mercredi 13 mai 2020

REQUIEM CHEVALIER VAMPIRE – RÉSURRECTION


REQUIEM CHEVALIER VAMPIRE – RÉSURRECTION

En 1944, sur le front Est, Heinrich Augsburg gît au milieu des cadavres de soldats allemands. Pas vraiment mort malgré le froid et la neige alentour, il se remémore la belle Rebecca, une femme qu'il a juré d'aimer pour l'éternité. Alors que des soldats russes dépouillent les cadavres, l'un d'eux trouve une photo, celle de Rebecca, dans l'une des poches d'Heinrich. Cela a pour effet de redynamiser l'allemand qui se relève subitement. Le soldat ne perd pas un instant et lui tire une balle en pleine tête... Une ultime pensée assaille Heinrich avant qu'il ne meurt, celle où il laisse la Gestapo emmener Rebecca... L'impression de chuter... L'enfer, c'est là où l'allemand reprend conscience. Non loin de lui, des morts-vivants s'amusent à tuer les nouveaux arrivants. Un vaisseau approche alors. Il en descend un individu en armure, un vampire. Heinrich se range aux côtés de ce dernier et alors qu'il est blessé, sa nature vampirique apparaît clairement. Deux années passent, Heinrich n'est plus, il a laissé la place à Requiem...


Requiem Chevalier Vampire – Résurrection
Scénario : Pat Mills
Dessins : Olivier Ledroit
Couleurs : Olivier Ledroit
Couverture : Olivier Ledroit
Editeur : Glénat
Genre : Fantastique
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 27 janvier 2016
Nombre de pages : 56

Mon avis : Vingt ans après sa sortie, le premier tome de Requiem Chevalier Vampire n’a rien perdu de ce qui fit sa force et le démarquait de la concurrence : une histoire passionnante, des personnages hauts en couleurs et des dessins tout simplement excellents. Mais pour ce qui est de la qualité graphique, comment pouvait-il en être autrement ? Olivier Ledroit est un grand nom de l’univers de la BD, c’est un fait incontestable : Les Chroniques de la Lune Noire, ça vous dit quelque chose ? Et si, avec du recul, les tomes suivants seront mieux travaillés, la claque graphique de ce premier tome fut magistrale. Cependant, si je ne peux que louer les dessins de Ledroit, ces derniers ne sont que le complément indispensable du scénario et de l’univers mis en place par Patt Mills. Si je ne connaissais pas cet auteur britannique, rien que pour cette série, je pense sans me tromper que ce type vaut que l’on s’y intéresse un minimum. Car ce monde de Résurrection, si étrange et inquiétant, en devient presque crédible tant l’alliance entre les deux auteurs est efficace. Mais tout ceci ne serait rien, sans une histoire solide. Tout commence sur le front de l’est, en 1944, où l’on suit les derniers instants dramatiques d’un soldat allemand, Heinrich, abattu par un russe. Immédiatement, l’on abandonne les neiges et les tons à dominance blanche pour un rouge vif qui ne nous quittera quasiment plus jusqu’à la fin de l’album – accompagner du noir, évidemment, couleur gaie comme tout le monde le sait. Et notre brave Heinrich, se retrouve dans un univers digne de l’enfer de Dante, où, très rapidement, il va comprendre que la violence et la mort sont toujours présentes. Et qui plus est, il s’avère qu’il vient de renaître en tant que Vampire. On pourrait croire, à la lecture de ces quelques lignes, qu’il n’y a rien de bien original là dedans et l’on se tromperait lourdement, car la suite viendra rapidement nous prouver le contraire : évidemment, dans ce premier tome, on suit surtout Heinrich qui va de découverte en découverte… De sa longue formation afin d’être adouber comme Chevalier Vampire, a sa rencontres avec des personnages clés de l’intrigue, comme Otto, Claudia, Mortis ou bien Cryptus, jusqu’a son arrivée à Necropolis, véritable mégalopole décadente, l’auteur met en place les éléments de son intrigue petit à petit, tout en nous dévoilant quelques pants du folklore de Résurrection. En particulier pour la race vampirique – les autres viendront plus tard – plus haute caste des habitants de ce monde. Et l’on découvre avec joie, et grâce a des personnages charismatiques en diable et somptueusement dessinés sous la plume de Ledroit, des vampires à la fois proches, de part leurs habitudes, et éloignés du modèle originel. Si la violence, le sexe et le sang tiennent une place importante comme il sied, s’y rajoute des tenues sado-maso, un racisme et un mépris déclaré pour les autres morts vivants – que l’on ne peut que comparer qu’avec la fameuse Race des Seigneurs de l’idéologie Nazi, et si l’on se souvient que Requiem et Otto étaient des soldats allemands – et surtout, cet ordre de chevalerie, omniprésent dans leurs culture. Bref, un monde crédible, un folklore original, et des personnages quasiment tous malsains et détestables, mais possédant une classe magistrale. Et à ce propos, chapeau bas pour Requiem. Son nom pourrait devenir sans problème un synonyme de charismatique. Un excellent premier tome, vous l’aurez compris, que ce Résurrection  et entre la qualité du scénario, de l’univers et des dessins, on n’a envie que d’une seule chose : découvrir la suite, suivre les pas de ce chevalier des ténèbres, en apprendre davantage sur ce monde dément, ou l’on se doute bien que l’on n’entraperçu qu’une infime partie. Car Requiem, avec ses airs de gothique sado-maso et à la beauté du diable est tout bonnement captivant, comme cette série qui promet beaucoup des le premier tome. Une œuvre culte, tout simplement !


Points Positifs :
- Le premier volet d’une saga qui n’était pas loin de flirter avec le monumental – en fait, il suffirait que les auteurs nous sortent une conclusion et cela mettrait tout le monde d’accord. Il faut dire que, entre un synopsis loin d’être original mais franchement réussi de la part de Pat Mills et les dessins toujours aussi bons d’Olivier Ledroit, Requiem Chevalier Vampire s’impose immédiatement comme étant un incontournable du genre !
- Un premier tome qui nous présente cet au-delà oh combien réussi, Résurrection, et où pullulent moult morts vivants comme des vampires, bien sur, mais aussi des goules, des zombies, des loups-garous, etc. A priori, cela sent le réchauffé, cependant, Pat Mills nous propose un monde a l’ambiance gothique, d’une richesse peu commune et dont on a fait qu’apercevoir une partie.
- Les dessins d’Olivier Ledroit, bien entendu. Il faut dire que l’artiste n’est pas n’importe qui et que, dès ce premier volume, il fait preuve d’une fort belle démonstration de tout son talent. Quand aux couleurs, principalement du rouge et du noir, disons qu’elles collent fort bien à l’ambiance générale.
- Requiem, alias Heinrich Augsburg, ancien soldat nazi mort sur le Front de l’Est et qui était amoureux d’une juive est, incontestablement, par certains cotés, un personnage qui sent le déjà-vu mais qui n’en reste pas moins charismatique en diable !
- Quelques protagonistes majeurs font leur apparition dans ce premier volet et, ma foi, disons qu’ils sont plutôt réussis dans l’ensemble.
- Une réédition de la saga par les éditions Glénat que l’on peut qualifier de qualité.

Points Négatifs :
- Dans ce premier volume de Requiem, je trouve que la colorisation d’Olivier Ledroit est un peu trop sombre dans l’ensemble. Rassurez-vous, cela va très rapidement s’améliorer.
- Bon, certains risquent de ne pas accrocher à cet univers loin d’être franchement original, à ces protagonistes caricaturaux au possible et a ces dialogues un peu limites par moments. Par contre, si vous êtes fans du genre, si vous souhaitez lire une œuvre oh combien jouissive et qui vous fera passer un bon moment, alors, Requiem est fait pour vous !

Ma note : 8,5/10

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