lundi 1 août 2022

BARRY LYNDON


BARRY LYNDON
 
Au XVIIIe siècle, en Irlande, dans les années 1750, le père de Redmond Barry est tué en duel pour une querelle au sujet de l'achat d'un cheval. Sa veuve, Belle, dédaigne toutes les offres de mariage pour se consacrer à l'éducation de son fils unique. Barry tombe amoureux de sa cousine Nora, laquelle le séduit. Mais quand John Quin, un riche capitaine anglais, lui fait la cour, sa cousine délaisse Barry qui n'a pas d'argent. La perspective d'un mariage entre leur sœur et un officier fortuné n'échappe pas aux frères de Nora. Barry, lui, refuse la situation et provoque Quin en duel. Il croit avoir tué son rival et, pressé par les frères de Nora, prend la route de Dublin pour se faire oublier quelque temps. N'ayant jamais voyagé, il tombe dans une embuscade tendue par un bandit de grand chemin, le Capitaine Feeney, qui lui prend son cheval, son argent et tout son équipement. Brisé et sans le sou, il s'engage dans l'armée britannique comme simple soldat. Il est rejoint dans son régiment par un ami de la famille, le capitaine Grogan qui l'informe qu'il n'a pas tué Quin, son pistolet étant chargé d'une inoffensive balle d'étoupe. Le duel a été truqué pour forcer Barry à s'éloigner afin que sa cousine puisse se marier avec Quin et éponger les dettes de la famille. Pour prix de son silence, Grogan a reçu de la famille de Nora une forte somme d'argent, qu'il s'offre à partager avec Barry. Le régiment de Barry est envoyé combattre les Français sur le continent. Nous sommes au début de la guerre de Sept Ans et l'Angleterre est alors alliée à la Prusse, qui affronte la France, la Suède, la Russie et l'Autriche.
 

Barry Lyndon
Réalisation : Stanley Kubrick
Scénario : Stanley Kubrick d'après l’œuvre de William Makepeace Thackeray
Musique : Jean-Sébastien Bach, Georg Friedrich Haendel, Wolfgang Amadeus Mozart, Giovanni Paisiello, Franz Schubert, Antonio Vivaldi, Frédéric II de Prusse, Seán Ó Riada
Production : Peregrine, Hawk Films, Warner Bros
Genre : Historique
Titre en vo : Barry Lyndon
Pays d’origine : Etats-Unis, Royaume-Uni
Parution : 18 décembre 1975
Langue d'origine : Anglais, Français, Allemand
Durée : 185 min
 
Casting :
Ryan O'Neal : Barry Lyndon, né Redmond Barry
Marisa Berenson : la comtesse de Lyndon
Leon Vitali : lord Bullingdon
Dominic Savage : lord Bullingdon enfant
Patrick Magee : le chevalier de Balibari
Hardy Krüger : le capitaine Potzdorf
Marie Kean : Belle, la mère de Barry
Murray Melvin : le révérend Samuel Runt
David Morley : Bryan Patrick Lyndon
Steven Berkoff : lord Ludd
Gay Hamilton : Nora Brady
Diana Körner : Lischen
Frank Middlemass : Sir Charles Reginald Lyndon, chevalier de l'ordre du Bain
André Morell : lord Gustavus Adolphus Wendover
Arthur O'Sullivan : le capitaine Feeny
Billy Boyle : Seamus Feeny
Godfrey Quigley : le capitaine Grogan
Leonard Rossiter : le capitaine John Quinn
Philip Stone : Graham, le secrétaire de la comtesse de Lyndon
Peter Cellier : sir Richard
Geoffrey Chater : le docteur Broughton
Roger Booth : George III
Anthony Sharp : lord Hallam
Ferdy Mayne : le colonel Bulow
Wolf Kahler : le prince de Tübingen
Frederick Schiller : Herr Von Potzdorf, le ministre de la police
Liam Redmond : le père de Nora
Pat Laffan : Ulick, un frère de Nora
Patrick Dawson : Mick, un frère de Nora
John Bindon : le sergent recruteur
Pat Roach : Toole, le soldat lors du combat à mains nues
Jonathan Cecil : le lieutenant Jonathan Fakenham
John Sharp : Doolan
Hans Meyer : Joseph, l'officier prussien
George Sewell : le second de Barry Lyndon au duel final
Barry Jackson : le second de Barry Lyndon au duel final
John Sullivan : le second de lord Bullingdon au duel final
Norman Gay : le tailleur
Roy Spencer : le vendeur de chevaux
Harry Towb : l'aubergiste
Michael Hordern : le narrateur
Norman Mitchell : le soldat britannique organisant le combat entre Barry et Toole
 
Mon avis :
 On ne va pas se mentir, au fil de sa longue et fructueuse carrière, le grand Stanley Kubrick, probablement un des plus grands réalisateurs du vingtième siècle – pour ne pas dire de l’Histoire du Septième Art tout court – nous aura offert une filmographie qui, dans les grandes lignes, aura osciller entre les très bons films et les chefs d’œuvres absolus. Bien entendu, certains me diront que tout cela n’est qu’une affaire de ressentit et que d’autres réalisateurs ont fait aussi bien que Kubrick, ce qui, ma foi, est plutôt exact. Cependant, reconnaitre que celui-ci est un des plus grands n’est nullement une exagération, bien au contraire ! Curieusement, depuis que ce blog existe, je n’ai eu l’occasion de vous parler que de deux longs métrages du maitre : Les Sentiers de la Gloire et Shining, ce qui, ma foi, est plutôt incroyable au vu des films du réalisateur qui se devraient d’avoir leur place par ici. C’est donc afin de commencer à réparer cette belle faute de gout que, aujourd’hui, je vais vous parler de ce qui est, sans aucun doute, un des plus beaux fleurons de Stanley Kubrick, un certain… Barry Lyndon ! Bon, ici, les choses apparaissent d’entrée de jeu assez simple : considéré depuis sa sortie, en 1975, comme étant un chef d’œuvre du Septième Art, Barry Lyndon qui, curieusement, ne connut pas un grand succès au prêt du grand public anglo-saxon est, définitivement, un film superbe que tout amateur de cinéma se doit de voir au moins une fois dans sa vie. Naturellement, on pourrait dire cela de toutes les productions du sieur Kubrick, cependant, dans le cas présent, comment ne pas reconnaitre que Barry Lyndon est, probablement, une des plus belles réalisations du maitre ? Tout d’abord, en raison de la photographie de ce film qui reste encore, malgré presque cinq décennies écoulées, de toute beauté : utilisant uniquement la lumière du jour et celle des bougies pour les scènes en intérieur, Stanley Kubrick nous prouve ici qu’il n’était pas qu’un simple réalisateur et que sa vision de l’image n’était pas anodine. De plus, tout au long des trois heures que dure Barry Lyndon, comment ne pas s’extasier devant ces très nombreuses scènes qui nous rappellent les tableaux de l’époque, les cadrages audacieux proposés ici ajoutant à cette impression que l’on ne peut qualifier que d’enchanteresse. Mais ce film, naturellement, n’est pas là uniquement que pour le plaisir de nos yeux puisque nos oreilles vont être servies, tout au long de celui-ci, par de multiples compositions du XVIIIe siècle : somptueuses, bien entendu, celle-ci renforcent l’impression générale positive que l’on peut avoir de cette œuvre décidément peu commune où l’a presque l’impression, par moments, d’avoir effectué un voyage dans le temps tellement la reconstitution historique est crédible ! Ajoutons à cela des protagonistes auxquels il est certes difficile de s’attacher – par de héros ici, et encore moins Barry – mais qui n’en restent pas moins diablement charismatiques malgré leurs défauts et une intrigue qui oscille entre espoirs et mélancolie et dont la conclusion, désabusée, est tout simplement parfaite et vous comprendrez à quel point ce film mérite bel et bien les très nombreux louanges qu’il a eu depuis sa sortie. Génial mais probablement trop complexe pour le grand public, Barry Lyndon est une œuvre comme on n’en fait plus et confirme tout le génie d’un réalisateur alors au fait de sa créativité. Bien entendu, avec le temps qui est passé depuis, il ne plaira pas à tout le monde – déjà à l’époque – mais bon, si vous prétendez aimer le cinéma, il serait dommage de passer à coté d’une telle merveille !
 

Points Positifs
 :
- Probablement un des meilleurs films de Stanley Kubrick et, dans un sens plus large, un des chefs d’œuvres cinématographique du vingtième siècle. Surprenant dans sa conception, magnifique visuellement, Barry Lyndon est une œuvre empreinte d’une poésie rare que tout amateur de cinéma se doit de voir au moins une fois dans sa vie !
- C’est visuellement que Barry Lyndon marque le plus les esprits : pour ses nombreuses scènes qui nous renvoient a la peinture du XVIIIe siècle mais aussi, pour l’utilisation pour le moins osée et géniale de la lumière du jour et de celle des bougies.
- Peu de protagonistes vraiment sympathiques et auxquels on a envie de s’attacher, cependant, ces derniers, assez nombreux au demeurant, n’en marquent pas moins les esprits et sont franchement charismatiques. Les parfaits représentants de ces hommes et femmes de l’époque…
- Pour ce qui est du casting, il n’y a rien à redire, celui-ci est de qualité et l’on retiendra, naturellement, la performance de Ryan O'Neal dans le rôle de ce jeune paysan irlandais qui n’a qu’un but dans la vie : accéder a la richesse et a la reconnaissance de ses pairs et qui, pour cela, est prêt à tout !
- Un scénario particulier, qui nous montre le destin d’un homme du commun prêt a tout pour réussir et qui finira, naturellement, par échouer, mais qui n’en reste pas moins terriblement réussi et captivant, ce, malgré ses trois heures…
- Jean-Sébastien Bach, Georg Friedrich Haendel, Wolfgang Amadeus Mozart, Giovanni Paisiello, Franz Schubert, Antonio Vivaldi, Frédéric II de Prusse et Seán Ó Riada. Musicalement, il est difficile de faire mieux !
- Peut-être la meilleure reconstitution historique du XVIIIe siècle qu’il m’a été donné de voir !
 
Points Négatifs :
- On ne va pas se mentir, Barry Lyndon n’est pas un film qui plaira a tout le monde et si, en 1975, celui-ci avait déjà ses détracteurs, je ne vois pas comment le grand public moderne peut accrocher à une œuvre aussi spéciale dans sa conception. C’est dommage mais c’est ainsi…
- L’impression que, malgré les trois heures que dure ce film, il y avait de quoi faire plus et que le scénario aurait gagné, peut-être, a être davantage développé par moments.
 
Ma note : 8,5/10

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