lundi 14 décembre 2009

THE CONSTANT GARDENER

THE CONSTANT GARDENER 

Le diplomate britannique Justin Quayle (Ralph Fiennes) vit au Kenya avec sa femme Tessa (Rachel Weisz), militante altermondialiste. Celle-ci est en relation avec Hippo, une ONG allemande enquêtant sur les pratiques de l'industrie pharmaceutique, et prépare pour elle un rapport sur KDH et ThreeBees, deux entreprises impliqués dans la lutte contre le Sida au Kenya. Un jour, Tessa est retrouvée assassinée dans la brousse avec son collègue Arnold (Hubert Koundé), un humanitaire Noir belge de l'ONG "Médecins de la Terre". Secoué par les rumeurs d'infidélités de sa femme, Justin est poussé à découvrir les circonstances réelles entourant cet assassinat. 

Ma petite rubrique cinéma pourrait se diviser en trois catégories distinctes : les films que je vois sur grand écran (a la base, c’était mon idée de départ), ceux que je découvre par le biais des DVD (cela m’arrive bien plus souvent que d’aller au ciné) et puis les autres, tous les autres, que je connais depuis x années, qu’ils aient été vus une ou un nombre incalculables de fois et que, régulièrement, je prend plaisir à revoir. The Constant Gardener est dans ce dernier cas. Sincèrement, je ne sais même plus combien de fois j’ai bien put voir cet excellant long métrage : une au ciné, deux au moins en DVD avant une énième fois hier soir ? Hum, quatre fois au moins, c’est sur. Mais ce qui est certain aussi, c’est que le plaisir, même s’il est amputé (forcement) de celui de la découverte, est toujours aussi intense, ou presque. Car ne nous leurrons pas, The Constant Gardener (la constance du jardinier, mouais bof, autant garder le titre en anglais), à défaut d’être un grand film, n’en possède pas moins une belle histoire, assez prenante et émouvante, et fort bien sublimée par des acteurs plus qu’inspirés. Je m’aperçois, au fil du temps, et surtout des films où je le vois jouer, que Ralph Fiennes est un sacré bon acteur : j’aime bien son coté à la fois flegmatique et passionné (de temps en temps), voir désespéré par tant de souffrance personnelle dans le cas qui nous préoccupe aujourd’hui (même si, personnellement, son rôle préféré, pour moi, fut celui de l’officier SS sadique dans La liste de Schindler) puisque, sans faire de spoiler, il perd sa femme des les premiers instants du film. Ainsi, l’intrigue de The Constant Gardener, oscillera entre le présent, où l’on voit un mari, détruit par la perte de son épouse, enquêter sur les circonstances de la mort de celle-ci, et, surtout, essayant de retrouver les coupables de celle-ci, et le passé, le temps de la première rencontre, la vie en Afrique, les doutes, les drames… Et les nombreuses interrogations (Tessa était elle fidèle, que mijotait elle donc, que cache la société ThreeBees ?) que l’on peut se poser tout au long de la première partie du film trouveront bien évidement leurs réponses tout au long du développement de l’intrigue, suffisamment captivante du début à la fin. Une intrigue qui plongera le spectateur dans des paysages africains à la fois superbes et misérables (les bidonvilles, l’extrême pauvreté de la population à mettre en opposition avec l’opulence occidentale) qui ne pourront que marquer fortement, mais aussi et surtout, par delà la souffrance d’un homme, ce sont surtout dans les pratiques inavouables entre puissantes sociétés pharmaceutiques, gouvernements occidentaux et la corruption des locaux au détriment de la population que l’on aura à faire (d’ailleurs, l'histoire aurait pour origine des faits réels : des essais pharmaceutiques illégaux au Nigeria ayant entraîné le décès de plusieurs personnes). Ainsi, The Constant Gardener, vous l’avez compris, est un film bien plus profond et qui fait réfléchir, et s’il est parfois sentimental et mélancolique, c’est bel et bien, et avant tout, à une dénonciation du sort du continent africain que le spectateur aura droit. Une Afrique réaliste, sans faux semblants et où l’on se doute que tout cela ne finira pas bien pour le personnage principal, bien trop seul pour changer quoi que ce soit. Un film à la fois révoltant (car l’on sait bien que même romancer, tout ceci à plus ou moins lieu dans le continent noir), triste et parfois superbe (franchement, entre certains plans et la musique, chapeau). Mais un film incontestablement à découvrir pour ceux qui ne le connaissent pas et à revoir, pour les autres qui sont déjà convaincus de ses qualités…

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