JUSTICE
LEAGUE / BLACK HAMMER
Dans
la ferme où sont coincés les anciens héros de Spiral City, Barbalien et Talky
Walky sont encore en train de bricoler une machine sensée pouvoir les sortir de
là. Fatigués d'être présents ici depuis dix ans et quelque peu amers, la petite
troupe ne manque pas une occasion de se disputer. C'est pendant un nouveau
différent qui les oppose qu'apparaît de nulle part un petit homme chapeauté. Il
leur propose un étrange marché. Souhaitent-ils quitter la ferme ? Cela n'est pas
un problème, et tombe plutôt bien, car d'autres amis auraient aussi besoin
d'une petite pause... Bing ! Nos compères sont projetés illico en plein cœur de
Metropolis alors que celle-ci est attaquée par l'extraterrestre Staro et tandis
que la Ligue de Justice, en pleine action, prend la place des fermiers,
récupérant au passage leurs «souvenirs», c'est à dire la certitude qu'ils sont
là depuis dix ans. Bruce Wayne et Victor Stone, alias Cyborg, remplacent Talky
Walky, Barbalien et Madame Dragonfly tandis que Clark Kent et Wonder Woman
endossent les rôles d'Abraham Slam et Golden Gail.
Justice League / Black Hammer
Scénario
: Jeff Lemire
Dessins
: Michael Walsh
Encrage : Michael
Walsh
Couleurs : Michael
Walsh
Couverture : Michael
Walsh
Genre : Super-Héros,
Fantastique
Editeur
: Dark Horse, DC
Titre
en vo : Justice League / Black Hammer
Pays
d’origine : Etats-Unis
Parution
: 07
avril 2020
Langue
d’origine : anglais
Editeur
français : Urban Comics
Date
de parution : 03 juillet 2020
Nombre
de pages : 144
Liste
des épisodes
Justice
League / Black Hammer 1-4
Mon
avis : Il y a de cela quelques jours, j’avais
eu le plaisir de vous proposer la critique du quatrième
et dernier volet de Black
Hammer – du moins, pour ce qui est du premier cycle quoi que je suis
dubitatif quand a l’intérêt d’une éventuelle suite – œuvre du sieur Jeff
Lemire, un comics qui, sans révolutionner en aucune façon le genre, loin de là,
s’était avéré, néanmoins, être une série plutôt plaisante à lire et bourré de
pas mal de bonnes idées – que cela soit au niveau de son intrigue, de ses
personnages ou de l’univers, en général. Du coup, en attendant, donc, une
éventuelle suite, j’ai souhaité, un peu, poursuivre l’aventure Black Hammer, ce, avec une mini-série un
peu spéciale puisque cet album dont je vais vous parler aujourd’hui est un
crosover entre nos héros et une certaine… JLA ! La chose peut paraitre
singulière, pourtant, il fut un temps où le procédé était commun et il exista,
depuis les années 70 jusqu’à, sensiblement, la fin des années 90, bon nombre de
crosovers entre des maisons d’éditions concurrentes : bien entendu,
pendant longtemps, ce fut entre Marvel
et DC, puis, par la suite, un
troisième larron, Image Comics, vint
se joindre a la fête jusqu’à ce que ces rencontres tombent un peu en désuétude,
principalement en raison de problèmes de droits… Bien entendu, en dehors de
quelques rares exemples, la plupart de ces crosovers furent loin d’être des
réussites incontestables : il faut dire que vu que ces derniers ne peuvent
pas compter dans les continuités respectives et que, en plus, bien souvent,
tout cela n’était qu’un simple travail de commande plus ou moins respecté par
les auteurs, il était difficile, pour le véritable amateur désirant autre chose
qu’une simple rencontre entre les têtes d’affiches de chez Marvel ou DC, d’avoir
droit a un crosover convenable. Ceci étant dit, quid, donc, de cette rencontre
entre le Black Hammer de Jeff Lemire
et la JLA de DC ? Eh bien, disons que l’ensemble est loin d’être
inintéressant, bien au contraire et, ma foi, la rencontre entre les deux
équipes s’avère être plutôt savoureuse, surtout lorsque l’on sait que Lemire,
pour créer son équipe et sa série, s’est fortement inspirée de la JLA – et des Avengers. L’intrigue, sans être révolutionnaire, fonctionne plutôt bien
avec cet échange entre les deux équipes et retrouver les membres de la JLA
enfermés dans la fameuse ferme est plutôt jouissif et nous donne quelques
moments que l’on peut qualifié d’agréables. Le souci, car il y en a un, c’est
que, objectivement parlant, malgré un début correct, l’intérêt de ce crosover
retombe très rapidement vers le milieu de l’album : ainsi, on n’échappe
pas aux traditionnels poncifs du genre comme – soupir – un affrontement entre
les deux équipes, comme si les super-héros sont obligés de se taper dessus
avant de discuter, mais aussi, une fois que tout ce petit monde a fait ami-ami,
des dialogues que l’on peut qualifier de pathétiques, quand au grand méchant de
l’histoire – car bon, il en fallait un – il est tellement ridicule qu’il finit par
porter le coup de grâce a un crosover dont on n’attendait pas monts et
merveilles mais qui, au vu de son début, aurait put être nettement mieux. Bref,
vous l’avez compris, Justice League / Black Hammer ne ravira que les fans les plus ultras de l’œuvre
de Lemire, et encore : trop moyen pour être honnête, il souffre, naturellement,
des limites propres au genre. Quand aux fans de la JLA, nettement plus
nombreux, bien entendu, eh bien, disons que ce n’est pas avec ce crosover qu’ils
souhaiteront découvrir Black Hammer et qu’ils se contenteront de passer tranquillement
leur chemin…
Points
Positifs :
-
Le plaisir de prolonger l’expérience Black
Hammer pour les fans les plus ultras de la série de Jeff Lemire. Qui plus
est, les voir rencontrer la JLA est plutôt
une bonne idée, surtout que, comme chacun sait, les personnages de Lemire sont
très fortement inspirés des icones de chez DC.
-
Le premier tiers, voir la première moitié, est assez correcte dans l’ensemble
et le postulat de départ est plutôt sympathique : ainsi, retrouver les
membres de la JLA enfermés dans la ferme est assez savoureux…
-
Pour ce qui est des dessins, sans que ces derniers soient exceptionnels, Michael
Walsh livre une prestation que l’on peut qualifié de correcte.
Points
Négatifs :
-
On n’échappe pas, naturellement, a tous les poncifs de ce genre de crosovers :
aucune incidence sur la continuité des deux équipes, des super-héros qui, bien
évidement, ce battent entre eux avant de se rendre compte que la menace est
autre – décidément, il n’y a pas plus con qu’un super slip, ceux-ci passant
plus de temps a se castagner entre eux que contre les criminels.
-
Si la première moitié de Justice League / Black Hammer se lit bien, ensuite, qualitativement
parlant, c’est nettement moins réussi et reste beaucoup trop moyen pour être honnête.
-
Un grand méchant tellement ridicule que cela en devient navrant !
-
Un crosover uniquement destiné aux fans de Black
Hammer puisque ceux de la JLA ou
de DC, en général, passeront tranquillement
leur chemin : ce n’est pas cette mini-série qui leur donnera envie de
découvrir l’œuvre de Lemire…
-
Si Michael Walsh livre une prestation correcte aux dessins, ce n’est pas non
plus exceptionnel et son style ne plaira pas à tout le monde.
Ma
note : 6/10
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