jeudi 3 septembre 2020

RENÉGATS


RENÉGATS

Il était une fois les Chevaliers de la Gabala, légendaires protecteurs des Neuf Duchés. Leurs cœurs étaient purs ; leurs armures brillaient d’un éclat incomparable. Ils étaient plus grands que les hommes, plus puissants que les princes. Pour combattre les forces des ténèbres, ils ont accepté de franchir un mystérieux portail. Ils ne sont jamais revenus. Un seul est resté, Manannan, par prudence ou lâcheté. Il est désormais le Chevalier Déchu et erre en proie au tourment. Mais le meurtre et la magie noire ont envahi les Duchés. Les rumeurs courent : le roi a été envoûté et son âme est morte ! Manannan n’a plus le choix, il doit affronter ses vieilles peurs et traverser le portail pour retrouver ses orgueilleux compagnons. Mais le secret qu’il apprendra là-bas pourrait bien avoir raison de son âme…


Renégats
Auteur : David Gemmell
Type d'ouvrage : Heroic Fantasy
Première Parution : 1989
Edition Poche : 13 avril 2006
Titre en vo : Knights of Dark Renown
Pays d’origine : Grande-Bretagne
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Laurent Calluaud
Editeur : Mnémos Editions
Nombre de pages : 340

Mon avis : Après Dark Moon, L’Étoile du Matin et L'Écho du Grand Chant, abordons à présent un autre roman dit indépendant de David Gemmell, un certain Renégats, ouvrage qui, en toute sincérité, aurait put être un incontournable du genre s’il n’avait pas eu certains défauts que l’on peut qualifier de majeurs… Ainsi, dans ce roman paru a la toute fin des années 80, David Gemmell, sans surprise, nous ressort tous les ingrédients habituels que l’on retrouve à chaque fois dans ses ouvrages, c’est-à-dire, des personnages hauts en couleurs qui doivent faire face a des hordes d’adversaires bien plus nombreux et puissants, un coté désespéré et seuls contre tous où l’auteur excelle et dont le point d’orgue, bien entendu, fut Légende, la fameuse thématique de la rédemption et tout un tas d’autres joyeusetés habituelles comme la Source, les histoires d’amours plutôt simples et les sacrifices inévitables. Mais ici, ce qui ressort le plus de ce Renégats, c’est son côté sombre, très sombre même car c’est l’âme humaine, dans tout ce qu’elle a de plus noir, qui est mise en avant : ainsi, entre un parallèle flagrant avec la Shoah avec toutes les horreurs de celle-ci, des sentiments comme l’envie, la cupidité ou la soif de pouvoir mais surtout, le terrible constat que la frontière entre bien et mal peut être aisément franchie, Gemmell nous offre une histoire qui nous ferait presque désespéré du genre humain… presque car, bien entendu, une poignée de héros, ou plutôt, d’antihéros, vont se dresser contre ses injustices, mais sans grand espoir d’y survivre. Et c’est parmi des grands mythes britanniques comme Robin des Bois, Ivanhoé, les Chevaliers de la Table Ronde mais aussi dans la mythologie celtique voir même du coté de Tolkien que l’auteur va puiser ses protagonistes, ceux-ci étant facilement identifiables. Captivant au possible, Renégats serait quasiment parfait si ce n’était son immense défaut : son final beaucoup trop court ! Ainsi, pendant les trois quarts du roman, le lecteur suit avec intérêt la mise en place de l’intrigue, son avancée, apprend à apprécier les nombreux protagonistes, puis, subitement, tout s’enchaine et en quelques pages, une bonne partie des protagonistes meurent, les événements sont expédiés à la va-vite et on arrive à une conclusion qui ne peut que laisser qu’un désagréable gout d’inachevé – et encore, je ne parle pas de l’épilogue qui tient en un petit paragraphe ! Ah, mais quel dommage que ce Renégats n’ai pas eu au moins 150 pages de plus, on ne serait pas passé loin, alors, d’un ouvrage qu’on aurait qualifier d’incontournable… 


Points Positifs :
- L’utilisation de tout un tas de légendes et de mythes britanniques comme Robin des Bois, Ivanhoé, Arthur et ses chevaliers, la mythologie celte, et même un peu de Tolkien pour le parallèle entre Elodan, le chevalier manchot et Beren du Silmarillion.
- Une histoire sombre, très sombre même qui, entre le parallèle avec la Shoah, nous entraine très loin dans les tréfonds de l’âme humaine sans oublier le constat que la frontière entre bien et mal est décidément bien mince : les vrais héros ne sont pas forcément ceux auquel on pourrait penser quant aux plus belles âmes, elles ne sont pas à l’abris du mal.
- Comme d’habitude, avec Gemmell, nous avons droit a toute une flopée de personnages hauts en couleurs et plutôt attachants.
- Un système de magie basé sur les couleurs plutôt original.
- L’idée que la parole peut influencer les hommes, accessoirement, en bien comme en mal.
- Les deux dernières lignes du très court épilogue sont d’une noirceur absolue mais je trouve qu’elles collent parfaitement à l’idée générale qui transpire de ce roman.

Points Négatifs :
- Un final beaucoup trop rapide où Gemmell expédie les événements et les morts les uns après les autres, sans accorder d’importance à ceux-ci alors que, en toute sincérité, quand on suit les destinés des protagonistes tout au long d’un roman, on peut estimer avoir droit à une mort digne de ce nom.
- Mais qu’est-ce que c’est que cet épilogue qui tient sur un seul petit paragraphe !? Gemmell était pressé de passer à autre chose ou quoi !?
- Ce qui fait la force de Gemmell fait aussi sa faiblesse, c’est-à-dire, le fait, incontestable, que la plupart de ses romans se ressemblent tous dans les grandes lignes : que ce soit l’intrigue, certains déroulement de celle-ci voir les personnages, on est plus qu’en terrain familier…

Ma note : 7,5/10

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