samedi 26 janvier 2019

AMERICAN CRIME STORY – THE ASSASSINATION OF GIANNI VERSACE


AMERICAN CRIME STORY – THE ASSASSINATION OF GIANNI VERSACE

Le 15 juillet 1997, Gianni Versace se réveille dans sa grande maison de Miami. En revenant de sa routine matinale sur Ocean Drive pour rentrer chez lui, il est surpris sur le pas de sa porte par Andrew Cunanan, qui lui tire deux balles dans la tête et laisse une colombe morte près de son corps avant de fuir. En octobre 1990, Cunanan vit chez un couple d'amis à San Francisco. Un jour, il affirme avoir rencontré Gianni Versace la nuit précédente dans un club gay, avoir discuté avec le couturier et reçu une invitation pour la représentation de Capriccio dont Versace a conçu les costumes. Cependant, les amis de longue date de Cunanan connaissent ses tendances mythomanes, se contredisant régulièrement sur son passé. Il se rend tout de même à l'opéra, empruntant un costume et une montre de son ami. 1997. Cunanan est toujours en fuite et la police, vite alertée, ne parvient pas à le retrouver. Gianni Versace est amené à l'hôpital mais ne peut être sauvé. Le détective Scrimshaw, premier envoyé sur les lieux, doit contenir l’affaire au plus vite alors que des badauds commencent à vouloir profiter de l’affaire : un passant prend un polaroid du corps de Versace chargé dans l’ambulance, une femme récupère du sang sur les marches... Quand le FBI arrive sur les lieux et que les premiers éléments désignant Andrew Cunanan sont retrouvés, l'agent Evans lance la chasse à l'homme contre le tueur en série qui en est maintenant à sa cinquième victime.


American Crime Story – The Assassination of Gianni Versace
Réalisation : Ryan Murphy
Scénario : Tom Rob Smith
Musique : James S. Levine
Production : 20th Century Fox Television
Genre : Drame, Biographie, Policier
Titre en vo : American Crime Story – The Assassination of Gianni Versace
Pays d’origine : États-Unis
Chaîne d’origine : FX
Diffusion d’origine : 17 janvier 2018 – 21 mars 2018
Langue d'origine : anglais
Nombre d’épisodes : 9 x 55 minutes

Casting :
Darren Criss : Andrew Cunanan
Édgar Ramírez : Gianni Versace
Penélope Cruz : Donatella Versace
Ricky Martin : Antonio D'Amico
Cody Fern : David Madson
Finn Wittrock : Jeff Trail
Judith Light : Marilyn Miglin
Will Chase : le détective Scrimshaw
Giovanni Cirfiera : Santo Versace
Jay R. Ferguson : l'agent Evans du FBI
Max Greenfield : Ronnie
Christine Horn : l'agent Gruber du FBI
Mike Farrell : Lee Miglin
Cathy Moriarty : Vivian Oliva
Dascha Polanco : le détective Lori
José Zúñiga : détective Navarro
Joanna P. Adler : Mary Ann Cunanan
Joe Adler : Jerome
Annaleigh Ashford : Elizabeth Cote
Jon Jon Briones : Modesto Cunanan
Nico Evers-Swindell : Philip Merrill
Alex Fernandez : Matt L. Rodriguez
Michael Nouri : Norman Blachford

Mon avis : Fin 2017, j’avais eu le plaisir de regarder la première saison de American Crime Story, une série des mêmes créateurs que American Horror Story et qui, comme cette dernière, promettait de proposer une enquête / un crime par saison – une histoire horrifique, bien entendu, pour sa devancière. Ainsi, dans cette première saison, c’était l’affaire O.J. Simpson qui ouvrait le bal et, ma foi, force est de constater que, lors de celle-ci, Ryan Murphy et consort avaient placé la barre très haut. Forcément, depuis, c’était avec une certaine impatience que j’attendais la suite, cette seconde saison, donc, qui, elle, allait aborder l’assassinat, en 1997, d’un certain… Gianni Versace ; alors, si le résultat ne fut pas aussi somptueux, il faut le reconnaitre, force est de constater que, une fois de plus, American Crime Story nous prouve que, actuellement, cette série, décidément pas comme les autres, fait partie des toutes meilleures ! Alors bien sur, d’entrée de jeu, les dés étaient un peu pipés : en effet, entre l’affaire O.J. Simpson et l’assassinat de Gianni Versace, il n’y avait pas photo, car si ce dernier avait marqué les esprits a l’époque, au vu de tout le cirque médiatique du premier, force est de constater que l’on ne joue pas dans la même catégorie. Pourtant, le sieur Versace était tout sauf n’importe qui : créateur génial, apprécié des stars, son meurtre avait de quoi accoucher d’un scénario haut en couleur pour cette seconde saison, ce qui, ma foi, fut le cas, même si, après visionnage des neuf épisodes qui composent celle-ci, on ne peut que constater que le styliste italien n’était pas le protagoniste principal de cette saison, loin de là… Non, dans le cas présent, c’est son meurtrier, Andrew Cunanan, qui est le véritable « héros » de l’histoire – enfin, héros dans le sens personnage le plus important d’un récit – et si la chose peut déstabiliser, de prime abord, cela s’avère être une très bonne idée : en effet, en mettant l’accent sur le meurtrier plutôt que sur la victime, les scénaristes on vu juste puisque cela nous permet de suivre la lente dérive meurtrière d’un individu a la fois mythomane et flamboyant, impitoyable et sensible, bref, une personnalité peu commune et qui captive le spectateur. Et cela, a rebours… car oui, autre élément qui en aura perturber plus d’un, scénaristiquement, on remonte le temps au fil des épisodes, la série débutant par le meurtre de Versace, en 1997, puis fait de nombreux petits bons en arrière dans le temps, jusqu’à remonter a l’enfance du sieur Cunanan. Le procédé, bien entendu, n’est pas évidant et là, ce choix aura divisé les spectateurs : certain l’auront trouvé génial – et il est clair que cela nous permet de voir, petit a petit, comment le meurtrier en est arrivé a de telles extrémités, ce, d’une manière peu commune – d’autres, eux, se seront littéralement noyés dans tout cela, ce qui peut se comprendre. Pour ma part, j’ai parfaitement adhéré a ce choix scénaristique singulier, même si je reconnais qu’il y eu, sensiblement vers le milieu de la saison, un léger flottement, mais bon, une fois que l’on arrive au neuvième épisode, une fois que l’on a compris pourquoi Andrew Cunanan est devenu ce qu’il est et que l’on revient en 1997, ma foi, on se dit que, même si l’on n’a pas atteint l’excellence de la première saison, cet assassinat de Gianni Versace fut une fort belle réussite, ce, même si ce dernier ne fut pas, finalement, le protagoniste principal de l’histoire…


Points Positifs :
- Le choix de mettre principalement en avant Andrew Cunanan et non Versace lui-même, surtout que le propos de l’intrigue est de nous expliquer comment le jeune homme en est venu à devenir un tueur en série, avant de finir par assassiner le styliste italien.
- La narration a rebours qui s’avère, au final, une très bonne chose. Certes, au début, celle-ci déstabilise un peu, mais une fois que l’on a compris le fonctionnement de celle-ci, c’est un pur régal que de plonger, épisodes après épisodes, dans le passé de Cunanan.
- Pour ce qui est des acteurs, il n’y a rien à redire et le casting est plutôt bon voir très bon : ainsi, Édgar Ramírez est troublant de ressemblance avec Gianni Versace, Ricky Martin singulièrement bon mais le meilleur est, indéniablement, Darren Criss, tout simplement flamboyant dans son rôle d’Andrew Cunanan
- Le premier épisode est une pure merveille et peut être considéré comme étant un chef d’œuvre dans son genre : le coté grandiloquent assumé, kitch au possible, le choix des couleurs criardes, l’utilisation de la musique classique, ce, jusqu’au meurtre de Versace… excellentissime !
- En filigrane, c’est bien entendu la vision de la société sur la communauté gay, au cours des années 90, qui est mise en avant et pointée du doigt.

Points Négatifs :
- Dommage, tout de même, que Versace n’apparaisse pas un peu plus…
- La narration a rebours en aura déstabilisé plus d’un ; il faut dire que celle-ci n’est pas évidente et qu’il faut s’accrocher un peu, au début. De plus, certains n’apprécient guère ce format narratif, assez complexe.
- Un petit essoufflement vers le milieu de la saison, il faut le reconnaitre.
- Le pseudo-accent italien de Penélope Cruz, pour rappel, espagnole, qui surjoue en permanence…

Ma note : 8/10

vendredi 25 janvier 2019

LA QUÊTE DE L'OISEAU DU TEMPS – LE TEMPLE DE L’OUBLI


LA QUÊTE DE L'OISEAU DU TEMPS – LE TEMPLE DE L’OUBLI

En chemin sur le fleuve Dol, Pelisse, Bragon et l’inconnu rencontrent la Princesse-sorcière Mara. Elle est venue à leur rencontre pour récupérer la conque de Ramor. Elle leur annonce aussi que la quête n’est pas finie. Il reste 8 jours avant la renaissance de Ramor et Mara a besoin de temps pour pouvoir faire l’incantation qui va permettre de condamner Ramor à rester dans sa conque. Pour cela, elle envoie Bragon et Pelisse trouver l’oiseau du temps qui seul peut faire gagner du temps à Mara. Le problème, c’est que personne ne sait où vît l’oiseau. Le seul endroit connu sur Akbar qui détienne le secret, se trouve dans le temple de l’oubli. Or, il s’avère aussi que c’est l’endroit le plus dangereux d’Akbar. Les Jaisirs, gardiens du temple, n’osent même pas y pénétrer. La seconde épreuve semble beaucoup plus difficile que prévue pour Bragon. Malgré la difficulté, ils partent vers le temple car des Jaisirs ont tenté de voler le grimoire des dieux dans la cité de Mara. Le temps presse. Bragon et ses compagnons vont devoir vite partir. Mara impose au groupe d’emmener avec eux l’ancien amant et rival de Bragon, Bodias, le seul à pouvoir les guider jusqu’au temple…


La Quête de l'Oiseau du Temps – Le Temple de l’Oubli
Scénario : Serge Le Tendre
Dessins : Régis Loisel
Couleurs : Régis Loisel
Couverture : Régis Loisel
Editeur : Dargaud
Genre : Fantasy
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 12 janvier 1984
Nombre de pages : 48

Mon avis : Je ne vais pas y aller par quatre chemins, en effet, si le premier volume de La Quête de l’Oiseau du Temps m’avait plutôt plu, cette suite m’a fait comprendre pourquoi l’œuvre de Le Tendre et Loisel est considérée par beaucoup comme étant un chef d’œuvre du genre ! En effet, si dans ma critique du premier tome, j’avais un peu insisté sur les quelques points négatifs que l’on pouvait trouver, tout en insistant que ceux-ci étaient surtout le fait de l’ancienneté de la saga – près de quarante ans – et de la difficulté qu’un adolescent de maintenant aurait à s’y plonger – cela, tout en relevant que celle-ci n’en était pas moins d’excellente qualité – ici, je me préoccuperais davantage d’insister sur ses très nombreux points positifs, car, et vous l’avez compris, pour qu’une BD soit considérée comme étant un chef d’œuvre, c’est qu’elle doit en posséder quelque uns (de points positifs), et là, force est de constater que ceux-ci sont nombreux. Déjà, et comme c’était déjà le cas avec La Conque de Ramor, nous avons là un récit qui, en un seul album, est d’une telle richesse que cela en devient troublant… bien entendu, cela est plus dû au fait que, de nos jours, les albums de bande dessinées insistent probablement davantage sur les dessins, et les grandes planches qui remplissent si bien les pages, que sur le scénario à proprement parler. Ce constat étant fait, on comprend pourquoi une œuvre comme La Quête de l’Oiseau du Temps est devenue culte avec tout juste quatre albums (je mets de côté ses suites) alors que, de nos jours, une œuvre équivalente s’étalerait, au bas mot, sur une dizaine de volumes. De plus, si La Conque de Ramor possédait un scénario haut en couleur, Le Temple de l’Oubli, lui, va encore plus loin et le scénario, pourtant très bon a la base, atteint des sommets auxquels je ne m’attendais pas : oui très chers lecteurs, c’est peut-être de la bande dessinée « à la papa », mais fichtre que c’est bon !!! Et puis, il y a, mais comment l’oublier, Loisel, qui n’avait peut-être pas encore atteint son niveau de maitrise actuel, mais qui fournissait déjà des planches pour le moins sublimes, l’œil du lecteur, admiratif, alternant entre les personnages, charismatiques au possible, et les décors, souvent somptueux, surtout la fameuse citée des Jaisirs, le peuple du désert, là où se trouve ce fameux temple de l’oubli… Alors vous l’avez compris, nous atteignons donc, avec ce second tome de La Quête de l’Oiseau du Temps, quasiment ce que l’on peut appeler sans problèmes la perfection, et quelque part, j’en suis le premier surpris ; alors certes, je me doutais bien que si l’on chantait tant de louanges sur cette bande dessinée depuis presque quatre décennies, ce n’était probablement pas pour rien, et puis, je connais tout de même le travail de Loisel depuis belle lurette, mais sincèrement, je dois reconnaitre que je ne m’attendais pas à ce que cette BD soit aussi bonne, et franchement, c’est ce second volume, Le Temple de l’Oubli, qui me la fait comprendre ! Excellent de bout en bout, tant de par son intrigue que par ses dessins, celui-ci fourmille de bonnes idées, quasiment une, au moins, par pages, et, de plus, est empreint de cet humour particulier (mais moins lourd que dans d’autres œuvres datant de la même époque), matinée d’érotisme par moments, qui était l’une des marques de fabrique d’une certaine Fantasy a la française autrefois. Mais une Fantasy à la fois proche et fort différente que celle auquel on est habitué (c’est-à-dire, Tolkien et sa cohorte d’imitateurs ainsi que Donjons & Dragons), une Fantasy où l’on trouve de drôles de créatures (le ver des sables, ici, étant finalement la plus commune), où les montures ont décidément de drôles d’apparences et où, à la place des nains et des elfes, l’on a des peuples pour le moins singuliers qui nous dépaysent grandement. Bref, vous l’avez compris, avec ce second volume de La Quête de l’Oiseau du Temps, cette œuvre prend une tournure épique et surtout, un intérêt grandissant, avec ses protagonistes hauts en couleurs, ce monde étrange et fascinant et, surtout, les questions que ne peut s’empêcher de se poser le lecteur en arrivant aux dernières pages : et si les choses n’étaient pas aussi simples qu’on pourrait le penser ? Hum, il semblerait bien que cela soit le cas…


Points Positifs :
- Si le premier volume de La Quête de l’Oiseau du Temps était déjà plutôt bon, force est de constater que c’est avec celui-ci, Le Temple de l’Oubli, que la saga commence à prendre toute son ampleur. Il faut dire que, ici, on frôle allègrement avec la perfection, ce, à tous les niveaux !
- Scénaristiquement, c’est du très bon. Il faut dire qu’entre un scénario haut en couleur et d’une richesse peu commune, bourré de bonnes idées et captivant au possible, on ne s’ennui pas une seule seconde, ce, de la première à la dernière page.
- Les dessins de Loisel, bien entendu et qui restent toujours aussi bons. Il faut dire qu’avec son style particulier et inimitable, l’artiste livre ici une prestation à la hauteur de son immense talent.
- La satisfaction de retrouver des protagonistes toujours aussi charismatiques. De plus, les personnages secondaires, les diverses créatures et, dans un sens plus large, l’univers lui-même, sont toujours aussi plaisants.
- Une belle aventure comme on n’en fait plus depuis longtemps, sans prise de têtes et avec une certaine dose d’humour !

Points Négatifs :
- Principalement, le coté un peu vieillot de la saga qui risque de rebuter les plus jeunes d’entre nous, habitués depuis longtemps a des bande dessinées plus simples, scénaristiquement parlant, et qui renâcleront devant une certaine fantasy a la papa…

Ma note : 8,5/10

jeudi 24 janvier 2019

LA QUÊTE DE L'OISEAU DU TEMPS – LA CONQUE DE RAMOR


LA QUÊTE DE L'OISEAU DU TEMPS – LA CONQUE DE RAMOR

Le légendaire chevalier Bragon pense en avoir fini avec sa vie aventureuse dont les exploits ont fait les heures les plus riches des conteurs d'Akbar. À présent qu'il est vieux, il n'aspire plus qu'au repos, retiré qu'il est dans sa ferme des hauts plateaux du Médir. Mais la tranquillité n'est pas de mise pour les héros. Un jour vient à lui Pélisse, jeune vierge sauvage et rousse aux formes généreuses, accompagnée de son Fourreux, animal étrange aux mystérieux pouvoirs. Elle lui apporte un message de sa mère, la princesse-sorcière Mara, elle-même ancienne maîtresse de Bragon. La situation est grave : Ramor, le dieu maudit, va bientôt sortir de la conque où les dieux l'avaient enfermé pour contenir sa soif de pouvoir. La destruction et la mort s'étendraient alors sur Akbar sans que quiconque puisse s'y opposer. Il ne reste que huit jours avant la « nuit de la saison changeante » où s'achèvera l'enchantement qui retient Ramor prisonnier. Mara a besoin de l'Oiseau du Temps, car il est le seul capable d'arrêter le temps, ce qui lui permettrait d'achever, avant la fin des huit jours, la trop longue incantation qui lie Ramor à la conque. Mais la première épreuve de la quête sera d'aller récupérer la Conque de Ramor, jalousement gardée par Shan-Thung, le prince-sorcier de la Marche des Terres Éclatées. Sollicité par son ancien amour, agacé par la fougue et l'insolence de Pélisse qui prétend être sa fille, Bragon sort sa fidèle faucheuse de son étui et s'embarque sans plus d'hésitation dans ce qui sera la plus hasardeuse des entreprises jamais vues sur Akbar : La Quête de l'Oiseau du Temps !...


La Quête de l'Oiseau du Temps – La Conque de Ramor
Scénario : Serge Le Tendre
Dessins : Régis Loisel
Couleurs : Régis Loisel
Couverture : Régis Loisel
Editeur : Dargaud
Genre : Fantasy
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 04 janvier 1983
Nombre de pages : 48

Mon avis : Comme chaque fan de BD le sait bien, nombreuses sont les œuvres cultes qui parsèment l’histoire du neuvième art, et, justement, parmi celles-ci, comment ne pas citer La Quête de l'Oiseau du Temps ?! Œuvre de Le Tendre pour le scénario et du célèbre Régis Loisel pour les dessins, nous avons là, indéniablement, une des BD franco-belges les plus cultes de ces quatre dernières décennies ; d’ailleurs, pour être tout à fait franc, je ne m’imaginais même pas que cette saga était aussi ancienne vu que le premier tome, La Conque de Ramor, est sorti en 1983. Mais trêve de tergiversations sur l’ancienneté de l’œuvre en elle-même, quoi que, comme vous le verrez, cela aura son importance, est intéressons-nous un peu à celle-ci, et plus précisément à ce premier tome. Je vous l’ai dit, avec La Quête de l'Oiseau du Temps, nous tenons là l’une des BD les plus connues de ces quatre dernières décennies, une BD, donc, qui, comme Thorgal par exemple, est plus de ma génération que de celle qui nous a succéder. Bien évidemment, au vu de son âge, nous avons là une œuvre moins moderne, le genre que les plus jeunes d’entre nous surnommeront de « Fantasy à la papa », ce qui n’est pas forcément péjoratif en soi. Sauf que… sauf que, du coup, les canons du genre s’en trouvent bien évidement forts différents et qu’il est bien plus difficile a un adolescent, en 2019, de plonger dans cette œuvre, habitué qu’il est à un style narratif et des dessins complètements différents. De même, l’une des premières impressions qui ressortent de cette BD, c’est que, par moments, au fil des planches, l’on ne peut s’empêcher de se dire que certaines choses ont plutôt mal vieillies. Oh certes, pas au point de gâcher le plaisir de la lecture, prétendre le contraire serait inexact, mais bon, là où un Thorgal s’en sortait plutôt très bien, ce n’est pas autant le cas avec cette Quête de l’Oiseau du Temps. Mais alors, au vu de tout ce que je vous ai dit, vous vous dites que je n’ai pas trop apprécié ce premier tome de La Quête de l'Oiseau du Temps ? Eh bien en fait, aussi surprenant que cela puisse paraitre, si ! Certes, je dois reconnaitre que je m’attendais a mieux, certes, oui, la chose a plutôt pris un petit coup de vieux, mais dans l’ensemble, nous tenons tout de même une sacrée bonne bande dessinée : scénario un peu convenu mais plutôt bon, personnages assez attachants et variés, dessins de Loisel tout simplement excellents et qui nous rappellent à quel point le gars est tout simplement doué, mais aussi et surtout, un premier tome bien plus dense et intéressant que ceux que l’on peut trouver de nos jours ! En effet, dans la bande dessinée moderne, les premiers tomes servent surtout à mettre en place la saga, l’univers, les personnages et l’action ne débute réellement, la plus part du temps, que dans le second, or, ici, dans cette Conque de Ramor, nous avons un premier volume qui ne se contente pas de faire les présentations et qui va bien plus loin, avec une quête déjà fort bien avancée et moult événements importants déroulés. Alors, bien entendu, l’on peut trouver l’ensemble vieillot, mais les anciennes bande dessinées avaient également du bon et l’on découvrait davantage de choses dans un tome que, de nos jours, en trois ou quatre… Bref, au final, et même si je n’ai pas excessivement sauté au plafond, j’ai plutôt apprécié ce premier tome de La Quête de l'Oiseau du Temps, de par son scénario et ses dessins, celui-ci mérite largement tout le bien dit à son sujet depuis longtemps ; Evidement, j’attends de voir la suite pour voir si celle-ci est à la hauteur de ce premier tome, mais bon, je ne vois pas non plus pourquoi cela ne serait pas le cas ?!


Points Positifs :
- Le premier volume de l’une des BD les plus cultes de ces quatre dernières décennies et qui, pour les vieux de la vieille, n’a rien perdue de sa force. Il faut dire que, dès ce premier volet, on entre de plein pied dans l’aventure et on ne s’ennui pas une seule seconde.
- Les dessins de Loisel, bien entendu. Il faut dire que, un des meilleurs atouts de cette saga, est sa partie graphique, Loisel étant un artiste au style incomparable.
- Des personnages hauts en couleurs et si le chevalier Bragon occupe une place non négligeable, c’est bien entendu la belle et sensuelle Pélisse qui marque le plus les esprits.
- Un premier tome d’un autre âge, comme on n’en fait plus dans la BD franco-belge. Il faut dire que, dans celui-ci – et en 48 pages seulement – il se passe plus de choses que dans un cycle complet moderne, c’est pour dire !
- Le coté grande aventure sans la moindre prise de tête – et en plus, il y a une certaine dose d’humour non négligeable.

Points Négatifs :
- Aussi bon soit ce premier tome – et cette saga dans un sens plus large – force est de constater que celle-ci commence un peu à accuser son age, particulièrement pour ce qui est de la colorisation. Du coup, je ne suis pas sur que cette œuvre puisse toucher le grand public, de nos jours, du moins, pas autant qu’a l’époque.
- Malgré le coté fort sympathique de la chose, je m’attendais peut-être a quelque chose de plus… comment dire… grandiose ? Après, c’est peut-être une simple affaire de gouts personnels.

Ma note : 8/10

mardi 22 janvier 2019

LA FORÊT DES MYTHAGOS – AVILION


LA FORÊT DES MYTHAGOS – AVILION

Moitié humaine par son père, moitié imago par sa mère, Yssobel a entrepris un dangereux voyage vers Avilion, le cœur du bois des Ryhope, afin d'y retrouver un roi du passé grièvement blessé : Peredur. Mais en chemin elle s'est perdue. Jack, son frère, est persuadé que son grand-père paternel, George Huxley, peut l'aider à retrouver Yssobel. Il décide de quitter la forêt des Mythagos et de rejoindre pour la première fois de sa vie l'autre monde, cette Angleterre moderne dans laquelle se trouve la demeure familiale d'Oak Lodge. Confrontés aux difficultés de leur quête respective, Yssobel et Jack vont découvrir à quel point il est douloureux d'être écartelé entre deux réalités, celle du Sang et celle de la Sève.


La Forêt des Mythagos – Avilion
Auteur : Robert Holdstock
Type d'ouvrage : Fantasy, Mythologie
Première Parution : 16 juillet 2009
Edition Poche : 05 mars 2015
Titre en vo : Mythago Wood – Avilion
Pays d’origine : Grande-Bretagne
Langue d’origine : anglais
Traduction : Florence Dolisi
Editeur : Folio SF
Nombre de pages : 528

Mon avis : Après m’être replongé, depuis novembre dernier avec le premier tome du Codex Merlin, dans les œuvres les plus marquantes du regretté Robert Holdstock, Avilion est, pour ma part, un cas a part puisque c’était la toute première fois que j’avais eu l’occasion de lire ce qui restera comme étant le tout dernier volet de l’exceptionnel cycle de La Forêt des Mythagos mais aussi, le dernier roman de l’auteur. En effet, jusqu’ici, je connaissais déjà les précédents volets du cycle, mais Avilion, sorti peu de temps avant le décès de Holdstock, m’était inconnu jusqu’à il y a peu de temps, du coup, c’était avec une curiosité pour le moins certaine que je me suis plonger dans sa lecture, ce, pour le coté inédit de cet ouvrage, bien entendu, mais aussi, pour le fait que celui-ci allait me permettre de renouer, pour la toute dernière fois, avec le cycle majeur de Robert Holdstock, cette fameuse Forêt des Mythagos qui m’avait tant enchanter, particulièrement lors de ses deux premiers volumes. Car la suite, il faut le reconnaitre, était moins somptueuse et, justement, le quatrième tome de la saga, La Porte d’Ivoire, m’avait laissé une impression douce amère, le résultat étant à mille lieux du chef d’œuvre absolu qu’était Lavondyss, par exemple. Alors, Avilion aura-t-il réussi à remonter le niveau ? Allions nous faire nos adieux au Bois de Ryhope de fort belle manière ? Eh bien, disons qu’en fait, oui et non. Oui car, incontestablement, Avilion touchera les nostalgiques du premier tome en revenant sur le sort des protagonistes principaux de celui-ci : Steven, Guiwenneth mais aussi Christian – eh oui, le bougre est de retour parmi les vivants. Ainsi, dans ce cinquième tome de la saga, le lecteur découvre ce qui est arrivé au couple Steven/Guiwenneth, ceux-ci ayant eu, au passage, deux enfants, un garçon et une fille, Jack et Yssobel. Ensuite, Avilion, sans atteindre les sommets narratifs des deux premiers volumes de la série, n’en reste pas moins une fort sympathique réussite dans le sens où, les légendes utilisées par Holdstock – celle du Roi Arthur, d’Ulysse, principalement – apportent un plus indéniable a un récit qui, ma foi, fonctionne plutôt bien. Cependant, si les deux premiers tiers de l’ouvrage sont un quasi-sans faute, force est de constater que, c’est vers la fin que les problèmes surgissent, ainsi, prenons le cas de Christian : a quoi bon l’avoir ressusciter, en avoir fait un des éléments centraux de l’intrigue si ce n’est que pour, au final, le voir réduit a portion congrue, le bougre ayant au passage droit a une nouvelle mort sans le moindre panache. De même, Jack, omniprésent dans la première partie et qui passe quasiment tout le bouquin, ensuite, a marcher pour rejoindre sa sœur, les retrouvailles étant, elles aussi, rapidement expédiées ?! Bref, vous l’avez compris, le final, pourtant bon en soit, est non seulement trop court mais donne surtout l’impression d’avoir été expédié a la va-vite, comme si Holdstock était pressé d’en finir. C’est plutôt dommage car Avilion était, jusque là, une belle petite réussite mais il restera, finalement, a mille lieux des deux premiers tomes, les deux points d’orgues, indéniablement, d’une saga décidément pas comme les autres…


Points Positifs :
- Le plaisir de retrouver Steven et Guiwenneth – enfin, la version principale de cette dernière – de découvrir qu’ils ont vécus quelques années ensemble, qu’ils ont eu des enfants et qu’ils ont connu le bonheur. Forcément, cela ne pourra que titiller le lecteur qui attendait depuis longtemps de leurs nouvelles.
- Les deux protagonistes principaux de cet Avilion sont les enfants de Steven et Guiwenneth : Yssobel et Jack. La première est plus proche de la forêt, le second du monde des humains, et suivre leurs péripéties, que ce soit au cœur de la Forêt des Ryhope ou dans la campagne anglaise, est un pur régal.
- Le talent indéniable de conteur de Robert Holdstock qui savait si bien nous enchanter et nous captiver, avec son univers original et rempli de légendes diverses – ici, a sa propre mythologie personnelle, on a même droit au Roi Arthur et a Ulysse.
- Même si elle est beaucoup trop courte, la fin est plutôt pas mal avec cette sœur et ce frère qui finissent par vivre dans leurs mondes respectifs.
- Les nombreuses références aux autres volumes de la saga.

Points Négatifs :
- Une dernière partie beaucoup trop rapide, Robert Holdstock ayant prit son temps pour tisser sa toile scénaristique avant de tout expédié en quelques pages. Dommage car les idées étaient plutôt bonnes et méritaient un autre développement.
- L’auteur nous ramène Christian, lui donne un rôle central dans l’intrigue, mais non seulement il le montre à peine, mais en plus, son final et sa nouvelle mort sont bâclés.
- Omniprésent dans la première partie, Jack passe ensuite quasiment tout le bouquin à marcher pour rejoindre sa sœur. Mouais, un peu bof…

Ma note : 7,5/10

lundi 21 janvier 2019

INTO THE WILD


INTO THE WILD

Christopher McCandless est un étudiant américain brillant qui vient d'obtenir son diplôme et qui est promis à un grand avenir. Rejetant les principes de la société moderne, après un dîner dans un restaurant avec ses parents, pour fêter son diplôme, il décide de partir sur les routes, sans prévenir sa famille. Il renonce ainsi au rêve américain pour une vie aventurière. Il brûle ses papiers et envoie toutes ses économies à Oxfam puis part en voiture vers le sud des États-Unis. Il découvre l'Arizona, le Grand Canyon, la Californie et trouve divers petits boulots à travers le Dakota ou encore le Colorado afin de financer le reste de son voyage. Il arrive au Mexique, lorsque lui vient l'idée d'aller en Alaska. Il met tout en œuvre pour y arriver et parvient finalement à Fairbanks en auto-stop. Il découvre alors les montagnes enneigées et se réfugie dans un bus abandonné. Il y restera une centaine de jours…


Into the Wild
Réalisation : Sean Penn
Scénario : Sean Penn, adapté du récit Voyage au bout de la solitude de Jon Krakauer
Musique : Michael Brook, Kaki King et Eddie Vedder
Production : Paramount Vantage, River Road Entertainment, Art Linson Productions
Genre : Drame, aventure, biographie
Titre en vo : Into the Wild
Pays d'origine : Etats-Unis
Langue d'origine : anglais
Date de sortie : 21 septembre 2007
Durée : 148 mn

Casting :
Emile Hirsch : Christopher McCandless, dit « Alexander Supertramp »
William Hurt : Walt McCandless, le père de Christopher
Marcia Gay Harden : Billie McCandless, la mère de Christopher
Jena Malone : Carine McCandless, la sœur de Christopher
Catherine Keener : Jan Burres, la hippie
Brian Dierker : Rainey, le compagnon de Jan
Vince Vaughn : Wayne Westerberg, l'employeur et ami de Christopher
Kristen Stewart : Tracy, la jeune chanteuse qui s'éprend de Christopher
Hal Holbrook : Ron Franz, l'homme âgé qui prend Christopher en affection
Zach Galifianakis : Kevin, l'homme travaillant avec Wayne Westerberg
Steven Wiig : Ranger Steve Koehler
Thure Lindhardt : le campeur danois

Mon avis : Cela faisait une éternité, ou presque, que je souhaitais revoir Into the Wild, long métrage du sieur Sean Penn que j’avais eu le plaisir de voir peu de temps après sa sortie, en 2008, donc, et dont j’en avais gardé un très bon souvenir. Bien évidement, plus d’une décennie plus tard, si, dans les grandes lignes, je me souvenais des événements les plus importants qui marquaient le road trip d’Alexander Supertramp, de sa traversée des Etats-Unis de part en part, de sa communion avec la nature, ce, jusqu’au drame final, j’avais oublier pas mal de détails de l’histoire, certaines rencontres faites par le jeune homme et, ma foi, ce fut un véritable régal de les redécouvrir, de pouvoir me replonger dans ce film qui, incontestablement, est bon. Car oui, Into the Wild est un sacré bon film, même si, je le pense, il ne plaira pas a tout le monde : il faut dire, qu’ici, il faut oublier l’action a tout va, la romance, le coté spectaculaire. Non, dans ce long métrage, si le spectaculaire est présent, c’est par le biais de ces paysages, aussi grandioses que variés, c’est par le biais de cette nature sauvage, indomptée et qui, comme chacun sait, finira par l’emporter sur le jeune homme. Pour le reste, disons que tout cela est plutôt contemplatif sans que cela ne soit nullement un défaut. Ainsi, tout au long du film, le héros fera diverses rencontres, toutes marquantes malgré leur simplicité, verra du pays, traversera des paysages somptueux et renouera de fort belle manière et sans la moindre concession avec cette nature sauvage. Si vous êtes un adepte de ce genre de films ou, dans un sens plus large, un amoureux de la nature en règle générale, Into the Wild est fait pour vous, si ce n’est pas le cas, ma foi, reconnaissons que vous risquez de vous ennuyez. Mais bon, si tout cela ne reste qu’une simple affaire de gouts, disons que, dans son genre, le film de Sean Penn réussit parfaitement son pays et vous entrainera dans un road trip qui finira peut-être mal mais qui vous fera renouer, vous aussi, avec une certaine simplicité qui, décidément, nous manque de plus en plus : celle du retour a la nature, bien entendu, mais aussi celle des relations humaines, oh combien importantes et que l’on a, elles aussi, tendance a délaissés. Bref, un film à voir ou à revoir…


Points Positifs :
- En temps normal, je ne suis pas un grand fan des biopic mais force est de constater que ce retour à la nature de Christopher McCandless reste assez fascinant. Il faut dire que regarder cet Into the Wild nous donnerai presque envie de partir vivre, nous aussi, dans les bois.
- Un excellent road movie qui nous fait traverser les Etats-Unis de part en part et qui nous fera découvrir tout un tas de paysages grandioses, une nature sauvage et indomptable mais qui n’en reste pas moins magnifique.
- Si le retour à la nature est au cœur de la thématique de ce film, n’oublions pas les relations humaines, celles qui sont faites par le biais de belles rencontres, sans les contraintes de la société.
- La mise en scène tout en sobriété et en finesse de Sean Penn.
- Un casting plutôt bon dans l’ensemble.
- La bande son d’Eddie Vedder !

Points Négatifs :
- Quand on connait les dires de la sœur, on se dit que cette famille a été un peu édulcorée, ce qui explique mieux, par ailleurs, pourquoi le jeune homme a envoyer tout plaqué pour partir a l’aventure…
- Il est clair que Into the Wild n’est pas destiné a tout le monde, le coté contemplatif risquant d’endormir un certain public. Après, tout cela reste une affaire de gouts…

Ma note : 8/10