EUROVISION SONG CONTEST – THE STORY OF FIRE SAGA

EUROVISION SONG CONTEST – THE STORY OF FIRE SAGA

Depuis le jour de 1974 où, enfant, il a assisté à la victoire du groupe Abba (avec la chanson Waterloo) au Festival de l’Eurovision, le petit Lars ne rêve que d’une chose : participer un jour à ce concours. À Húsavík, le village de pêcheurs situé dans le nord de l’Islande où il grandit, personne ne croit à ses idées de grandeur, surtout pas son père. Cela dit, Lars trouve néanmoins un soutien auprès d’une voisine de son âge, Sigrit, qui l’accompagne dans sa quête dès qu’ils deviennent tous deux adultes. Même si le cœur y est, le talent n’est vraiment pas à la hauteur des ambitions. Par un concours de circonstances faisant en sorte que même une concurrente du calibre de Katiana ne peut être finalement choisie pour représenter l’Islande, le duo Fire Saga, formé de Lars et de Sigrit, se retrouve pourtant à porter les couleurs nationales. Direction : Édimbourg, là où a lieu cette année le grand spectacle.

Eurovision Song Contest – The Story of Fire Saga

Réalisation : David Dobkin

Scénario : Will Ferrell, Andrew Steele

Musique : Atli Örvarsson

Production : Gary Sanchez Productions, Netflix

Genre : Comédie

Titre en vo : Eurovision Song Contest – The Story of Fire Saga

Pays d'origine : Etats-Unis

Langue d'origine : anglais, islandais

Date de sortie : 26 juin 2020

Durée : 123 mn

Casting :

Will Ferrell : Lars Ericksson

Rachel McAdams : Sigrit Ericksdottir

Pierce Brosnan : Erick

Dan Stevens : Alexander Lemtov

Melissanthi Mahut : Mita Xenakis

Demi Lovato : Katiana Líndsdottír

Ólafur Darri Ólafsson : Neils Brongus

Jóhannes Haukur Jóhannesson : Johans

Björn Hlynur Haraldsson : Arnar

Nína Dögg Filippusdóttir : Helka

Julian Miller : Janus Skoene

Kajsa Mohammar : Lisa

Alfrun Rose : Anna

Joi Johannsson : Jorn

Christopher Jeffers : Johnny John John

Josh Zaré : Bill

Jon Kortajarena : Colin Vladvitch

Deano Mitchison : Latvia

Alexander Rybak : gagnant du concours 2009 pour la Norvège

Jessy Matador : représentant de la France en 2010

Loreen : gagnante du concours 2012 pour la Suède

Conchita Wurst : gagnante du concours 2014 pour l'Autriche

Jamala : gagnante du concours 2016 pour l'Ukraine

Salvador Sobral : gagnant du concours 2017 pour le Portugal

Netta : gagnante du concours 2018 pour Israël

Elina Nechayeva : représentante de l'Estonie en 2018

Bilal Hassani : représentant de la France en 2019

John Lundvik : représentant de la Suède en 2019

Anna Odobescu : représentante de la Moldavie en 2019

Mon avis : Ici, l’affaire était entendue d’entrée de jeu puisque bon, comment dire… un film sur le Festival de l’Eurovision, ce truc has-been tout juste bon a satisfaire un public de beaufs et, qui plus est, produit par Netflix, vous imaginez a quel point cela ne pouvait qu’horripiler le petit monde médiatico-parisien, porteur, comme chacun sait, du bon gout – en gros, tout ce qu’ils ne leur plaisent pas, c’est de la daube ! Sauf que, comme c’est très souvent le cas, les choses sont nettement plus compliquées que le jugement pour le moins hâtif de quelques critiques bobos et aigris. Ainsi, c’est produit par Netflix, et alors ? Ou est le problème ? Certes, a leurs yeux, Netflix, comme Amazon ou Google, c’est le mal, Canal +, Libération et Le Monde, c’est le bien, le public, lui, n’en n’a rien à foutre, préférant choisir par lui-même ce qui lui plait ou pas. De même, le Festival de l’Eurovision !? Allons bon, ce truc ringard, ce sommet de bêtise musical ? Non, ce n’est pas possible pour ces parangons parisiens… sauf que, si l’on peut se moquer doucement du coté kitch – parfaitement assumé – de la chose, comment ne pas reconnaitre que ce festival qui existe depuis soixante ans et l’un des événements télévisuels parmi les plus importants qui existent, une grande messe annuelle vue par des millions de personnes qui sont loin d’être de simples beaufs… Après, je peux comprendre que l’Eurovision ne plaise pas trop aux élites françaises, il suffit de se dire que cela fait longtemps, bien longtemps que la France n’a pas remporté le concours… Bref, tout cela pour vous dire que, avant même de se plonger dans ce film, il fallait faire abstraction des idées reçues et donc, accepter ce Eurovision Song Contest – The Story of Fire Saga, c’est-à-dire, une bonne, que dis-je, une excellente comédie qui rend un fort bel hommage au Festival de l’Eurovision, bien entendu, tout en se moquant gentiment de ce dernier et de son coté grandiloquent et kitch. Je le reconnais, je ne m’attendais pas à ce que cette comédie soit aussi bonne : au pire, je me disais que j’allais passer un bon moment, rire un peu et puis c’est tout, sauf que, en toute sincérité, ce film est une très bonne surprise, un véritable ovni, presque inclassable, qui fourmille de gags plutôt réussis tout en étant ubuesques, qui rend un bel hommage a l’Eurovision en faisant apparaitre tout un tas d’anciens candidats – ce qui ravira les fans – et qui réussi, au passage, a faire passer quelques petits messages de tolérances sans que cela ne soit trop lourd, ce qui est toujours appréciable. Ajoutons à cela les magnifiques paysages islandais et des acteurs au top et l’on obtient, peut-être pas le film de l’année, loin de là, mais une excellente comédie qui ne pourra qu’être un incontournable pour tous les fans du Festival de l’Eurovision… et n’en déplaise aux vieux aigris parisiens, ces derniers sont nombreux, très nombreux…

Points Positifs :

- Fans de l’Eurovision, Eurovision Song Contest – The Story of Fire Saga est fait pour vous et vous fera passer un bon, que dis-je, un très bon moment devant votre écran ! Il faut dire que dans le genre comédie totalement allumée, ce film va très loin et ne vous décevra nullement, surtout que l’on est captiver de bout en bout par ce florilège de gags tous plus absurdes les uns que les autres.

- Un magnifique hommage a un festival musical très décrié en France mais qui n’a rien perdu de son succès depuis soixante ans, ce, que ce soit en Europe mais aussi dans une bonne partie du reste du monde. Ainsi, ici, tout le coté grandiloquent et kitch de l’Eurovision est mis a l’honneur, pour notre plus grand plaisir !

- Pour ce qui est des acteurs, il n’y a rien à redire tant on frôle l’excellence dans l’ubuesque : Will Ferrell est sublime dans le grand guignolesque, Rachel McAdams tout aussi bonne mais celui qui nous surprend le plus, c’est Dan Stevens, tout bonnement exceptionnel en chanteur russe et dont le personnage est nettement plus complexe que prévu.

- Le plaisir, pour les fans, de retrouver tout un tas d’anciens candidats qui ont participé au Festival de l’Eurovision. Accessoirement, cela nous a donné un passage musical franchement réussi.

- Nous avons droit à quelques petits messages de tolérance mais ces derniers sont passés de manière plutôt sobre, plus intelligente qu’en temps normal, tout en finesse, ce qui n’est pas plus mal.

Points Négatifs :

- Aussi sympathique soit ce film, il faut reconnaitre que ce n’est pas non plus un grand film et que le coté un peu trop n’importe quoi de certains gags va un peu trop loin. Mais bon, c’est le genre qui vaut cela et, en soit, ce n’est pas vraiment un défaut.

- Bien entendu, si vous n’avez jamais regardé une seule édition du Festival de l’Eurovision, si vous ne connaissez rien à ce concours, cela devient plus difficile d’accrocher a ce film.

- Si vous détestez le Festival de l’Eurovision, si vous avez en horreur les comédies potaches, si vous êtes un des derniers à être abonné à Libération, si vous ne jurez que par ces chroniqueurs made in Canal qui vous expliquent ce qui est bien et ce qui est mal, alors, ce film n’est pas fait pour vous…

Ma note : 7,5/10