DECORUM – TOME 1
DECORUM
– TOME 1
Dans
une (ou des) époque(s) indéterminée(s), l’Eglise de la Singularité, une
intelligence artificielle devenue un être divin, envoie ses membres pourchasser
les Mères Célestes (un obscur groupuscule sectaire) à travers l’Espace et le
Temps. L’unique dessein de ces dernières semble être la création d’un œuf et de
son contenu, ce qui aurait des conséquences importantes pour l’univers dans son
ensemble. Ayant un besoin important d’argent, Neha Nori Sood, une jeune
coursière accepte de livrer un colis contre une somme rondelette dans un
secteur mal famé. Imogen Smith-Morley, une meurtrière du Syndicat Major (et
plus secrètement de la Guilde de vertu) à l’aspect austère et au langage
soutenu, rencontre Doman D’Vorth V le chef d’un gang afin de lui adresser le mécontentement
de ses supérieurs. Lorsque l’échange s’envenime, Neha Nori Sood arrive sur
place pour le dépôt de son colis, destiné à la tueuse. La valise renferme une
arme létale dont elle va faire bon usage et provoquer un véritable massacre.
Terrifiée par ce qu’elle vient de voir, Neha Nori Sood se voit proposer par
Imogen Smith-Morley un enseignement qui ferait d’elle une tueuse redoutable et
méthodique.
Decorum – Tome 1
Scénario : Jonathan Hickman
Dessins
: Mike Huddleston
Encrage : Mike
Huddleston
Couleurs : Mike
Huddleston
Couverture : Mike
Huddleston
Genre : Science-Fiction
Editeur
: Image Comics
Titre
en vo : Decorum – Vol.1
Pays
d’origine : Etats-Unis
Parution
: 27
juillet 2021
Langue
d’origine : anglais
Editeur
français : Urban Comics
Date
de parution : 12 mars 2021
Nombre
de pages : 160
Liste des
épisodes
Decorum
1-4
Mon
avis : Après Le
Dernier des Dieux, œuvre d’Heroic-Fantasy des sieurs Philip Kennedy
Johnson, pour ce qui est du scénario et de Riccardo Federici, pour ce qui est
des dessins et dont je vous ai parlé il y a de cela quelques jours, je vous propose
à présent un autre comics paru chez les éditions Urban et présenté sous un format que les puristes qualifieront de
franco-belge, un certain… Decorum.
Bien entendu, je ne m’attarderais guère sur le format choisis, destiné à
attirer un nouveau public au genre comics même si je dois reconnaitre que celui-ci
nous permet d’avoir, en main, un bel ouvrage, plus grand que d’habitude, ce qui
n’est pas une mauvaise chose. Ceci étant dit, quid, donc, de ce Decorum ? Déjà, il faut souligner
que celui-ci est une des dernières créations en date de Jonathan Hickman,
indéniablement, un des meilleurs scénaristes actuel du genre – il suffit de
relire des œuvres aussi variées que Pax Romana, Manhattan
Projects, Black
Monday Murders, Nightly
News ou, chez Marvel, un
certain Secret Wars
pour s’en convaincre ! Bref, malgré des scénarios complexes, une patte
graphique spéciale qui alterne dessins, pages blanches bourrées de symboles et
longs textes silybins, Hickman nous propose à chaque fois des créations
originales et de grande qualité. Sur ce point, il n’y a rien à redire, Decorum, malgré son coté oh combien
complexe, son début difficile auquel on ne comprend pas grand-chose tellement
on est écrasés par les informations et ses deux intrigues qui se déroulent en
parallèle, s’avère être une belle réussite oh combien prometteuse et, une fois
passé le premier tiers de cet album, il est difficile de ne pas être intriguer
et captiver par cet univers oh combien complexe. Mais la belle surprise de Decorum, c’est, indéniablement, sa
partie graphique : œuvre de Mike Huddleston, celle-ci peut être qualifiée,
sans exagération aucune, de superbe ! Complètement atypique, alternant
entre passages tout juste crayonnés et peintures oh combien réussies, ce style
graphique bouscule les habitudes des lecteurs et si elle en choquera plus d’un,
les autres, eux, seront totalement conquis par la maestria du sieur Huddleston,
artiste de grand talent et qui n’hésite pas à sortir des sentiers battus !
Bref, vous l’avez compris, à mes yeux, ce premier volet de Decorum est une excellente surprise et, une fois parvenu à la
dernière page de l’album, je n’ai eu qu’une seule envie, découvrir ce que nous
réserve Hickman pour la suite et voir si Huddleston continuera a nous éblouir
autant !? Mais bon, quelque part, je n’ai pas le moindre doute que ce sera
le cas !
Points
Positifs :
- Tout
simplement superbe ! Voilà comment on peut qualifier ce premier album de
la dernière création en date du sieur Jonathan Hickman. Nous proposant une histoire
de science-fiction se déroulant dans un univers de folie, terriblement complexe
mais oh combien bien écrit, nous proposant des protagonistes charismatiques et
deux intrigues principales captivantes, ce premier volet de Decorum apparait tout de suite comme
étant un des meilleurs comics de l’année !
-
La partie graphique de Mike Huddleston est une des très grandes forces de Decorum. Choix atypique et audacieux qui
alterne entre des passages crayonnés et d’autres nous présentant de superbes
peintures, alternant entre le noir et blanc et la couleur, bousculant
allègrement nos habitudes, les dessins du sieur Huddleston ne vous laisseront
pas indifférent !
-
Des protagonistes singuliers mais qui apparaissent, déjà, comme étant fort
charismatiques, avec, bien entendu, en tête d’affiche, l’inquiétante et
redoutable Imogen Smith-Morley.
-
De belles références à la grande époque de Métal
Hurlant : Jodorowsky, Moebius, Druillet, Caza…
-
Un choix plutôt osé de la part des éditions Urban Comics qui
nous propose ce comics sous un format de BD franco-belge. Du coup, nous avons
droit à un fort bel ouvrage, ce qui est fort appréciable.
-
Une couverture que l’on peut qualifier de superbe, tout simplement.
Points
Négatifs :
-
Comme c’est souvent le cas avec Jonathan Hickman, nous avons affaire à une œuvre
qui n’est absolument pas grand public pour un sou et qui en fera fuir plus d’un,
davantage habitués à des intrigues de super-slips oh combien plus simplistes et
sans charme…
-
Mike Huddleston n’est pas un artiste consensuel et son style, oh combien génial
et audacieux aux yeux de certains, ne plaira pas aux amateurs de comics lambdas
qui sont davantage adeptes d’un genre nettement plus consensuel.
-
Ne nous leurrons pas, les scénarii de Hickman ne sont jamais simples et il faut
reconnaitre que le premier tiers de l’album est plutôt complexe et qu’il faut
un certain temps avant de, finalement, commencer à comprendre où nous amène l’auteur.
Ma
note : 8/10
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