dimanche 24 mai 2020

MIDSOMMAR


MIDSOMMAR

Dani est traumatisée lorsque sa sœur Terri se suicide en remplissant la maison familiale de monoxyde de carbone, tuant au passage ses parents. Cette tragédie vient entacher sa relation déjà fragile avec son petit ami Christian, étudiant en anthropologie. L'été arrive et Dani apprend que Christian et ses amis Mark et Josh ont été invités par leur ami suédois Pelle à participer au Midsommar, un festival célébrant le solstice d'été à Harga, le village natal de Pelle. Les célébrations n'ont lieu qu'une fois tous les quatre vingt dix ans. Christian n'ayant rien dit à Dani au sujet de ce voyage, le couple a une dispute. Finalement, Christian se résout à inviter Dani afin de recoller les morceaux. Le groupe s'envole pour la Suède et arrivent dans la communauté où ils rencontrent Connie et Simon, un couple anglais invité par Ingemar, le frère de Pelle. La tension commence à s'installer lorsque les amis sont témoins du sacrifice d'un couple de personnes âgées originaires de Harga, qui se tuent en se jetant du haut d'une falaise. Siv, la doyenne du village, explique qu'il s'agit d'une pratique courante à Harga et que toute personne âgée de 72 ans doit s'y soumettre. Cet événement perturbe énormément le groupe — particulièrement Dani — mais Pelle les convainc de rester, invoquant le fait que les traditions du solstice d'été sont le sujet de thèse de Josh.


Midsommar
Réalisation : Ari Aster
Scénario : Ari Aster
Musique : The Haxan Cloak
Production : B-Reel Films et Parts & Labor
Genre : Drame, Horreur
Titre en vo : Midsommar
Pays d'origine : Etats-Unis, suède
Langue d'origine : anglais, suédois
Date de sortie : 03 juillet 2019
Durée : 147 mn

Casting :
Florence Pugh : Dani
Jack Reynor : Christian
William Jackson Harper : Josh
Will Poulter : Mark
Julia Ragnarsson : Inga
Anna Åström : Karin
Liv Mjönes : Ulla
Isabelle Grill : Maja
Björn Andrésen : Dan
Henrik Norlén : Ulf
Louise Peterhoff : Hanna
Ellora Torchia : Connie
Archie Madekwe : Simon
Rebecka Johnston : Ulrika
Gunnel Fred : Siv
Vilhelm Blomgren : Pelle
Hampus Hallberg : Ingemar

Mon avis : Dans la lignée de The Wicker Man, chef d’œuvre incontestable du cinéma horrifique du début des années 70 qui voyait un inspecteur un peu coincé, Edward Woodward, débarquer sur une ile paumée au large des cotes écossaises et tomber dans les griffes d’une communauté, menée par un excellent Christopher Lee, aux mœurs pour le moins singulières – notre héros finissant, accessoirement, sacrifier dans une statue d’osier géante – Midsommar, œuvre cinématographique de Ari Aster paru l’année dernière est, selon moi, son plus bel héritier. Il faut dire que les points communs sont nombreux entre les deux films et l’on retrouve, dans l’un comme dans l’autre, ces communautés aux croyances ancestrales qui ont une drôle de manière de fêter le printemps, la principale différence étant que, tandis que dans The Wicker Man, les habitants de Summerisle étaient pour le moins peu accueillants a l’encontre de l’inspecteur, dans Midsommar, c’est le contraire, cette communauté suédoise aux allures de doux hippies étant, pour le moins, des hôtes parfaits… du moins, jusqu’à ce que quelques événements singuliers ne surviennent et que, pour les visiteurs, il ne soit trop tard. Cependant, n’allez pas croire que Midsommar n’est qu’un vulgaire copié/collé de son glorieux ainé, non, qualitativement, s’il faut reconnaitre que nous sommes un niveau en-dessous du long métrage de 1973, nous avons bel et bien affaire a un bon, que dis-je, un très bon film dont le principal défaut, en quelque sorte, est le fait que l’on ne s’attache guère a ses protagonistes principaux – les fameuses victimes a venir – celles-ci étant, pour le moins, antipathiques. Certes, il y a bien Dani, la seule à émerger du lot et, ma foi, au vu du final, de fort belle manière. Mais avant cela, dans ces décors champêtres bucoliques où l’on pourrait croire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, quel déluge d’effets visuels du plus bel effet, de trouvailles scénaristiques fort pertinentes et de scènes oh combien marquantes, l’horreur, ici, n’étant qu’occasionnelle, ce qui renforce le sentiment de malaise qui nous suit, tout au long du film… Bien entendu, dans son genre et, surtout, pour notre époque, Midsommar est franchement barré mais peut-être pas autant que certains l’auraient prétendu – où alors, de par mon âge, je possède une culture cinématographique plus importante, ce qui fait que je l’extasie moins désormais. Terriblement prenant, visuellement superbe, bourré de bonnes idées et avec son final franchement réussi, Midsommar aura été un des films de l’année 2019 et, ma foi, mérite largement tout le bien que l’on a dit de lui. Dommage tout de même que nos petites victimes n’aient pas été davantage développées, cela aurait, sans nul doute, davantage marquer les esprits lors de leurs morts. Mais bon, en dehors de ce défaut, n’hésitez guère a vous plonger dans ce Midsommar, le jeu en vaut largement la chandelle !


Points Positifs :
- Un bon, que dis-je, un très bon film que ce Midsommar. Il faut dire que nous avons, ici, un excellent film du genre qui, en s’inspirant de glorieux ainés, nous entraine au sein d’une communauté fort sympathique en apparence mais dans les croyances et les coutumes sont pour le moins singulières. Bien entendu, d’entrée de jeu, nous savons que nos héros vont connaitre bien des ennuis, cependant, l’intrigue est suffisamment efficace pour nous tenir en haleine tout au long du film.
- Le genre horrifique moderne a plutôt tendance à me soûler et je ne suis franchement pas fan de celui-ci, pourtant, ici, Midsommar, dans un style bien différent, il faut le reconnaitre, réussit la gageure de sortir de la masse des productions habituelles et a nous transporter loin, très loin dans l’indicible, ce, malgré ses paysages bucoliques et sa communauté tellement accueillante…
- Visuellement, tout cela est superbe et c’est un pur régal que de découvrir, avec les visiteurs, ce village perdu au beau milieu de la Suède, ces décors bucoliques, ces habitants tout de blanc vêtu, ces fleurs, des habitations d’un autre âge, etc. Qui plus est, la mise en scène, plutôt réussie, joue à merveille de ce florilège de couleurs et se joue régulièrement de nos sens.
- Il y a quelques scènes franchement réussies qui marquent les esprits, quelques très bonnes idées et, ma foi, un final excellent.
- Le digne héritier de The Wicker Man qui reste, tout de même, le maitre incontesté du genre malgré le fait qu’il est sortit en 1973. Mais bon, cela fait plaisir de retrouver une œuvre quasiment aussi bonne et qui nous rappelle de si bons souvenirs…

Points Négatifs :
- Dans ce genre de films, il faut que l’on s’attache un minimum a ceux qui, on le sait d’avance, seront les victimes, or, malheureusement, ce n’est absolument pas le cas ici : en effet, soit certains personnages sont détestables au possible ou alors, ils sont a peine travaillés. Dommage car, du coup, leur mort laisse le spectateur indifférent…
- Cela reste une expérience pour le moins singulière par moments qui risque de ne pas plaire à tous les publics.
- Midsommar marquera peut-être moins les esprits si vous avez un certain âge et une bonne expérience de films plus anciens et, accessoirement, supérieurs, qualitativement parlant. Mais bon, ce n’est pas vraiment un défaut, juste un constat.

Ma note : 8/10

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