TINTIN AU CONGO
Tintin se rend en paquebot au Congo Belge dans le cadre de son travail de journaliste, accompagné de son chien Milou. Tom est un homme qui s'est embarqué clandestinement sur le même bateau et qui tente à plusieurs reprises de tuer le jeune journaliste. Une suite de péripéties amène Tintin au royaume des Babaoro'm, où il devient le sorcier attitré. Il découvre alors que les hommes blancs voulant sa mort (notamment Tom) sont des gangsters affiliés à Al Capone qui tentent de prendre le contrôle de la production de diamants au Congo.
Ah, le plaisir des brocantes! Tenez, pas plus tard que dimanche dernier, je suis allé a celle de Chelles, dans l’idée de me faire de bonnes affaires, ce qui fut le cas en trouvant des vieux Tintin dont le prix allait entre 1 et 4 Euros, et ce, pour un état parfaitement acceptable. Je dois avouer que je n’ai plus le même plaisir à me replonger dans la lecture des aventures du plus célèbre des reporters, ou du moins, pas autant qu’a 8 ans, c'est ce que l'on appelle « grandir » probablement. Mais bon, même si mes goûts ont évolués et que mon esprit est devenu bien plus critique, je ne peux que m’incliner devant cette œuvre magistrale d'Hergé, et l’avoir dans sa collection est primordial à mes yeux.
Passé ce petit préambule, intéressons nous a présent a ce fameux et tant contesté Tintin au Congo qui depuis quelques années traîne autour de lui une réputation sulfureuse a tendance raciste. Tout d’abord, l’histoire en elle même:
Ce n’est pas un grand Tintin, il faut l’admettre, la suite sera largement d’un niveau supérieur; cependant, malgré cela, il garde un certain charme désuet des premières aventures du reporter a la houppette. Tintin au Congo est le type même du Tintin « pré Haddock », Milou y occupe une place importante, il discute le plus logiquement du monde avec son maître qui trouve cela parfaitement normal et en est en plein dans les grands voyages dépaysant des premiers volumes (en URSS, en Amérique, en Chine etc...). Certes, au fil de sa carrière, Tintin et ses compagnons parcourront le monde (et la Lune) dans tous les sens, mais l’ambiance en sera différente, bien moins naïve que dans les premiers volumes qui datent des années 30. Et justement, c’est la que le bas blesse.
Nombreux sont ceux, qui à la lecture de ce Tintin au Congo ont taxé Hergé de raciste. Et il est clair qu'en le relisant, après tant d’années, je ne peux que reconnaître qu'il existe bel et bien un certain malaise dans cet album. Mais la ou certains grand défenseurs de la «cause noire» souhaiteraient son interdiction pure et simple, je n’irais pas jusque la. Certes, les stéréotypes sur les noirs sont légions, et même sans lire l’album, rien que la façon dont ils sont dessinés est peu reluisante. Mais ces stéréotypes tant décriés ne sont pas plus nombreux que dans Tintin au pays des Soviets ou que dans Tintin en Amérique voir même, Le Lotus bleu. Comme dans d’autres bandes dessinées de l’époque, mais aussi dans des romans ou dans des films, on a droit a la vision occidentale de l’Homme blanc sur le reste du monde, vision qui, si elle peut paraître condamnable de nos jours est a remettre dans le contexte du début du siècle qui n’est évidement pas le notre. Un exemple flagrant dans Tintin au Congo: le nombre d’animaux qui sont tout bonnement massacrés dans l’histoire. Inacceptable de nos jours, et c’est normal. Mais c’était malheureusement cela un safari entre les deux guerres, on ne peut pas réécrire le passé. Et c'est ce que souhaiterait le politiquement correct, c'est-à-dire : supprimer tout ce qui est gênant même si cela dénature des œuvres, voir les interdire (après tout, on gomme bien les cigarettes sur certaines photos d’acteurs de l’époque, ce qui au passage est assez ridicule; on connaît aujourd'hui les méfaits du tabac, mais ce n’est pas une raison pour occulter le fait que celui ci occupe une place légendaire dans l'industrie cinématographique).
Alors, oui, Tintin au Congo représente bien la vision que pouvait avoir un belge des années 30 sur les Africains, avec toutes les fausses idées et les stéréotypes de l’époque. Mais de la a taxé Hergé de raciste (et ce, malgré quelques amitiés plutôt ambiguës par la suite) est allé un peu vite en besogne pour qui s’intéresse un tant sois peu a sa vie. Et ce n’est même pas nécessaire: il suffit de relire l’intégralité des aventures de Tintin pour se rendre compte que ce sois disant racisme, et bien peu présent et que Hergé ne mérite absolument pas un procès en sorcellerie que beaucoup souhaiteraient mais qu'il devrait plus être vu comme un homme de « son temps » qui évolua rapidement dans sa vison du monde.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire