MILLÉNAIRE
– L'OMBRE DE L'ANTÉCHRIST
Hiver
996, en la résidence romaine de Split, appréciée en son temps par l’empereur
Dioclétien. Vladimir hésite. L’évêque sait qu’il doit se positionner face à la
primauté du Pape Grégoire. Beaucoup aimeraient voir Vladimir prendre sa place.
Parmi eux, notamment, le puissant et ténébreux Thanner qui œuvre dans l’ombre.
La nuit venue, l’homme d’Eglise reçoit la visite d’une créature du diable. Une
de ses créatures maudites qui obéit aux Sylphes jusqu’à sacrifier sa vie… Le
lendemain matin, quand se présente Thanner à Vladimir, l’affaire semble
entendue : tout doute a disparu. Deux ans plus tard, au printemps 998, Raedwald
le Saxon et son compère, le titanesque Arnulf, débarquent à Ostie, port de la Ville
sainte. La noble Livie est venue les accueillir. La belle est sœur de l’abbé
Manfred, rencontré plus avant au Mont Cassin. Depuis l’élection de l’Antipape
Vladimir, l’atmosphère romaine a progressivement viré au cauchemar. Une rumeur
court qui taxe sa Sainteté d’Antéchrist. La garde pontificale a pour consigne
de se montrer intraitable. Ceux qui osent braver l’ordre établi finissent
invariablement sur la croix, pourrissant en marge des rues aux yeux de tous.
Chez Livie, après s’être posés (et avoir apprécié les charmes des esclaves de
la maison !), Raedwald et Arnulf reçoivent la visite du Dalmate – comme on
l’appelle, du fait de ses origines. Pour sûr, Vladimir s’intéresse de près au
précieux manuscrit que trimballe le Saxon. Le secret que referme celui-ci
pourrait donner à son possesseur un avantage décisif dans la guerre de pouvoir
que se livrent l’empereur Otton et Grégoire d’un côté, et le roi Hugues Capet,
soutien de Vladimir de l’autre. Il y est en effet question – entre les lignes –
de la dépouille du Fils de Dieu…
Millénaire – L'Ombre de L'Antéchrist
Scénario
: Richard D. Nolane
Dessins
: François
Miville-Deschênes
Couleurs : Sabrina
Lim, Fabien Alquier
Couverture : François
Miville-Deschênes
Editeur
: Les Humanoïdes Associés
Genre : Fantasy,
Historique
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution : 01
décembre 2009
Nombre
de pages : 56
Mon
avis : Avec L’Ombre de l’Antéchrist, j’arrive enfin
au dernier tome du premier cycle de Millénaire,
une BD un peu hors-norme et qui, avec du recul, m’aura laissé comme un
sentiment d’arrière gout, surtout au vu de tous les espoirs que j’avais placé
sur cette œuvre, a ses débuts. Pour rappel pour ceux qui ne
connaissent pas cette série, Millénaire est une espèce
de X-Files à la sauce Moyen-âge où, dans un univers à la fois
proche et différent du nôtre, des créatures fantastiques comme des goules, des
trolls ou des krakens, en côtoient d’autres, bien plus singulières, les fameux
Sylphes, que l’on peut qualifier sans nul doute d’êtres venus d’ailleurs puisque,
de par leurs apparences, leurs moyens de locomotions, leurs avancées
technologique et leur manipulation de l’espèce humaine, il est évidant que ces
Sylphes n’ont absolument rien à envier aux fameux gris que la série X
Files nous a habituer dans les années 90. Mais comme celle-ci, en son
temps, n’avait finalement rien inventé (les auteurs s’étaient contentés
d’utiliser le matériel folklorique de la croyance aux extraterrestres tout
compte fait assez connu), dans Millénaire, Richard D. Nolane
n’avait pas fait qu’une simple transposition des aventures de Mulder et Scully
au Moyen-âge mais en fait, s’était contenter d’utiliser la matière existante,
c’est-à-dire les croyances, elles aussi connues des fous d’extraterrestres,
d’une continuité des visites de ces fameux êtres venus d’ailleurs depuis la
nuit des temps sur notre planète : ainsi, des termes comme Magoniens
seront familier aux spécialistes et le fait que des extraterrestres aient pu
agir en terres bibliques (entre autres) est tout sauf une surprise pour tous
ceux qui sont familiers des théories (parfois fumeuses, j’en conviens)
d’individus comme Erich von Däniken (surtout lui), Robert Charroux, Graham
Hancock mais aussi… Richard D. Nolane auteur en son temps d’ouvrages au titre
évocateur comme, par exemple, Autrefois
les Extraterrestres – Mythes et Réalités. Bref, pour ce que
j’appellerais les spécialistes, le synopsis de base de Millénaire est
un véritable petit régal qui les place d’entrée de jeu en terrain connu. Pour
les autres, bien plus nombreux, ce choix scénaristique peut surprendre voir en
rebuter certains, mais là où l’on ne pourra pas critiquer l’auteur, c’est
d’avoir fait comme tant d’autres qui eux, se contentent de la solution de
facilité en ne sortant pas des canons convenues de la Fantasy habituelle,
finalement si lassante a force de voir des clones (forcément inférieurs à
l’original) de Tolkien a tout bout de champs. Quoi qu’il en soit, malgré toutes
ces bonnes choses, les albums s’étaient succéder et l’enthousiasme des débuts,
lui aussi… Trop de défauts, trop de facilitées scénaristiques et trop de choix
discutables avaient fait que, finalement, je n’attendais plus rien de ce Millénaire. Mais bon, il fallait tout de
même conclure ce premier cycle et attaquer, donc, ce cinquième tome,
subtilement intitulé L’ombre de l’Antéchrist… Fin de cycle oblige,
cette fois ci, bon nombre des nombreuses questions que l’on pouvait se poser
depuis les débuts de cette série ou qui étaient apparues au fur et à mesure de
l’avancée de celle-ci vont enfin trouvée des réponses. Enfin, ne vous emballez
pas trop, comme dans une bonne saison de X-Files, quand on croit
enfin approcher de la vérité, l’on finit par s’apercevoir que l’on en est
finalement encore bien loin et dans cet album, vous ne saurez toujours pas qui
sont véritablement ces fameux Sylphes – véritables extraterrestres ou anges
déchus, les deux à la fois, la question reste posée et il faudra donc attendre le
second cycle pour en savoir davantage à leurs sujets, surtout qu’un événement
dans ce cinquième volume vient empêcher nos héros d’en apprendre plus sur leurs
ennemis… Cependant, et même si à un moment donné, l’on a parfois l’impression
que notre cher Richard D. Nolane s’emballe un peu et entraine son scénario vers
des sentiers pas forcement nécessaires, cette Ombre de l’Antéchrist,
quelque part, conclut plutôt bien ce cycle : l’intrigue n’est pas
folichonne mais reste acceptable, l’univers est plutôt bien réussi, l’avancée
scénaristique qui met nos deux héros en bien mauvaise posture, quand à la fin
ouverte qui annonce tout un tas de possibilités pour la suite avec cet
Apocalypse qui n’est pas une illusion et ce fameux Antéchrist à venir, il y a
vraiment de quoi ravir le fidèle de la série. Si l’on ajoute à cela la maitrise
d’un François Miville-Dechêne toujours aussi bon et vous obtiendrez, à défaut d’un
grand album, une conclusion qui ravira, sans nul doute, les fans de la saga.
Après, de la a donner envie de découvrir la suite, surtout que celle-ci n’est
composée, pour le moment, que d’un seul volume, franchement, c’est un autre
problème et, pour ma part, je pense que j’en resterai là…
Points
Positifs :
- Une
conclusion plutôt acceptable pour cette fin de cycle de Millénaire. Certes, tout n’est pas parfait, cependant, dans l’ensemble,
l’album est plutôt réussi et l’intrigue suffisamment captivante pour tenir en
haleine les fans, surtout que, contrairement au volume
précédent, par exemple, il s’en passe des choses dans cette Ombre de l’Antéchrist.
-
Pour ce qui est des dessins, comme ce fut le cas tout au long de la saga, il
n’y a rien à redire, François Miville-Dechêne nous livre, pour la dernière
fois, une prestation conforme à son talent et qui, ma foi, ravira les fans du
genre.
-
Le coté fantasy mélangé a la SF qui, bien entendu, ravira les vieux amateurs de
paléocontact qui seront en terrain familier ici.
-
Une couverture assez correcte, un peu comme ce fut le cas tout au long de la
série.
Points
Négatifs :
-
Un album correct pour une conclusion correcte mais qui, a lui tout seul, porte
en lui tous les défauts de la série depuis ses débuts : personnages peu
charismatiques, beaucoup trop de situations convenues et un certain manque de
prise de risque pour que nous ayons droit a une œuvre qui sorte véritablement
de l’ordinaire. Mais bon, ce fut le cas tout au long de la série.
-
L’éternel problème d’un casting principal loin d’être inoubliable : entre
un héros beau gosse mais peu intéressant et le Bud Spencer du pauvre,
franchement, on passera rapidement a autre chose en les oubliant sans le
moindre remord…
-
Les traditionnelles scènes où l’on voit des femmes dévêtues avec, en point d’orgue,
une scène de sexe qui, en toute franchise, a part satisfaire les ados
boutonneux ou les pervers, n’apporte pas grand-chose a l’intrigue en elle-même…
Mais bon, ce fut là aussi un des gros problèmes de cette série qui nous aura donné
une image de la femme d’un autre âge…
Ma
note : 7/10
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