mardi 25 mars 2014

LA TRILOGIE DE WIELSTADT


LA TRILOGIE DE WIELSTADT

Hiver 1620 : le Saint Empire Romain Germanique est dévoré par les premiers feux de la Guerre de Trente Ans. Après s’être acquitté d’une délicate mission pour les Templiers, le Chevalier Kantz revient à Wielstadt, une cité allemande protégée depuis toujours par un mystérieux dragon. Chasseur de démons initié aux arts secrets de la Kabbale, l’homme est un exorciste en armes qui mène contre le Mal une croisade solitaire et implacable. Rapière au poing, il va devoir traquer une insaisissable meute de goules qui répand la terreur dans la ville. Bientôt, il découvre que celles-ci sont sous l’emprise d’un sorcier revenu des limbes pour se venger des membres de la Sainte-Vehme qui le firent autrefois assassiner. Inquiète de voir Kantz s’intéresser à ses intrigues passées et présentes, la redoutable société secrète lance des tueurs à ses trousses. Mais le chevalier a aussi des amis et des alliés, à la cour des miracles comme chez les faunes ou les fées, et rien ne saurait le freiner dans sa quête de la vérité. Il éliminera les goules, déjouera les complots de la Sainte-Vehme et affrontera seul, au cours d’un combat désespéré, le spectre du sorcier dément.


La Trilogie de Wielstadt
1 - Les Ombres de Wielstadt
2 - Les Masques de Wielstadt
3 - Le Chevalier de Wielstadt
Auteur : Pierre Pevel
Type d'ouvrage : Fantasy, Cape et d’Épée, Uchronie
Première Parution : 15 mai 2001
Edition Poche : 14 avril 2011
Pays d’origine : France
Langue d’origine : Français
Editeur : Pocket
Nombre de pages : 760

Mon avis : Je débutais ce mois de mars 2014 par la critique du dernier tome de cet excellent cycle de Fantasy et de Cape et d’Epée que fut Les Lames du Cardinal avec Le Dragon des Arcanes, bonne conclusion d’une trilogie qui, ma foi, aura marqué indéniablement ce début d’année. Et comme cela m’arrive souvent, lorsque je découvre un auteur, ici, le sieur Pierre Pevel, français de son état (ce qui nous rappelle que bien souvent, il n’y a pas besoin de franchir la Manche ou l’Atlantique pour trouver de fort bonnes œuvres), l’envie me prit de me lancer dans ses productions antérieures, et justement, cela tombait plutôt bien puisque Pevel avait véritablement lancé sa carrière, il y a de cela une dizaine d’années, avec une autre trilogie : Wielstadt. Tout d’abord, ce qui m’a marqué, c’est que les points communs entre les deux œuvres ne sont pas négligeables : non pas le fait que nous avons deux trilogies mais surtout le fait que là où Les Lames du Cardinal nous entrainait dans la France de Richelieu, dans Wielstadt, l’action se déroule quelques années avant, dans ce Saint-Empire Romain Germanique (grosso modo, l’Allemagne actuelle) en prise avec les débuts d’un terrible conflit qui le mettra à feu et à sang, la Guerre de Trente ans. Ensuite, si le merveilleux n’était pas absent dans Les Lames du Cardinal, présence des dragons oblige, dans Wielstadt, c’est encore plus marqué puisque, entre les faunes, les centaures, les fées, le fameux dragon (le dernier des grands dragons d’occident) qui veille sur la ville, les goules et autres revenants, il apparait clairement que cette Europe du XVIème siècle est à la fois proche et identique de la nôtre. Mais ici, point d’équipe hétéroclite de héros comme dans les Lames mais un seul protagoniste principal, le ténébreux et charismatique Chevalier Kantz, lutteur infatigable contre les forces du mal et possédant un lourd passé ; bien évidement, les trois romans qui composent cette trilogie fourmillent de personnages secondaires plutôt attachants pour certains mais Kantz est franchement au-dessus de tout le monde, tout l’intérêt, ou presque de ce cycle reposant sur ces épaules et… bien évidement… sur ces enquêtes qu’il doit mener au sein des sociétés secrètes de la cité franche de Wielstadt et qui le mèneront dans les bas-fonds de l’âme humaine. Subtil mélange du Nom de la Rose et de Fantasy plus conventionnelle, La Trilogie de Wielstadt nous offre trois superbes récits qui sortent indéniablement des sentiers battus, à la fois historiques et fantastiques, non dénués d’humour par moments (la fée) et qui fait la part belle à la cruauté et l’ambition humaine. Au milieu de tout cela, un homme, Kantz, en lutte perpétuelle contre le mal mais qui vainc celui-ci davantage par le biais de ses talents d’enquêteur  et ses connaissances des forces obscures que par ses qualités de bretteur. Excellent cycle, cette Trilogie de Wielstadt nous offre trois romans de qualité égale et qui démontrait, déjà au début des années 2000, que Pierre Pevel était un auteur sur lequel il fallait compter.


Points Positifs :
- L’ambiance, le coté historique de la chose – la fameuse Guerre de Trente ans, conflit horrible qui ravagea le Saint-Empire Romain Germanique au XVIème siècle et peu connue en France – mélangé a une Fantasy qui sait rester a sa place et toutes ces sociétées secrètes qui plairont aux adeptes du genre.
- Le coté Nom de la Rose parfaitement assumé, sans oublier une inspiration du coté de Notre Dame de Paris.
- Le Chevalier Kantz, personnage tourmenté, au lourd passé (certes, ce n’est pas original) mais diablement charismatique.
- Trois excellents récits qui méritent amplement le détour.
- Plus que les démons et autres revenants, ce sont les humains qui apparaissent comme étant les plus cruels et détestables.
- La Citée franche de Wielstadt, et tout ce qui tourne autour de ces luttes de pouvoir, ses bas-fonds…
- Mine de rien, parmi les protagonistes secondaires, il y a foule et certains sont plutôt réussis.
- Certes, tous les mystères ne sont pas révélés à la fin du troisième récit, Le Chevalier de Wielstadt, mais ici, et contrairement à ce que peuvent faire d’autres auteurs (qui a dit oublis ?), je trouve plutôt que c’est une bonne idée : après tout, conserver une part de mystère n’est pas désagréable.

Points Négatifs :
- Par moments, on sent quelques raccourcis pour le moins faciles dans le récit ainsi que quelques petites imperfections narratives que l’on ne retrouvera pas, quelques années plus tard, dans Les Lames du Cardinal ; mais Pevel avait pris entretemps de la bouteille.
- Peut-être que le second récit, Les Masques de Wielstadt, est légèrement inférieur aux deux autres, et encore…
- Ah, on aurait pu en avoir d’autres des enquêtes du Chevalier Kantz, en tous cas, j’aurai dit oui sans hésiter pour retrouver un personnage aussi charismatique.

Ma note : 8,5/10

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