lundi 25 février 2013

BLAKE ET MORTIMER – LE MYSTÈRE DE LA GRANDE PYRAMIDE



LES AVENTURES DE BLAKE ET MORTIMER – LE MYSTÈRE DE LA GRANDE PYRAMIDE

Le professeur Philip Mortimer a décidé de passer ses vacances au Caire avec son fidèle serviteur, Nasir. Il compte y retrouver son vieil ami, le professeur Ahmed Rassim Bey, conservateur du Musée des Antiquités Égyptiennes, qui lui offre la fantastique opportunité d’assouvir sa passion pour l’égyptologie. Le professeur Bey l’a invité à participer au déchiffrement de ses dernières trouvailles, en l’occurrence des papyrus provenant d’un cartonnage de momie de l’époque des Ptolémées. Son enthousiasme est tel qu’il ne s’inquiète pas des soupçons de Nasir, qui, dès leur arrivée à l’aéroport, a l’impression qu’ils sont suivis par une mystérieuse « Lincoln » noire. Il se plonge avec délices dans les mystères de l’égyptologie antique. Et quelle n’est pas sa stupéfaction de découvrir que l’un des fragments semble avoir été écrit par Manéthon, seul historien de race égyptienne connu et dont l’œuvre avait été perdue depuis deux mille ans. Mortimer et Bey vont de surprise en surprise lorsqu’ils s’aperçoivent que le morceau en question traite de la « Chambre d’Horus », crypte mythique qui renfermerait des trésors incalculables. Ce texte incomplet va entraîner Mortimer sur les traces d’une organisation de trafic d’antiquité, dont son implacable ennemi, le colonel Olrik, semble être le chef. À l’ombre des Pyramides, dans le vieux quartier du Caire, le combat s’engage entre Olrik et Mortimer pour percer le secret qui entoure la Chambre d’Horus et son fabuleux trésor…

Ce mois de février avait débuté par la critique du premier tome de ce qui est, encore de nos jours, l’une des bande dessinées les plus célèbres sur le vieux continent, et plus particulièrement du côté de la Belgique et de la France, je veux bien évidement parler des Aventures de Blake et Mortimer. Ainsi, dans Le secret de l’Espadon, je vous expliquais comment, à trente-huit ans passés, je découvrais enfin, pour la toute première fois, ce qui pour beaucoups est, sans exagération aucune, une œuvre culte. Pourtant, je dois reconnaitre que mon entré dans celle-ci ne fut pas des plus évidente et que, d’ailleurs, ma première impression fut pour le moins contraire à mes attentes pour ne pas dire mauvaise : diviser en trois tomes, Le secret de l’Espadon me déplut beaucoup au début, et plus particulièrement ses deux premiers volumes qui, il faut l’avouer, accusaient pas mal leur âge. En effet, contrairement à Hergé dans Tintin, Jacobs n’a pas retravailler ses premiers albums et sincèrement, cela se sent a la lecture des deux premiers tomes du Secret de l’Espadon ; pas très éloigné, dans le style, d’un certain Tintin au pays des soviets. Fort heureusement, m’étant accrocher à la lecture et désirant aller au bout, la dernière partie fut une agréable surprise, voir même une excellente surprise qui laissait entrevoir tout le potentiel des albums à venir : dessins de bien meilleur qualité, scénario plus travaillé, idem pour les dialogues, la conclusion du Secret de l’Espadon fut finalement plus que positive et me donna envie, a l’occasion, de découvrir le reste de la saga. Chose faite, vous l’avez compris, quelques semaines plus tard avec le célèbre Mystère de la grande pyramide dont le titre, a lui tout seul, laissait présager du meilleur ; février avait débuté avec Blake et Mortimer et il ne pouvait pas s’achever sans une autre de leurs aventures.

Inutile de tourner longtemps autour du pot, Le mystère de la grande pyramide fut plus que conforme à mes attentes, d’ailleurs, je pense ne pas me tromper en affirmant que celui-ci me prouva, si j’en doutais encore, à quel point l’œuvre de Jacobs mérite que tout amateur de bande dessinée digne de ce nom se doit de découvrir, si ce n’est pas déjà fait. Et même, quelque part, j’irais même plus loin : avec ce second tome des aventures des deux compères britanniques, c’est un peu un vieux rêve d’enfant qui vient de se réaliser : j’ai enfin lu ce qu’aurait dut etre Les cigares du Pharaon de Tintin. Mais je m’explique : cet album du reporter au pantalon de golf fut le tout premier que j’ai eu, étant enfant, et à l’époque, j’étais persuader que Tintin allait etre mêler aux mystères de l’Egypte antique, qu’on allait avoir droit à des momies, des trésors cachés comme, finalement, toute bonne aventure se déroulant à l’ombre des pyramides ; or, comme chacun sait, il n’en est rien du tout et à la place, nous avons droit à une intrigue policière avec des trafiquants d’opium, intrigue au demeurant plutôt bonne, mais loin de mes espérances. Mais ici, dans ce Mystère de la grande pyramide, j’ai enfin mon Cigares du Pharaon idéal : exotisme (qui plus est renforcé par l’époque où se déroule l’action), aventure avec un grand A, chambre secrète sous la Pyramide de Kheops, couloir partant du Sphinx, trafic d’antiquités et même, histoire d’enfoncer le clou : forces occultes agissant dans l’ombre et mythes égyptiens omniprésents. Bref, vous l’avez compris, un pur régal pour un amateur d’égyptologie comme moi, surtout que le scénario est au rendez-vous et nul ne doute que Jacobs a accompli là un travail monumental de recherche histoire de crédibiliser davantage l’intrigue. Celui-ci, le scénario, peut etre pourtant considéré comme banal – après tout, nous n’avons affaire qu’a une chasse au trésor – cependant, il n’en est pas moins captivant au possible et il est quasiment impossible de ne pas aller au bout d’une seule traite tellement l’on se retrouve rapidement pris par celui-ci et les multiples rebondissements qui jalonnent les pages, et ce, alors que, une fois de plus, nous n’avons pas droit à une histoire sur un seul album puisque Le mystère de la grande pyramide est diviser en deux parties : Le Papyrus de Manethon et La Chambre d'Horus. Deux albums donc, ce qui donne une idée de la longueur de l’histoire, et qui plus est, plutôt longs à lire puisque, par comparaison avec les bandes dessinées modernes, il y a plus de pages et infiniment plus de textes. Mais, comme je vous l’ai dit, une fois la lecture commencée, il est impossible de s’arrêter !


Je ne m’attarderais pas sur les tenants et les aboutissements du scénario et ne dévoilerait pas davantage les nombreuses péripéties qui le jalonnent, préférant laisser au lecteur qui ne l’aurait pas encore fait, découvrir cette BD par lui-même ; le plaisir de la découverte est une chose qu’il faut savoir préserver ! Mais sincèrement, si jamais vous n’avez jamais lu le moindre album des Aventures de Blake et Mortimer, je ne peux que vous conseiller ce Mystère de la grande pyramide… d’ailleurs, quelque part, commencer par celui-ci n’est pas une mauvaise idée tant son scénario est excellant. Bien entendu, pour les plus jeunes d’entre nous, cet album pourrait présenter quelques difficultés : de style, bien entendu puisque le franco-belge à « la papa » n’est plus vraiment d’actualité depuis longtemps, ainsi que par sa lecture, qui n’est pas simple si l’on n’est pas familier du genre. Mais pourtant, à un moment donné, il faut savoir se faire violence et sortir du carcan étriqué où l’on se trouve afin de découvrir d’autres œuvres, alors oui, Blake et Mortimer, cela peut faire vieillot en 2013, mais que c’est bon, que dis-je… excellant même ! 

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