vendredi 21 septembre 2018

WORLD WAR Z


WORLD WAR Z

La guerre des zombies a eu lieu, et elle a failli éradiquer l'ensemble de l'humanité. L'auteur, en mission pour l'ONU – ou ce qu'il en reste – et poussé par l'urgence de préserver les témoignages directs des survivants de ces années apocalyptiques, a voyagé dans le monde entier pour les rencontrer, des cités en ruine qui jadis abritaient des millions d'âmes jusqu'aux coins les plus inhospitaliers de la planète. Jamais auparavant nous n'avions eu accès à un document de première main aussi saisissant sur la réalité de l'existence – de la survivance – humaine au cours de ces années maudites. Prendre connaissance de ces comptes rendus parfois à la limite du supportable demandera un certain courage au lecteur. Mais l'effort en vaut la peine, car rien ne dit que la Ze Guerre mondiale sera la dernière.


World War Z
Auteur : Max Brooks
Type d'ouvrage : Horreur, Post-Apocalyptique
Première Parution : 12 septembre 2006
Edition Poche : 12 juin 2013
Titre en vo : World War Z
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Patrick Imbert
Editeur : Le Livre de Poche
Nombre de pages : 535

Mon avis : Je pense que je n’apprendrais rien a personne mais depuis une bonne décennie, les zombies sont a la mode : ainsi, quelque soit le média, on ne voit qu’eux, ou presque, et si, dans le lot, le meilleur y côtoie le pire, force est de constater que plus le temps passe, plus un certain sentiment de lassitude se fait jour vis-à-vis d’un genre que l’on peut qualifier d’omniprésent. Pourtant, outre de pures merveilles comme Walking Dead – la BD, pas la série – certaines œuvres sortent du lot et méritent amplement le détour, comme, justement, un certain World War Z, enfin, le roman, pas le film… En effet, comme bon nombre de critiques le laissaient sous-entendre, World War Z, œuvre de Max Brooks qui n’est ni plus ni moins que le fils de Mel Brooks (et oui, comme le monde est petit !) est un sacré bon livre, et pas qu’un peu ! Pourtant, une fois ce constat fait, il me faut alerter certaines personnes qui pourraient d’ores et déjà avoir l’eau à la bouche et qui pourraient se méprendre quant au contenu de cette œuvre : ne vous attendez nullement a un récit conventionnel où vous sera narrer la lutte entre l’espèce humaine et les zombies dans le sens commun du terme – c’est-à-dire, avec un groupe de protagonistes, une intrigue etc. – non, si vous voulez cela, allez donc regarder le film avec Brad Pitt en sauveur de l’humanité. World War Z, le roman, lui, est d’un tout autre genre et, de mon avis, c’est tant mieux ! En effet, ici, nous avons droit à une compilation, une fois le conflit achevé, d’une multitude de témoignages de survivants – militaires, politiques, civils – rapportés par un membre des Nations Unies. Du coup, pas de récit conventionnel à proprement parler mais de courts chapitres, chacun mettant en avant les souvenirs de ces témoins de l’apocalypse, et qui vont des débuts, avec l’apparition des premiers cas de zombifications en Chine, jusqu’à la fin et la victoire finale, après près d’une décennie de ce qu’il faut bien appeler comme étant le conflit le plus meurtrier que l’humanité ; quoi que, celui-ci n’est pas vraiment achevé à proprement parler à la fin de l’ouvrage. Et justement, ces témoignages, nombreux et variés, font tout l’intérêt de cette œuvre car ceux-ci nous permettent de connaitre une guerre de l’intérieur, avec toutes les horreurs qui lui sont liées, mais aussi les nombreuses erreurs des gouvernements, les défaites et victoires militaires, les hauts fait d’armes, les trahisons, bref, tout ce que l’on retrouve dans n’importe quel conflit – d’ailleurs, si ce roman traite d’une guerre totale contre des zombies, ces témoignages pourraient être transposés dans un conflit traditionnel. Et donc, ce fut un véritable plaisir de se plonger dans ce conflit apocalyptique  par le biais du regard des survivants, ce choix narratif donnant à l’œuvre une dimension bien plus réussie que si nous avions eu affaire à un quelconque et banal récit de lutte contre des morts vivants. Œuvre particulière donc, mais néanmoins réussie, World War Z nous démontre que, en partant d’un postulat de départ pas franchement original, on peut toujours innover et créer quelque chose qui se démarque grandement de la production habituelle ; sur ce point, Max Brooks s’en sort même très bien. Bien évidemment, en raison de cette même conception, certains pourront être déçus par cette œuvre, je ne le nie pas, mais je pense que, dans l’ensemble, si vous aimez les récits de zombies, ou, plus simplement, apocalyptiques, alors ce World War Z est fait pour vous !


Points Positifs :
- Le choix de la narration : plutôt que de nous narrer une énième œuvre post-apocalyptique avec des zombies, Max Brooks préfère nous pondre un vrai-faux rapport sur une guerre qui s’est déjà achevée, sous forme de divers témoignages avec des survivants. L’idée est intéressante et est pour beaucoup pour la réussite de cet ouvrage.
- La preuve que l’on peut encore être original avec des zombies !
- Max Brooks critique allègrement ces gouvernements dépassés, ces militaires bornés, ces laboratoires qui s’en mettent plein les poches, même lorsque tout s’écroule autour d’eux, et même le conflit israélo-palestinien, d’une manière, là aussi, originale.
- Même si World War Z n’est qu’un recueil de témoignages, on suit, pas a pas, l’évolution de la propagation du virus zombie, des pertes humaines par millions et de la manière dont l’humanité, finalement, l’emporta. Par moments, c’est tout simplement captivant !

Points Négatifs :
- Un peu trop centré sur les Etats-Unis avec un bon tiers de l’ouvrage qui est consacré a ce pays. Cela est plutôt dommage.
- Tous les témoignages ne se valent pas et si certains très intéressants sont beaucoup trop courts, d’autres, qui le sont moins, trainent en longueur…

Ma note : 7,5/10

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