THE
TREE OF LIFE
Dans
le Texas des années 50, Jack grandit entre un père autoritaire et une mère
aimante et généreuse. La naissance de ses deux frères l’oblige bientôt à
partager cet amour inconditionnel, puis à affronter l'individualisme forcené
d'un père obsédé par la réussite de ses enfants. Jusqu'au jour où un tragique
événement vient perturber cet équilibre fragile…Devenu adulte, Jack se remémore
son enfance et se laisse envahir par les souvenirs du passé, alors qu'il
s'apprête lui-même à devenir père…
Finalement,
je m’y serais décidé, finalement, j’aurais trouvé le temps, l’envie et le
courage de m’y attaquer ; oui, je n’exagère pas, l’envie et le courage,
bien plus que le temps finalement car avec ce genre d’œuvre, dans le fond, le
principal problème, ce n’est pas forcément le fait de ne pas avoir le temps (si
j’en avais eu véritablement envie, cela ne m’aurait pas posé de problème d’y
consacré une partie d’une quelconque soirée de la semaine) mais la crainte, le
manque d’envie, de m’attaquer à ce que l’on pourrait appeler sans exagération
aucune un gros, un très gros morceau. Car c’est cela qu’est The tree of life, un monument, quasiment
impossible – que l’on ait aimé ou tout bonnement détester – à critiquer, du
moins, pour quelqu’un comme moi. Qu’entends par là ? Et ben, comment dire…
disons tout simplement que je ne possède pas les capacités nécessaires, les
connaissances et les références qui m’auraient permis de vous proposer une
critique digne de ce nom. Certes, dans la plus part des cas, depuis que ce blog
existe, je n’ai guère de problèmes à le faire ; je ne prétends pas par la
que mes critiques soient d’un niveau époustouflant, mais bon, je m’y attèle à
faire de mon mieux et à donner mon ressenti sur une œuvre. Certes, j’arrive
plus à descendre un truc, selon moi, raté (il est toujours facile de dire du
mal) que quelque chose que j’ai particulièrement aimé, mais dans l’ensemble, je
n’ai jamais eu de gros problèmes à le faire et en tout cas, pas spécialement de
grosses appréhensions. Or cette fois ci, j’en avais presque peur et je
repoussais toujours au lendemain l’écriture de cette fameuse critique (du coup,
de décembre 2011, on est passé à janvier 2012) tout en espérant l’impossible, c’est-à-dire,
que ma femme le fasse elle-même – mais celle-ci, auteur de deux billets sur ce
blog, et pourtant spécialiste de Terrence Malick ne l’aura pas, comme je m’y
attendais, fait, et, du coup, il m’aura fallu prendre mon courage à deux mains
et m’y atteler.
Mais
pourquoi une telle appréhension devant ce film ? Après tout, quelque part,
cela pourrait être comme pour n’importe qu’elle autre œuvre (qu’elle soit
cinématographique ou pas), si l’on aime, on raconte grosso modo ce qui nous a
plu, si l’on déteste, et ben, on s’évertue à descendre en flèche la chose ;
et croyez-moi, si cette dernière année, un film fut descendu et eu droit à bien
des critiques négatives, ce fut ce The
tree of life. Or ici, mon impression finale fut différente, ni mauvaise ni
bonne, plutôt… comment dire… perplexe, oui c’est ça, c’est le terme exacte
qui, selon moi, me convient parfaitement : la perplexité totale, littérale,
l’incompréhension… tout en comprenant. Oui, je sais, même ce que j’écris,
finalement, ne veux pas dire grand-chose. Comme ce film ajouteront certains ?
Hum, je n’en suis pas là mais ils n’auraient pas entièrement tort. Quand je
vous disais que cela n’allait pas être simple…
Je
ne dirais pas que The tree of life
est nul, ni qu'il est grandiose. Il est évident qu'à première vue l'histoire
est décousue, l'enchainement des séquences parait tout d'abord étrange et sans
lien entres elles, et les scènes de nature sans lien avec le reste. Mais, selon
moi, du moins est ce mon opinion voir une quelconque tentative d’explication,
le spectateur a son rôle à jouer et ne doit pas se contenter de regarder mais
doit aussi essayer de comprendre. Procédé finalement rare en cinéma, surtout
avec un tel casting, a moins d’être un habituer du cinéma d’auteur albanais et
de certains délires pseudo intellos que l’on peut trouver de temps en temps,
tard le soir sur ARTE. Alors, une
fois qu’on se dit qu’il faut réfléchir, il faut, comment dire, et ben, le
faire, tout bonnement, et essayer d’analyser cette première partie, ou ces deux
premières parties du film – l’annonce de la mort de l’un des enfants du couple
avec le questionnement qui s’ensuit puis, la scène de la genèse, des débuts de
la vie sur Terre avec même, en invités incongrus, quelques dinosaures – qui en
aura dérouter plus d’un et en aura fait fuir beaucoup d’autres. Et donc, on
peut penser que nous montrer des images de la nature, l'univers, la terre, la
vie, c'est nous montrer Dieu. Puisque la mère fait une prière à Dieu et veut
savoir où il est, ce qu'il est. Dieu est le monde et le monde continue de
vivre, la roue continue de tourner. Et à la fin, après une très longue
troisième (ou seconde, c’est selon) partie constituée de scènes de la vie
quotidienne du couple et de ses trois enfants, elle comprend, accepte de
laisser partir son fils. C'est du moins ce que j'ai cru comprendre, oui, ce que
j’ai cru comprendre car une chose est sure, comme je vous l’ai dit, rien n'est
explicite dans The tree of Life, il
faut essayer de comprendre par soi-même, d’analyser chaque partie, chaque
scène, chaque parole, chaque plan de caméra, mais sincèrement, et je ne m’en
cache pas, ce n'est pas évident.
The tree of life
est une œuvre d’art, ce n’est pas un film. Comme ma femme me l’a dit, c’est du Terrence
Malick poussé à l’extrême ; l’on y retrouve bien entendu tous les thèmes
chers au réalisateur, mais amplifiés, sublimés de façon indicible, au point d’en
dérouter plus d’un. D’ailleurs, je ne m’en cache pas, autant j’avais
franchement adoré un chef d’œuvre comme The
thin red ligne (La ligne rouge),
magnifique manifeste antiguerre d’une profondeur rarement atteinte, autant cela
n’aura pas été le cas pour The tree of
life, trop compliquer, trop extrême, trop… tout en fait. Mais au moins,
malgré ma perplexité, malgré mon impression d’être un idiot incapable de
comprendre un chef d’œuvre à sa juste mesure, je ne l’aurais pas détesté –
contrairement à Le nouveau monde, du
même réalisateur, qui sincèrement, ne volait pas bien haut. Et puis, pour les
thèmes abordés – la vie, la mort, l’inéluctabilité du temps qui passe – ses acteurs
tout simplement extraordinaires (bigre, Brad Pitt dans son rôle de père violent
et pourtant aimant est époustouflant), certaines scènes superbes et cette façon
de montrer les choses, ces moments simples de la vie quotidienne d’une famille,
je ne peux que tirer bien bas mon chapeau au sieur Terrence Malick. Dommage
juste que tout cela soit si compliquer, qu’il y ait cette impression que cela
ait été fait pour une élite ou quelque chose dans le genre, car sinon, et sans
nul doute, The tree of life aurait
été un sacré chef d’œuvre !
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