LE MOYEN ÂGE, UNE IMPOSTURE
LE
MOYEN ÂGE, UNE IMPOSTURE
Médiéval, féodal demeurent de nos jours des insultes. C'est le résultat d'une
légende ourdie dès le XVIIIe siècle et orchestrée par la Révolution, puis par
les maîtres de l'enseignement public. Jacques Heers montre ici les erreurs et
les malhonnêtetés qui ont fondé et alimenté cette légende. Saint Louis rendant
la justice sous son chêne, féodal devenu synonyme d'inégalité criarde, médiéval
utilisé à toutes les sauces dès qu'il s'agit de caractériser un retard ou un
blocage : le Moyen Age est encombré d'a priori, de légendes forgées afin
d'accentuer un misérabilisme imaginaire, voire de mensonges. Jacques Heers
utilise son érudition au service d'une démystification salutaire des mille ans
qui séparent la chute de l'empire romain d'Occident et la découverte de
l'Amérique.
Le Moyen Âge, une Imposture
Auteur
: Jacques
Heers
Type
d'ouvrage : Histoire
Edition
originale : 10 septembre 1992
Edition
française : 04 décembre 2008
Titre
en vo : Le Moyen Âge, une Imposture
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Traduction : Néant
Editeur : Tempus
Perrin
Nombre
de pages : 384
Mon
avis : Il y a de cela quelques jours, je
vous avais parlé d’un essai plutôt intéressant du sieur David Colon, un certain
Propagande.
Comme son titre l’indique, cet ouvrage nous narrait l’histoire de la
manipulation de masse au fil des siècles, thématique franchement intéressante,
comme vous pouvez l’imaginer. Etant donc plutôt bien lancé dans le genre essais
historiques, je me suis décidé, ensuite, a aborder une autre thématique tout
aussi intéressante, celle, vous l’avez compris, du Moyen-âge et, plus précisément,
des très nombreuses idées fausses que le grand public, les médias, les
politiques et même les historiens se font au sujet de cette période historique
qui, comme chacun sait, n’a pas bonne presse… Vous en doutez ? En anglais,
Moyen-âge se dit Dark Ages ce qui, ma foi, veut tout dire et, d’ailleurs, il
suffit de regarder un peu les médias pour entendre des termes aussi péjoratifs
que médiéval, moyenâgeux, etc. Du moins, péjoratifs car ceux-ci le sont devenus,
au fil du temps : la faute, selon les pays, a des individus qui, pour
glorifier leurs propres faits, on mépriser ceux de leurs ancêtres, la faute,
pour ce qui est de la France, à la Révolution Française et à la République qui
avait besoin de boucs émissaires afin de justifier son existence, la royauté,
la noblesse et le clergé. C’est donc en démontrant tout cela dans cet ouvrage
que le sieur Jacques Heers nous fait découvrir un Moyen-âge différent de celui
que l’on connait, une époque qui, certes, n’est pas glorifiée en tant que telle
mais qui, finalement, ne mérite pas le traitement qu’elle subit depuis trop
longtemps alors que l’Antiquité, la Renaissance ou l’époque dite moderne, avec
leurs défauts, sont montrées en tant qu’exemples de vertus et de progrès
sociaux. Le Moyen Âge, une Imposture
est donc un ouvrage qui mérite le détour et dont le principal défaut,
finalement, est qu’il est trop court, l’auteur n’abordant pas tous les faits de
société et ayant, de plus, tendance à se répéter un peu trop souvent.
Cependant, si vous souhaitez en connaitre davantage sur ce Moyen-âge
réhabilité, je pense que le jeu en vaut la chandelle…
Points
Positifs :
-
Un ouvrage intéressant qui nous présente un Moyen-âge pour le moins innatendu
et assez éloigné de celui que l’on nous présente depuis des décennies, pour ne
pas dire depuis quelques siècles. Bref, voilà une période historique qui mérite
d’être réhabilitée !
-
Il est instructif de voir comment, selon les pays et les différentes époques,
le Moyen-âge a été voué, petit à petit, aux gémonies, cette période étant accablée
de tous les maux alors que, si on la compare aux autres qui l’ont précédé ou
suivis, cela ne se justifiait nullement.
-
La problématique française du traitement du Moyen-âge est fort intéressante
quand à la responsabilité de la Révolution et de la République.
-
Un ouvrage qui plaira a la fois aux connaisseurs qu’aux néophytes.
Points
Négatifs :
-
Dommage que Jacques Heers survole par moments certains faits qui auraient
mérité d’être davantage développés, cela aurait donné de la consistance à ses
propos.
-
L’auteur à tout de même la manie discutable de se répéter un peu trop souvent à
mon gout, ce qui est dommage.
-
Un ouvrage un peu trop court et qui aurait, largement, mérité cent ou deux cent
pages supplémentaires…
Ma note : 7/10
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