dimanche 24 mars 2013

HARVEST



HARVEST

Neil Young – 1972

1. Out on the Weekend – 4:35
2. Harvest – 3:03
3. A Man Needs a Maid – 4:00
4. Heart of Gold – 3:05
5. Are You Ready for the Country ? – 3:21
6. Old Man – 3:22
7. There's a World – 3:00
8. Alabama – 4:02
9. The Needle and the Damage Done – 2:00
10. Words (Between the Lines of Age) – 6:42

Ecoutant moins de musique ces dernières années qu’auparavant, il m’arrive bien souvent de ne plus écouter certains albums pendant un laps de temps tout bonnement phénoménal, et ce, alors qu’autrefois, ceux-ci l’étaient, dans les meilleurs des cas, écoutés religieusement tous les jours, dans les pires, au bas mot, une fois par semaine. Mais comme chacun sait, les années passent, les temps changent et les habitudes encore plus, pourtant, et même si je regrette ne plus avoir autant de temps libre à consacrer à l’intégralité de mes loisirs, force est de constater que je n’oublie pas tous ces albums mythiques qui ont, à un moment ou un autre de mon existence, et plus particulièrement, l’époque bénie où je n’étais qu’un jeune insouciant d’une vingtaine d’années, marquer ma vie. Et, parmi ces très nombreux opus, je reconnais que ceux de Neil Young occupent une place particulière pour moi : il faut dire que le canadien, depuis presque vingt ans, est, avec Bowie, les Beatles ou les Stones, pour ne citer que les plus connus, ce que l’on peut appeler mon idole. Et les raisons de ce statut ne sont pas que musicales mais doivent énormément a sa personnalité dans laquelle je me retrouve : solitaire dans l’âme, amoureux des grands espaces, le « loner », comme on le surnomme (et qui renvoi a l’une de ses toutes premières chansons) est en plus épileptique, ce qui est également mon cas – le hasard faisant parfois bien les choses. Mais si ces points communs sont amusants a constater, ce qui compte avant toute chose, c’est la musique, est, justement, de ce point de vue-là, le sieur Young se pose en excellent auteur-compositeur diablement doué et possédant derrière lui une longue, très longue carrière qui ne peut etre pas composée que de hits absolus, j’en conviens, mais qui fera sans nul doute de  lui comme l’un des musiciens parmi les plus importants de la seconde moitié du vingtième siècle.


Sur ce blog, j’avais déjà eu l’occasion de vous parler de quelques-uns de ses albums : ainsi, que ce soit son premier, sobrement intitulé Neil Young, puis les excellents Everybody Knows this is Nowhere ou After the Gold Rush ainsi que, pour finir, l’aérien Zuma, en 2009, j’écoutais pas mal le canadien ; à quoi il faut ajouter ses collaborations avec les Buffalo Springfield et Crosby, Stills & Nash dans Déjà Vu. Puis, ce fut le néant : d’autres disques et d’autres artistes à écouter, et encore, de moins en moins, et ce, jusqu’à ces jours ci où, après quelques années (sic, un record !), j’ai enfin remis un album du maitre dans mon vieux, très vieux lecteur CD de Sony (je suis moi-même un vieux dinosaure, en plus, ce truc tombe en morceaux !) et suis partit pour… oh, très très loin, de l’autre côté de l’Atlantique, dans la campagne et le sud profond tout en me demandant pourquoi, décidément, l’Alabama ne s’en sortait pas, et cherchant, tout en me trouvant trop vieux, un cœur d’or… bref, les amateurs savent fort bien de quel album je parle (et puis, ce n’est pas bien difficile puisqu’il suffit de lire le titre de ce billet), du légendaire et inoubliable Harvest !


Paru en février 1972, Harvest est le quatrième album solo de Neil Young et, sans nul doute, l’un de ses plus connus si ce n’est le plus célèbre de sa fort longue discographie ; ce qui est sûr, c’est que ce fut avec cet opus que le canadien connu ses plus grands succès et, accessoirement, son seul numéro un de sa carrière : l’excellent Heart of Gold. Du coup, cet état de fait aura fait dire à certains que ce disque est trop commercial, que Young aura accepté de se renier pour une musique plus commerciale, plus consensuel, ce qui est, de mon point de vu, un peu idiot : ainsi donc, pour etre crédible, un artiste se devrait d’etre maudit tout le temps, de ne connaitre que des échecs ou, du moins, que de piètres succès d’estimes ? Que je sache, je pense que les membres du Velvet Underground auraient préféré en vendre davantage des albums, non ? Et puis, si c’est pour mettre en avant des musiciens obscurs, que personne ne connait et qui n’ont jamais fait grand-chose d’important, au temps pour moi… et puis, ces mêmes personnes ont tendance à oublier que Neil Young, à l’époque, ce n’était pas non plus n’importe qui et que, s’il n’atteint jamais l’aura des Beatles ou des Stones, le bonhomme, de par son appartenance a Crosby, Stills, Nash & Young était lui aussi une star… certes, dans une époque où il y en avait beaucoup mais une star quand même. De plus, le canadien a souvent, au gré de ses albums et de ses collaborations, souvent alternés les genres, passant des disques plus calmes a d’autres, autrement plus violents, plus rocks, alors, qu’Harvest ne le soit pas, c’est un fait, mais prétendre qu’il soit commercial, ca, franchement, non.

Victime à l’époque de grave problèmes de dos qui l’empêchaient de trop forcé et donc, de ne presque pouvoir pas utiliser sa guitare électrique, Neil Young, que l’on connaissait donc bien plus violent, nous offre donc avec Harvest ce que l’on peut appeler sans problèmes une véritable petite perle musicale, un classique du genre, un chef d’œuvre absolu comme on en avait pas mal à l’époque, et quasiment plus désormais. Disque campagnard s’il en est, Harvest fait partie de ses rares albums que l’on peut écouter tranquillement chez soi, la nuit – il ne réveillera pas les voisins – ou au bord d’une voiture, traversant les grands espaces américains avec une clope au bec et l’autre sur le volant. Un disque calme, ou prédomine la guitare acoustique, et où la majeure partie des titres sentent bon la country, genre souvent tourner en dérision de nos jours, mais dont l’importance dans l’histoire de la musique est indéniable – après tout, le rock, c’est le mélange du blues et de la country. Un disque d’où sortent des titres tout bonnement prodigieux, comme, pour ne citer que mes préférés, Heart of Gold, bien entendu, mais aussi Harvest, le sublime Old Man que je ne me lasse jamais d’écouter et, comment ne pas le citer, l’excellent Alabama – bien plus électrique – chanson musicalement parfaite en soi, mais avant tout, joli petit brulot contre le sud profond raciste qui nous rappelle le déjà sublime Southern Man paru dans l’album précédant, After the Gold Rush, et qui valut a Neil Young la non moins célèbre réplique de la part du groupe de rock sudiste Lynyrd Skynyrd : Sweet Home Alabama – probablement à prendre moins au premier degré que la légende ne le laissait sous-entendre, Young et Ronnie Van Zant s’appréciant davantage qu’on aurait pu le croire.


Harvest est sorti il y a quarante et un ans déjà, et, malgré les décennies, il n’a rien perdu de son charme, de son intensité et de son intrinsèque valeur musicale. Probablement curieux pour une oreille jeune, de nos jours, il ne s’en avère pas moins comme étant un véritable petit bijou et peut etre, comme je vous l’ai déjà dit, considéré comme étant un pur chef d’œuvre. Bien évidemment, Neil Young ne se limita pas à Harvest et sa longue et éclectique carrière est là pour nous le prouver, mais bon, ceci est déjà une autre histoire – déjà racontée pour partie sur ce blog – et je pense que je reviendrais bientôt, ici même, pour vous en raconter la suite. 

2 commentaires:

Jean Luc a dit…

Un excellent album, bien que je lui préfère largement Zuma et l'immense "Cortez the Killer". Neil Young est un guitariste d'exception qui n'a pas besoin de passer par des démonstrations de virtuosité technique. Son dernier album Psychedelic Pill est un chef d'oeuvre après un passage à vide il faut bien l'avouer.

Feanor a dit…

Je n'ai pas trop suivis sa carrière dans les années 2000, du coup, je ne saurais pas trop donner un avis sur ses albums récents.
Pour ce qui est de mes préférés, j'apprécie énormément After the Gold Rush, Harvest bien entendut et surtout le très sombre Tonight's the Night, probablement mon préféré.