REQUIEM
CHEVALIER VAMPIRE – RÉSURRECTION
En
1944, sur le front Est, Heinrich Augsburg gît au milieu des cadavres de soldats
allemands. Pas vraiment mort malgré le froid et la neige alentour, il se
remémore la belle Rebecca, une femme qu'il a juré d'aimer pour l'éternité.
Alors que des soldats russes dépouillent les cadavres, l'un d'eux trouve une
photo, celle de Rebecca, dans l'une des poches d'Heinrich. Cela a pour effet de
redynamiser l'allemand qui se relève subitement. Le soldat ne perd pas un instant
et lui tire une balle en pleine tête... Une ultime pensée assaille Heinrich
avant qu'il ne meurt, celle où il laisse la Gestapo emmener Rebecca...
L'impression de chuter... L'enfer, c'est là où l'allemand reprend conscience.
Non loin de lui, des morts-vivants s'amusent à tuer les nouveaux arrivants. Un
vaisseau approche alors. Il en descend un individu en armure, un vampire.
Heinrich se range aux côtés de ce dernier et alors qu'il est blessé, sa nature
vampirique apparaît clairement. Deux années passent, Heinrich n'est plus, il a
laissé la place à Requiem...
Requiem Chevalier Vampire – Résurrection
Scénario
: Pat Mills
Dessins
: Olivier Ledroit
Couleurs : Olivier
Ledroit
Couverture
: Olivier Ledroit
Editeur
: Glénat
Genre : Fantastique
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution
: 27
janvier 2016
Nombre
de pages : 56
Mon
avis : Vingt ans après sa sortie, le
premier tome de Requiem Chevalier Vampire
n’a rien perdu de ce qui fit sa force et le démarquait de la concurrence : une
histoire passionnante, des personnages hauts en couleurs et des dessins tout
simplement excellents. Mais pour ce qui est de la qualité graphique, comment
pouvait-il en être autrement ? Olivier Ledroit est un grand nom de l’univers de
la BD, c’est un fait incontestable : Les
Chroniques de la Lune Noire, ça vous dit quelque chose ? Et si, avec du
recul, les tomes suivants seront mieux travaillés, la claque graphique de ce
premier tome fut magistrale. Cependant, si je ne peux que louer les dessins de
Ledroit, ces derniers ne sont que le complément indispensable du scénario et de
l’univers mis en place par Patt Mills. Si je ne connaissais pas cet auteur
britannique, rien que pour cette série, je pense sans me tromper que ce type
vaut que l’on s’y intéresse un minimum. Car ce monde de Résurrection, si
étrange et inquiétant, en devient presque crédible tant l’alliance entre les
deux auteurs est efficace. Mais tout ceci ne serait rien, sans une histoire
solide. Tout commence sur le front de l’est, en 1944, où l’on suit les derniers
instants dramatiques d’un soldat allemand, Heinrich, abattu par un russe.
Immédiatement, l’on abandonne les neiges et les tons à dominance blanche pour
un rouge vif qui ne nous quittera quasiment plus jusqu’à la fin de l’album – accompagner
du noir, évidemment, couleur gaie comme tout le monde le sait. Et notre brave
Heinrich, se retrouve dans un univers digne de l’enfer de Dante, où, très
rapidement, il va comprendre que la violence et la mort sont toujours
présentes. Et qui plus est, il s’avère qu’il vient de renaître en tant que
Vampire. On pourrait croire, à la lecture de ces quelques lignes, qu’il n’y a
rien de bien original là dedans et l’on se tromperait lourdement, car la suite
viendra rapidement nous prouver le contraire : évidemment, dans ce premier
tome, on suit surtout Heinrich qui va de découverte en découverte… De sa longue
formation afin d’être adouber comme Chevalier Vampire, a sa rencontres avec des
personnages clés de l’intrigue, comme Otto, Claudia, Mortis ou bien Cryptus,
jusqu’a son arrivée à Necropolis, véritable mégalopole décadente, l’auteur met
en place les éléments de son intrigue petit à petit, tout en nous dévoilant
quelques pants du folklore de Résurrection. En particulier pour la race
vampirique – les autres viendront plus tard – plus haute caste des habitants de
ce monde. Et l’on découvre avec joie, et grâce a des personnages charismatiques
en diable et somptueusement dessinés sous la plume de Ledroit, des vampires à
la fois proches, de part leurs habitudes, et éloignés du modèle originel. Si la
violence, le sexe et le sang tiennent une place importante comme il sied, s’y rajoute
des tenues sado-maso, un racisme et un mépris déclaré pour les autres morts
vivants – que l’on ne peut que comparer qu’avec la fameuse Race des Seigneurs de l’idéologie Nazi, et si l’on se souvient que
Requiem et Otto étaient des soldats allemands – et surtout, cet ordre de
chevalerie, omniprésent dans leurs culture. Bref, un monde crédible, un
folklore original, et des personnages quasiment tous malsains et détestables,
mais possédant une classe magistrale. Et à ce propos, chapeau bas pour Requiem.
Son nom pourrait devenir sans problème un synonyme de charismatique. Un
excellent premier tome, vous l’aurez compris, que ce Résurrection et entre
la qualité du scénario, de l’univers et des dessins, on n’a envie que d’une
seule chose : découvrir la suite, suivre les pas de ce chevalier des ténèbres,
en apprendre davantage sur ce monde dément, ou l’on se doute bien que l’on
n’entraperçu qu’une infime partie. Car Requiem, avec ses airs de gothique
sado-maso et à la beauté du diable est tout bonnement captivant, comme cette
série qui promet beaucoup des le premier tome. Une œuvre culte, tout
simplement !
Points
Positifs :
-
Le premier volet d’une saga qui n’était pas loin de flirter avec le monumental –
en fait, il suffirait que les auteurs nous sortent une conclusion et cela
mettrait tout le monde d’accord. Il faut dire que, entre un synopsis loin d’être
original mais franchement réussi de la part de Pat Mills et les dessins
toujours aussi bons d’Olivier Ledroit, Requiem
Chevalier Vampire s’impose immédiatement comme étant un incontournable du
genre !
-
Un premier tome qui nous présente cet au-delà oh combien réussi, Résurrection,
et où pullulent moult morts vivants comme des vampires, bien sur, mais aussi
des goules, des zombies, des loups-garous, etc. A priori, cela sent le
réchauffé, cependant, Pat Mills nous propose un monde a l’ambiance gothique, d’une
richesse peu commune et dont on a fait qu’apercevoir une partie.
-
Les dessins d’Olivier Ledroit, bien entendu. Il faut dire que l’artiste n’est
pas n’importe qui et que, dès ce premier volume, il fait preuve d’une fort
belle démonstration de tout son talent. Quand aux couleurs, principalement du
rouge et du noir, disons qu’elles collent fort bien à l’ambiance générale.
-
Requiem, alias Heinrich Augsburg, ancien soldat nazi mort sur le Front de l’Est
et qui était amoureux d’une juive est, incontestablement, par certains cotés,
un personnage qui sent le déjà-vu mais qui n’en reste pas moins charismatique
en diable !
-
Quelques protagonistes majeurs font leur apparition dans ce premier volet et,
ma foi, disons qu’ils sont plutôt réussis dans l’ensemble.
-
Une réédition de la saga par les éditions Glénat
que l’on peut qualifier de qualité.
Points
Négatifs :
-
Dans ce premier volume de Requiem, je
trouve que la colorisation d’Olivier Ledroit est un peu trop sombre dans l’ensemble.
Rassurez-vous, cela va très rapidement s’améliorer.
-
Bon, certains risquent de ne pas accrocher à cet univers loin d’être
franchement original, à ces protagonistes caricaturaux au possible et a ces
dialogues un peu limites par moments. Par contre, si vous êtes fans du genre,
si vous souhaitez lire une œuvre oh combien jouissive et qui vous fera passer
un bon moment, alors, Requiem est
fait pour vous !
Ma
note : 8,5/10
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