vendredi 13 avril 2012

THE MAN-MACHINE



THE MAN-MACHINE

Kraftwerk (1978)

1. The Robots 6:11
2. Spacelab    5:51
3. Metropolis 5:59
4. The Model 3:38
5. Neon Lights 9:03
6. The Man-Machine 5:28

La vie est souvent injuste, mais en disant cela, je n’apprends rien à personne, n’est-ce pas ? Il y a quelques temps, tout le monde n'a eu d'yeux (ou plutôt d'oreilles) que pour la sortie en version haute définition de toute la discothèque des Beatles. Et tout le monde ou presque a oublié dans le même temps celle des allemands de Kraftwerk, groupe aujourd’hui méconnu, en dehors des spécialistes et de leurs fans, et qui pourraient  sans doute être considérés justement comme les Beatles de l'électro. Oui, les deux groupes peuvent être rapprochés malgré leur différence de style : même influence considérable, même musique à priori basique, sobre, mais mélodiquement ultra-efficace. Mais, pour ce qui est de Kraftwerk, succès populaire bien moindre, donc. Malheureusement. Mais en musique, combien de grands groupes, musiciens, chanteurs, ne connurent jamais ce fameux succès alors qu’ils marquèrent l’histoire musicale au fer blanc – l’exemple parfait étant, bien évidemment, le Velvet Underground. Pourtant, ce The Man Machine de 1978 fonctionne encore très bien aujourd'hui et n'en demeure pas moins comme une véritable usine à tubes. Et c'est d'ailleurs là tout le talent de ce groupe hors norme. Car, s'il est un genre musical qui a beaucoup évolué dans ces dernières décennies, c'est bien la musique électronique. Bien évidemment, cela est normal, puisque les instruments qui ont servis à sa fabrication, les ordinateurs ont aussi énormément évolué.


Mais ce qui fait donc que cette musique a malgré tout réussi à passer les années, c'est bizarrement son minimalisme, sa quasi absence d'effets. Ici, la mélodie y est presque à nue. Sans artifice. (Ce qui est sans doute très « allemand » comme manière de procéder) Toutes les chansons sont ici mémorables, en particulier leur presque tube The Model. Toutes les chansons font aussi référence aux machines, aux robots et nous parlent déjà de déshumanisation de la société, près de 20 ans avant le Ok Computer de qui vous savez. Vous avez dit visionnaires ?


En 1978, The Man Machine de Kraftwerk sort, et révolutionne le petit monde de la musique électronique et contemporaine. Avec sa légendaire pochette rouge et inspirée par le design constructiviste soviétique des années 20 (qui, au demeurant, fit beaucoup pour le succès du disque), avec son ambiance rétrofuturiste et ses rythmiques funky, l'album s'impose comme étant le meilleur de Kraftwerk, groupe allemand (à l’époque, on appelait le pays RFA, histoire de faire la distinction avec la RDA) de musique électronique composé de Florian Schneider, Ralf Hutter, Wolfgang Flur et Karl Bartos. Les deux membres les plus importants sont Hutter et Schneider, respectivement en seconde et troisième position sur la pochette, en commençant par le bas.


36 minutes, 6 titres ; album court, concis, mais fondamental. The Man Machine est, sans exagération aucune le Sgt Peppers de la musique électronique. Il contient un tube, The Model, qui sortira en single et que, sous une forme ou une autre, tout le monde a au moins écouter une fois l’air dans sa vie. C'est à partir de cet album que Kraftwerk se représentera le plus souvent en mannequins (lesdits mannequins remplaceront le groupe en live dès 1991), accentuant par là leur coté synthétique, superficiel. Selon eux, ils sont des hommes-machines, entièrement dévoués au dieu ordinateur. Après avoir abordé les ondes radio (Radioactivity), l'autoroute (Autobahn) et le train (Trans-Europe-Express), les Allemands de la Centrale (Kraftwerk) abordent donc le futur : un monde peuplé de robots, entre autres. « Ja tvoi sluga, ja tvoi rabotnik », clame, en russe, à de multiples reprises, la voix synthétique de The Robots : « Je suis un esclave, je suis un robot ».


Les 6 morceaux sont tous fantastiques, qu'ils soient funky (The Robots, The Model) ou mornes (Metropolis). Mixé par Leonard Jackson (un ingé-son Noir et Américain), enregistré dans un hiver glacial à Dusseldörf, l'album est glaçant, glacial, mais totalement addictif aussi. On en devient rapidement accro, il suffit d'une seule écoute du futuriste Spacelab ou du long (9 minutes) Neon Lights pour en redemander. Gros succès à sa sortie, un peu partout dans le monde (sa pochette constructiviste et étrange aidera beaucoup), The Man Machine influencera bon nombre d'artistes, comme Afrika Bambaata, Bertrand Burgalat, Air ou bon nombre de groupes de techno et restera comme un joyau d'électro comme on en a rarement entendu, un disque précurseur et inoubliable, et, indéniablement, l’un des plus importants de tous les temps, tous genres confondus.    

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Excellent groupe qui a influencé les plus grands (dont Aphex Twin) et qui a été repris par des groupes new wave comme OMD. Il faut absolument lire le livre "Kraftwerk, le mystère des hommes machines" qui est très bien documenté.

Karim

Feanor a dit…

A l'occasion, il faudra que j'essaie de me le procurer (quoi que, ça ne doit pas être bien difficile) surtout que ça fait longtemps que je ne lie pas une biographie d'un groupe ou d'un artiste...