mardi 19 mai 2020

THE SQUARE


THE SQUARE

Christian, père divorcé, est le conservateur d'un musée d'art contemporain installé dans le palais royal de Stockholm. Il prépare une exposition intitulée The Square, simple carré à l'intérieur duquel les spectateurs seront appelés à être altruistes et à mieux prendre en compte les besoins des autres : « Le Carré est un sanctuaire de confiance et de bienveillance. En son sein, nous avons tous les mêmes droits et les mêmes devoirs. ». Or, après avoir aidé lui-même dans la rue une femme qui prétendait être attaquée, il constate qu'il s'agissait d'un piège : son téléphone, son portefeuille et ses boutons de manchette en or ont disparu. Avec l'un de ses adjoints, il parvient à suivre son téléphone à distance grâce à sa fonction de géolocalisation et détermine ainsi l'adresse de son voleur, un immeuble dans une cité de banlieue. Ils s'y rendent ensemble puis Christian glisse une lettre anonyme de menaces dans chacune des boîtes à lettres de l'immeuble, ce qui lui permet de récupérer peu après ses affaires.


The Square
Réalisation : Ruben Östlund
Scénario : Ruben Östlund
Musique : Fredrik Wenzel
Production : Plattform Produktion
Genre : Comédie dramatique
Titre en vo : The Square
Pays d’origine : Suède, Danemark, Allemagne, France
Parution : 25 août 2017
Langue d'origine : suédois, danois, anglais
Durée : 142 min

Casting :
Claes Bang : Christian
Elisabeth Moss : Anne
Dominic West : Julian
Terry Notary : Oleg
Christopher Læssø : Michael
Lise Stephenson Engström : la fille ainée de Christian
Lilianne Mardon : la fille cadette de Christian
Marina Schiptjenko : Elna
Annica Liljeblad : Sonja
Elijandro Edouard : le garcon
Daniel Hallberg : un surveillant du musée
Martin Sööder : une surveillante du musée
John Nordling : le manager
Maja Gödicke : Premier assistant marketing
Nicki Dar : Nicki

Mon avis : Il y a sensiblement trois ans, à quelques jours prêts, j’avais eu le plaisir de regarder un certain Snow Therapy, long métrage du réalisateur suédois Ruben Östlund et qui, ma foi, avec son coté décalé, avait sut suffisamment attirer mon attention pour que j’en garde un fort bon souvenir. Le hasard aidant, hier soir, Arte – mais qu’elle autre chaine pouvait-elle proposer un tel film – diffusait un autre long métrage du sieur Östlund, The Square, œuvre qui, pour la petite histoire, fit énormément parler d’elle lors de sa sortie en 2017 puisqu’elle remporta, ni plus ni moins, que la Palme d’Or au Festival de Cannes de la même année. Bien entendu, je ne pouvais pas passer a coté de ce film puisque j’en avais entendu le plus grand bien, pour le souvenir de Snow Therapy, bien entendu, mais aussi pour la présence de deux noms plutôt connus, Elisabeth Moss – The Handmaid's Tale – et Dominic West – The Affair – même s’il faut reconnaitre qu’ils ne jouent pas un grand rôle dans ce film, particulièrement le second. Mais alors, le résultat fut-il à la hauteur de mes espérances ? Eh bien, ma foi, disons que je n’ai nullement été déçu par ce The Square et que si ce long métrage n’est pas non plus un chef d’œuvre, loin de là, il aura sut me convaincre de fort belle manière, ce, de par son coté à la foi complètement barré – on rigole beaucoup tout au long de ce film qui dure plus de deux heures tant certaines scènes, certaines situations, certains dialogues sont ubuesques – mais aussi nettement plus sérieux, le parallèle étant fait, dans la thématique de cette œuvre, entre ce milieu bobo qui ne jure que par l’importance de l’art moderne et qui, en quelque sorte, vit dans son petit monde décalé, et celui, plus populaire, représenté par les nombreux mendiants que l’on aperçoit souvent à l’écran mais aussi par la classe ouvrière, souvent étrangère, qui est à mille lieues des préoccupations artistiques des premiers. En filigrane, il y a, également, une critique acerbe de cette classe aisée suédoise qui, vivant dans son petit microcosme ne côtoie nullement la classe populaire, ce, malgré des opinions politiques bien à gauche, s’en méfiant fortement, en ayant peur, chose que l’on peut, finalement, retrouver dans la plupart des pays occidentaux. Du coup, malgré son coté barré, décalé et loufoque, The Square est une œuvre nettement plus sérieuse que l’on pourrait penser de prime abord et qui est loin d’être tendre envers ce milieu aisé des grandes villes, ces fameux bobos, aux opinions bien tranchées, qui savent si bien juger ce qui est bien ou pas mais qui, finalement, sont eux aussi perclus de préjugés envers les plus pauvres ; probablement ce qui aura déplu a certains critiques qui, peut-être, se sont sentis visés ou se sont reconnus dans ce film ?!


Points Positifs :
- Un excellent film que ce The Square qui, malgré son coté totalement loufoque et décalé, est une œuvre nettement plus sérieuse que l’on pourrait penser de prime abord et qui nous amène à réfléchir sur ces fameux bobos perclus de grandes idées sociales et qui, finalement, n’en possèdent pas moins bon nombre de préjugés envers les plus démunis, leurs belles paroles n’étant pas mises en applications, bien au contraire…
- Malgré ses plus de deux heures, on ne s’ennui jamais devant ce film. Il faut dire que les nombreuses situations toutes plus loufoques les unes que les autres et ces protagonistes franchement décalés y sont pour quelque chose.
- Justement, qu’est-ce que l’on rigole devant The Square tellement les situations et les dialogues pour le moins loufoques sont légions. Il faut dire que, dans certaines, Ruben Östlund va loin, très loin !
- Un casting haut en couleur et si Claes Bang est tout simplement parfait dans son rôle de directeur de musée à qui il arrive bien des ennuis, certains retrouveront avec plaisir Elisabeth Moss et Dominic West dans des rôles un peu à contre-emploi.
- Une belle petite critique, également, de l’importance donnée à l’art moderne et à certaines œuvres que l’on peut qualifier, sans peine, de franchement discutables…
- La scène de la performance artistique lors d’un repas, où le fameux Oleg, interprétant un singe, disjoncte littéralement, est un très grand moment de n’importe quoi !

Points Négatifs :
- Bon, je pense qu’il faut apprécier ce genre de films un peu décalés pour ne pas dire franchement barrés pour apprécier une œuvre comme The Square. Ici, nous sommes à mille lieux des longs métrages consensuels destinés au grand public.
- Certains n’ont franchement pas dut apprécier de se reconnaitre en visionnant ce film. Ce qui doit expliquer certaines critiques franchement acerbes – et comme celles-ci ne sont pas écrites par des ouvriers ou des employés, je vous laisse deviner pourquoi la thématique de cette œuvre, la critique de cette classe aisée des grandes villes – les fameux bobos – n’a pas dut plaire a tout le monde…

Ma note : 8/10

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