L’ÉTOILE
DU MATIN
Je
me nomme Owen Odell et je vais mourir… J’ai vécu trop longtemps et j’ai vu trop
de choses. Je fais partie de la légende. Avant de quitter cette enveloppe
charnelle, je voudrais me souvenir une dernière fois et raconter l’histoire
telle qu’elle s’est réellement passée ; et pas comme les gens la racontent
aujourd’hui au coin du feu. Car j’ai bien connu Jarek Mace, celui qu’on
appelait alors l’Étoile du Matin. Le dernier héros des Highlands. Le
libérateur. J’étais à ses côtés lorsqu’il a combattu les rois Vampyres et s’est
dressé face à l’envahisseur angostin. J’étais barde et je connais sa légende
par cœur. C’est moi qui l’ai écrite. Mais j’ai laissé de côté la vérité.
L’Etoile du Matin n’était pas ce héros aux cheveux blonds et aux yeux bleus
débordant de bonté tel qu’on le chante aujourd’hui. Jarek Mace était un voleur
doublé d’un menteur, un homme qui aurait égorgé sa mère pour le prix d’un bon
repas. Ceci est l’histoire d’un homme. L’histoire d’une rédemption…
L’Étoile du Matin
Auteur
: David
Gemmell
Type
d'ouvrage : Heroic Fantasy
Première
Parution : 1992
Edition
Poche : 19 septembre 2014
Titre en
vo : Morningstar
Pays
d’origine : Grande-Bretagne
Langue
d’origine : Anglais
Traduction : Alain
Névant
Editeur : Milady
Nombre
de pages : 450
Mon
avis : Après avoir conclu le célèbre Cycle Drenaï, sans nul doute la saga la
plus populaire du regretté David Gemmell, il y a de cela quelques jours avec Les
Guerriers de l’Hiver, aujourd’hui, j’aborde, un titre un peu a part dans
la biographie de l’auteur puisque L’Étoile du Matin fait parti des
quelques romans indépendants de Gemmell, des romans qui, a priori, n’ont rien a
voir avec le Cycle de Drenaï, quoi
que, a bien y réfléchir, peut-être un peu tout de même… En effet, ici, quelques
références à Drenaï existent, ce qui
signifie, quelque part, que l’on est dans le même univers. Mais le plus
important, bien entendu, c’est que cette Étoile du Matin est un
bon, que dis-je, un très bon roman de Gemmell. En effet, si, dans les grandes
lignes, on retrouve les traditionnels thèmes de prédilections de l’écrivain
britannique, cette fois ci, ceux-ci sont moins pesants et l’on ressent moins
l’impression de lire sans arrêt la même histoire, chose qui arrive par moments
dans d’autres œuvres de Gemmell. Ensuite, et c’est une première, la narration
est ici a la première personne et nous suivons donc le récit fait par le barde
Owen Odell ; la chose peut paraitre déstabilisante a première vue, mais en
fait, c’est une bonne idée. Ajoutons a cela tout un tas de références
flagrantes et sans détour a la religion chrétienne, l’enfer et tout un tas
d’expressions comme Highlands et qui renvoient davantage a
l’Ecosse qu’a un monde imaginaire et vous comprendrez que cette Etoile
du Matin sort décidément des sentiers battus. Mais avant toute
chose, L’Étoile du Matin, et vous le comprendrez fort rapidement a
sa lecture, c’est surtout un magnifique hommage a un certain Robin des Bois,
mais un Robin des Bois qui est tout sauf un copié/collé de la légende dorée
puisque le fameux Étoile du Matin est avant tout un égoïste, un voleur de grand
chemin, sans foi ni loi et qui n’a que deux passions : l’or et les femmes.
Mais bien entendu, au fil de l’intrigue et du déroulé des événements, les
choses sont changer, petit à petit, et on se doute bien que notre Robin des
Bois en herbe évoluera et finira par devenir ce fameux héros dont parlent les
légendes, un peu a son corps défendant d’ailleurs, et justement, c’est l’un des
intérêts de ce roman, voir l’évolution de ce personnage, franchement antipathique
au départ, ses relations avec Owen Odell qui valent leur pesant de cacahuètes
et de retrouver, comme souvent chez Gemmell, le fait que n’importe qui peut
être capable des plus hauts faits et ce questionnement sur ce qu’est
véritablement un héros. L’Étoile du Matin est donc un superbe
roman, un peu a part, dans la bibliographie gémallienne : original,
captivant, fourmillant de bonnes idées, il mérite aussi, au vu de sa fin, une
relecture attentive afin d’en comprendre toutes les subtilités, mais quoi qu’il
en soit, si vous souhaitez découvrir cet auteur, n’hésitez pas une seule
seconde, car si L’Étoile du Matin n’est pas la plus connue de
ses œuvres, c’est sans nul doute l’une de ses meilleures…
Points
Positifs :
- Aussi
surprenant que cela puisse paraitre avec David Gemmell, nous nous trouvons ici
avec un ouvrage bien plus original qu’a l’habitude, et même si certains points
récurrents sont une fois de plus au rendez vous, la chose est moins pesante
qu’en temps normal.
-
Les deux protagonistes principaux de l’histoire, Jarek Mace et Owen Odell, sont
tout simplement excellents et leur relation particulière, faite
d’incompréhension et d’amitié, est l’un des points forts de l’ouvrage.
-
Justement, comme antihéros, on a rarement fait aussi bien, et surtout, aussi
crédible, que Jarek Mace.
-
Une intrigue captivante et qu’on a énormément de mal a lâcher ; comme
souvent avec l’auteur.
-
Gemmell prend plaisir à multiplier les références à la religion chrétienne et
aux iles britanniques, sans oublier, bien sur, Robin des Bois.
-
Un roman indépendant et qui se suffit a lui-même ; la chose est
suffisamment rare pour ne pas le noter.
-
La fin, étonnante de prime abord mais franchement réussie et qui donne envie de
relire le livre, afin de mieux le comprendre.
-
Très bonne analyse sur ce qu’est un héros et comment naissent les légendes, et
ce, au mépris de la réalité.
Points
Négatifs :
- Bien
entendu, les habituels détracteurs de Gemmell trouveront a redire sur le style
un peu simple de l’auteur et sur certains thèmes de prédilections que l’on
retrouve lors de chacun de ses ouvrages.
Ma
note : 8/10
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