jeudi 14 janvier 2021

MÔBIUS – LES FILS DU VENT


MÔBIUS – LES FILS DU VENT
 
A St Denis, au pied d'un pont qui traverse le canal, un camp de gitans va recevoir une visite inattendue. Un commando en armes vient de mettre la main sur un dénommé Berg, alors qu'il allait s'endormir dans sa voiture aménagée. Les habitants du camp n'opposent pas de résistance en voyant que les assaillants ne sont pas des policiers. Et lorsque Berg parvient à prendre la fuite, Lee se lance à sa poursuite. En tentant de traverser la route vers l'autre côté du pont, Berg est percuté par un camion, la jeune femme qui venait de le rejoindre tombe à ses côtés. Quelques minutes plus tard, alors qu'ils sont déclarés morts, Lee et Berg se réveillent au milieu d'une scène de guerre, entourés de cadavres, au pied d'un char d'assaut qui porte le logo d'une armée inconnue. Lee sait très bien pourquoi ils sont là, Berg ne portait pas de bague et lorsqu'ils sont morts tous les deux ils se sont réveillés dans un monde parallèle qui n'était pas prévu. Pour remettre de l'ordre dans tout cela, la jeune femme programme sa bague sur 9999, et fait exploser une grenade qui les tue à nouveau. Lorsqu'il se réveille sur Terra 9999, Berg ne semble pas comprendre ce qui lui arrive. Pourtant l’Organisation est certaine que c'est l'homme qu'il lui faut...
 

Môbius – Les Fils du Vent
Scénario : Jean-Pierre Pécau
Dessins : Igor Kordey
Couleurs : Anubis
Couverture : Manchu, Igor Kordey
Editeur : Delcourt
Genre : Fantastique, Science-Fiction
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 13 janvier 2021
Nombre de pages : 56
 
Mon avis :
 S’il y a bien un duo d’auteurs qui est omniprésent sur ce blog depuis que ce dernier existe – pour rappel, Le Journal de Feanor a fêter, en début d’année, sa sixième année – on peut dire, sans se tromper, qu’il s’agit de Jean-Pierre Pécau et d’Igor Kordey, le premier, scénariste touche à tout et qui sort quasiment une BD par mois, le second, dessinateur au style décrié mais qui nous rappelle si bien le grand et regretté Richard Corben. Ainsi, que cela soit ensemble – l’exemple le plus parlant étant, bien entendu, L’Histoire Secrète, série interminable qui refera bientôt parler d’elle dans les semaines à venir – ou séparément, régulièrement, les deux compères reviennent faire un petit tour sur ce blog, même si, je dois l’admettre, pas toujours avec une grande réussite… Et donc, en ce mois de janvier 2021, alors que nous nous demandons quand aura lieu un éventuel troisième confinement qui semble, à terme, inéluctable, Pécau et Kordey s’invitent dans nos demeures avec ce premier volume d’une toute nouvelle série, Môbius. Une de plus, diront leurs détracteurs, une de plus, diront même les fans qui préféraient peut-être que les deux bougres finissent leurs autres œuvres respectives – j’aurais bien aimé avoir la suite du Colt & Pepper de Kordey par exemple… Mais bon, après tout, pour ce qui est de ces derniers, pourquoi ne pas tenter l’expérience surtout que, comme on le sait bien, le duo est capable de nous pondre des trucs vachement originaux qui fourmillent de bonnes idées ?! Et, ma foi, en lisant ce premier volume de Môbius, s’il y a bien une chose que l’on ne peut critiquer, c’est l’originalité de la chose et ce scénario de Pécau qui nous surprend vraiment : une certaine mythologie gitane omniprésente, cette idée que la mort nous entraine dans un monde parallèle, cette police qui cherche les criminels par delà les dimensions, oui, sur ce point, Jean-Pierre Pécau a été loin et nous livre un univers étonnant et prometteur. Ensuite, il y a le cas Igor Kordey : si le style de ce dernier ne plaira toujours pas à tout le monde, ses fans, eux, seront ravis de le retrouver plus en forme que jamais et il est de plus en plus évidant, avec les années qui se sont écoulées depuis ses débuts, que ce dernier se rapproche de plus en plus du grand Richard Corben. Cependant, tout n’est pas parfait dans ce premier volume de Môbius, loin de là : il y a de bonnes idées, c’est un fait, mais il faut tout de même adhérer au concept général, c’est-à-dire, ce voyage après la mort dans d’autres Terres parallèles, ensuite, les protagonistes, il faut le reconnaitre, ne sont pas charismatiques pour un sou et lorsque l’on n’accroche pas au sort des héros, c’est un peu difficile de s’emballer vraiment pour leur sort, vous ne trouvez pas ? Pour finir, toute cette culture gitane est, par moments, un peu pesante même si ce n’est pas le principal défaut de cette BD… Bref, pour un premier tome, j’ai été loin d’être totalement conquis par ce Môbius qui possède certes tout un tas de bonnes idées mais qui a du mal a totalement accrocher le lecteur. Certes, cela ne m’empêchera nullement d’être au rendez vous de la suite, quand celle-ci daignera paraitre, mais, en tous cas, ce ne sera pas avec un grand enthousiasme, contrairement a d’autres séries du duo Pécau / Kordey et dont certaines, au demeurant, on même été abandonnées en court de route…
 

Points Positifs
 :
- Un postulat d’ensemble franchement original et qui met plutôt bien en avant toute une mythologie gitane qui est, il faut le reconnaitre, plutôt méconnue du grand public. De plus, cette idée que l’on est transporter, après notre mort, dans des mondes parallèles, si elle peut paraitre audacieuse, n’en reste pas moins intéressante.
- On peut aimer ou pas le personnage mais Jean-Pierre Pécau reste un auteur fort prolifique et bourré de bonnes idées qui ne cesse, au fil des années, de nous surprendre même si, parfois, ses créations sont pour le moins hasardeuses…
- Igor Kordey est égal a lui-même et nous livre une excellente prestation qui ravira, je n’en doute pas, ses fans avec son style tellement proche du grand, et regretté, Richard Corben.
- La colorisation d’Anubis colle parfaitement bien aux dessins du sieur Kordey.
 
Points Négatifs :
- Un manque de charisme évidant de la part des protagonistes principaux, ce qui fait que l’on a du mal a accroché totalement à l’intrigue vu que l’on se moque pas mal de leur sort.
- Il faut tout de même adhérer au concept de base de ce Môbius : le voyage dans des Terres parallèles après notre mort, mouais…
- L’omniprésence de la culture gitane, franchement complexe, est un peu pesante par moments.
- Bien évidement, Igor Kordey possède un style particulier et clivant, ce qui fait que ses habituels détracteurs fuiront cet album comme la peste !
 
Ma note : 7/10

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