AU PAYS DES HABITUDES
AU
PAYS DES HABITUDES
Trader
marié et père d'un enfant, Anders a le sentiment d'être tellement prisonnier
des fils de son existence qu'il choisit tout simplement de tous les couper pour
retrouver un semblant de liberté. Six mois plus tard, désormais divorcé et
jeune retraité, l'homme subit le contrecoup des choix de cette crise de la
cinquantaine bien trop subite en réalisant que ce nouveau départ ne se dessine
pas aussi vite qu'il l'avait espéré. Errant entre des relations sans lendemain
et une nouvelle maison qu'il peine à décorer à son image elle-même encore
indéfinie, Anders ne parvient pas réellement à détacher son regard de son
ancienne vie...
Au Pays des Habitudes
Réalisation
: Nicole Holofcener
Scénario
: Nicole Holofcener
Musique : Marcelo
Zarvos
Production : Likely
Story, Netflix
Genre : Drame
Titre
en vo : The Land of Steady Habits
Pays
d’origine : Etats-Unis
Parution
: 12
septembre 2018
Langue
d'origine : Anglais
Durée
: 98
min
Casting :
Ben
Mendelsohn : Anders Harris
Edie
Falco : Helene Harris
Thomas
Mann : Preston Harris
Elizabeth
Marvel : Sophie Ashford
Michael
Gaston : Mitchell
Ashford
Charlie
Tahan : Charlie
Ashford
Bill
Camp : Donny
O’Connell
Josh
Pais : Larry Eastwood
Connie
Britton : Barbara
Natalie
Gold : Dana
Victor
Slezak : Wes Thompsan
Victor
Williams : Howard
Mon
avis : Si l'on excepte un Ben Mendelsohn
épatant dans le rôle principal et un casting en or de seconds rôles – Edie
Falco, Thomas Mann, Connie Britton – cette adaptation du roman de Ted Thompson
par Nicole Holofcener prend la forme d'une espèce d'archétype parfait de
comédie dramatique US sur les tourments existentiels d'un cinquantenaire paumé
comme il nous en arrive une ou deux fois par an. Évidemment, dès le départ,
l'entourage du personnage d'Anders ne représente en réalité que des facettes de
lui-même et des directions qu'il pourrait ou aurait pu suivre : une ex-femme
vite passée à autre chose avec un autre trader à succès, un fils immature qui
stagne face à son futur, un adolescent dépendant à la drogue en pleine fuite en
avant ou encore un nouvel amour synonyme d'avenir... Ensuite, Au Pays des Habitudes déroule la
structure de son moule scénaristique archi-connu où, dans un premier temps,
Anders va bien sûr faire tous les mauvais choix possibles en refoulant sans
cesse ses émotions et en choisissant les solutions de facilité, arrivera plus
tard un événement qui le remettra en cause avant de venir crever l'abcès avec
ses proches pour ensuite envisager un avenir plus serein. Le film n'est pas
dénué de jolis moments ou dialogues et, comme on l'a dit, Ben Mendelsohn arrive
parfois à donner le change mais, bon sang, à moins que ce soit votre premier
film sur le sujet, comment peut-on espérer créer la moindre surprise avec un
déroulement aussi prévisible et qui emprunte à peu près tout ce qu'il s'est
fait dans le genre depuis des années ? D'autant plus que, quand Nicole
Holofcener choisit de s'en écarter quelque peu, c'est pour parfois délaisser
son personnage principal, le point fort du film, dans le but de s'intéresser au
sort pas forcément très passionnant de ceux qui gravitent autour de lui – ils
ne sont que des pions dans l'évolution du héros après tout – ce qui n'arrange
pas le peu de pertinence émanant de cette énième variation autour de cette
thématique. Au Pays des Habitudes
n'est cependant pas un calvaire à suivre pour autant, l'ennui ne s'y fait
jamais vraiment sentir mais, à part la volonté d'offrir un rôle au génial Ben
Mendelsohn éloigné de ses prestations récentes de grand vilain de blockbuster,
on ne voit pas trop comment considérer cette comédie dramatique autrement que
futile et mineure. Dans un sens, le long-métrage ne pouvait pas avoir un
meilleur titre car on a constamment l'impression de se retrouver propulsé au
pays des habitudes des films de cinquantenaires en crise…
Points
Positifs :
-
Un film sympathique, certes loin d’être original, mais qui se laisse regarder
et peut, éventuellement, faire passer un bon moment au spectateur pour peu qu’il
soit respectif au genre ou qu’il ne soit pas familier de ce genre de longs
métrages traditionnels consacrés à la crise de la cinquantaine.
-
Ben Mendelsohn porte à lui tout seul, ou presque, l’intérêt de ce film tant sa
prestation est excellente – il faut dire que je ne suis pas neutre vu que j’apprécie
grandement cet acteur. Cependant, le reste du casting, de qualité, n’est pas en
reste non plus et mérite le détour.
-
Malgré une ambiance plus dramatique que prévue de prime abord, il subsiste
quelques scènes plutôt amusantes qui ne sont pas dénuées d’intérêt.
Points
Négatifs :
-
On ne va pas se mentir, il se dégage un très lourd sentiment de déjà vu avec ce
film : après tout, des films sur la crise de la cinquantaine – ou de la
quarantaine – avec un protagoniste qui, au départ, commet tous les mauvais
choix possibles avant de, finalement, s’en sortir avec un petit happy-end, on s’en
coltine pas mal, chaque années, depuis des lustres…
- Un manque de rythme certain par moments, ce, dut
au fait que certaines scènes durent un poil trop longtemps alors qu’elles n’apportent
pas grand-chose, scénaristiquement parlant.
- Un casting intéressant et de qualité mais qui n’est
pas vraiment approfondi.
- Indéniablement, Au Pays des Habitudes fait parti de ce genre de films que l’on regarde
pour passer le temps et que l’on oublie rapidement…
Ma
note : 6/10
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