PAX
ROMANA
Le
monde a connu de nombreux changements en l'espace de quelques décennies, et pas
des moindres. En 2053, en Europe, l'islam est dorénavant la religion
majoritaire, tandis qu'à l'Ouest un véritable désintérêt pour le monothéisme
est tenace. Le Pape Pie XIII, surnommé le Pape Noir, apprend d'un de ses
proches conseillers, le cardinal Beppi Pelle, que des chercheurs du CERN
viennent de réaliser l'impensable, en fabriquant une machine à voyager dans le
temps. Très vite, le Saint Homme réunit autour de lui ses proches au Vatican et
une décision est prise. Une armée aux ordres de l'église va être réunie et
envoyée en l'an 312, période durant laquelle le 1er Empereur romain chrétien
est au pouvoir, pour l'aider à asseoir sa position et ses envies de croisade.
Seulement, détruire le passé permettra t-il réellement de créer l'avenir ?
Pax Romana
Scénario : Jonathan Hickman
Dessins
: Jonathan Hickman
Encrage : Jonathan Hickman
Couleurs : Jonathan Hickman
Couverture : Jonathan Hickman
Genre : Fantastique,
Science-Fiction
Editeur
: Image Comics
Titre en vo
: Pax Romana
Pays
d’origine : Etats-Unis
Parution
: 07
mars 2012
Langue
d’origine : anglais
Editeur
français : Urban Comics
Date
de parution : 21 février 2014
Nombre
de pages : 128
Liste
des épisodes
Pax Romana 1-4
Mon
avis : Jonathan Hickman est, sans aucune
contestation possible, un des meilleurs auteurs de comics actuels. Ainsi, que
cela soit pour son travail chez Marvel
– Fantastic Four, Avengers et le méga event Secret Wars
– ou pour ses œuvres chez les indépendants – Manhattan
Projects ou Black
Monday Murders – force est de constater que l’auteur, depuis quelques
années, a sut nous offrir des titres majeurs et originaux, particulièrement
lorsqu’il s’éloigne du petit monde aseptisé des super-slips. Forcément, en tant
qu’appréciateur du scénariste, je ne pouvais pas passer à coté de ce Pax Romana, œuvre un peu plus ancienne
puisque datant du début des années 2010 et qui jouissait de fort bonnes
critiques. Le résultat fut-il à la hauteur de mes espérances ? En toute
sincérité, oui ! Il faut dire que ce Pax
Romana est, en quelque sorte, l’exemple parfait de ce que peut être un
comics de Jonathan Hickman : d’une complexité à toute épreuve mais
terriblement intelligent, original, bourré de bonnes idées et totalement
inclassable, nous avons là une œuvre qui se démarque tellement de la concurrence
qu’elle risque d’en déstabiliser plus d’un… Il faut dire que le grand public,
adepte des super-héros de chez Marvel
ou DC, risque de ne pas accrocher à
cette histoire, oh combien complexe mais géniale, de soldats, envoyés par le
Vatican, dans le passé, à l’époque de l’Empire Roman et, plus précisément, lors
du règne de Constantin, afin d’affirmer la puissance de l’Eglise et de changer
le futur – un futur où, suite aux crises migratoires actuelles, l’Islam est
devenu la religion dominante en Europe tandis que le Catholicisme est en fin de
vie. Complexe, donc, mais terriblement intelligent et sortant des sentiers
battus, et, comme en plus, la partie artistique, elle aussi œuvre d’Hickman,
est plutôt particulière de par sa mise en scène, sa colorisation et ses – très –
longs textes, il est évidant que Pax
Romana est une œuvre qui ne peut que diviser le public : truc pompeux
et incompréhensible pour beaucoup, merveille absolue pour d’autres ! Pour
ma part, je me range dans la seconde catégorie avec une certaine satisfaction, vis-à-vis
d’une œuvre inclassable et qui nous prouve deux choses : que Jonathan
Hickman est un grand, c’est un fait, mais que le genre comics, lorsqu’il sort
des sentiers battus, est capable de nous pondre de purs merveilles qui
renvoient tous ses détracteurs a leurs idées préconçues…
Points
Positifs :
-
Un postulat de départ génial : des scientifiques, œuvrant pour le Vatican,
inventent un moyen de remonter le temps. Le Pape et ses proches cardinaux
décident d’envoyer des soldats dans le passé, en plein règne de Constantin,
afin de modifier celui-ci et de consolider la mainmise de l’Eglise sur le monde.
Bien entendu, les choses ne se passeront pas aussi facilement… Bref, Hickman nous
livre une intrigue originale et qui sort totalement des sentiers battus.
-
Qui plus est, on sent le travail impressionnant de l’auteur sur toute la partie
historique de la chose, mais aussi sur notre époque actuelle – l’une des
grandes craintes, justement, de certains est que la crise migratoire accouche d’une
montée incontrôlable de l’Islam sur le vieux continent – et sur les
modifications uchroniques de l’Histoire.
-
Dans Pax Romana, Jonathan Hickman s’occupe
également de la partie graphique et, là aussi, c’est une pure merveille. Il
faut dire que le découpage des planches, la mise en scène, le choix des
couleurs et l’importance des textes, souvent longs, sont un plus indéniable
pour la réussite de cet album.
-
Une couverture sobre mais efficace.
Points
Négatifs :
-
Il est évidant qu’une œuvre comme Pax
Romana est tout sauf destinée au grand public et que, par la force des
choses, ceux qui sont habitués au genre super-héroique pur et dur risquent de
ne pas accrocher à cette histoire où se mêlent voyages dans le temps,
considérations métaphysiques, sens de la vie et de le religion, etc. Bref, une œuvre
audacieuse mais qui n’est pas destinée à tout le monde.
-
Il en va de même pour la partie graphique qui, elle aussi, risque d’en déstabiliser
plus d’un…
Ma
note : 8,5/10
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