LA
GALAXIE TRAGIQUE
Happé
par l’effroyable Vide de Selestian, le vaisseau cosmique Voyageur émerge de
l’autre côté du trou noir pour pénétrer dans un univers inconnu. Or, le
commandant du vaisseau Voyageur, c’est VOUS, et sa destinée repose entre vos mains.
Serez-vous capable de retrouver le chemin de la Terre en visitant les planètes
que vous rencontrerez pour demander de l’aide aux extra-terrestres qui les
peuplent ? Ou serez-vous condamnés, vous et votre équipage, à errer à jamais
dans un espace inexploré ? Deux dés, un crayon et une gomme sont les seuls
accessoires dont vous aurez besoin pour vivre cette aventure. VOUS seul
déciderez de la route à suivre, des risques à courir et des créatures à
combattre. Bonne chance…
La Galaxie Tragique
Série
: Défis
Fantastiques n°4
Auteur : Steve Jackson
Illustration
de la couverture : Peter Andrew Jones
Illustrations
intérieures : Peter Andrew Jones
Titre original : Starship Traveller
Traduction : Camille
Fabien
Année
de l’édition Anglaise : 1983
Sortie
de l'édition Française : septembre 1984
Edition
Française : Editions
Gallimard (Folio Junior)
Nombre
de paragraphes : 343
Mon avis : Alors,
tragique ou pas cette fameuse Galaxie
tragique ? Oui, bon, j’ai parfaitement conscience que débuter la critique
de ce nouveau tome des Défis Fantastiques,
le quatrième pour la petite histoire, par un mauvais jeu de mots d’une nullité
affligeante n’est pas franchement la meilleur des manières et ne peut que, une
fois de plus, nuire a ma propre crédibilité. Mais bon, que voulez vous, je n’ai
pas put m’en empêcher, et ce, au point d’en être moi-même tragique… oui, c’est
bon, je ne le ferrais plus. Mais au fait, quid de cette Galaxie tragique (non, là, c’est le titre) ? Et bien, tout d’abord,
ce nouveau LDVELH est le second volume écrit en solo par Steve Jackson, déjà
auteur de la peu enthousiasmante (malgré quelques bonnes idées et un boss de
fin charismatique) Citadelle
du Chaos, et une fois de plus, nous retrouvons la ce que l’un des deux
fondateurs des Défis Fantastiques
nous proposera dans ses volumes à venir : de l’innovation, des prises de
risques et un certain non conformisme ; car là où un Livingston nous sortira
toujours des œuvres plus ou moins conformistes, Jackson se démarquera vivement
de son compère en sortant des sentiers battus et pour ce quatrième volume des Défis Fantastiques, force est de
constater que celui-ci frappe fort puisque cette fois ci, nous sortons carrément,
et pour la toute première fois, du cadre habituel de l’Heroic-Fantasy pour nous
plonger tout bonnement dans la SF ! Ainsi, ne serais ce que pour cette raison, La Galaxie tragique à une place a part
dans le petit monde des Livres dont vous
êtes le héros. Pourtant, cette œuvre est loin, très loin de faire
l’unanimité parmi les amateurs du genre. Fortement critiquée depuis sa sortie,
en 1983, La Galaxie tragique ne
possède qu’un lot assez réduit de fans, et si le néophyte pourrait penser que
cela est dut au fait que ce LDVELH est mal aimé en raison son ambiance SF, ce
n’est pas vraiment pour cela ; en effet, a la base, l’idée de Jackson est tout
bonnement excellente et l’on ne peut que se réjouir d’une telle initiative, ce
qui, au passage, n’arrivera que bien trop rarement par la suite. Cependant,
nombreux sont ceux qui critiquent fortement cet ouvrage depuis belle lurette,
lui trouvant mille et un défauts qui, a première vue, pourraient inquiéter le
lecteur/joueur qui n’avait jamais eu l’occasion de le faire. Personnellement,
j’étais dans ce cas là ; adolescent, du temps où je collectionnais les Livres dont vous êtes le héros, j’avais
connu quelques mésaventures avec certains titres SF et La Galaxie tragique ne m’avait jamais franchement attiré, de même que
d’autres titres comme Rendez vous avec la
M.O.R.T ou Le combattant de
l’autoroute. Bien évidement, j’étais (et d’ailleurs, quelque part, je le
suis encore) bien plus attiré par l’Heroic-Fantasy ce qui, au passage, me fit
passer à coté de titres intéressants. Comme vous vous en doutez, les années ont
passé et une fois adulte, je me suis procurer cette fameuse Galaxie tragique afin de, premièrement,
compléter ma collection (surtout a un prix attractif), deuxièmement, voir ce
que celui-ci valait véritablement et constater par moi-même si toutes les
critiques étaient justifiées. Et bien en fait, parfaitement. Bon, tout d’abord,
abordons les points positifs de ce Défis
Fantastiques : déjà, le fait que l’action se déroule dans l’espace et que,
pour la première fois, un LDVELH nous permet de changer d’ambiance ;
personnellement, je n’ai rien contre la SF en général et c’est tout de même
hautement plus original que de devoir pour la énième fois partir tuer le grand
méchant sorcier qui menace le monde. Ensuite, l’ambiance. Alors oui, Jackson
aurait put faire mille fois mieux, c’est un constat indéniable, cependant, quel
plaisir de se prendre pour le Capitaine Kirk et de déambuler ainsi, de planète
en planète, d’explorer de nouveaux mondes étranges, d’autres civilisations etc.
(vous connaissez la suite), car ce qui fait la grande force de ce livre/jeu,
c’est son coté Star Trek parfaitement
assumé et pour un vieux fan de cette série culte comme moi, quel plaisir. De
même, et pour finir (hein, quoi, déjà ?!), les différentes races
d’extraterrestres rencontrées sont suffisamment variées pour éveiller la
curiosité du lecteur ; de même, certaines situations marquent assez les esprits
et sont, selon moi, très bien trouvées comme le passage où un virus se propage
dans notre vaisseau et où il faut trouver rapidement une solution pour sauver
l’équipage, celui où l’on débarque sur une planète où tous ses habitants ont
droit au chapitre et où il n’y a nul dirigeant (le véritable communisme ?),
notre officier médical qui, en tentant de soigner la population locale d’une
planète se trouve infecter a son tour ainsi que le combat contre un robot-tueur
dans une arène, grand moment de ce livre. Ainsi, sans nul doute que lors de ma
première tentative, où, pour rappel, je découvrais La Galaxie tragique, j’étais assez enthousiaste, trouvant que,
finalement, et sans être non plus le truc de la mort qui tue, ce Défis Fantastique méritait peut-être une
réhabilitation. Hélas, subitement, sans crier gare, je me suis aperçu que
j’arrivais déjà a la fin, alors que j’avais a peine exploré ce fameux univers
parallèle ; dubitatif devant ce constat, je me suis retrouver un peu couillon
avec mes deux coordonnées d’emplacement de trou noir mais sans aucune de temps.
Du coup, hop, fin de l’aventure et disparition ridicule et mal amener dans un
autre trou noir. Déjà là, je commençais à sentir venir l’arnaque. Alors bien
sur, La Galaxie tragique est assez
courte en soit même – tout juste 340 paragraphes – ce qui en faisait le plus
court des Défis Fantastiques, mais
tout de même, quelle curieuse impression de ne pas avoir véritablement commencé
l’aventure. Car le gros problème, justement, c’est que malheureusement, il ne
se passe pas grand-chose. Déjà, ne vous attendez pas a un système de jeu
hautement original, c’est du LDVELH première époque pur et dur et il est
difficile de faire plus simple, nos seuls et uniques choix se limitant a aller
sur la planète bleu, a gauche, la rouge, a droite, ou de continuer notre chemin
; bref, aucune évolution notable, les planètes se contentant de remplacer les
fameuses portes dans les couloirs d’un quelconque souterrain. Ensuite, ces
fameuses planètes : évidement elles sont assez variées, par contre, pour ce qui
est de leur description, on repassera ; tout le temps vides, on ne rencontre à
peine que quelques malheureux habitants et nos interactions avec ceux-ci sont
souvent limités. D’ailleurs, l’idée pourtant excellente a la base de pouvoir se
téléporter avec des membres de notre équipage n’est absolument pas développée
comme on pouvait l’espérer et la plus part du temps, j’avais tendance à oublier
que j’étais accompagner. Et cet équipage, justement ? Alors là, ca se gatte
fortement : imaginez donc un Docteur Mc Coy ou un Mr Spock avec un charisme
proche de celui d’une huitre (et encore, la comparaison est désobligeante pour
celle-ci) et vous avez notre équipage qui décidément, ne casse pas des briques…
L’on n’en viendrait presque à souhaiter effectuer l’aventure en solo plutôt que
de se coltiner une telle équipe de bras cassés. Mais ce n’est pas tout, encore
une fois ! A quoi bon nous offrir trois systèmes de combats différents – mains
nues, phaseur et entre vaisseaux – si on ne les utilise quasiment jamais
(personnellement, dans mes multiples essais, celui au phaseur reste une énigme)
et d’ailleurs, sur ce point, il est bon de vous révéler le coup de grâce : si
vous voulez venir a bout de ce livre, vous ne livrerez aucun combat !!! Du
jamais vu dans un LDVELH ! Et on en vient au défaut ultime, La Galaxie tragique se révèle être un
redoutable one-true-path mais sans logique aucune car une fois arriver au
fameux paragraphe où on vous demande si vous avez les coordonnées du trou noir
et celles de temps, c’est un petit peu au hasard que vous allez jouer votre
avenir et celui de vos hommes puisqu’a aucun moment de l’aventure – par
ailleurs courte – on ne vous donne le moindre indice quant aux véritables
coordonnées. Du coup, soit vous avez du bol et vous allez au 340, soit ce n’est
pas le cas et Steve Jackson décide de clore les débats en vous annihilant
purement et simplement. Sympa n’est ce pas ? Et si vous n’avez pas les
coordonnées, ce n’est pas grave, vous n’avez pas la possibilité de les cherchez
encore (pourquoi ? Parce que !) et vous finissez de la même façon. Ridicule ?
Effectivement… Du coup, je ne peux que comprendre les multiples critiques, bien
souvent virulentes, de la part des amateurs des Livres dont vous êtes le héros a l’encontre de La Galaxie tragique, car, en partant d’un postulat de base original
et prometteur – jouer a la façon de Star
Trek dans un LDVELH – Steve Jackson se loupe complètement et nous offre du
coup une œuvre creuse, vide, sans grande ambiance, bourrée de défauts et où
l’on s’ennui vite, bref, une monumentale déception. Bien évidement, tout n’est
pas à jeter dans ce livre, mais les défauts sont tellement nombreux et néfastes
que la qualité de l’ensemble s’en trouve fortement affecter. C’est tout de même
dommage pour La Galaxie tragique qui
avait pourtant de bonnes idées au départ et qui apparaît, après coup, comme
l’un des plus mauvais titre de la série.
Points
Positifs :
- Premier
Défis Fantastique à sortir du cadre
traditionnel du médiéval fantastique puisqu’ici, nous nageons en pleine
science-fiction.
-
On louera la prise de risque et l’originalité de Steve Jackson, c’est toujours
ça…
-
On sent que Steve Jackson s’est fortement inspiré de Star Trek, ce qui est une bonne chose.
Points
Négatifs :
-
Bien entendu, l’aventure a lieu ici dans l’espace, certes, nous voyageons a
bord d’un vaisseau spatial, mais bon, ne nous leurrons pas, il faut toujours
tourner a gauche ou a droite, les planètes remplacent les salles et, comme dans
tout bon Défis Fantastique qui se
respecte, on ne peut pas faire demi-tour.
-
Espace, frontière de l’infini… tellement vide… c’est fou ce que les quelques
planètes visitées semblent désertes.
-
Il n’y a qu’un seul et unique chemin pour parvenir a son but, cependant, alors
qu’il faut trouver des coordonnées de trous noirs, nous n’avons aucun indices
quand a celles-ci et, d’ailleurs, il n’y a aucune logique tout au long de
l’aventure, les choix se faisant au petit bonheur la chance.
-
Trois systèmes de combat, c’est bien ; encore faut-il qu’ils servent à
quelque chose.
-
On découvre avec désarroi que notre équipage est aussi charismatique que s’il
était composé d’huitres ; ah, nous sommes loin de celui de l’USS
Enterprise…
-
Mais qu’est ce que c’est court !
-
Les illustrations du sieur Peter Andrew Jones n’aident pas à élever le niveau,
bien au contraire.
Ma
note : 3/10
3 commentaires:
Me souviens très bien de la couverture de cleui-là aussi XD
Me suis rendu compte que j’ai oublier de parler des illustrations intérieures dans ma critique ; enfin, quelque part, c’est peut-être mieux que je n’en parle pas ;)
Apparemment Steve Jackson n'a pas fait que s'inspirer de star trek. Il semblerait que Star trek se soit en retour inspiré de la galaxie tragique. Puisque la série Voyager semble reprendre le sujet de ce livre dont vous êtres le héros.
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