mardi 26 janvier 2021

TROIE – LE SEIGNEUR DE L'ARC D'ARGENT


TROIE – LE SEIGNEUR DE L'ARC D'ARGENT
 
Déchirée par des rivalités impitoyables, la ville de Troie est en proie à un maelström d'intrigues et de traîtrises meurtrières. En dehors des murs de la cité mythique, des ennemis assoiffés de sang convoitent ses richesses et conspirent à sa chute. Trois individus vont se dresser et changer la destinée de plusieurs nations : Hélicon, le jeune prince de Dardanie, la prêtresse Andromaque à la volonté d'acier, et le légendaire guerrier Argurios, solitaire et dévoré par la vengeance.
 

Troie – Le Seigneur de l'Arc d'Argent
Auteur : David Gemmell
Type d'ouvrage : Fantasy, Historique
Première Parution : 10 octobre 2005
Edition Poche : 27 mars 2019
Titre en vo : Troy – Lord of the Silver Bow
Pays d’origine : Grande-Bretagne
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Rosalie Guillaume
Editeur : Bragelonne
Nombre de pages : 660
 
Mon avis :
 Le hasard fait souvent bien les choses et, dans le cas présent, force est de constater qu’il est plutôt savoureux que je me serais plonger dans les romans du regretté David Gemmell par le biais de ce cycle excellent que fut Le Lion de Macédoine, il y a de cela, sensiblement, un an, et que je ferais mes adieux à celui-ci avec un autre cycle se déroulant lui aussi dans la Grèce antique, une trilogie qui, par ailleurs, fut sa dernière – Gemmell nous quitta en pleine écriture du troisième volet et ce fut son épouse qui conclut ce dernier – je veux, bien entendu, parler du Cycle de Troie. Une année, donc, entre ces deux œuvres, une année pleine de bruit et de fureur, avec des personnages inoubliables, de très bons romans, d’autres nettement plus moyens mais aussi, une année avec les thématiques habituelles de l’auteur, c’est-à-dire, la Source, le Vide, des hommes bêtes, des dimensions parallèles, des affrontements perdus d’avance à un contre dix, des Reines Sorcières, de vieux guerriers bourrus, une conclusion qui tient en quelques lignes et autres joyeusetés du même genre qui, forcément, ne pouvaient que convaincre les détracteurs de Gemmell que celui-ci restait un romancier qui peinait énormément à se renouveler. Cependant, si certains ouvrages du britannique m’avaient, effectivement, laisser pour le moins dubitatif, dans l’ensemble, je suis un grand fan de Gemmell et je ne peux que m’incliner devant son immense talent pour nous proposer des histoires captivantes au possible et qui étaient bourrées de protagonistes charismatiques en diable. Et donc, quand est-il de Troie, ultime cycle de l’auteur, ce dernier sera-t-il un bon ou un mauvais Gemmell ? Bon, inutile de tourner autour du pot plus longtemps, ce premier volet de Troie, Le Seigneur de l’Arc d’Argent, est, tout bonnement… exceptionnel ! Oui, voilà, la chose est dite et je n’exagère nullement ! Pourtant, le défi, ici, était de taille puisque David Gemmell s’attaquait à ce qui est, sans aucune contestation possible, un des plus grands récits de l’histoire de l’humanité : L’Iliade ! D’autres avant lui s’y étaient atteler, avec plus ou moins de succès et, il faut le reconnaitre, l’histoire de la Guerre de Troie est tellement connue qu’elle fait partit du patrimoine mondial et qu’il est difficile d’imaginer qu’un auteur puisse encore y apporter quelque chose. Pourtant, aussi incroyable que cela puisse paraitre, avec ce premier volet de Troie, Gemmell nous prouve, de la plus belle des façons, que la chose est non seulement possible mais que, en plus, cela peut être fait avec talent. Vous aviez peur de lire une énième version du récit d’Homère ? Gemmell nous offre une préquelle de celui-ci qui nous permet de mieux connaitre les enjeux de l’époque, les protagonistes, les alliances, bref, ici, l’auteur nous amène, petit a petit, a ce qui sera la Guerre de Troie mais en partant, chronologiquement parlant, de beaucoup plus loin, prenant son temps pour nous présenter son univers, sa vision. Vous pensiez tout savoir sur des personnages aussi connu qu’Hector, Andromaque, Énée, Priam et les autres ? Gemmell met le premier quasiment de coté, fait du troisième le héros et nous invente quelques protagonistes charismatiques en diable qui apportent un plus à l’intrigue – le plus réussi étant, bien entendu, Argurios, personnage gemmallien par excellence, le plus troublant étant ce Prince égyptien qui nous fait terriblement penser au Moise de La Bible. Vous aviez peur de retrouver la Source, le Vide et autres joyeusetés habituelles de l’auteur ? Gemmell les oublie complètement – chose qu’il n’avait pas réussi a faire dans Rigante qui, pourtant, était déjà exceptionnel – pour se contenter de nous proposer une œuvre qui tient davantage du roman historique que de la fantasy, cette dernière étant absente du récit, ce qui n’est pas plus mal. Bref, vous l’avez compris, avec Le Seigneur de l’Arc d’Argent, David Gemmell réussit enfin à se renouveler et nous offre un début de cycle que l’on peut qualifier, sans problème, de grandiose : captivant de bout en bout malgré ces plus de six-cent pages, on ne ressort pas indemne de cette relecture de la Guerre de Troie et on n’espère qu’une chose, que les deux autres volets du cycle soient du même acabit car bon, comment dire… Gemmell a fait fort, très fort même !
 

Points Positifs
 :
- Un des meilleurs romans de Gemmell, tout simplement, à comparer avec Rigante et Légende – ce dernier possédant bien des défauts mais bon, c’est par lui que tout a commencer, et puis, il y a Druss. Il faut dire que l’auteur nous offre ici un ouvrage que l’on peut qualifié d’exceptionnel et qui nous tient en haleine de la première à la toute dernière page.
- David Gemmell s’attaque à ce chef d’œuvre absolu de la littérature mondiale qu’est L’Iliade du grand Homère, mais c’est une folie !? Non, c’est un coup de génie quand on voit le résultat final, c’est-à-dire, une relecture de la Guerre de Troie avec ce premier tome qui est davantage une préquelle, ce qui permet a l’auteur de mettre, tranquillement, en scène, ses protagonistes, son univers…
- Un casting cinq étoiles qui alterne figures connues et protagonistes inventés pour l’occasion : les premiers apparaissent sous un jour nouveau, les seconds ne dénotent nullement dans le récit, bien au contraire. Mention spéciale au trio majeur composé d’Hélicon, d’Andromaque et de l’excellent Argurios.
- Oubliez la Source, le Vide, les Reines Démons, les vieux combattants bourrus de soixante ans, les loups garous et les autres joyeusetés habituelles de Gemmell, celles-ci ne sont pas au rendez vous de ce premier volet de Troie qui tient davantage du roman historique que fantastique et qui nous prouve, enfin, que l’auteur pouvait se renouveler !
- Un Prince égyptien en exil, Ramsès II, un peuple d’esclaves travaillant pour Pharaon… Moise ne serait-il pas au casting !?
 
Points Négatifs :
- Les personnages de Gemmell ont tendance à être de véritables cœurs d’artichauts, il faut le reconnaitre.
- Franchement, à moins d’être totalement allergique au style de Gemmell, je ne vois pas…
 
Ma note : 9/10

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