THORGAL
– LA CHUTE DE BREK ZARITH
Perchée
sur un piton rocheux, la forteresse de Brek Zarith domine la côte. Sur
l'immense terrasse qui surplombe l'océan, un petit homme s'affaire à préparer
l'équipement du baron Zorn. Celui-ci, contre son gré, a été choisi par
Shardar-le-puissant pour tenter de devenir le premier homme volant, grâce à un
étrange costume fait de plumes. Lancé dans le vide, Zorn s'écrase sur les
rochers. Lassé de ce jeu, Shardar se débarrasse du créateur du costume de la
même manière, puis s'enfonce dans les profondeurs du château pour rejoindre le
mage Helgith qui l'attend avec l'enfant...
Thorgal – La chute de Brek Zarith
Scénario
: Jean Van Hamme
Dessins
: Grzegorz
Rosinski
Couleurs : Grzegorz
Rosinski
Couverture : Grzegorz
Rosinski
Editeur
: Le Lombard
Genre : Heroic Fantasy,
Science-Fiction
Pays
d’origine : Belgique
Langue
d’origine : français
Parution : juin
1984
Nombre
de pages : 46
Mon avis : Comme
les amoureux de la saga la savent bien, ou pour ceux qui auraient lu mon
précédant billet, La chute de Brek Zarith est le troisième et
dernier volet d’une trilogie que les fans ont surnommés la trilogie de Brek
Zarith, débuté avec La
galère noire, dont je vous ai parlé en aout dernier, et qui s’est
poursuivie avec Au-delà
des ombres dont je viens tout juste de vous parler sur ce blog.
Cette trilogie, que beaucoup estiment être l’un des grands moments de la saga
possède certaines particularités : ainsi, pendant trois albums, les
personnages secondaires sont les mêmes, même si on ne les voit pas toujours
pour diverses raisons, mais cela est plutôt normal, et l’adversaire principal
est un certain Shardar-le-puissant dirigeant de Brek Zarith après avoir usurper
le pouvoir du prince Galathorn, et qui, pour la petite histoire, ne fait son
apparition que dans le troisième tome de la trilogie. De plus, et pour la
première (mais pas la dernière) fois dans la série, le temps commence à jouer
son œuvre et une année s’écoule entre le quatrième et cinquième tome, ce qui
permet surtout aux auteurs de mettre en scène un tout nouveau personnage :
le fils de Thorgal, dont la première rencontre entre celui-ci et sa progéniture
est assez marquante au demeurant. Pour le reste, on notera que les trois albums
sont assez différents les uns des autres : assez typé action pour ce qui
est de La galère noire, l’on passe allègrement vers un certain
onirisme dans Au-delà des ombres (mon préféré des trois) avant
de repasser a de l’aventure pure et dure dans le dernier, même si celui-ci est
un peu ampli d’un certain désabusement quant aux conséquences de la chute de ce
fameux usurpateur de Brek Zarith. Thorgal, qui ne pense qu’à retrouver la femme
qu’il aime, et au passage, son fils, n’a que faire de ce jeu de rois qui, selon
lui, ne valent pas forcément mieux les uns que les autres, et, finalement,
n’aspire qu’à la paix ; chose, bien entendu, qu’on se doute bien qu’il
n’aura pas… sinon, la série en serait restée là. Clôturant assez bien cette
trilogie tant apprécié, La chute de Brek Zarith regorge de
scènes marquantes, comme la toute première, où l’usurpateur se plait à jouer
aux Icare avec ses sujets, mais aussi celles du bal, véritable orgie qui se
finit tragiquement. L’on notera au passage que la manière dont Shardar tient
ses barons m’a fait diablement pensée à celle dont Louis XIV en personne tenait
ses nobles : en leur donnant moult festivités à la Cour. Ici, cela
n’empêche pas certains d’essayer de se rebeller mais, décidément, à force
d’orgies et probablement émoussées, ils en sont tout bonnement incapables. Quand
a la fameuse chute dont parle le titre, celle-ci, finalement, ne viendra ni de
ses barons, ni des vikings (qui perdent encore l’un de leurs chefs, décidément,
ils sont maudits), ni du roi légitime, ni même, quelque part, de Thorgal… mais
cela, je n’en dis pas plus et vous laisse la surprise, disons juste que, enfin,
une certaine personne commence à prendre davantage d’assurance et a moins jouer
les demoiselles en détresse… quoi que ? Au final, donc, un très bon album,
pas mon préféré, certes, mais suffisamment captivant pour me tenir en haleine
et confirmer tout le bien que je pense de cette série. Reste la grande
question, désormais : mais quand m’attaquerais-je à la suite ?
Points
Positifs :
- La
chute de Brek Zarith est une bonne
conclusion à une trilogie qui est, selon les fans, l’une des plus réussies de
la série ; plus tipée action que le tome précédant qui était proche du
chef d’œuvre absolu, elle n’en reste pas moins convenable.
- Curieusement, ce qui m’a le plus marquer dans cet
album, c’est la cour de Shardar : tenus en laisse par d’innombrables
orgies et autres fêtes décadentes, les nobles finissent par être complètement
incapables de se rebeller contre leur tyran. De plus, j’ai bien aimé leurs
divers costumes, tous plus improbables les uns que les autres.
- Shardar est un personnage qui en jette :
intelligent en diable, méticuleux, calculant ses coups a l’avance, il tombera,
certes, mais cela s’est jouer a peux de choses.
- Première apparition du fils de Thorgal et de Aaricia,
un certain Jolan ; accessoirement, il semble planer bien des mystères a
son sujet.
- Les nombreuses références qui parsèment cet album :
Icare, Archimède et ses miroirs, Leonard de Vinci et ses machines volantes…
- D’ailleurs, la scène d’ouverture où un des barons
est « volontaire » pour voler est un pur régal !
Points
Négatifs :
- Mouais,
difficile de passer après Par-delà les
ombres tout de même, surtout que, finalement, scénaristiquement, cet album
est par moments simpliste.
-
Une malédiction semble s’être abattu sur les divers chefs vikings : ils
passent tous l’arme a gauche les uns après les autres !
-
Le discours anti-royauté de Thorgal peut apparaitre par moments un peu naïf…
sympathique mais naïf.
Ma
note : 7,5/10
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