SERVITUDE – ICCRINS
En opposant le Roi Garantiel
d’Anorœr et son cousin Othar de Vériel, les Fils de la Terre s’entredéchirent
jusqu’au dernier. L’imprenable citadelle franche d’Al Astan semble en être le
dernier théâtre, dans lequel quelques Drekkars, leurs ennemis séculaires,
jouent habilement les souffleurs de braises. Pour autant, cette société
héritière des Dragons est elle aussi on ne peut plus mal en point et leur
Empereur menacé… La bataille fait bientôt rage, livrant de nouveaux rois, de
nouveaux traîtres et laissant les mercenaires se laver du sang des ennemis.
Kiriel, le gendre de Garantiel, prématurément veuf, aidé de F’Lar et de
l’amiral Koreil Vanarek, tente une percée au cœur de la citadelle. Bientôt, les
deux premiers doivent pourtant leur salut à l’approche d’un vaisseau volant
Iccrin. Kyriel est blessé et F’Lar fait valoir sa condition d’épouse du Gardien
du Pilier Arkindé d’Anar pour contraindre l’équipage, venu faire une
mystérieuse livraison, de les prendre à bord. Et tandis que les Fils de la
Terre livrent leur dernier (?) souffle, le navire volant prend de l’altitude. A
bord, se trouve Esdras, infante capable de maîtriser le souffle des vents pour
guider le vaisseau. Après un bref arrêt sur une plateforme pour que l’infante
reprenne des forces via l’étrange cérémonie du Vek, l’équipage reprend la route
vers l’une des 3 Cités Iccrins installée sur le Pilier de Kersh, une
gigantesque plateforme en plein milieu du ciel. Pour autant, F’Lar, ou plutôt
Filène d’Anar, tente le tout pour le tout pour ne pas y être conduite : ce
n’est pas par hasard qu’elle n’y soit pas retournée depuis 15 ans. Pas un
hasard non plus, que tous la croient morte à jamais…
Servitude – Iccrins
Editeur : Soleil
Scénario : Fabrice
David
Dessins : Eric
Bourgier
Couleurs : Eric
Bourgier
Genre : Heroic
Fantasy
Pays d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution : 25
juin 2014
Nombre de pages : 56
Mon
avis : Presque trois ans, oui, une éternité
donc que j’ai découvert cette incroyable – et je pèse mes mots – bande dessinée
qu’est Servitude,
et encore, à l’époque, c’était lors de la sortie du troisième tome que je me
suis lancé dans cette œuvre, celle-ci ayant en fait débuté en 2006… huit ans
pour parvenir au quatrième tome, une attente bien trop longue pour tous les
amoureux de cette magistrale œuvre de Fantasy, mais au vu du résultat final, à
chaque fois, comment ne pas reconnaitre qu’au moins dans ce cas-là, le jeu en
valait la chandelle ?! Car oui, mille fois oui, Servitude, ce n’est pas une énième production de chez Soleil comme la maison d’édition nous en
abreuve jusqu’à n’en plus soif, mois après mois, Servitude, ce serait presque, du moins, c’est mon avis, le summum
de la production du genre Fantasy actuelle, une espèce de Trône
de Fer de la BD franco-belge, et d’ailleurs, puisque j’en suis à parler
de l’œuvre de Georges Martin, comment ne pas faire le lien avec celle-ci ?
Œuvres adultes toutes deux, fantastique peu présent même si existant,
protagonistes nombreux et à la psychologie fouillé, nombreuses luttes de
pouvoirs et morts en pagaie, oui, il apparait évidant que les liens existent,
et ce, même si lorsque j’avais découvert les trois premiers volets de cette BD,
comme je n’avais alors pas encore lu l’œuvre de Martin, je ne pouvais pas le
savoir. Et donc, après presque trois ans d’attente et une relecture nécessaire
des trois premiers tomes, histoire de me remémorer un peu l’intrigue, telle ne
fut pas ma joie de retrouver un univers, des protagonistes et une histoire qui
m’avaient pour le moins enchanter dans la désormais déjà lointaine année 2011,
et, ma foi, assez rapidement, ce fut avec le même plaisir, la même intensité qu’auparavant
que j’ai découvert, lu, dévorer cette suite, ce nouveau opus, Iccrins. Ici, et contrairement au tome
précédant qui faisait la part belle à l’action et aux moments de gloire d’une
grande bataille, celle d’Al Astan, nous replongeons, un peu comme dans le second
volet qui mettait en avant la société des Drekkars, dans le jeu politique
des Iccrins, le peuple des anges : place donc à un quatrième opus plus
calme, où les dialogues et les enjeux des divers protagonistes prennent le pas
sur l’action à proprement parler mais où l’intérêt est toujours le même. Une
fois de plus, c’est un véritable plaisir que de découvrir ce nouveau peuple, de
voir les avancées du scénario et d’en apprendre de plus en plus sur les enjeux
de celui-ci, et, forcément, une fois de plus, comment ne pas s’extasier devant
les dessins d’Éric Bourgier ? Ce n’est pas nouveau mais celui-ci, par
moments, nous livre des planches qui tiennent presque du génie, et entre des
décors magnifiques, des personnages charismatiques au possible et ces tons d’ocre
qui apportent une touche sépia du plus bel effet, le plaisir est sans fin… Sans
fin ? En fait, en parlant de fin, voilà le gros, le très gros problème
désormais : ce n’est pas finis et vu l’attente entre chaque album, se dire
qu’il va falloir patienter au moins trois ans pour la découvrir, ça a de quoi
foutre un coup au moral. Mais bon, si dans quelques années, c’est pour avoir un
résultat aussi parfait, le jeu en vaudra la chandelle…
Points Positifs :
- Pour la quatrième fois, donc, je
vais me répéter mais bon, je ne vois pas comment je ne pourrais pas louer, une
fois de plus, la complexité du scénario, la crédibilité de cet univers et de
son histoire, qui se dévoile au fil des tomes, ces personnages, nombreux et
charismatiques, et puis, bien entendu, comment ne pas s’extasier devant le
travail d’Éric Bourgier et se dire que ce type nous a pondu, d’un point de vu
graphique, l’une des plus belle BD de ces dernières années !?
- Un quatrième opus plus calme que
son prédécesseur, qui ressemble donc au second, Drekkars, mais qui n’en reste pas moins intéressant : c’est un
régal que de découvrir un nouveau peuple, les Iccrins, leur société, leurs
coutumes et leurs liens avec l’une des puissances, les fameux anges. De plus,
les jeux politiques ne sont pas déplaisants.
- Mine de rien, le scénario avance
bien dans ce tome et on en apprend pas mal sur le passé du monde, sur les
origines et les perfidies du grand méchant ainsi que le double jeu de certains.
- Les premières pages font le lien
avec L’adieu aux rois, les dernières
avec Drekkars, et on se dit que le
final va voir réuni tout ce petit monde et risque d’etre grandiose.
- Encore des annexes vachement
intéressantes et, accessoirement, nécessaires à la bonne compréhension de l’ensemble.
Points Négatifs :
- C’est clair que quand on passe
après un tome aussi exceptionnel que L’adieu
aux Rois, ce n’est pas facile, pourtant, rassurez-vous, Iccrins s’en sort fort bien sauf qu’il
est différent que son prédécesseur.
- Ils auraient dut inclure une
carte du monde, comme dans le premier tome, ce qui nous éviterait à chaque fois
de devoir faire des allers retours entre les divers tomes.
- Non mais, il va falloir attendre
trois ans pour connaitre la fin !? Argh, mais c’est beaucoup trop !!!
Ma note : 8,5/10
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