BLACK
SUMMER
Nous
sommes le 6 juillet. Une conférence du président des Etats-Unis doit se tenir
dans quelques minutes. Les médias répondent bien évidemment présents et
attendent l’arrivée du leadeur des armées. La seule chose que les journalistes
savent est que John Horus, un super héros faisant parti des Sept Armes est venu
lui rendre visite. La porte s’ouvre mais en lieu et place du président, c’est
le justicier qui débarque. Son costume est couvert de sang, il se place devant
le pupitre et annonce qu’il vient de tuer le président, le vice-président et
leur conseiller. La salle est en état de choc et Horus annonce avoir commis un
acte patriote : pour lui, les dirigeants étaient corrompus et de nouvelles
élections, qu’il surveillera lui-même, doivent être organisées. Tom Noir a
longtemps fait partie des Sept Armes. Mais le jour où une bombe coûta la vie à
sa bien-aimée (et partenaire) Laura Torch et qu’il perdit une de ses jambes, il
a littéralement sombré dans l’alcool. Alors qu’il vient de découvrir avec
stupeur son ami John Horus tenir son étonnant discours, un homme qu’il a toujours
cru mort depuis de nombreuses années refait son apparition : Frank Blacksmith,
le créateur des Sept Armes…
Black Summer
Scénario : Warren Ellis
Dessins
: Juan Jose Ryp
Encrage : Juan
Jose Ryp
Couleurs : Andres
Mossa
Couverture : Juan
Jose Ryp
Genre : Super-Héros
Editeur
: Avatar Press
Titre en vo
: Black Summer
Pays
d’origine : Etats-Unis
Langue
d’origine : anglais
Parution
: 02
septembre 2008
Editeur
français : Milady Graphics
Date
de parution : 20 novembre 2009
Nombre
de pages : 200
Liste
des épisodes
Black Summer 1-8
Mon
avis : Auteur pour le moins fructueux et
inventif, le britannique Warren Ellis aura déjà marqué ce blog en de multiples
occasions, et ce, par le biais d’œuvres pour le moins réussies comme The
Authority, Stormwatch, Planetary,
mais aussi, dans une moindre mesure, Trees ou Injection.
Bref, un scénariste de tout premier plan dans le petit monde des comics et qui,
non seulement aura marqué son époque mais continu, encode de nos jours, a le
faire. Cependant, dans le cas qui nous préoccupe aujourd’hui,
c’est-à-dire, Black Summer, c’est une œuvre qui date de quelques
années déjà et que je n’aurai, finalement, lu que ces jours ci, une œuvre dont,
curieusement, je me méfiais un peu – allez donc savoir pourquoi – et qui s’est
avérée être, après coup, une fort belle réussite. Il faut dire que dans Black
Summer, Ellis ose aller encore plus loin que d’habitude et si l’auteur nous
avait déjà habitué, de par le passé – voir The Authority – a
nous proposé une équipe de super-héros qui prenaient le pas sur les
gouvernements mondiaux afin de protéger la planète, ici, on va encore plus loin
puisque l’un de ses membres finit par tuer le président des Etats-Unis, ni plus
ni moins ! Bref, un postulat de départ pour le moins inattendu et qui
marque les esprits mais là où Warren Ellis va encore plus loin, c’est que, sans
le nommer, on devine que ce fameux président assassiné est un certain Bush
Junior… oui, le même qui lança, sous de faux prétextes, une guerre de conquête
contre l’Irak, guerre dont nous en subissons encore les méfaits de nos
jours ! Car dans ce Black Summer, rien n’est caché et tout est
dit, ou presque : ainsi, l’administration Bush est pointée du doigt, sa
guerre en Irak également ainsi que toutes les magouilles qui se dissimulent
derrière ce conflit. Il fallait oser le faire et Ellis, britannique de son
état, s’en donne a cœur joie, et ce, a une époque où, bien souvent, il était de
bon ton, du coté de Marvel par exemple, de pointer du doigt la
prétendue lâcheté des français – les connaisseurs savent de quoi je parle.
Cependant, n’allez pas croire que Black Summer n’est qu’un
vulgaire brulot anti-Bush car les choses sont un poil plus complexes :
ainsi, dans cet album, si les magouilles du gouvernement américain sont pointer
du doigt, l’usage de la violence, de l’assassinat, du coup d’état est aussi
abordé, et ce, de belle manière. Du coup, l’action violente de John Horus,
malgré les méfaits de l’administration Bush, ne fera pas de lui un héros, bien
au contraire, et c’est là que réside, entre autre, tout l’intérêt de ce Black
Summer, une œuvre certes violente, franchement cynique, véritable petit
brulot contre l’une des pires administrations que connu l’Amérique mais qui
donne a réfléchir sur les moyens et les actions a faire, même quant on a la
raison de son coté. Bref, un comics bien plus intelligent qu’on pourrait le
penser de prime abord et qui, ma foi, mérite le détour, surtout si vous êtes
suffisamment agés pour vous souvenir de la mascarade américaine a l’Onu, en
2003…
Points
Positifs :
- Sans
qu’elle ne soit jamais nommée, c’est bien évidement l’administration Bush qui
est visée de plein fouet dans ce Black Summer. Pour rappel, nous
avions là des hommes et des femmes qui ne souhaitaient qu’une chose :
envahir l’Irak pour le pétrole. Résultat des comptes, quinze ans après, une
région encore déstabilisée, Daesh, des centaines de milliers de victimes, etc.
-
Une œuvre bien plus intelligente qu’on pourrait le penser de prime abord et
qui, sous couvert de la fiction, nous fait nous questionner sur l’usage de la
violence afin de parvenir a ses buts et sur l’image que l’histoire retient d’un
assassin de président, même si ce dernier n’était pas aimé.
- Black
Summer fourmille de surprises et de rebondissements inattendus,
surtout au fil des épisodes, ce qui donne une lecture plutôt agréable et
captivante.
-
Les fans de Frank Quitely apprécieront sans nul doute les dessins de Juan José
Ryp qui possède un style assez proche.
Points
Négatifs :
-
La conclusion est bonne, indéniablement, cependant, quid du sort des héros
survivants ? Mine de rien, on n’en sait pas plus ?!
-
Ceux qui ne supportent pas Frank Quitely verront d’un mauvais œil les dessins
de Juan José Ryp, forcément, de plus, je trouve tout de même que, sur certaines
planches, tout cela fait un peu trop « années 90 » alors
que cet album date de 2008…
Ma
note : 8,5/10
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