant sa prestation est excellente – il faut dire que je ne suis pas neutre vu que j’apprécie grandement cet acteur. Cependant, le reste du casting, de qualité, n’est pas en reste non plus et mérite le détour.
- Malgré une ambiance plus dramatique que prévue de prime abord, il subsiste quelques scènes plutôt amusantes qui ne sont pas dénuées d’intérêt.
 
Points Négatifs :
- On ne va pas se mentir, il se dégage un très lourd sentiment de déjà vu avec ce film : après tout, des films sur la crise de la cinquantaine – ou de la quarantaine – avec un protagoniste qui, au départ, commet tous les mauvais choix possibles avant de, finalement, s’en sortir avec un petit happy-end, on s’en coltine pas mal, chaque années, depuis des lustres…
- Un manque de rythme certain par moments, ce, dut au fait que certaines scènes durent un poil trop longtemps alors qu’elles n’apportent pas grand-chose, scénaristiquement parlant.
- Un casting intéressant et de qualité mais qui n’est pas vraiment approfondi.
- Indéniablement, Au Pays des Habitudes fait parti de ce genre de films que l’on regarde pour passer le temps et que l’on oublie rapidement…
 
Ma note : 6/10

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