samedi 31 juillet 2021

L'ÉCHIQUIER DU MAL


L'ÉCHIQUIER DU MAL

En 1942, alors qu'il est prisonnier du camp d'extermination de Chelmno, Saul Laski, un juif polonais déporté, est emmené par le colonel SS Wilhelm von Borchert dans un château perdu en pleine forêt. Là, il participe comme « pion » à une partie d'échecs entre le colonel et un vieil officier SS. Toutes les pièces de l'échiquier géant sont comme lui des prisonniers sortis des camps. Saul fait alors l'expérience traumatisante du « Talent », ce pouvoir psychique qui permet aux deux officiers SS de s'insinuer dans l'esprit des prisonniers pour les faire se déplacer sur l'échiquier ou se tuer lorsqu'ils sont pris par l'adversaire. Après la guerre, devenu psychiatre, Saul Laski s'efforce de retrouver la trace de son ancien tortionnaire, le colonel Wilhelm von Borchert, qu'il appelle l'Oberst. Au mois de décembre 1980, à Charleston en Caroline du Sud, trois vieux amis, Nina Drayton, William Borden et Melanie Fuller, se rencontrent pour évoquer leur jeunesse viennoise et surtout pour compter leurs points. En effet, chacun est doué du « Talent » et montre aux deux autres ses derniers meurtres en date, à grand renfort de coupures de presse, de clichés et de cassettes vidéo. À l'issue de leur rencontre, Melanie Fuller se fait agresser en pleine rue par son majordome, manipulé psychiquement par Nina Drayton. Elle se défend en utilisant elle-même plusieurs passants et voisins innocents et réussit finalement à s'échapper après avoir retrouvé et assassiné son amie Nina. Intrigué par la série de meurtres inexpliqués de Charleston, Saul Laski mène sa propre enquête, bientôt aidé par Natalie Preston, la fille d'une des victimes de Melanie Fuller, et par le shérif du Comté, Bobby Joe Gentry.


L'Échiquier du Mal
Auteur : Dan Simmons
Type d'ouvrage : Fantastique
Première Parution : 10 février 1989
Edition Poche : 09 octobre 2014
Titre en vo : Carrion Comfort
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : anglais
Traduction : Jean-Daniel Brèque
Editeur : Folio SF
Nombre de pages : 1024

Mon avis : Celui-là, je ne vais pas vous mentir, cela faisait fort longtemps que je souhaitais le lire, sensiblement douze ans, si je veux être précis, plus ou moins quand j’avais lu pour la toute première fois Les Cantos d’Hypérion, véritable classique de la science-fiction et, accessoirement, chef d’œuvre absolu du sieur Dan Simmons. Il faut dire que, depuis que j’en ai entendu parler pour la toute première fois, j’ai eu l’occasion de lire moult critiques pour le moins élogieuses vis-à-vis de L'Échiquier du Mal, que cela soit de la part des critiques, de bons nombres de lecteurs et même d’un certain… Stephen King ; bref, de quoi me plonger avec une certaine confiance dans une œuvre qui, sur le papier, promettait énormément… Le problème, et il est de taille, c’est que, si effectivement, sur le papier, les promesses étaient nombreuses, le résultat final lui, m’aura profondément déçu, ennuyer et m’aura laissé la bien curieuse impression qu’avec Dan Simmons, finalement, en dehors des Cantos, rien de ce qu’aura pondu cet auteur m’aura plu… Pourtant, les choses débutaient plutôt bien dans L'Échiquier du Mal et je dois reconnaitre que cette histoire d’individus surpuissants – les fameux vampires psychiques – capables de manipuler n’importe quel quidam et d’en faire une arme en puissance avait de quoi promettre un roman fantastique de qualité. Le souci, c’est qu’en dehors de ces belles promesses et d’une première partie que l’on peut qualifié de, sensiblement, correcte – à défaut d’être géniale – la suite n’est qu’une lente descente vers le néant narratif et le grand guignolesque… Ainsi, L'Échiquier du Mal est composé de la sorte : une première partie où l’on découvre les protagonistes, les pouvoirs de ces fameux soit disant vampires, une partie assez spectaculaire dans l’ensemble. Ensuite, la deuxième est sans nul doute la pire en étant interminable, Simmons prenant un malin plaisir à agrandir artificiellement son intrigue avec cette pseudo guerre des gangs contre le FBI dont, en toute sincérité, on se moque pas mal. Pour finir, la conclusion qui voit l’auteur tomber encore plus dans le grand n’importe quoi, le scénario basculant totalement dans la série B, un peu comme ces téléfilms américains voir de ces blockbusters qui, en dehors des moyens, un poil plus conséquents, ne brillent pas vraiment par leur scénario… Bref, ici, nous sommes à mille lieux, que dis-je, à des années lumières des Cantos d’Hypérion et je me demande même comment Simmons peut être capable de nous pondre un chef d’œuvre d’un coté et un truc aussi moyen de l’autre – après, il y a aussi le cas Olympos qui est une véritable bouse ! Ajoutons à cela des protagonistes sans grand intérêt et sans le moindre charisme, pas mal d’incohérences, des longueurs a n’en plus finir, un final ridicule et un Simmons qui ne peut s’empêcher, régulièrement, de parler d’Israël et de son besoin de se défendre contre les méchants arabes – on verra ce que cela donnera quelques décennies plus tard avec le tristement célèbre Olympos – et on obtient, au final, un ouvrage qui m’aura franchement ennuyer et qui m’aura laisser pour le moins dubitatif vis-à-vis de toutes les critiques élogieuses que j’ai put lire a son sujet. Certes, les gouts et les couleurs ne se discutent pas, mais dans le cas de L'Échiquier du Mal, j’ai de quoi être perplexe…


Points Positifs :
- Le postulat de départ de L'Échiquier du Mal est plutôt bon et il est clair que cette idée de vampires psychiques, ces individus surpuissants capables de manipuler les autres par la pensée est tout sauf mauvaise. Bref, il y avait de quoi faire beaucoup mieux…
- La première partie, à défaut d’être géniale, se laisse lire et part sur de bonnes bases.
- William Borden, alias Wilhelm von Borchert, et Melanie Fuller sont les personnages qui marquent le plus les esprits. A un degré moindre, Tony Harod mérite le détour, ne serais-ce que pour tous ses défauts.

Points Négatifs :
- Un final complètement ridicule et digne des plus grands navets hollywoodiens. Ici, Simmons est en pilotage automatique et nous pond une conclusion qui flirte allègrement avec le grand guignolesque.
- Entre des protagonistes majeurs qui perdent la vie sans que l’on ressente quoi que ce soit envers eux, d’autres qui se comportent de manière pour le moins stupide ou singulière – pour quelle raison la secrétaire de Tony décide, subitement, de coucher avec lui, sans qu’il y ait la moindre explication – tout un tas de personnages secondaires qui ne servent pas a grand-chose et d’autres qui, subitement, sont présentés comme étant racistes – Melanie Fuller – alors que rien ne le laissait penser jusqu’à alors – probablement un moyen pour Simmons de rendre son personnage moins sympathique – force est de constater que L'Échiquier du Mal ne brille pas par sa cohérence, bien au contraire.
- Mais qu’est ce que c’est long, que de longueurs interminables, que de détails superflus… Simmons était payer à la ligne ou quoi !? Bref, ce roman aurait put contenir, facilement, 400 pages de moins…
- Attention au spoiler : on se demande bien comment Saul Laski et Nathalie Preston finissent par s’en sortir indemnes !?
- Il faut reconnaitre que les dialogues n’aident pas vraiment ; quand je vous disais que l’on nageait en pleine série B…
- Dan Simmons ne peut pas s’empêcher de parler d’Israël, du besoin qu’a ce pays de se défendre des  méchants arabes, etc.

Ma note : 4/10

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